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EAN : 9782843449536
112 pages
Le Bélial' (29/08/2019)
3.61/5   112 notes
Résumé :
Collection Une Heure Lumière - 20
Il y a la Colonie, une constellation d’habitats spatiaux cachée au sein d’un système stellaire isolé et sans intérêt. Et puis il y a Duke, le Président de ladite Colonie, élu au poste car il était précisément le type qui le désirait le moins. Essentiellement honorifique, le job s’avère toutefois offrir certains avantages. En temps normal… Car voilà qu’une sonde terrienne franchit les limites du système. La pire des nouvelles ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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Roulé dans la farine et manipulé comme un pantin.
Voilà comment je me sens.
Dave Hutchinson devrait avoir honte.

A travers les yeux et les oreilles de Duke Faraday, on pénètre dans une communauté de marginaux dont il est le Président presque honorifique, exilée très, très loin de la Terre, qui a pour credo et cahier des charges de faire évoluer l'humanité par tous les moyens génétiques à sa disposition.
Là on est dans un contexte de science fiction, pas gêné par les débats d'éthique du monde réel, et on peut décrire ça de plein de manières entre l'horreur absolument dystopique ou l'Eden utopique. Les yeux et les oreilles de Duke placent le curseur proche de l'utopie. C'est simple, j'ai eu l'impression de voir une copie des Extros d'Hypérion de Dan Simmons (copie un peu pâle quand même ; les descriptions d'habitats spatiaux et d'humains transformés lumineusement beaux m'ont plus marqué chez Simmons, mais Hutchinson s'en tire pas mal quand même). L'idée pénètre par osmose dans nos neurones, sans qu'on y pense : entre des mains altruistes, le transhumanisme c'est bon.

Le ton, le comportement de Duke contribuent d'ailleurs à effacer toute velléité d'anxiogénie (oui, je sais monsieur Pivot, j'invente un mot). Il est carrément désinvolte, cool, blagueur, presque maladroit au milieu de tous ces génies geeks augmentés. Je lui ai spontanément attribué le visage d'un héros de série que j'aime bien (je le masque pour éviter d'influencer les éventuels futurs lecteurs). Tous ces braves gens s'expriment sur un ton familier mâtiné de « je n'en ai rien à battre » et de « foutu réacteur en carton » qui éloigne la différenciation avec le lecteur à des années-lumière.

Malgré la menace potentielle qui pèse sur la communauté, les contre-mesures organisées par Duke se mettent en place sans difficulté ; ça glisse comme sur des roulements à bille bien huilés. le récit en devient presque poussif tellement ça manque d'obstacle.
Jusqu'au moment où la menace se précise.
Et là c'est doute, interrogation, renversement de perspective.
On s'est foutu de nous.
Et vous savez quoi ? Des claques comme ça, j'en redemande tous les jours (et je ne suis pas maso).

On est vraiment dans le domaine de la manipulation, de l'information, du lecteur, du réel. Dave Hutchinson se prend pour Philip K. Dick, mais un Dick qui prendrait au sérieux le décor de son histoire.
Et nous sommes ses animaux de laboratoire.

C'est du dickien rationnel. Je vois que ça.
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J'aime beaucoup la collection «Une-heure-lumière » du Bélial qui est d'une belle exigence et propose des textes intéressants. Mais c'est avant tout le titre qui m'a intriguée. Bon, finalement le titre n'a rien à voir avec le contenu. Point de cajuns dans la novella de Hutchinson. Ceci dit, en y repensant on peut peut-être voir une référence au Grand Dérangement qui contraint les acadiens à l'exil au 18ème siècle. Mais, je ne connais pas suffisamment ces événements historiques pour pouvoir en juger. Quoi qu'il en soit « Acadie » se révèle un très bon récit de SF, immersif et surprenant.

Hutchinson fait preuve d'un réel talent de conteur. Il parvient, en quelques pages, à donner corps à un univers intéressant et riche. Il met en place des enjeux forts et son intrigue est solidement menée. Les personnages forment une belle galerie, à la tête de laquelle Duke se montre particulièrement bien caractérisé. A l'image de son héros, le texte est empreint d'un ton nonchalant et décontracté que j'ai trouvé très séduisant.

Mais attention, sous des dehors rigolards Hutchinson est un sacré coquin, un manipulateur hors-pair. J'avoue, je n'ai rien vu venir… le final du récit change complètement la donne, amenant le lecteur à repenser totalement la façon dont il a appréhendé l'univers. Et de la rigolade on passe à un ton nettement plus sombre. Pour autant, je n'ai pas envie de qualifier « Acadie » de récit à twist. Ce terme a pour moi une connotation un brin péjorative. Pour moi, une histoire à twist ne vaut que par et pour son retournement final. Ce n'est pas le cas de la novella de Hutchinson dont la richesse ne se résume pas à ce twist.

Si le reste de la production de Dave Hutchinson est du même tonneau il serait vraiment dommage que cet « Acadie » reste son seul texte publié en France.

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J'ai adoré l'histoire en elle même, l'univers créé par l'auteur, ses personnages, et la chute, c'est une bonne novella bien imaginée, entre space opera et cyberpunk, avec un ton désinvolte, parfois drôle, et un excellent patchwork d'idées.
Mais j'ai malheureusement trouvé la lecture un peu laborieuse, il m'a fallu revenir en arrière plusieurs fois pensant n'avoir pas compris ou raté quelque chose. Dave Hutchinson sait où il nous amène, mais l'univers a du mal à se mettre en place pour le lecteur, je me suis un peu perdu avec les flashbacks.
Malgré ce défaut, j'en ressort enthousiasmé, en assez peu de pages, j'ai trouvé cet univers, cette ambiance très riches et l'intrigue solide.
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Le truc qui est bien avec les petits livres, c'est que quand je suis à la ramasse côté lecture, ça me donne l'impression d'arriver à finir certaines lectures pas trop difficilement... Même si j'ai mis autant de jours pour lire ces 110 pages et quelques que j'en mets d'habitude pour en lire 500... Mdr !

Le hic c'est que si je n'arrive plus à lire, c'est que j'ai tellement de caca qui m'encombre la tête que j'ai du mal à entrer dans mes lectures.
Tous les livres que je lis en ce moment vont pâtir de cet état de fait, c'est sûr.

Car si j'avais été plus immergée dans l'histoire que je ne l'ai été, la fin m'aurait davantage interpellée, et j'aurais plus apprécié.

Le sujet est quand même très intéressant, c'est bien écrit et bien traduit, riche pour un texte aussi court.
mais je me suis posé tout du long la question, "Pourquoi "les écrivains" ?". Pourquoi ce nom ? Vous avez une réponse vous ?
Parce que moi, toujours pas... A moins que ce ne soit parce qu'ils re-écrivent l'ADN ? En gros, j'ai bêtement buggé sur des trucs bizarres, des détails pas si intéressants, et je suis un peu passée à côté de l'essentiel, j'ai l'impression, lol.

Bref, j'ai bien aimé, sans plus.
Et maintenant je vais aller lire les avis de mes collègues de lecture commune du forum des trolls de Babel... :)
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Nouvel opus de la collection Une Heure-Lumière et forcément de l'attente pour découvrir un texte habile, ici de Dave Hutchinson paru fin août 2019 chez le Bélial', cet « Acadie » a été nommé au prix Locus 2017.

À la poursuite des exilés
Acadie est une novella qui nous présente une colonie isolée du reste des planètes habitées par des groupes humains issus de la Terre. En l'occurrence, c'est pour une bonne raison, car ceux qui ont créé cette Colonie ont fui la Terre il y a plusieurs centaines d'années en raison de désaccords sur l'usage prohibé de transformations génétiques à leur profit. Ainsi, reclus dans un système stellaire en marge et non encore découvert par les Terriens, les habitants de cette Colonie ont pu tranquillement développer de nouvelles technologies, allongeant leur durée de vie et permettant à certains d'atteindre un niveau de conscience particulièrement avancé. Or, dès les premières pages, il se trouve qu'une sonde de reconnaissance terrienne entre dans leur système ; c'est le branle-bas de combat pour éviter d'être repéré.

Duke l'opportun
Face à cette situation de crise, doit agir Duke, président du moment de cette Colonie. C'est avant tout lui qui narre l'histoire et qui apporte les meilleurs éléments au récit. En effet, puisqu'ils ont créé une sorte d'utopie en marche (et en marge d'ailleurs), le système politique proposé est « légèrement » différent et ce Duke a été désigné président, car c'est lui qui le désirait le moins. C'est bien pratique pour éviter la concentration de pouvoirs entre des mains mal intentionnées. Cela donne forcément un ton décalé à son point de vue, puisqu'il dénigre assez vite sa position de faire-valoir en matière de politique, mais doit rapidement se fondre dans son rôle afin de résoudre la crise et, en l'occurrence, organiser le nouvel exil forcé de ses concitoyens. Par des chapitres courts et rythmés, un peu de détente de sa part ne fait donc pas de mal pour désamorcer par l'humour le péril qui les menace.

Profondeur du récit
Ce récit de fuite est l'occasion de glisser ça et là quelques thèmes plus porteurs comme l'intelligence artificielle ou bien l'ingénierie génétique. Même si elles ne sont pas du tout au centre de l'intrigue, Dave Hutchinson glisse quelques considérations concernant l'éthique à suivre sur les opportunités offertes par les transformations génétiques des humains. Doit-on tout tenter en espérant que notre espèce en fera quelque chose de positif plus tard ? Doit-on sacrifier quelques éléments afin de faire progresser technologiquement l'espèce entière ? Et qui laisser en arrière ? L'auteur réussit à jouer avec ces thèmes pour approfondir la simple histoire de fuite qu'il dessinait au premier abord.

Habile donc que cette novella qui, sans être inoubliable, recèle de bonnes idées avec un bon narrateur et de quoi surprendre le lecteur.

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
La Colonie ne possède pas de gouvernement en tant que tel. Chaque habitat élit annuellement le représentant d’une sorte de vague corps consultatif dont le but est de s’assurer que la machine fonctionne sans heurts. D’après le principe voulant qu’on ne peut décemment pas confier le pouvoir politique aux personnes qui le recherchent, les seuls membres admis au sein de ce collège sont ceux qui ne désirent absolument pas en faire partie. Comme ça vaut pour à peu près tout le monde, les deux ou trois mois précédant les élections voient généralement s’orchestrer une avalanche de campagnes guignolesques à l’enthousiasme suffisant pour disqualifier le moindre candidat. J’ai moi-même mené de belles campagnes par le passé, et j’ai longtemps réussi à esquiver le tir, mais je me trouvais hors-système lors du dernier suffrage, occupé à ramener quelqu’un jusqu’à Nova California. Les autres y ont vu le signe d’un désintérêt envers la politique, et à mon retour, j’ai découvert que non seulement j’avais été élu, mais que les sales fourbes avaient interprété mon absence comme la preuve que je n’en avais vraiment rien à battre, aussi m’avaient-ils carrément nommé Président.
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Deux de ces points me dépassent : des Gamins, battant l'air de leurs grandes ailes d'ange. Ils me font signe en s'approchant, lancent quelques blagues incompréhensibles ; je leur rends leur salut, leur recommande d'aller se faire mettre, et ainsi l'habitat apprend-il que son président est d'aplomb, aussi grognon que d'habitude, et que tout va pour le mieux.
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Le rocher où ils ont élu domicile est niché dans la pitoyable ceinture d'astéroïdes du système. Le "Nous irons" est un roc considérablement plus petit — la plupart de nos vaisseaux sont en fait des astéroïdes évidés de taille variable —, et voilà que j'approche de l'astronef des Écrivains tel un caillou abordant Manhattan.
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Nous avons perdu quarante mille personnes,tout ça à cause de quelques lignes de code ratées.
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Voilà ce qui arrive quand une bande de fans de Tolkien reçoit pouvoir de vie et de mort sur un système planétaire tout entier, et j’ai beaucoup de mal à apprécier leur excentricité à sa juste valeur, faute d’appartenir à la bonne génération.
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