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Citations sur L'oiseau captif (50)

-Dieu est partout, me dit un jour ma mère alors que je n’étais encore qu’une fillette.
Plissant des yeux , elle me cloua du regard et ajouta:
-Il est partout, il voit tout ce que tu fais.
Bien qu’elle ne fût pas voilée, sa vie serait toujours un tapis de prière devant l’autel de la peur.
( Iran années 40)
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Et c’était l’amour, ce sentiment tremblant
Qui soudain nous enveloppait
Dans l’allée sombre
Et nous ensorcelait dans la chaude munificence
De nos souffles, nos cœurs battants et nos sourires furtifs.

« Ces jours-là », Forough Farrokhzad
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J’accroche deux boucles de cerises rouges à mes oreilles
Je colle des pétales de dahlias sur mes ongles
Il existe une rue
Où des garçons des cheveux en bataille
Le cou mince et les jambes maigres
Étaient amoureux de moi
Et pensent encore au sourire innocents d’une feuille
Qu’une nuit le vent a emportée

(Forugh Farrokhza)
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Les pièces de la maison familiale étaient réparties selon la tradition en une andaroon, aile destinée aux femmes, et une birooni, réservée aux hommes. Un long et étroit couloir reliait les deux parties de la maison et de hauts murs en briques barricadaient la résidence sur tous ses côtés. C’était une maison qui se détournait du monde pour jeter ses regards vers l’intérieur ; une maison dans laquelle les femmes pensaient que les murs étaient à l’affût du péché ; une maison où la vérité se devait d’être chuchotée ou était tout bonnement tue.
Chapitre 2
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Nous avons cueilli la vérité au jardin
Sous le regard timide d’une fleur anonyme
Nous avons atteint l’éternité
Dans l’instant infini
Où deux soleils se font face.

Extrait de "La Conquête du jardin" de Forough Farrokhzad
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La fin de mon enfance venait de sonner, même si je l’ignorais encore. Si j’avais eu conscience de ce qui allait m’arriver, aurais-je pénétré à la suite de ma mère dans cette pièce, enfouie dans les bas-fonds de la ville ? Si j’avais deviné l’objet de la visite, aurais-je fait demi-tour pour prendre la fuite avant que ma mère ne frappe le heurtoir en laiton contre la porte ? J’en doute. J’avais quinze ans et, aux dires de tous, j’étais déjà une fauteuse de troubles, mais en ces instants où ma sœur et moi nous étions tenues dans la lumière couleur de miel du Téhéran de cet automne-là, je n’avais pas la moindre idée du sort qui m’attendait et j’étais trop pétrifiée pour prendre la fuite.
(Incipit)
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Je parle de nos mains amoureuses,
Passerelle pour traverser la nuit lumineuse,
Bercée par les parfums et la brise.

Viens dans la prairie
Dans la vaste prairie
Et appelle-moi à travers
Les houppes soyeuses des acacias
Comme le cerf appelle sa compagne.

( extrait de " La conquête du jardin " de Forough Farrokhzad )
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On ne fait que se perdre en regardant en arrière.
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« Mon pays est de ceux où l’on estime qu’une femme est par nature pécheresse, où l’on affirme que les voix féminines ont le pouvoir de pousser les hommes à la luxure et à les détourner tant des questions célestes que terrestres. Pourtant, quand je feuilletais les revues et ouvrais des recueils de poésie, j’y trouvais des hommes qui décrivaient toujours leurs amours et leurs maîtresses avec une franchise et une liberté consommées. Pendant des milliers d’années, les hommes ont comparé leurs bien-aimées à ce qui leur plaisait, dépeint sur tous les modes leurs requêtes et supplications amoureuses, décliné tous les états que l’amour leur procurait. Et les gens lisaient cette poésie dans la sérénité la plus totale. Personne n’élevait de protestation. Personne ne s’écriait : « Ô mon Dieu, les fondations de la moralité ont été ébranlées ! La pudeur et la pureté sont des valeurs sur le point de s’effondrer. Cet auteur va dévoyer la morale de notre jeunesse ! Nous sommes voués à la damnation ! »

Parce que j’étais une femme, on a voulu me bâillonner et m’asphyxier. Mais je ne pouvais me contenir. Il m’était impossible de jouer les modestes, les pures ou les bonnes filles. Non. J’étais une femme et ne pouvais m’exprimer avec la voix d’un homme, car ce n’était pas la mienne, c’eût été malhonnête et illégitime. Mais il y avait plus : en écrivant en tant que femme, je voulais également affirmer qu’une femme était, elle aussi, un être humain. Proclamer que nous avions nous aussi le droit de respirer, de nous récrier ou de chanter. »

Chapitre 14
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[Dans les années 50] J'apprenais à marcher dans les rues de Téhéran comme si elles m'avaient toujours appartenu, et à mesure que je découvrais le plaisir d'observer le monde, je me rendais compte que les restrictions de mon enfance n'étaient pas simplement destinées à nous cacher, nous les filles, de la vue des autres, mais aussi à nous dissimuler l'ampleur du monde.
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