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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Pour Darwin, les espèces n'ont pas toujours été comme elles sont aujourd'hui. Elles descendent toutes chacune de deux individus et des variations se sont ensuite produites au fil des générations, sans que l'on sache bien comment. La sélection naturelle agit en conservant ces variations minuscules et en les transmettant aux générations suivantes, du moins pour celles qui donnent un avantage compétitif à l'individu qui en bénéficie dans la lutte pour l'existence. La sélection naturelle "n'agit" qu'à l'avantage de l'individu (et non du groupe).

On peine à comprendre pourquoi le texte a eu tant de retentissement car il s'appuie sur très peu d'éléments techniques - souvent, l'auteur écrit : "j'aurais pu donner beaucoup de détails, mais je ne peux le faire ici" - et Darwin reprend souvent l'exemple de l'éleveur qui améliore son troupeau, si bien que l'on en vient à se demander pourquoi la théorie évolutionniste n'était pas déjà dans l'air du temps. L'introduction au texte indique que les réactions n'ont pas toutes été vives à la théorie de Darwin, mais que ce sont beaucoup des ecclésiastiques qui se sont offusqués. Lamarck avait proposé une théorie évolutionniste un demi siècle plus tôt. Pourtant, l'idée que toutes les espèces proviennent d'un couple d'animaux fait fortement penser à l'arche de Noé et celle qu'une nature agit comme une intention invisible (elle est souvent comparée à l'éleveur) fait indéniablement penser à un pouvoir divin.

Enfin, il semble que cette idée d'une évolution "mécanique", qui se fait par elle-même, sans qu'on sache ni voie comment, qui favorise exclusivement des individus dans une "lutte pour l'existence" (mais les animaux savent-ils qu'ils luttent ? Cette conception est forcément la qualification d'un être extérieur qui parle pour les autres, dieu ou un être humain, qui évoque le monde étalé devant lui, comme dans le tout dernier paragraphe : l'expression ressortit à un "point de vue", une "opinion", un "ressenti, le rapport au monde de l'être humain change beaucoup avec une telle projection, il est même question de guerre à la fin de l'ouvrage), où les individus progressent vers la "perfection" (mais laquelle puisque la perfection d'aujourd'hui, par exemple, pour un loup, chasser le daim, pourrait se changer en tare si demain les daims disparaissent et qu'il fallait chasser les rats, donc l'idée de perfection semble être une autre vue de l'esprit), et où l'être humain est absent, alors qu'il est supposé, tel qu'il est dit, être "une espèce supérieure", et dont le rapport à la réalité est nécessairement à différencier de celui des animaux, ne serait-ce que du fait du langage (Darwin aurait pu expliciter qu'il excluait l'être humain et peut-être alors aurait-il parlé d'autre chose que, par métaphore, d'une "lutte" pour l'existence), bref, il semble que toutes ces considérations, très fréquentes dans les textes britanniques, reflètent que la théorie de Darwin est surtout en accord avec le scepticisme, le naturalisme et l'empirisme britannique, ce qui lui retire une grande part de son universalité. Enfin, il faut ajouter que Darwin, dans son chapitre II indique qu'il est difficile de différencier les espèces et les variétés, mais, en fin d'ouvrage, que toutes les espèces sont différenciées les unes des autres et proviennent chacune d'un couple d'animaux, ce qui se contredit à un niveau important de la théorie, et, d'une manière conforme à l'idée d'une concurrence sans merci d'où sortirait les vainqueurs, réduit les "possibilités" de l'évolution en des lignées d'espèces cloisonnées dont certaines seraient par "nature" supérieures aux autres, plus proches de la perfection et donc destinées à régner (car les espèces les plus favorisées sont aussi les plus abondantes et elles prennent la place des autres).

Donc en résumé, un ouvrage qui est toujours cité par des auteurs britanniques, mais dont on se dit qu'il a surtout dû avoir de l'influence parce que, comme tous les ouvrages de théorie britannique, il fait peur, engage une concurrence, favorise l'individu devant le groupe, pose des mécanismes et des lois (le mot est employé six fois en moins de dix lignes à l'avant-dernière page) ; bref, une théorie empiriste qui nie l'être humain, la volonté et la liberté et un peu manipulatrice puisque l'auteur ne considère pas qu'il soit seulement nécessaire d'évoquer son propre cas, dans l'illusion que la narration se fait d'elle-même (celle de l'ouvrage puisque l'être humain est absent du texte, et celle du monde puisque les nombreuses suggestions d'une puissance extra-naturelle ne sont jamais ni abordées ni démenties). En science, on démarre pourtant par établir les conditions sous lesquelles on peut mettre l'expérimentateur en dehors de l'expérience... A creuser cependant avec des ouvrages sur l'histoire des théories évolutionnistes et des différences entre elles. C'est long (600 pages) et ni captivant ni très bien écrit.
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Voici donc l'OeUVRE du MAITRE .Oui c'est ironique, car quand on connaît l'histoire de cette théorie ,on ne peut que déplorer le manque de …théorie ce récit n'est rien d'autre qu'une réaction, justifiée surement , a l'emprise que les théologiens (doctrine créationniste) avaient à l'époque sur la nature de l'homme et ses origines .Pour y contrecarrer Mr Darwin s'est limité a ‘'expliquer'' que nous ne sommes que des prédateurs sanguinaires et pauvre de celui qui ne saurai dévorer son prochain. Lamarck (créateur de la biologie) a était le premier homme à se pencher sur l'évolution des êtres vivants et en opposition à cette vision ‘'préfasciste'' de Darwin il (Lamarck) a défendu la théorie (Transformisme) de l'être qui s'adapte et qui peut vivre en harmonie avec les autres espèces. Darwin aurait dit : Vous faites souvent allusion à l'oeuvre de Lamarck; je ne sais ce que vous en pensez, mais cela m'a paru extrêmement pauvre ; je n'y ai puisé ni un fait ni une idée. Sale petit bonhomme grrr
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