AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Eve-Yeshe


Max se trouve dans un endroit froid, peu accueillant, et un homme en uniforme lui pose une question étrange : « Vous êtes quoi ? ». Devant sa perplexité, il l'envoie vers le lieu réservé aux « Indécis », où il semble y avoir affluence. Mais un guide va le prendre en charge et lui expliquer de quoi il retourne.

En fait, il se retrouve face à Madame Schmidt, professeur de français, qu'il a beaucoup aimée au collège. Celle-ci lui explique qu'il est mort, à la suite d'un grave accident de la circulation et qu'il se trouve dans un lieu qu'on appelle l'Inspiratoire, et qu'il va devoir choisir un roman, un héros dans lequel il va devoir se réincarner.

Passé le premier moment de perplexité, un doute s'installe : il n'a pas d'idée, le dernier roman qu'il a lu remonte aux calendes grecques donc c'est le noir absolu. Madame Schmidt va le guider, à travers différents endroits qui ont pu marquer sa vie, ce qu'il a réussi, ou rater…

Ce roman aborde de belle manière, la mort, le déni dans un premier temps, puis, son acceptation, le bilan que l'on fait de sa vie, comme ces souvenirs qui défile et à toute allure, lors d'une expérience de mort imminente.

Max est attachant par son côté enfermé dans une armure pour pouvoir accepter à quel point la vie l'a malmené, un père qui ne le comprend pas et n'a même jamais essayé, cet intellectuel, ingénieur dans les mines (son grand-père était mineur de fond) : il ne tentera jamais d'expliquer à ses parents en quoi consiste don travail : les mines ont fermé chez nous, mais en Afrique, il y a les mines de diamants, métaux rares et il doit sans cesse se heurter au fameux rapport qualité -prix, ou bénéfices risques… les Africains qui risquent leur vie au fond, cela passe après la rentabilité, le besoin de « faire toujours encore plus de fric pour satisfaire les actionnaires… On est loin de ce dont il rêvait : aider les autres. On lui met la pression sans cesse et il en perd peu à peu le goût de vivre et l'intérêt pour son travail.

Certes, ce livre fait réfléchir sur la nécessité de réussir sa vie, dans le sens spirituel du terme, car l'argent n'est pas tout, dans la société de consommation dans laquelle on vit, mais l'auteure ne creuse pas assez, reste trop dans le côté descriptif du lieu que représente l'Inspiratoire, à peine évoque-t-elle une comparaison avec le Purgatoire.

J'ai aimé l'accompagner dans sa quête, même si parfois il est exaspérant à force de certitudes, ou par le ton hautain avec lequel il s'adresse aux autres. On découvre, peu à peu des livres qu'il aimés, ceux qui ont compté, et pourquoi du jour au lendemain il a cessé de lire.

Je me suis sentie indécise au moment de refermer ce roman et encore plus pour la rédaction de ma chronique car je ne savais pas si j'avais aimé ou non, et Max, et le roman. En fait, après avoir pris le temps de la réflexion j'ai choisi de le prendre au second degré, même peut-être davantage, et retenir surtout la réflexion sur la vie et la mort et l'importance des non-dits et des tabous dans l'existence, même si cela reste en surface, mais je ne sais pas si c'était vraiment le désir de l'auteure. Perplexité donc, d'où la note, entre mitigée aussi…

Alex Daunel, ne nous livre pas seulement un joli conte, à lire sur son transat au soleil, mais il pousse le lecteur vers une réflexion philosophique, s'il veut s'en donner la peine. Je me suis demandée au cours de la lecture, quel roman quel auteur j'aurais choisi, et ce n'est pas évident…

Pour un premier roman, c'est assez prometteur mais il faudra creuser davantage le sujet la prochaine fois.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions L'Archipel qui m'ont permis de découvrir en avant-première ce roman et son auteur. Je ne connaissais pas cette nouvelle collection « Instants suspendus » que propose l'éditeur.

#LESINDÉCIS #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          490



Ont apprécié cette critique (48)voir plus




{* *}