« Comment on en est arrivé là, personne ne le sait ».
Le décor est violemment planté par les propos du narrateur : le monde que nous connaissons a disparu après l'attaque d'un Ennemi. Les gens vivent désormais par petits regroupements, et ici, nous allons suivre des jeunes cantonnés dans un stade, qui ont réussi tant bien que mal à s'adapter à une vie aux repères flous.
Le camp n'est que promiscuité. Il reste quelques objets égarés d'une ancienne civilisation et le seul adulte vivant chez un de nos héros est un vieillard sénile qui passe son temps enfermé et … nu.
Tout tourne autour des étoiles qui fascinent et inquiètent nos personnages. Elles apparaissent telles des sortes de dieux capables de régir leur destin : « Elles clignotent, pépites stellaires comme perles au cou d'une fiancée. Elles nous disent que rien n'est acquis, que seule leur présence peut nous renseigner sur notre position dans les ténèbres. Et si les étoiles étaient des trous dans la fabrique du ciel ? Et si derrière brillait une lumière, éclairant le chemin des hommes ici, dans ce stade… » Les personnages ne cessent de les observer, en quête d'un indice sur leur futur…
Soudain, elles disparaissent une par une, comme si quelqu'un les « cueillait ». Après le chaos, la vie reprend doucement son cours et notre héros se résigne : « Peut-être que nos ancêtres n'étaient pas aussi libres que nous le sommes. Nous avons encore le luxe de pouvoir rêver, d'espérer que les étoiles viennent nous chercher. Au fond, je ne sais pas ce qui me déprime le plus : la perte du monde ou la perte de nos traditions. Ce qui nous rattache encore au genre humain, hormis ces étoiles que l'on contemple avec des yeux si jeunes, ce sont nos gestes quotidiens, et la somme de choses, de biens usuels, d'extensions de nous. »
Toutes ces questions provoquent les propres interrogations du lecteur : que deviendrions-nous si la société perdait tous ses repères ? A quoi se raccrocher ?
Cet étrange premier album met ainsi en lumière de nombreuses énigmes sur ce que vont devenir nos personnages. Les textes font que cette ambiance post-apocalyptique est pleine de poésie et les photos et textes en fin d'ouvrage viennent rajouter du mystère… Un univers fascinant, que le lecteur a très envie de continuer à découvrir…
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Peut-être que nos ancêtres n’étaient pas aussi libres que nous le sommes. Nous avons encore le luxe de pouvoir rêver, d’espérer que les étoiles viennent nous chercher. Au fond, je ne sais pas ce qui me déprime le plus : la perte du monde ou la perte de nos traditions. Ce qui nous rattache encore au genre humain, hormis ces étoiles que l’on contemple avec des yeux si jeunes, ce sont nos gestes quotidiens, et la somme de choses, de biens usuels, d’extensions de nous.
Cette nuit, j'ai trouvé une boîte sur le tas... Quand je l'ai ouverte, j'ai été émerveillé ! Il y avait là des joyaux. Des sphères extraordinaires qui reflétaient la nuit en couleur...
Il y avait des systèmes d'attache sur chacune d'elle. Ces bijous devaient être destinés aux riches dames de l'ancien monde.
Tu vois je pense que tous les êtres ici ont leur pendant dans les rêves.
Elles clignotent, pépites stellaires comme perles au cou d’une fiancée. Elles nous disent que rien n’est acquis, que seule leur présence peut nous renseigner sur notre position dans les ténèbres. Et si les étoiles étaient des trous dans la fabrique du ciel ? Et si derrière brillait une lumière, éclairant le chemin des hommes ici, dans ce stade…
Léanne, libraire du rayon Science-Fiction, présente Melmoth Furieux de Sabrina Calvo paru aux éditions La Volte.