Été 2021. Je regarde par la fenêtre les gouttes tomber. Les pluies incessantes depuis plusieurs semaines, me font regretter ces journées de soleil. Comme pour mieux chasser ces nuages grisonnants, je m'évade vers le sud de la France, là où l'astre est généreux. À l'arrivée de mon périple, je découvre un moulin, celui d'Alphonse. J'en ai entendu parler, comme tout le monde, j'en ai lu quelques passages à l'école. Alors, entre deux vaisseaux spatiales ou des créatures étranges, je délaisse pour quelques heures, mes lectures de l'imaginaire.
Elles sont vingt-quatre nouvelles, ou plutôt (comme le chien) quelques bribes provinciales, témoins d'un lointain passé. Et pourtant… L'écriture de Monsieur
Alphonse Daudet a résisté aux affres du temps. À aucun moment, je n'aurais pensé imaginer ces histoires écrites au XIXe Siècle. Un passé bien difficile d'imaginer, tant il est d'un autre temps. C'est fluide et bien écrit.
Bien évidement, sur l'ensemble de ces lettres que compose ce recueil, toutes ne se valent pas. On atteint l'apothéose avec «
La chèvre de monsieur Seguin ». J'ai beaucoup aimé ces vieux, attendrissant et très bien narré. J'imagine très bien ce vieillard sur sa chaise, les bras tendus pour récupérer un bocal de griottes, sa femme apeurée à ses pieds. Parmi les autres récits qui m'ont plu, je cite « les oranges », «
La mule du pape », « Le curé de Cucugnan », « La légende de l'homme à la cervelle d'or » (dans le genre Fantastique), « Les deux auberges ». D'autres, en revanche, m'ont ennuyé, surtout celles qui se déroulent en Corse ou au Maghreb. Notons, déjà, la rivalité avec Paris.
Je ne regrette en rien cette immersion en province. Par ailleurs, de ce voyage, heureuse coïncidence ou non, le soleil brille.