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Un étonnant roman d'amour ou de manipulation, pourquoi pas de naïveté, peut-être bien de puissance, une certaine puissance de la nature féminine! Dans un style bien que vieilli mais d'une malléabilité plaisante, Alphonse Daudet fait dans Sapho, un éloge à la courtisanne, plutôt de son pouvoir ou encore de sa dangerosité pour des jeunes coeurs, avides de tendresse...
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Je ne suis pas un spécialiste d'Alphonse Daudet, et d'ailleurs ça va se voir, autant prévenir !.. J'ai juste pour moi le bénéfice d'avoir lu dans ma jeunesse ses contes que tout le monde connaît et j'en conserve un souvenir impérissable. (Les Lettres de mon moulin ..). Puis vint cette note contrariante portée à mon attention par hasard, comme quoi il lui arrivait d'écrire à quatre mains ou du moins d'avoir un nègre en une personne plutôt capable, et je dois dire que je l'ai laissé dans ma mémoire de côté, avec esquive. le temps a passé et je pensais plutôt la veille qu'il ne faut pas trop se formaliser. D'autant plus que pour des raisons politiques sur lesquelles je ne vais pas m'étendre ici, il fit l'objet d'acharnement contre lui, je verrai cette question plus tard. Et puis là je reviens vers lui par le même hasard. Une brocante à Senlis et un livre me tend les bras : son Sapho dans une collection prestige numérotée, reliée cuir, pour 5 euros. Pour le coup, je n'ai pas compté mon argent, appréciant déjà mon heureuse trouvaille, et je l'ai dévoré ensuite à la maison comme le gosse que j'étais quand je revenais de la librairie de mon quartier avec en main un nouveau Club des cinq comme si je portais un trésor dans mon sac .. Sapho fait d'après sa bio bande à part. Dans les bios classiques, je n'ai pas trouvé grand chose, car je pense que son auteur a été victime d'une sourde campagne de dénigrement et donc de censure.. Qu'à cela ne tienne, je verrai cela après !..
"Regardez-moi .. J'aime la couleur de vos yeux.. Comment vous appelez-vous ?
- Jean Gaussin
- du Midi, j'entends ça .. Quel âge ?
- Vingt et un ans.
(..)
Ces bouts de phrases, presque inintelligibles au milieu des cris, des rires, des airs de danse d'une fête travestie, s'échangeaient -une nuit de juin- entre un pifferaro et une femme fellah dans la serre des palmiers, de fougères arborescentes, qui faisait le fond de l'atelier de Déchelette.."
Ca sent le soufre et le sud, c'est bien ce que j'avais ouï dire !..
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C'est avec un immense plaisir que je me replonge dans mes notes de lecture et d'études de Sapho d'Alphonse Daudet, un roman sans doute mal connu et un peu oublié de cet auteur du XIXème siècle qui explore ici la passion amoureuse à travers l'observation d'un « collage », une période de concubinage, entre un jeune homme de bonne famille et une cocotte.
Sapho, lu et étudié il y a quelques années fut pour moi une belle découverte…

Ce roman, publié en 1884, a été sous-titré « Moeurs parisiennes », sorte d'hommage et d'héritage balzacien, avec une dédicace particulière et personnel le: « pour mes fils, quand ils auront vingt ans »… C'est l'histoire d'une passion, au sens tragique.
L'inspiration est autobiographique : Alphonse Daudet a vécu une relation tumultueuse avec une femme plus âgée, Marie Rieu, qui sert de modèle à son personnage éponyme, aventure à laquelle il a dû mettre fin avant son mariage bourgeois. Ce livre se passe dans un milieu bohème tel qu'on le retrouve dans les nouvellesDe Maupassant, celui des artistes commençants, des candidats à la figure artistique (peintre, musicien, poète, littérateur), avec des parties de campagne, des guinguettes… L'ambiance est cependant un peu « has been », constituée de vieilles gloires sur le déclin ; c'est le monde des cocottes et des « vieilles roulures »
L'action se déroule sur cinq années de 1873 à 1878… Une liaison qui aurait dû rester sans lendemain se noue lors du bal masqué. Gaussin est dans la position du naïf face à Sapho, l'initiée qui connaît bien le milieu et sait qui se trouve derrière les masques. C'est Sapho qui choisit le jeune homme et provoque la vie commune et l'installation dans une situation durable qu'au fond de lui le héros réprouve mais dans laquelle il reste malgré tout.
Sous des dehors de brave fille, Sapho a tout de la femme fatale même si ce n'est pas une courtisane au sens strict du terme. J'ai pu relever de nombreuses occurrences du verbe « aimer » dans le récit. Mais l'amour n'est jamais décrit comme un sentiment idéal ; Daudet donne plutôt à lire les effets désastreux d'une passion en soulignant le manque de volonté de Jean Gaussin face à une certaine fatalité de la chair. Sa passion charnelle pour Sapho le prive de sa volonté et le fait passer sous la coupe de cette femme qui lui est inférieure mais qui devient dominante. Lors de la parution du livre, les critiques n'avaient pas apprécié la faiblesse du héros.
Les autres personnages féminins, femme-enfant, courtisane réhabilitée par le mariage… sont également dignes d'intérêt.

L'écriture est très descriptive par moments avec des images d'une grand force évocatrice.
Il y a notamment dans le récit une montée d'escalier symbolique, vécue comme une souffrance à l'image de la passion du Christ ou comme une spirale infernale, particulièrement parlante ; cette thématique de l'escalier est fréquente chez les écrivains naturalistes : on la retrouve chez Zola dans La Curée, Nana ou Pot-Bouille.
Daudet donne également force détails sur l'organisation du ménage, le choix des meubles et de la vaisselle, parle d'argent sans tabou, utilise à fond le pouvoir romanesque des scènes de ménage et des disputes. Naturellement, les scènes érotiques sont données à imaginer sous forme d'ellipses.
Là, c'est une scène de rupture qui me revient à l'esprit, lors d'une promenade en forêt, où Sapho est décrite comme une bête : la description est magnifique, cruelle, mais aussi impressionniste.

La Symbolique des lieux est aussi très importante dans ce livre. Malgré le sous-titre, il y a une réelle opposition, une ambiguïté entre Paris et la Provence, entre des milieux que tout oppose. À ce titre, on peut faire un rapprochement entre la maladie de la vigne, le phylloxera, et la syphilis, péril jamais expressément nommé mais sous-jacent dans le texte, dont a d'ailleurs souffert Daudet. Ces deux pathologies représentent de véritables hantises à l'époque contemporaine de l'écriture ; le lecteur peut faire le rapprochement entre affection des corps et maladie des vignes.
Il est intéressant de regarder de plus près toute la partie suburbaine qui retrace un mouvement que je qualifierai de sociologique, quand, aux beaux jours, les parisiens vont s'aérer dans des lieux agréables que Sapho connaît bien, des endroits au bord de l'eau par exemple… On rejoint ici les pratiques artistiques avec la peinture de plein air même si, dans ce livre, on ne voit jamais vraiment les artistes au travail.

À sa sortie, ce roman a été accueilli comme une thèse, une démonstration, un plaidoyer contre la figure de la maitresse tyrannique et contaminante. Cela me paraît plus complexe, en tous les cas plus ambigu… En effet, le couple modèle du ménage Héttema, un peu trop harmonieux sans doute, interroge aussi sur les valeurs bourgeoises ; de même, j'ai été particulièrement émue par le sort de la jeune maitresse de Déchelette, opposé pour sa part au « collage »…
Ce qui me gêne un peu, c'est le côté moraliste qui affleure, comme si l'auteur mettait dans la bouche de certains de ses personnages des observations qui seraient le reflet de ses propres réflexions. Là, on va au-delà de la posture naturaliste qui doit décrire sans porter de jugement. J'ai pu lire que Daudet avait changé son dénouement, le rendant plus raisonnable, gommant une trop haute idée de morale ; en effet, Jean devient une victime tandis que Sapho se révèle presque maternelle, bienfaitrice.

Un roman intéressant, qui mérite d'être relu.
Alphonse Daudet a un peu souffert, comme les Goncourt par exemple, de l'ombre portée par Balzac et Zola… C'est un peu dommage.
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Ce roman d'apprentissage retrace, très traditionnellement, une initiation à l'amour. La particularité, c'est que ce premier amour est vécu avec une femme dont ce sera le dernier amour. le héros vit cette passion amoureuse persuader qu'il peut s'en libérer par l'effet de sa volonté, mais il est insidieusement happé par le confort du quotidien, les habitudes de couple. L'amour tiédit, mais il reste. Il devient le jouet de Sapho - superbe figure de courtisane qui évolue dans la bohème parisienne du XIXème siècle. le style de Daudet est remarquable, et la lecture de ce livre permettra d'oublier les Lettres de mon moulin, et de se persuader de ses talents de styliste autant que de conteur.
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Le titre est trompeur. Car ce n'est pas le roman de Sapho, l'ancienne courtisane influente, muse des poètes et des sculpteurs, qui, dans la rime ou dans le bronze, ont célébré ses charmes, et surtout sa taille et son buste, connue pour les plaisirs donnés, y compris saphiques. Mais Sapho n'est pas une autre Nana, car le roman est celui de Fanny, prénom d'un personnage plus rangé.
Car Fanny rêve d'une vie bourgeoise, rangée, avec bon repas, chaussons au coin du feu, et relation stable. Elle-même a vieilli - et si cela ne se voit pas encore, elle le sent et elle le sait, et certains le savent pour elle. Alors, elle éblouit un jeune homme, bien joli et bien naïf. Et leur relation s'écrit et est prophétisée par la scène de l'escalier : il la porte par vanité, désir de l'impressionner, volonté aussi de se prouver à lui-même sa force, et en profite, le caresse, et elle finit par l'essouffler et l'épuiser.
Oui, Fanny devient une "vieille maîtresse" pour reprendre le titre de Barbey d'Aurevilly, et son amant lui fait une scène en découvrant que Fanny est Sapho, soit en comprenant qu'elle a eu un passé de boue et de débauche. Mais comme chez d'Aurevilly, ils sont liés et ne peuvent se séparer.
Comme souvent dans les romans du XIXème siècle mettant en scène des courtisanes (Dumas fils, Zola, d'Aurevilly, Balzac...), c'est le personnage féminin qui est plus intéressant que celui de son amant, car bien plus vivante. Jean n'arrive pas à trancher, il ne fait pas la différence entre ses sentiments et ses désirs, n'a pas résolu son complexe d'Oedipe également sûrement - reporté sur sa jeune tante. Au contraire, Fanny est intéressante car elle n'est pas la Narratrice, et on ne connaît jamais ses véritables sentiments. Elle rejoint plusieurs figures, de Manon Lescault à Marguerite Gautier, Esther aussi chez Balzac, celle de la courtisane repentie allant jusqu'au martyr pour celui qu'elle aime, et qui ne la mérite pas. Mais elle reste ambigüe, et plusieurs moments interrogent sur ses intentions. C'est ce mystère que j'ai particulièrement apprécié, ainsi que la description du milieu bohême.
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J'ai trouvé ce livre qui date de 1950 dans une brocante. le titre peut porter à confusion. Ce ne sont pas des amours saphiques. C'est un jeune homme de 21 ans, Jean Gaussin d'Armandy - un provincial monté à Paris, qui s'éprend d'une cocotte, Fanny Legrand. le milieu un peu bohème de l'époque est très bien décrit car Daudet sait nous le peindre avec beaucoup de fraîcheur. J'ai aimé la romance qui s'ébauche entre ces deux êtres pourtant si dissemblables et le dénouement m'a surprise. Un petit bijou à redécouvrir.
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J𠆞n étais resté à Daudet auteur pour enfants avec Les Lettres de mon Moulin, et j𠆚i découvert un Daudet pour adultes avec Sapho, conseillé par des critiques récentes de Babelio (AMR_La_Pirate et Laureneb).
Une prose romanesque et réaliste pour écrire une histoire d𠆚mour passionnée, aliénante, destructrice et contaminante (syphilis), en partie autobiographique. Jean aime Sapho sa maîtresse, plus âgée et plus « expérimentée » que lui, mais devra s𠆞n séparer pour se marier avec une « première main » et rentrer dans la carrière. Que demander de mieux que ce style littéraire balzacien, qualifié par Brunetière d’impressionnisme en littérature : « Vouloir peindre avec les mots, et prétendre épuiser avec les ressources finies du langage l’infinie diversité des aspects des choses, c𠆞st un peu comme si on voulait, en peinture, à force d𠆞mpâtements, donner aux objets qu’on représente leur épaisseur réelle ».
Je continue avec le Petit Chose !
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Sapho s'est éprise de Gaussin à peine avait-il franchi la porte de l'atelier. Dans l'agréable torpeur des soins que dispensent une tendresse constante et un amour bienveillant, il se laisse bercer par les bras d'une muse. Gaussin n'est pas amoureux et n'a donc pas peur. Il sait qu'il la quittera dans trois ans. Il sera nommé à l'étranger. Cette certitude l'apaise. Mais c'est sans compter sur l'amour, qui parfois naît derrière l'habitude et la douceur.
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Sapho/Alphonse Daudet
Alphonse Daudet, c'est l'auteur du Petit Chose, des Lettres de mon Moulin, de Tartarin de Tarascon, de l'Arlésienne que Bizet mettra en musique, des Contes du Lundi.
Ces écrits précisément lui assureront la fortune et lui permettront de se lancer dans une autre voie, celle du roman réaliste consacré à la peinture des moeurs contemporaines : notamment Jack, le Nabab, Les Rois en exil, l'Évangéliste et Sapho.
Sapho fut écrit en 1884 et met en scène la vie de bohême des artistes. Mais pas seulement.
Jean Gaussin , 21 ans, dessinateur, provincial installé à Paris, lors d'une soirée chez Déchelette, un artiste médiocre, fait connaissance de Sapho, une belle femme mystérieuse et sensuelle.
Sapho avoue un jour à Jean : « Oh ! moi, dès que je t'ai vu entrer, j'ai eu envie de toi. »
Ils tombent sans doute amoureux l'un de l'autre.
« Il était (Jean) si bien dans le dorlotement de cette chambre voluptueuse, si délicieusement étourdi par cette haleine en caresse sur ses paupières qui battaient, lourdes de sommeil, pleines de visions fuyantes, bois rouillés, près, meules ruisselantes, toute leur journée d'amour à la campagne… »
Mais l'amour va leur être un poison à action lente tout au long de leur romance.
Sapho de son vrai nom Fanny Legrand, a du métier en amour car elle n'en est pas à son coup d'essai. Elle va susciter une jalousie maladive chez Jean et leur relation va connaître des hauts et des bas, une relation passionnelle, charnelle, puissante et qui semble sans issue.
« …cette jalousie basse qui le rongeait et dont il ne taisait plus les irritations ni les rancoeurs, éclatant à tout propos contre l'un et l'autre. »
Fanny sait apaiser Jean car elle sait être tendre et charmante comme au premier jour :
« Et les caresses perverses si longtemps retenues, tous ces mots de délire que ses dents serrées arrêtaient au passage, elle les lâchaient à présent, s'étalait, se livrait dans son plein de courtisane amoureuse et savante, dans toute la gloire horrible de Sapho. »
Et Jean succombe encore et encore :
« Lui s'exaltait au charme troublant de ce beau corps si près du sien, de cette bouche fraîche au sang avivé par le grand air qui dérangeait les cheveux, les envolait au-dessus du front en délicats frissons à la mode parisienne. »
Ruptures et retours se succèdent avec toujours autant d'émotion. Jean ne peut rester insensible à l'attrait charnel de Fanny :
« Il se sent pris sous le peignoir ouvert où elle est nue, pénétré de cette odeur, de cette chaleur de chair de femme, bouleversé de ce baiser d'adieu qui lui laisse dans la bouche un goût de fièvre et de larmes. »
On remarque la finesse de l'observation de l'écrivain pour mettre en scène des personnages qu'il a côtoyés chaque jour. Daudet observe le réel avec une ironie amusée, avec sympathie et émotion. Il n'hésite pas à dépeindre les vilenies de la société, mais reste optimiste.
Le style de Daudet est toujours riche et poétique, léger et facile :
« le matin, avant de partir, Jean déjeunait dans leur petite salle à manger, la croisée ouverte sur cette large route pavée, mangée d'herbe, bordée de haies d'épine blanche aux parfums amers. C'est par là qu'il allait à la gare en dix minutes, longeant le parc bruissant et gazouillant ; et, quand il revenait, cette rumeur s'apaisait à mesure que l'ombre sortait des taillis sur la mousse du chemin vert empourpré de couchant, et que les appels des coucous à tous les coins du bois traversaient de trilles de rossignols dans les lierres. »
Daudet sait nous réconcilier avec la vie grâce à son réalisme et sa fantaisie.
On a dit de lui qu'il était un marchand de bonheur.
Un très beau roman.

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Jean Gaussin tombe amoureux de Sapho dans les milieux interlopes du Paris bohème et s'attache à cette femme plus âgée que lui. Il découvre qu'elle est en fait une courtisane et comprend que cette femme issue d'un tout autre milieu que le sien fera son malheur, mais il se rassure en se disant qu'il la quittera, quand sa nomination à l'étranger arrivera. Mais les liens sont difficiles à couper quand l'amour s'invite...

Sapho, Moeurs parisiennes paraît pour la première fois sous forme de feuilleton dans l'Echo de Paris en 1884 puis chez G.Charpentier aussi en 1884. Ce roman permet de s'interroger sur les rouages du sentiment amoureux et du couple. Jean est un jeune amoureux impétueux, freiné souvent par Sapho, plus expérimentée. Il offre finalement une vision sans concession du couple avec notamment cette métaphore de la première montée des escaliers quand Jean choisit de porter sa femme jusqu'aux étages :

"Il monta le premier étage d'une haleine, heureux de ce poids que deux beaux bras, frais et nus, lui nouaient au cou.

Le second étage fut plus long, sans agrément. la femme s'abandonnait, se faisait plus lourde à mesure. le fer de ses pendeloques, qui d'abord le caressait d'un chatouillement, entrait peu à peu et cruellement dans sa chair.

Au troisième, il râlait comme un déménageur de piano ; le souffle lui manquait, pendant qu'elle murmurait, ravie, la paupière allongée : "Oh ! m'ami, que c'est bon ... qu'on est bien..." Et les dernières marches, qu'il grimpait une à une, lui semblaient d'un escalier géant dont les murs, la rampe, les étroites fenêtres tournaient en une interminable spirale. ce n'était plus une femme qu'il portait, mais quelque chose de lourd, d'horrible, qui l'étouffait, et qu'à tout moment il était tenté de lâcher, de jeter avec colère, au risque d'un écrasement brutal."

Sapho est-elle une femme corruptrice ? La ville de Paris serait-elle corruptrice également, lieu de perdition, par rapport à la province, plus saine et simple ? Pour écrire ce roman Alphonse Daudet se serait inspiré de son expérience tumultueuse qu'il vécut, étant jeune, avec Marie Rieu. Il hantait également les milieux bohèmes de l'époque et sa peinture de Paris rayonne de réalisme.


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