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Harris, Pakistanais émigré au Royaume-Uni, est arrivé avec un diplôme d'ingénieur en poche. Il tient une petite épicerie avec quelques cousins. Harris est divorcé d'une femme d'origine britannique, leur fille de vingt ans suit des études de médecine à Londres.
Comme beaucoup d'exilés, il est tiraillé :
- entre sa propre vie d'homme et sa famille élargie (celle près de lui dans le nord de l'Angleterre et celle restée au Pakistan)
- entre sa culture musulmane et les moeurs occidentales - notamment le mode de vie de sa fille, qu'il tolère difficilement
Beaucoup de tourments, donc, pour cet homme inquiet, triste, tantôt faible et trop gentil, tantôt orgueilleux, résolu et ferme.

Problèmes d'argent (qui, d'individuels, deviennent vite affaire de famille), d'honnêteté, de sincérité, de conscience, d'amour, de tolérance. Et bien sûr, en filigrane : les sirènes de la religion - de l'intégrisme, même - pour les jeunes de la communauté musulmane défavorisée, dans un contexte socio-politico-religieux difficile en période de conflit occident-orient...

Ce roman dense et passionnant décrit très bien le malaise d'un individu partagé entre deux cultures, qui n'adhère plus tout à fait à celle de ses origines, mais reste réticent face à celle de son pays d'adoption. Société orientale traditionnelle, versus égoïsme, frénésie consumériste et hédonisme occidentaux.

Un roman émouvant, révoltant et très riche, mais pas si facile à lire.
Il m'a beaucoup fait penser à la fable de la Fontaine : 'La lice et sa compagne' (cf. extrait dans Fables de la Fontaine, sur Babelio).

- - - Un grand merci à Babelio (MC du 31/01) et aux éditions Christian Bourgois pour cette très belle découverte. - - -
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C'est un premier roman réussi et qui décrit avec une finesse assurée les portraits de personnes de la communauté pakistanaise en Angleterre. On est au coeur de thèmes forts tels que la famille, la religion, l'amour. Vraiment, j'ai beaucoup aimé ce livre, même si parfois j'ai trouvé des longueurs je me suis plu à découvrir ces personnages attachants et humains. Un auteur prometteur.
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Harris, le père, a quitté le Pakistan pour l'Angleterre il y a plus de vingt ans.
Alia, sa fille née d'une mère anglaise, a vingt et cherche sa voie.
Khalid Alid est un cousin d'Harris. Il est resté au Pakistan avec son épouse Nasreen et leurs filles et y vivent dans une profonde pauvreté. Seul leur fils Rashid est parti en Angleterre pour essayer de devenir quelqu'un et d'aider la famille.
Nawaz, un autre cousin d'Harris est installé en Angleterre.

C'est avec cet arbre généalogique bien fourni qu'Harris devra composer. Il devra aussi composer avec les différences culturelles de ses deux pays. Il a bien du mal à trouver sa place, à trouver son équilibre entre les deux cultures. Et sa « petite fortune », une somme qu'il a reçu après son divorce, va mettre en lumière la complexité des relations familiales.

C'est avec doigté et subtilité que Rosie Dastgir brosse le portrait de ces immigrés, ces déracinés qui sont déchirés entre deux cultures, qui hésitent entre leur tradition et la vie dans leur nouveau pays. Ce roman nous permet d'appréhender leurs souffrances et difficultés sous toutes leurs facettes.
Le poids des traditions et de la famille, qui attend tellement qu'elle peut devenir une charge bien trop lourde sur les épaules de jeunes gens.
« Il rêvait d'être insensible aux besoin de sa mère, aux aspirations et aux espoirs de son père. » (p.313)
La pression de la réussite face aux réalités quotidienne de la vie en Angleterre
« Cela ne ressemblait en rien au retour qu'il avait jadis imaginé : le comité d'accueil s'étirant depuis l'arrêt de l'autobus jusqu'à la maison de son père ; la foule de parents et de curieux se battant pour porter ses valises. Il était un personnage important dans cette version imaginaire, revenant avec des récits de batailles et de triomphes, de l'argent dans le poche de son costume, des photos de sa maison, de sa voiture, de sa femme. » (p. 434)
Et quand la pression est trop forte, la religion et ses certitudes peuvent devenir un refuge.
« Les certitudes de Rashid simplifiaient tout, » (p.298)

Plus qu'une fresque familiale, « Une petite fortune » est le roman d'un communauté, voire même de tous les émigrés qui doivent se faire une place sans pour autant perdre leur identité.

Un grand merci aux éditions Bourgois et à Babelio pour l'envoi de ce roman.

Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
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Harris est pakistanais mais vit en Angleterre depuis de longues années. Il n'a pas renoncé à ses racines et la famille attend beaucoup de lui. Surtout qu'ils le croient riche.

Harris le devient plus ou moins quand il reçoit une somme d'argent pour son divorce. Que doit-il en faire ? Aider la famille restée au pays ? Les cousins en Angleterre qui l'ont intégré à sa communauté et l'aident ? Lui veut se construire une maison et y vivre avec sa fille, mais elle ne veut pas.

Il fera une erreur qui le fera passer par différents stades. Difficile quand la famille au pays pense que vous la trahissez, que votre fille est plus anglaise que pakistanaise dans son comportement, que vous tentez de séduire une femme qui veut garder sa liberté, et que les factures s'entassent sans argent.

Un livre qui évoque des sujets difficiles, mais dans une écriture agréable.
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A chaque page d'Une petite fortune, le premier roman de l'anglo-pakistanaise Rosie Dastgir, il apparait clairement que celle-ci sait de quoi elle parle, une histoire qui est proche de sa vie et plus particulièrement de celle de son père. de Harris, le personnage central, divorcé de son épouse anglaise, depuis longtemps coupé de ses racines, Rosie Dastgir ne dissimule rien : ses doutes, la dépression qui rôde, ses ennuis d'argent, sa difficulté à faire des choix, son incapacité à comprendre la soif de liberté de sa fille. C'est un caractère très riche, admirablement décrit par la romancière, sans angélisme aucun, avec une tendresse qui perce sous l'ironie ciselée dans un style d'une extrême fluidité. La force du livre tient également dans les portraits de toute la communauté familiale qui gravite autour de Harris. Sa fille, en premier lieu, égarée dans sa double culture, son neveu qui se perd dans le fondamentalisme, une veuve très indépendante avec laquelle il entretient une relation compliquée et dont les conceptions de la vie en commun sont à l'opposé des siennes. Très douée pour tisser une trame extrêmement dense, Rosie Dastgir ne perd jamais le fil entre les différents protagonistes et leurs confèrent une belle épaisseur psychologique. Un premier roman qui se dévore avec un appétit d'ogre et qui laisse une trace nostalgique et douce, une fois refermé.

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Harris est pakistanais, émigré au Royaume-Unis. Il tient, avec ses cousins, une épicerie. Récemment divorcé d'une anglaise, il reçoit alors une "petite fortune". Il souhaiterait en faire profiter ses proches. Ses cousins, afin que les problèmes financiers de l'épicerie soient résolus ? Sa fille de vingt ans, étudiante en médecine à Londres ? Ou bien sa famille restée au Pakistan ?

Voici un premier roman riche et passionnant sur le portrait d'un homme partagé entre deux cultures. Même si il n'adhère plus tout à fait à certains aspects de sa communauté familiale traditionnelle musulmane, il ne se retrouve pas non plus dans les travers de son pays d'adoption (individualisme, frénésie de la consommation, liberté sexuelle, triomphe de l'argent).

A travers une trame très bien construite et un humour bien dosé, Rosie Dastgir réussit à dresser de très beaux portraits d'homme et de femmes. Elle souligne avec justesse la complexité des rapports familiaux et les faiblesses de la nature humaine. C'est aussi l'occasion de dénoncer le fanatisme religieux et ses dérives.

Une belle réussite.
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Une petite fortune de Rosie Dastgir

Ce livre donne envie de manger pakistanais !

Ça se lit agréablement avec des personnages attachants confrontés à des cultures différentes, mais pas défaitistes.

Ce livre n'a pas été écrit dans la hâte. Les ambiances sont décrites avec précision. L'histoire progresse bien.

Ça m'a rappelé la lecture de Un garçon convenable de l'Indien Vikram Seth que je recommande également.
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Généralement, je n'accorde pas mes lectures à mes lieux de villégiature. La lecture étant pour moi une évasion, je lui demande rarement de me replonger dans le quotidien. Cependant, ce coup-ci, au moment de choisir un livre, je me suis dit que ce petit roman chez Bourgois me faisait bien envie et qu'en plus il se déroulait à Londres, où je passe le week-end (Oui, je suis cosmopolite, je me balade en Europe et je paye en livres, ce qui me semble être le comble de la poésie). Donc, allongée dans ma chambre d'hôtel avec un mug de thé bien chaud (bénis soient les hôtels qui mettent une bouilloire à disposition) je savourais ce roman qui se déroule non seulement à Londres, mais pour une partie dans le quartier même où je me trouve. Tu parles d'une mise en abyme ! [...]
Lien : http://www.readingintherain...
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