Les Alpilles, le chant des cigales, l'odeur du thym et du romarin, le son des fifres et des tambours; il suffit de quelques lignes pour que sons, odeurs et images affluent. Avec sa poésie, ses mots simples, ses histoires du quotidien - je veux dire de ce quotidien là -, l'écriture de Daudet est puissamment évocatrice.
Je viens de relire les
Lettres de mon moulin et, là encore, c'est tout un monde d'enfance qui surgit. Lequel d'entre nous, petit, n'a pas lu La chèvre de M. Seguin? Et tenez! Je vais partager avec vous un souvenir. J'étais en 5ème, dans la classe de français de Mme Humbert. Une maîtresse femme, droite, rigide, jamais un sourire. Et ce jour là,
Les trois messes basses lues par Fernandel. J'ai encore le souvenir de sa voix. Sa voix qui chante, qui raconte l'histoire, qui change de rythme, se précipite pour raconter l'urgence, puis ralentit, grave. Et mon émerveillement de petite fille : Lire, c'est donc ça.