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EAN : 9782361834340
100 pages
Les Moutons Electriques (01/02/2018)
3.86/5   37 notes
Résumé :
L'amour et la vengeance ont l'art de traverser les âges, et ce d'autant plus lorsque les dieux sont impliqués.

Pour certains mortels, cela signifie un héritage lourd à porter, mêlé de malédiction. Ainsi en va-t-il d'Augusta Quinn et d'Alwyn Archtaft. Destinés à réparer le chaudron de Kerridwen, afin de permettre le retour de la déesse, ils devront compter avec Affang, le terrible démon des eaux, qui les poursuivra de sa haine. Mais en cette fin de XXe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Kerridwen et Kernunnos arpentent la Terre depuis des temps immémoriaux, répondant à l'appel des hommes et des femmes priant pour leur venue. C'est au Pays-de-Galles que la déesse sortira de son chaudron magique de quoi établir un royaume dans lequel humains et créatures merveilleuses vivent en harmonie, sous la protection du roi cornu et de sa dame. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et la menace qui plane sur les descendants des deux divinités risque fort de mettre un terme définitif à la lignée. Si le troisième tome du « Livre de l'énigme » risque de se faire attendre encore un moment, Nathalie Dau fait patienter son lectorat avec ce court roman non inédit. le texte a en effet déjà été publié il y a dix ans sous la forme d'une nouvelle dans l'anthologie « Royaumes » dirigée par Stéphane Marsan (sous le titre « Les débris du chaudrons »). Après quelques retouches, il a ensuite été réédité sous la forme d'un court roman par Argemmios (maison d'édition qui a disparu depuis), avant de subir de nouvelles modifications et d'être publié une troisième fois par les Moutons Électriques. L'auteur y reprend une célèbre légende galloise et pioche allègrement dans la mythologie et le folklore celtique. Outre Kerridwenn et Kernunnos, la déesse-mère et le dieu cornu, on retrouve ainsi un certain nombre de figures ou créatures célèbres : banshee, géant, magicien, le barde Taliesin ou encore des personnages des légendes arthuriennes. L'auteur a effectué un bon travail de recherches pour s'imprégner pleinement des mythes et de leur signification (le glossaire très complet présent à la fin de l'ouvrage en est la preuve). le parcours des deux divinités dans le roman est ainsi à l'image des pouvoirs qu'on leur prête ou des concepts qu'ils représentent : l'alternance entre la vie et la mort, la renaissance, le cycle de la nature... On trouve également quelques références à émergence du christianisme, ce qui permet de mieux comprendre comment les Chrétiens ont récupéré et détourné à leur profit certains mythes ou dieux païens (Kerridwenn devient l'archétype de la sorcière, Kernunnos celui du diable...).

En parallèle de ces chapitres se déroulant « durant les temps hors de l'histoire », on trouve également quelques chapitres plus brefs dont l'action se situe cette fois tout long au XXe siècle (1933, 1955, et 1996). On y découvre les descendants du couple divin sur lesquels plane une menace terrible : un démon des eaux bien décidé à détruire pour de bon la lignée de Kerridwenn et Kernunnos. En dépit des circonstances tragiques qui virent l'effondrement de leur royaume, les descendants des dieux sont en effet parvenus à survivre et à prospérer en deux branches ignorant leur véritable parenté, mais toutes deux atteintes par la malédiction du démon : dans l'une, ce sont les filles qui subissent régulièrement les assauts du monstre, dans l'autre les garçons. le résultat est le même à chaque fois : des morts prématurées et des familles en deuil. Mais, à force de voir le même schéma se répéter, certains finissent par comprendre d'où vient le problème, et entament alors une quête pour sauver leur famille et mettre définitivement fin au massacre. La construction est bien pensée, les deux récits finissant évidemment par se croiser, même si la résolution finale arrive de manière un peu trop abrupte. On peut également regretter la brièveté des chapitres se déroulant au XXe ainsi que le recours trop fréquent aux ellipses : l'auteur passe en effet très vite sur la quête menée par certains des membres de la famille sur lesquels on en sait finalement que très peu. C'est notamment le cas des protagonistes mis en scène à la toute fin du roman et qui sont chargés du combat final : tous ont du potentiel, mais étant donné qu'on ne les suit que depuis quelques pages seulement, on ne se souci guère de leur sort. On s'attache ainsi davantage aux personnages de l'époque antique qu'à ceux d'aujourd'hui, même si les émotions de chacun sont dépeintes avec toujours autant de soin (quoique avec plus de pondération que dans les précédents textes de l'auteur).

Réédité pour la troisième fois, ce court texte de Nathalie Dau nous propose une plongée agréable au coeur d'un grand mythe celtique. Construction, ambiance, personnages : le récit ne manque pas d'atouts pour séduire le lecteur mais souffre parfois de sa brièveté. Une sympathique découverte, donc, idéal pour se familiariser avec le style et les thématiques de l'auteur. A noter aussi que l'ouvrage a été très joliment illustré par Melchior Ascaride qui signe à nouveau une belle couverture ainsi que quelques graphismes à l'intérieur du roman.
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Avec le Chaudron Brisé, j'avais hâte de retrouver la plume de Nathalie Dau que j'ai tant appréciée dans les deux premiers tomes du Livre de l'Énigme, et j'ai été ravie de la voir au service d'une histoire courte mais passionnante mettant en scène les mythes gallois. Il est possible que vous ayez déjà lu ou entendu parler de ce roman, qui en est à sa troisième publication. Les Moutons Électriques lui offrent pour l'occasion une nouvelle vie, une réécriture et une couverture signée Melchior Ascaride, mais aussi un tirage de tête en édition limitée pour les plus collectionneurs. Tant d'éléments qui mettent en lumière ce court roman et qui m'ont donné très envie de le découvrir à mon tour. Et sans surprise, j'ai adoré !

L'autrice s'intéresse ici aux légendes celtes et nous permet de suivre la Déesse mère Kerridwenn et son époux le dieu cerf Kernunnos, alors qu'ils arrivent au Pays de Galles avec l'intention de partager leurs connaissances et leur magie avec le peuple installé à Gwynedd. Nous faisons ainsi connaissance avec un couple divin des plus bienveillants, nous découvrons leur puissance et leur magie, mais nous assistons aussi à leur déchéance. En parallèle, nous suivons leurs descendants, entre 1933 et 1996. Oubliés, Kerridwenn et Kernunnos. Un démon des eaux cherche même à détruire définitivement la lignée de la déesse mère et du dieu cerf, s'attaquant à deux familles et tuant d'un côté les filles, de l'autre les garçons. Sans connaitre leur ascendance, certains membres de ces deux familles commencent à chercher à comprendre d'où vient cette malédiction qui semble les toucher. Bien évidemment, le récit des « temps hors de l'Histoire » et celui du XXème siècle se répondent et finissent par se lier. Les deux pans de l'histoire sont aussi prenants l'un que l'autre en plus d'être parfaitement complémentaires et la fin du roman est à la fois belle, forte et un peu abrupte.

Comme toujours avec Nathalie Dau, j'ai été immédiatement emportée par un style sublime au service d'une histoire travaillée et passionnante. Je regrette donc beaucoup que le roman soit si court, surtout en ce qui concerne les chapitres des années 1900. J'aurais définitivement apprécié suivre les enquêtes et les efforts des familles touchées par la malédiction. Au final, la fin est assez soudaine et pourrait nous laisser un peu sur notre faim si le livre n'était pas doté d'un glossaire très fourni qui met en avant le travail de recherche de l'autrice et le soin apporté aux moindres détails de ce court récit. le Chaudron Brisé est donc un très joli roman qui mêle habilement fantasy, légendes et réalité. Que vous attendiez la suite du Livre de l'Énigme ou que vous souhaitiez découvrir Nathalie Dau, ce roman est fait pour vous !
Lien : http://allison-line.blogspot..
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Quand je suis tombée sur ce roman l'autre jour, c'était une évidence, je ne pouvais pas repartir sans. En plus, il est sorti le 1er février, jour d'Imbolc, c'était un signe !
Les moutons électriques nous offrent encore un magnifique objet livre, aux couleurs de la verte Erin. Chaque page est ornée d'entrelacs et les illustrations intérieures, au design simple et épuré rappellent l'Art celte.
Les personnages centraux de cette histoire sont Kerridwen, incarnation de la déesse mère et Kernunnos, son époux. Tout allait pour le mieux jusqu'à ce que l'influence maléfique d'Affang, démon des eaux, les sépare et mette en péril la croyance dans les anciens dieux. Les humains se détournent des divinités païennes et pour bénir leurs récoltes et favoriser leur destinée font désormais confiance à une nouvelle religion.
Le chaudron de Kerridwen est brisé, son pouvoir décroit, les humains la délaissent et la considèrent comme une dangereuse sorcière. La déesse terre n'a plus le choix et se retire dans un long et profond sommeil. Le dieu cornu traverse les âges sous ses diverses incarnations à la recherche des fragments brisés. Lui seul peut restituer le chaudron et permettre à Kerridwen de regagner l'adoration de son peuple.
Un souffle païen et puissamment tribal imprègne ce récit à la fois poétique et cruel. A travers cette quête Nathalie Dau nous plonge dans un univers mystique qu'elle met en scène avec un style maîtrisé. Les chapitres défilent à toute vitesse, plongée dans les mythes gallois, je n'ai pas vu le temps passer. C'est original et métaphorique mais toujours trés bien raconté. Le corpus mythologique gallois, irlandais et breton est revisité avec beaucoup de talent. C'est un roman qui interroge aussi sur la survie des anciennes croyances et qui parlera beaucoup à la communauté neo-païenne.
L'alternance entre passé et époque contemporaine, le musicien Alwyn et le registre général m'ont fait penser à La mort peut danser de Jean-Marc Ligny.

Je découvre enfin la plume de Natalie Dau, et je suis conquise par son style. Si la prochaine fois, je la croise à Cidre et dragon, je ne manquerais pas d'aller la saluer.
Cette belle découverte me donne envie de me plonger dans son Livre de l'énigme.


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J'ai découvert Nathalie Dau grâce à la très belle série le Livre de l'énigme publiée chez les moutons électriques. L'auteure fait une pause dans cette série pour s'intéresser cette fois aux mythes du Pays de Galles avec ce court roman. Elle s'intéresse à un ancien mythe gallois : celui de la déesse-mère et du dieu-cerf Cernunnos, pour rendre un très bel hommage à l'esprit celte, assez peu commun en littérature de l'imaginaire.

Le récit fluctue entre plusieurs époques et commence durant les temps hors de l'Histoire avec l'arrivée de Kerridwen et son mari Kernunnos à Gwynedd au coeur du pays de Galles. Ils sont plein de bonnes intentions et désirent aider les habitants à grandir en leur transmettant leurs connaissances. Si tout se passe bien au début, il y a bien entendu un problème avec le maléfique Affang, démon des eaux. Ce dernier va entrainer de nombreux périls pour le couple et le fait que les humains vont se détourner des divinités païennes au profit d'une nouvelle religion.

Les chapitres alternent l'histoire de Kerridwen et celles de deux familles, les Archtaft et les Llynwen. À la fin du XX ème siècle, aux États-Unis, Peter Deep étudie l'histoire de sa famille suite à un décès étrange par noyade. On suivra l'histoire des descendants de Peter Deep à plusieurs époques différentes. le récit dans la partie récente du passé est très intéressant avec un côté enquête qui change complétement du récit du couple Kerridwen, Kernunnos. C'est aussi l'occasion de croiser des personnages attachants même si on les voit assez peu comme le musicien Alwyn. En peu de lignes, Nathalie Dau construit des personnages attachants et humains avec leurs forces et faiblesses.

Nathalie Dau mélange habilement légende et réalité dans une histoire très immersive. le roman est court (trop?), j'aurai aimé rester plus longtemps plongée dans la mythologie celtique. le roman parle aussi de la survie des anciennes traditions et de la manière dont certaines croyances ont été délaissées au profit de la religion chrétienne. Quand les humains ont cessé de croire en Kerridwen et que son chaudron a été brisé, le pouvoir de la déesse terre s'amenuise et elle plonge dans un long sommeil. La quête pour reconstruire le chaudron et redonner du pouvoir à la déesse va être très longue et difficile. J'ai beaucoup aimé l'utilisation de cette thématique dans ce roman. On la trouvait aussi dans la très bonne trilogie La voix des oracles d'Estelle Faye.

L'histoire du roman est très prenante et elle est servie par l'écriture magnifique de Nathalie Dau, pleine de poésie tout en étant fluide et imagée. J'avais déjà été touchée par l'écriture de l'auteure dans le livre de l'énigme et c'est encore plus probant avec ce court récit où l'émotion se mêle aux mythes et où la plume de l'auteur rend les moments heureux comme les tragiques très intenses.

Enfin, comme souvent chez les moutons électriques, l'objet livre est magnifique avec une couverture d'un très beau vert et un design basé sur l'Art celte. le travail de Melchior Ascaride est vraiment réussi pour ce livre. Un glossaire sur la mythologie celtique est présent à la fin du livre, il est très bien fait et permet de prolonger la magie des mythes.

L'alternance entre passé et époque contemporaine, le mélange de mythologie et de monde moderne et la plume de Nathalie Dau font de ce court roman une réussite. le roman est court et se lit vraiment très bien et on a hâte une fois terminé de retrouver la magie de l'auteure et sa plume enchanteresse avec la suite du Livre de l'énigme prévue pour 2019.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Nathalie Dau nous invite à nous plonger dans un vieux mythe gallois, celui de ma déesse-mère et de Cernunos, le dieu cornu (connu également de ce côté de la Manche).
Comme elle le dit elle-même dans son roman, on lit les mythes selon ce que l'on veut leur faire dire. Si l'époque de la christianisation est celle de la diabolisation, notre époque contemporaine cherche à la fois à recréer un lien avec un passé plus ou moins fantasmé (d'où le mythe, CQFD) et à renouer avec un passé qui serait/aurait été plus en phase avec la nature. Plus en harmonie avec elle, où la magie n'hésitait pas à se manifester. Elle réinjecte de la magie dans notre monde plutôt triste (on ne va pas se mentir), en nous rappelant que nous ne venons pas de rien et que même si nous ne pouvons tous descendre d'une lignée mythique (si seulement !), nous devons faire fructifier notre héritage plutôt que de le gaspiller.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Cependant, la terre a plus d'oreilles qu'on ne peut se l'imaginer, et ces oreilles ont mille bouches. La lune sait lire sur les lèvres, la nuit capte les murmures. Le vent emporte les échos, l'eau et les feuillages bruissant les relaient et les amplifient. Les rochers en frémissent, de leur pointe émergée à leur racine ensevelie. Dans les cavernes, les fées frappent les stalactites avec de tout petits maillets, et ces échelettes de pierre projettent leur musique dans le réseau souterrain - jusqu'à une grotte secrète, sur le flanc du Mont Bégo.
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Le vent gonfle les voiles et soulève les vagues. Il charrie le pollen et porte les oiseaux. La terre ne sait jamais quel homme viendra l'arpenter, quelle graine lui sera offerte. Seule, peut-elle empêcher le chiendent de s'imposer là où elle espérait l'orge ? Et ce chiendent, n'est-il pas son enfant au même titre que les autres ? Qui lui permettra de prouver son utilité, de jouer son rôle, si nul ne lui accorde le droit de pousser ?
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Ils la nommèrent Inspiratrice, car les merveilles qu'elle avait révélées allaient nourrir les récits de veillées jusqu'à la fin des temps.
Ils l'appelèrent Triple reine car elle avait invoqué le pouvoir de trois couronnes.
Ils honorèrent aussi en elle l'incarnation nouvelle de la Déesse-Mère, car elle était plus jeune et avenante que Zwerca, moins jalouse de ses secrets et cependant plus mystérieuse.
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Des hommes tonsurés parlaient au nom d'un dieu qui s'arrogeait le ciel. On abattait les arbres, on renversait les pierres. En altérant la vérité, on fabriquait des diables et des cohortes de sorcières.
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Le clivage et le secret font des magies de pacotille. Il faut s'ouvrir au monde. A l'autre, quel qu'il soit. Unir les contraintes et les changer en compléments. L'amour vaut mieux que la rivalité des sexes.
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Vidéo de Nathalie Dau
Interview de Nathalie Dau par Estelle Hamelin pour Actusf lors des Imaginales 2019.
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