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sur 162 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Max, trente-trois ans, vient tout juste de mourir dans un terrible accident de voiture. Ni Paradis ni Enfer, seule une pièce froide et désagréable où il doit faire la file. Là, les morts se réincarnant en personnages de roman, on lui demande de choisir un genre littéraire, mais totalement désorienté, Max ne se souvient même pas de sa dernière lecture et encore moins des autres d'ailleurs. Classé comme "indécis", il sera guidé par son ancienne professeure de français, Mme Schmidt, décédée dans la fleur de l'âge et qu'il admirait énormément. Mais, il ne lui reste que vingt-quatre heures pour se décider ...
Ce choix pourrait bien être une seconde chance pour Max qui s'est toujours oublié sans vraiment vouloir le voir.

Ce premier roman est une très belle surprise et un véritable coup de coeur, absolument captivant de la première à la dernière page. On ressent tout l'amour que l'auteure porte à la littérature.
L'écriture est légère et très visuelle. On plonge directement dans l'histoire, curieux d'en apprendre plus sur Max et son parcours. Les personnages sonnent juste et sont particulièrement attachants.
Une lecture, qui l'air de rien, pousse à réfléchir, entre autres, sur certains choix de vie dictés par la peur d'être soi.

"A force de se renier, il s'était égaré."

#LESINDÉCIS #NetGalleyFrance
Challenge multi-auteures SFFF 2021
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C'est le second titre de la nouvelle collection “Instants suspendus” des Editions l'Archipel que je lis et que j'apprécie beaucoup. Je trouve que cette collection porte bien son nom et ce livre lui va “comme un gant” !

Max ne le sait pas encore mais il est mort, ceci dit moi non plus je ne le savais pas, je tente dans la mesure du possible d'oublier le résumé pour me faire surprendre.

Max se retrouve dans un endroit austère, froid, passablement décrépi où il fait la queue et où un homme coiffé d'un képi, après avoir renseigné d'autres personnes, lui demande : “Vous êtes quoi ?" ! Il ne comprend pas la question et ne sait quoi dire. L'homme l'envoie au fond du couloir avec Les Indécis, il y a affluence à l'Inspiratoire !

Un Guide va l'aider à décider dans quel genre littéraire il pourra incarner un personnage qu'un auteur choisira de faire vivre ! Pour ça encore faut-il lire, ce que Max ne fait plus depuis des années, il a même oublié ses lectures de jeunesse ou d'études. C'est sa défunte professeur de français de collège qui va le mener sur la voie de la découverte ! 24 heures c'est peu !

Max va réagir à tout ce qu'il ne comprend pas et petit à petit comme une fleur qui s'ouvre il va se dévoiler, comprendre pourquoi il est ici, indécis de surcroit, détricoter sa vie, ses choix et ses décisions et finir par se retrouver !

Une écriture agréable, quasi visuelle, nous baigne dans cette atmosphère et j'ai eu l'impression de ressentir toutes les émotions de Max mais aussi d'être Mme Schmidt, une amoureuse de la littérature, quelle qu'elle soit, qui sait susciter l'intérêt avec un entrain de jeune professeur !

J'ai eu beaucoup de plaisir à suivre ce cheminement et j'ai fini le livre avec un sourire aussi béat que Max sur le visage ! Quelle bonne idée que cet Inspiratoire même s'il faut se mettre à nu avant de se réincarner dans la littérature et qui me fait me demander qui étaient donc tous ces personnages que j'aime retrouver au fil des livres ?

#lesindecis #NetGalleyFrance

Challenge MAUVAIS GENRE 2021
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Évoquer la question délicate de la mort tout en plongeant les lecteurs dans une bulle confortable hors du temps que l'on a bien du mal à quitter ! Un petit exploit qu'a réussi à réaliser Alex Daunel avec son excellent roman Les Indécis, que j'ai eu la chance de lire en lecture commune avec Karine du blog Valmyvoyou lit. Si je parle de chance, c'est que ce roman a suscité en moi tellement d'émotions et de réflexions quant à ma propre vie que j'ai ressenti le besoin quasi viscéral d'en parler avec quelqu'un au fur et à mesure que je tournais les pages. Je remercie donc chaleureusement Karine pour nos nombreux échanges qui ont donné une tournure très personnelle à cette lecture, et probablement contribué au plaisir pris à me plonger dans ce savoureux roman.

Un concept de départ aussi audacieux qu'original ou quand la littérature vous offre l'immortalité…

Intelligent et audacieux, avec une belle touche de cocasserie, Les Indécis est une petite ode à la littérature avec des références littéraires à foison, des auteurs dont on capture le nom au détour d'un dialogue, et des personnages qui se trouvent irrémédiablement et éternellement liés au pouvoir des mots et des livres. Une réalité à laquelle va être confrontée, plutôt abruptement, notre protagoniste : Max, la trentaine, découvre qu'il est décédé, et encore plus déroutant, que la mort n'est pas la fin de tout, mais le début d'autre chose… Mais pour cela, faut-il encore qu'il choisisse LE genre littéraire qui lui convient afin d'inspirer un auteur et ainsi pouvoir se réincarner dans un de ses personnages ! Quand on dit que la littérature conduit à la postérité… Il y a d'ailleurs quelque chose d'extrêmement libératoire dans cette idée d'une vie après la mort qui se démarque des religions, tout en offrant cette immortalité que nous sommes nombreux à espérer plus ou moins consciemment.

Lisant de très nombreux genres, j'avoue avoir tout de suite été saisie par l'ampleur de la tâche qui attend Max d'autant qu'il n'a que 24h pour se décider. Malheureusement, les livres et lui, ce n'est pas une grande histoire d'amour, alors choisir un genre dans lequel passer l'éternité, ça lui semble mission impossible. Et puis, il a quand même du mal à réaliser le caractère incongru de sa situation. On le serait à moins… Il pourra toutefois compter sur l'aide de son ancienne professeure de lettres, et béguin d'adolescent, qui lui servira de guide et l'aidera à remonter le fil de ses expériences littéraires. Parce que s'il ne peut se souvenir du dernier livre lu, avec un petit effort et de l'aide, Max commence à se souvenir des livres qui ont jalonné les différentes étapes de sa vie.

Un roman léger qui aborde néanmoins des thématiques fortes…

Au gré de ses souvenirs, des personnages qu'il rencontre et de ses projections mentales qui nous font traverser les époques et les lieux, Max se dévoile à nous dans toute son humanité. Se dessine, au fil des pages, une personne attachante avec ses failles, ses douleurs d'enfant, d'adolescent puis d'adulte, ses qualités, ses amours, ses joies, mais aussi ses renoncements, ses peurs, et cette indécision qui le caractérise et qui l'accompagne même dans l'au-delà. À travers ce personnage touchant, sensible et empathique, qui a tenté à sa manière de veiller sur les autres en oubliant de s'occuper de lui-même, l'autrice évoque tout un panel de thématiques intéressantes : la famille, les relations parents/enfants parfois compliquées, la rivalité fraternelle, l'amour, la maladie, la mort, le deuil d'une personne, mais aussi d'une relation, le besoin de sécurité matérielle que nos sociétés modernes tendent à faire passer avant celui de l'épanouissement personnel, le capitalisme et ses dérives… Il est également question d'épanouissement professionnel, de perte de sens au travail, de burn out, et des petites décisions professionnelles que l'on reporte à plus tard, avant d'être entraîné dans une spirale infernale qui nous dépasse, nous broie et nous annihile lentement.

Si le premier tiers du roman marque par sa légèreté, la suite est un peu plus sérieuse mais jamais pesante, car l'autrice trouve un fabuleux équilibre entre grave et léger, entre sérieux et cocasserie, entre mort et vie. Cela passe autant par une plume tout en légèreté et en arrondie que des personnages savoureux, et un humour omniprésent et d'une grande sensibilité. On ne s'amuse pas de la mort à proprement parler, on la dédramatise et on remet en perspective les défauts des individus qui, une fois leur vie envolée, n'ont plus d'importance. D'ailleurs, ici à l'Inspiratoire, ce qui compte c'est ce qu'on est et non ce qu'on a été. Il n'y a aucun jugement de valeur de la part des guides dont le seul rôle est d'aider les personnes décédées à choisir le genre dans lequel elles pourront s'épanouir.

À cet égard, Mme Schmidt a tout de suite attiré ma sympathie, bien qu'elle m'ait parfois déroutée par une impatience mal contenue et un manque d'empathie lors de certaines scènes. Néanmoins, elle reste un personnage intéressant et bienveillant qui arrive à guider sans imposer, à expliquer sans rationaliser ce qui ne peut l'être, et à recadrer Max quand ses propos frisent la condescendance, même si c'est plus par maladresse que par malveillance. Je salue d'ailleurs l'autrice qui rappelle avec brio que chacun peut lire ce qu'il souhaite sans devoir subir les moqueries d'autrui. J'ai également beaucoup apprécié Théo, un guide qui, malgré le drame de la guerre, garde une vision tellement positive de la vie qu'il ne pourra que vous donner le sourire, et susciter en vous une profonde admiration. Il définit à lui seul la notion de résilience. Mention spéciale également à Odile, une mamie attachante et aux goûts littéraires inattendus.

Un voyage littéraire qui invite à la réflexion et à l'introspection…

Au fil des découvertes sur le passé et la mort des différents personnages, j'ai réfléchi à cette thématique de la mort et à la manière si délicate dont l'autrice l'aborde. Alors que c'est un sujet qui me met d'habitude mal à l'aise, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire le roman, et ai même trouvé une certaine poésie à l'idée de me réincarner dans un personnage que j'aurais inspiré à un(e) auteure. Une relation artiste/muse aussi originale qu'inspirante et belle ! Il est également amusant de voir comme aux côtés de Max, on en vient spontanément à éliminer les différents genres pour tenter de trouver celui qui nous conviendrait le mieux. Pour ma part, je crois que j'aurais opté pour le rôle de guide si on me l'avait proposé, puisque ce n'est pas quelque chose que l'on peut décider par soi-même, ou pour un genre désuet, mais qui m'a donné le virus de la lecture, les fables. Mais ce que je retiendrai avant tout de ce roman, c'est la manière dont l'autrice arrive à mettre de la vie, de la lumière et de l'espoir dans la mort : parce que si une personne qui se réincarne oublie tout de sa vie d'avant, elle en commence également une nouvelle avec toutes les promesses que cela comporte.

Le roman, de par son ton joyeux mais profond, se lit vite, trop vite parce qu'une fois la dernière page tournée, j'ai eu du mal à quitter cette bulle hors du temps dans laquelle Alex Daunel nous plonge. J'aurais aimé avoir le point de vue des vivants, découvrir les réactions de l'entourage de Max suite à son décès, et notamment d'un père avec lequel il n'a jamais vraiment réussi à communiquer, et d'une petite amie dont il ne comprendra la force de l'amour qu'après avoir terminé son voyage littéraire. Car à mesure que les livres de sa vie défilent devant ses yeux, Max mène un véritable travail d'introspection, lui permettant de lever des blocages, et de se reconnecter à des émotions et des sentiments depuis trop longtemps ignorés. En d'autres termes, de se réconcilier avec lui-même ! Et c'est probablement la raison pour laquelle suivre les vivants quand on tente de (re)donner vie à un mort, qui l'était peut-être émotionnellement depuis longtemps, aurait amoindri la portée de cette sublime et émouvante histoire de seconde chance.

En résumé, en cassant les codes, en mélangeant contemporain, imaginaire, voire même feel good, l'autrice nous propose ici un roman original, drôle, sensible et émouvant, bien plus profond qu'il n'y paraît. Un roman qui, à travers le voyage littéraire de son héros, invite avec douceur les lecteurs à réaliser un véritable travail d'introspection sur leur vie, leur rapport à la mort, au deuil et à la lecture. Ode aux livres, tous les livres, en même temps qu'aux secondes chances, Les Indécis est un concentré d'émotions dans lequel on se sent bien, que l'on soit un amoureux des livres, un lecteur occasionnel ou un simple curieux prêt à donner sa chance au pouvoir des mots, de l'imagination et de l'inspiration !
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Si vous deviez être un genre littéraire, lequel seriez-vous ? Pour moi, c'est évident, je serai le polar. Pour Max, le choix est plus compliqué.
Il est arrivé à l'Inspiratoire. D'abord, il doit prendre conscience qu'il est mort, et cette première étape n'est pas forcément la plus facile. Ensuite, il découvre qu'après la mort, tout ne se passe pas vraiment comme il l'avait prévu. A vrai dire, il n'avait rien prévu, ni de mourir de manière brutale, ni de devoir choisir un genre littéraire, lui qui ne sait pas vraiment vers lequel se tourner. Il est un « indécis ».
Ce roman est un hommage aux livres, à tous les livres quels qu'ils soient. Il n'est pas question de juger, ni les livres, ni les lecteurs, mais de prendre plaisir à lire, à découvrir, que l'on aime un genre littéraire en particulier ou que l'on préfère papillonner d'un style à l'autre. Il est aussi un questionnement sur la vie et sur ce qu'on en fait. J'ai été sensible à ce personnage qui ne s'investit que dans son travail, qui se dit qu'il aura le temps plus tard pour… Pour quoi, au juste ? Pour tout ce qu'il se refuse à l'instant présent ? Pour tout ce qu'il n'a pas osé faire ou dire ? Pour revenir en arrière et oublier les compromissions qu'il a faites ? Max a toujours eu le temps, il n'a jamais pris le temps.
Je n'ai pas envie de trop en dévoiler sur ce livre. J'ai plutôt envie de vous dire que si vous aimez lire, si vous aimez les livres, si vous n'avez rien contre la découverte d'un univers fantastique qui va de paire avec tout ce que la vie peut comporter de cruel, alors laissez-vous tenter par ce livre.
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Décidément, la collection "instants suspendus" des éditions Archipel me plaît énormément ! Je viens de terminer ma lecture du premier roman d'Alex Daunel, "les indécis" et j'ai envie que beaucoup le découvre parce qu'il est tout simplement génial!
Max, 33 ans se retrouve dans un bâtiment froid et sans vie qu'il ne connaît pas. Il mettra un peu de temps à comprendre qu'il vient de mourir dans un accident de voiture et qu'il se trouve dans l'"inspiroire", lieu dans lequel il doit décider dans quel genre littéraire il souhaite se rendre afin d'inspirer un auteur et ainsi devenir un personnage de roman pour sa seconde vie. Pour le guider dans ce choix qui s'avère complexe pour cet indécis, il pourra compter sur sa défunte professeure de français de collège, Mme Schmidt, mais aussi sur Theo, ou encore Jeff et Odile. Et ils ne seront pas trop pour l'aider, car il n'a que 24 heures pour prendre une décision cruciale pour sa nouvelle vie...
J'ai envie de dire whaou ! Déjà le sujet est très original, faisant de ce livre un ovni tel que je les aime, mais ajoutez à cela l'écriture de l'auteure extrêmement visuelle, les personnages attachants au possible et vous obtenez un immense coup de coeur !
La plume d'Alex Daunel m'a vraiment enchantée, dès les premières phrases, le texte s'efface, laissant place à des images, on voit les personnages, on évolue avec eux dans cet univers si changeant. C'est complètement immersif. À tel point que j'ai lu ce livre à une vitesse folle, en a peine quelques heures incapable que j'étais de le lâcher.
Les thèmes du livre sont très forts puisque l'auteure questionne la vie, les choix que l'on fait ou pas et qui vont venir déterminer la suite. le fait que certains meurent sans avoir vraiment vécu. Qu'à force de ne pas choisir, de faire ce que l'on croit que la société veut de nous, ce que l'on croit que nos proches voudraient, on passe à côté de la vie. Qu'il faut profiter, vivre pleinement, ne pas s'oublier, ne pas se trahir pour ne rien avoir à regretter car qui sait, si comme dans ce magnifique livre, nous aurons droit à une autre chance ?
Le deuxième thème de ce roman est l'amour des livres, tous les livres, pas seulement ceux qu'on nous dit être de la grande littérature. Ces livres qui nous marquent, qui nous façonnent, qui nous influencent, qui nous accompagnent, qui nous guident, nous marquent et contribuent à faire de nous ce que nous sommes. Alex Daunel est une lectrice avant d'être une auteure et cela se sent. Elle aime les livres et par ce roman, elle leur déclare sa flamme. C'est beau et au travers de tous ces auteurs, ces livres évoqués, elle convoque aussi chez nous de beaux souvenirs de lectures d'enfance, d'adolescence, et même d'adulte. Ces livres qui nous marquent à jamais.
Vraiment ce roman est tour à tour doux, drôle, émouvant, touchant, nostalgique, fantastique et surtout il fait un bien fou ! On a l'impression de se reconnecter à soi.
Une vraie madeleine de proust, un bonbon littéraire qu'on savoure et dont on reprendrait bien une bouchée. Merci beaucoup Alex Daunel pour ce très beau moment.
Notez bien ce titre dans vos listes de lecture, il sort le 26 août en librairie. Comptez sur moi pour vous le rappeler car il serait tellement dommage de se priver du bonheur de lire cette petite pépite !
Un immense merci aux éditions Archipel et à NetGalley pour l'envoi de ce roman !
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La lecture de ce roman a été une formidable expérience, puisque je l'ai lu en lecture commune avec Audrey du blog LightandSmell. Je ne suis pas habituée à cet exercice et j'ai adoré partager ce moment avec cette lectrice passionnée : elle écrit des chroniques merveilleuses, qui font ressortir les émotions et les sujets essentiels, sans dévoiler les éléments importants.


Un policier fait la circulation dans un bâtiment qui ressemble, fortement, à l'ancien collège de Max. Lorsque son tour arrive, le jeune homme de trente-trois ans ne comprend pas la question qui lui est posée. Il est quoi ? Il est… Non ! ce que veut savoir l'homme en uniforme, c'est quel genre littéraire il est. Max ne sait pas répondre à cette demande et il est dirigé vers Les Indécis. Il est surpris d'être accueilli par son ancienne professeur de français, qu'il pensait décédée d'un cancer, depuis plusieurs années. Il ne se trompe pas, ce qu'il n'a pas intégré, c'est qu'il est lui-même mort dans un accident de voiture. Madame Schmidt a été choisie, parmi les autres guides, pour l'accompagner dans sa recherche du genre littéraire idéal. Une fois, cette étape franchie, il devra attendre d'être choisi par un écrivain puis d'inspirer celui-ci, ainsi Max se réincarnera dans un personnage de roman. Il n'a que vingt-quatre heures pour faire ce choix crucial.


Avec Light & Smell, nous avions découpé la lecture en trois parties et échangé au sujet de chacune.


Dans la première, j'ai vécu une expérience très forte. Alors que Madame Schmidt aide Max à se souvenir de ses lectures, de moments qui l'ont fait vibrer, des livres de mon enfance et de mon adolescence se sont rappelés à moi. Ils étaient insérés dans le temps et dans l'espace, j'ai eu l'impression de revivre les moments auxquels je les ai lus. le livre que j'ai reçu en prix, au CP, mes livres de la Comtesse de Ségur, mes « Alice », la version abrégée des Misérables, mon professeur de français qui me recommandait Pennac : des sensations attachées à ma vie de lectrice se sont invitées dans ma mémoire et dans ma lecture. Grâce à l'aide de Madame Schmidt, j'ai élimé certains genres dans lesquels je ne souhaitais pas me réincarner. Avec Audrey, nous avons partagé nos émotions et notre manière d'envisager la mort, telle qu'elle est décrite dans ce récit.


Dans la deuxième partie, d'autres personnages apparaissent : Théo, qui m'a énormément remuée par sa philosophie, sa jovialité et son humour ; Odile, qui a ouvert une introspection au sujet de la mort, m'a confrontée à mes peurs et m'a permis d'extérioriser mes espoirs. Mme Schmidt m'a touchée, en dévoilant les sentiments qui l'animaient, quand elle était dans le monde des vivants. J'ai, aussi, aimé observer les réactions de Max : il est complètement déboussolé par ce qui lui arrive, ce qui se comprend aisément. Son attitude correspond à ce qu'il vit : il questionne, remet en cause, se révolte, etc.


Dans la dernière partie, Max m'a énormément attendrie. En effet, son passé est dévoilé et montre l'homme qu'il était, ce qu'il masquait. Il a parcouru un chemin immense. Il est extrêmement touchant, j'ai aimé son coeur écorché. Quel genre littéraire a-t-il choisi ?


Les Indécis est un roman empreint d'humour et qui, pourtant, traite de thèmes emplis d'émotion. Il a énormément résonné en moi, en provoquant une introspection douce et profonde. J'ai revécu des moments forts de ma vie de lectrice, j'ai extériorisé mes peurs au sujet de sujets graves et j'ai réfléchi au lien qui m'unit aux livres. Ce roman est une véritable ode aux livres, des références littéraires constituent le fil conducteur, sans que cela soit didactique. Tous les genres sont représentés, j'ai aimé qu'Alex Daunel leur donne, à tous, la même importance. Elle rappelle qu'ils sont tous essentiels, qu'il n'y a pas de classement : seul le plaisir est important. Les Indécis m'a emmenée dans de nombreux mondes, mais il ne m'a pas seulement raconté une histoire, il m'a interrogée sur moi-même et il a été à l'origine de nombreuses réflexions. C'était troublant. J'ai été très amusée par certains passages et émue par d'autres. Alors que le ton paraît léger et humoristique, ce qui fait qu'il se dévore, l'émoi est très présent.


Découvrir ce roman en lecture commune a renforcé le plaisir de cette lecture. Il traite de thèmes personnels et c'était un vrai bonheur de partager les souvenirs, les attentes, les émotions, les interrogations, etc. A la fin, j'avais hâte de connaître la réponse de ma co-lectrice : « Et toi, tu es quoi ? » . Je la remercie sincèrement pour ces moments de partage, sa bienveillance, son écoute, son ouverture et sa sensibilité. Cette lecture avec elle a rendu ces moments magiques. Les Indécis, que j'ai adoré, est imprégné de nos échanges. Je vous invite à lire son avis.


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Un roman très original et marquant, tout public, sur le sens de la vie et les choix que l'on fait.
J'ai beaucoup aimé cette déclaration d'amour à la littérature qui met les livres à l'honneur dans l'au-delà. Chacun, en arrivant « de l'autre côté », doit choisir le genre littéraire dans lequel il sera réincarné.
Max, notre héros, laisse défiler sa vie devant ses yeux et prend conscience progressivement de ses erreurs et trop nombreux compromis. Il fait partie de la catégorie des « indécis » dans l'au-delà, n'était-ce pas déjà le cas toute sa vie ?
Pour réfléchir, s'émerveiller, sourire et applaudir l'imagination de l'auteure : oui pour toutes ces bonnes raisons, précipitez-vous chez votre libraire.
Lien : https://www.despagesetdesile..
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J'ai tout de suite été attirée par le résumé. Choisir un genre littéraire où vivre quand on est mort, j'adhère tout de suite. Au-delà de cela, c'est le troisième roman de la nouvelle collection des éditions de l'Archipel, « Instants suspendus », dont j'ai déjà lu les deux premiers parus. Comme le présente la maison d'édition, « cette collection rassemble des histoires qui nous font du bien et nous encouragent, où que nous soyons, à nous projeter plus haut, plus beau, plus fort. ». J'aime énormément la philosophie de cette collection. En plus, il s'agit ici d'un premier roman, et j'aime aussi beaucoup découvrir de nouveaux auteurs.

 

Pour en revenir à l'histoire, j'ai donc fait la connaissance de Max, à un très mauvais moment de sa vie, puisque nous le rencontrons juste après son décès. Il vient d'avoir un très grave accident de voiture, et se retrouve dans un endroit totalement inconnu, qui ne ressemble pas à ce qu'il connaît. Il va faire une rencontre inattendue en la personne de son ancienne professeure de français, Mme Schmidt celle-ci décédée également. Elle va alors lui expliquer la situation et ce qu'on attend de Max. Il est en fait dans un lieu intermédiaire, qui n'est ni le Paradis ni l'Enfer. Il est dans l'Inspiratoire. Dans cet endroit, les morts choisissent un genre littéraire qu'ils aiment, et ils serviront d'inspiration à un auteur en prenant la place des personnages du roman qu'il écrit. Max n'en revient pas, est encore très perturbé par son accident et sa mort, et ne comprend pas ce qu'il lui arrive. Il ne sait quel genre choisir, il est perdu. Il va donc faire partie des « Indécis », un groupe de morts qui hésite dans leur choix. Et Mme Schmidt va lui servir de guide car il a un temps limité, 24 heures, pour choisir son genre. Passé ce délai, il se verra attitré un genre d'office, souvent celui le moins prisé, et tomber ainsi dans l'oubli.

On va donc suivre Max dans ses questionnements sur sa vie passée, sur ses erreurs, ses mauvais choix. Ça le perturbe tellement qu'il a de la peine à accepter sa situation. Dans sa vie, il avait un bon métier, était amoureux, mais il sent bien que quelque chose le freine et l'empêche d'accepter sa mort. Il fait une sorte d'analyse sur lui, il se rend compte que son métier dans les mines ne lui apporte pas ce qu'il recherchait quand il a commencé à travailler, lui ce qu'il voulait surtout, c'était aider les autres, et ce n'est pas tellement cette voie qu'il a suivie. Mme Schmidt va ainsi, en plus de le guider dans son choix final, l'aider à se remémorer les moments forts de sa vie passée pour arriver à le débloquer. Sans le savoir, elle va aussi revenir sur elle-même et sur ses goûts.

 

Bien évidemment, il va être question de livres, d'auteurs, d'écriture, pour mon plus grand plaisir. On va naviguer dans un monde littéraire, mais pas seulement. Cela ne prend pas non plus toute la place, et il n'y a pas besoin de grandes connaissances en littérature pour comprendre et s'intéresser à l'histoire. Mais pour une amoureuse des livres comme moi, j'ai adoré me sentir dans cet univers. Et comme j'aimerais, après ma mort, me retrouver dans un tel endroit, par contre, mon choix serait difficile à faire aussi… C'est quand même le rêve ultime pour une amoureuse des livres de se trouver dans un roman, dans la peau d'un personnage, sous la plume d'un auteur. Comme on dit, quel « kiff » ! en tout cas, moi je signe tout de suite !

Pour en revenir à l'histoire, beaucoup de sujets sur la vie sont traités par l'autrice, avec beaucoup de subtilité et de sensibilité. le deuil, la mort bien sûr, mais aussi les rapports familiaux, parentaux, amoureux, la vie professionnelle, les faux pas que l'on fait, les erreurs qui impactent souvent toute notre vie. Bien que ce roman se passe dans un état après la mort, il parle beaucoup de la vie.

 

J'ai été touchée par Max et aussi par Mme Schmidt, ce sont deux personnages très sensibles, qui ont beaucoup à apporter à l'autre. Je me suis très vite attachée à eux, j'avais envie d'aider Max, le réconforter aussi parfois. Cet attachement aux personnages s'est fait malgré une narration à la troisième personne du singulier qui n'est pas celle à laquelle je suis la plus sensible au niveau ressenti des émotions. Mais j'ai trouvé ce choix judicieux ici, car il m'a permis de garder une certaine distance avec les émotions qui n'était pas négligeable. Tout en m'impliquant dans ma lecture.

Le style est très bon, très fluide, très subtil. La lecture s'est faite facilement, les pages se tournaient sans accrocs. J'aime beaucoup la façon de raconter de Alex Daunel. D'ailleurs ce livre pourrait se classer plutôt comme une sorte de conte philosophique ou d'essai, s'il fallait le ranger dans un genre pour les Indécis. On sent l'amour de la littérature chez Alex Daunel, elle cite des auteurs, des romans, qui m'ont aussi marquée en bien ou pas aussi d'ailleurs. On se souvient souvent des romans qu'on a eu du mal à lire. Autant que nos coups de coeur.

 

Ce roman ci, quant à lui, restera dans mes bons souvenirs de lecture. J'ai beaucoup aimé les massages qu'a voulu passer l'autrice, c'est une très belle découverte pour moi. J'ai aussi aimé son originalité. C'est une histoire pas banale, et c'est tellement bien pensé, que j'ai eu l'impression que cela pouvait exister réellement. Je ne vous dirai bien sûr pas quel choix Max fera à la fin du livre, s'il en a fait un d'ailleurs, en tout cas, j'ai beaucoup aimé ce final. Je trouve que l'autrice a très bien exploité toutes les facettes de ses personnages. Elle a également ajouté des touches d'humour, les réparties entre Max et Mme Schmidt m'ont fait sourire, cela fait du bien, en créant ainsi des bulles de légèreté dans un contexte parfois un peu plus lourd.

 

Pour conclure, je pense que vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce livre, qui me confirme aussi que cette nouvelle collection est de très belle qualité. En plus, les livres sont très beaux, avec une très jolie couverture, dessinée également à l'intérieur. Je suis vraiment très contente de les avoir dans ma bibliothèque.

Je ne peux, bien sûr, que vous conseiller cette lecture, au thème original et très bien écrit. C'est un premier roman réussi, je vais d'ailleurs, de mon côté, noter Alex Daunel dans mes auteurs à suivre pour ne pas rater ses prochaines publications. Je la lirai à nouveau avec grand plaisir.
Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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A la lecture du résumé de ce livre sur Netgalley, j'ai eu un véritable coup de foudre pour l'idée.
Max, 33 ans, se retrouve brutalement dans un lieu assez austère, en train de faire la queue. Il ne se rappelle pas comment il est arrivé là ni pourquoi il se trouve dans cette file d'attente.
Mais le pire, c'est cet homme, avec son képi, qui lui demande, quand son tour arrive, ce qu'il est. Pas qui il est mais bien ce qu'il est.
Devant l'hésitation de Max, il l'envoie du côté des indécis, sans plus d'explications.
Max va mettre un moment à comprendre et accepter le fait qu'il soit mort. Et à cette occasion, il découvre qu'il n'y a pas de paradis ou d'enfer après la vie, mais un « inspiratoire ». Un lieu où les morts doivent choisir un genre littéraire afin de devenir un personnage de roman qui pourra peut-être inspirer un auteur.
Attention, le choix est important. Une mauvaise décision et vous ne serez pas assez inspirant, au risque donc de rester à attendre un auteur, pour l'éternité.
Ce résumé m'a fait penser que j'allais découvrir là un petit ovni. Et ce fut bien le cas.
Avec une plume très fluide et des descriptions très immersives, l'auteur nous emmène avec lui dans un au-delà très particulier. Un au-delà où les morts deviennent inspiration. Quelle idée géniale ! Mais le choix n'est pas si simple !
J'ai beaucoup aimé ce premier roman, qui nous embarque petit à petit dans une réflexion plus profonde que ce que laisse présager le début, avec des personnages hauts en couleurs. J'ai beaucoup aimé les idées de l'auteur, dont celle que tous les genres sont égaux : il n'y a pas de mauvaises littératures, il y a juste des livres qui parlent aux lecteurs, des genres qui plaisent plus à certains qu'à d'autres. Et j'aime cette idée, ce souhait de ne pas dénigrer un genre plus qu'un autre.
La construction de ce récit était parfaite et les pages se tournent avec une facilité déconcertante. Je vous conseille de vous ruer sur ce titre à sa sortie le 26 août et d'en dévorer chaque mot, chaque idée.
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Je remercie les éditions de l'Archipel ainsi que Netgalley pour l'envoi en avant-première de ce magnifique premier roman.
Un vrai régal, orignal, profond, avec des personnages particulièrement attachants.
Oubliés le Purgatoire, le Paradis, et l'Enfer, place à l'Inspiratoire, un lieu où les personnes fraîchement décédées peuvent choisir le genre littéraire dans lequel elles souhaiteraient pouvoir inspirer un auteur ! Grande lectrice et petite autrice, j'adore cette idée !
Mais tous ne sont pas sûrs ne sont pas sûrs de leurs choix, Max, indécis dans la vie, l'est également dans la mort et doit compter sur son guide, son ancienne professeure de français pour pouvoir faire son choix. L'autrice est également une grande lectrice et cela se sent au travers de la diversité des oeuvres citées tout au long du roman. J'ai également trouvée très intéressantes les réminiscences de Max sur sa vie passée et ses regrets, toutes ces absences de choix pour suivre ce qu'il pensait que d'autres attendaient de lui.
Une très belle découverte que j'achèterai à sa sortie en librairie pour pouvoir le garder précieusement dans ma bibliothèque. Une autrice à suivre !
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