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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La syllogomanie, cela vous dit quelque chose ?
C'est une pathologie comportementale, conduisant à l'accumulation compulsive : le sujet stocke, ne peut rien jeter, accumule jusqu'à se noyer dans ses propres déchets.

New-York, milieu du 20ème siècle : au départ, c'est un fait divers.

Quand on retrouve le cadavre de Seymour dans la maison de famille Holt, celle-ci est en ruines et remplie de toutes sortes d'objets, entassés de la cave au grenier, dans une odeur de décomposition insupportable. Et plus étrange encore, le second frère Holt, Randall, a disparu, sans doute noyé dans ce grand dépotoir putride.

Les deux frères étaient pourtant issus de la bonne bourgeoise, éduqués, élégants, et destinés à un avenir de succès et de fortune.
Quel évènement les a contraints à ce vieillissement de vieux garçons reclus, glissant peu à peu dans la folie et reculant devant l'envahissement maudit de la maison devenant tombeau ? le titre anglais « My brother's keeper » donne quelques pistes , mais si peu !

C'est un livre incroyable et terrifiant ; un fois entamé, impossible de décrocher. Plus psychologique que thriller, car ici pas d'enquête policière, pas de coupable à trouver.
Par des retours en arrière, on cherche simplement à comprendre, on compatit, on se désole des coups du sort que la vie réserve. L'étude psychologique est remarquable, la narration rythmée. Cette histoire nous interroge sur le poids de l'éducation, sur la nuisance de relations familiales parfois toxiques et sur les choix qu'on peut être contraint de prendre à corps défendant.

Ce roman écrit dans les années 50 n'a pas pris une ride et si vous pouvez le trouver, n'hésitez pas!
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PAL - pavé (2). Ceux qui m'ont recommandé avec insistance « Les frères Holt » avaient dans les yeux la même étincelle que ceux qui m'ont, un jour, supplié de découvrir des livres hors-catégorie de la littérature anglo-saxonne tels que « La conjuration des imbéciles », « le chardonneret », « Pilgrim », « L'homme dé », « Shantaram » ou « Karoo ». Ça vous situe le bouquin.
Ce livre n'est pas, à proprement parler, un thriller basé sur le suspense et pourtant, tout au long de ces 500 pages, on se demande ce qui a conduit les frères Holt à s'enterrer vivant dans leur manoir ? Ce livre n'est pas un « page turner » sentimental et pourtant, la cruelle histoire d'amour de Randall et Renata est, jusqu'à son dénouement, irrésistible. Ce livre n'est pas un roman d'apprentissage (Bildungsroman) et pourtant, l'éducation puis le destin des frères Holt en constitue la colonne vertébrale. Ce livre n'est pas un journal intime et pourtant, on a l'étourdissante impression d'être dans la tête des protagonistes, de leur tenir la main. Ce roman n'est pas un livre à charge contre la gent féminine et pourtant, les femmes y sont porteuses du malheur. Mais parce que Marcia Davenport est une auteure, on ne pourra lui prêter de mauvaises intentions.
C'est un roman envoûtant qui vous fait oublier les heures, ce qui ne manque pas d'intérêt, dans le contexte d'une quarantaine prolongée. À l'heure du confinement, il est passionnant et troublant de se plonger dans un roman dont le méchant, personnage central, n‘est autre que la maison, cage dorée, toile d'araignée, piège complice du temps et des illusions.
Bilan : 🌹🌹🌹
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Voici un vieux roman qui ressort et c'est une vrai chance de la retrouver. J'adore la couverture actuelle qui fait irrésistiblement penser à la maison de PSYCHOSE (le film d'HITCHCOCK) et se rapproche beaucoup plus du thème du livre que l'ancienne couverture qui m'évoque irrésistiblement un roman de la toute rose et défunte B. CARTLAND.
En lisant ce roman, j'ai eu la sensation de relire (toutes proportions gardées) "Le seigneur des anneaux" de TOLKIEN, sauf qu'ici au lieu d'un anneau chargé de haine qui hante celui qui le porte, c'est une maison ... au départ, une belle maison et à la fin, un camp retranché hérissé de pièges pour éviter les intrus, aux passages étroits, comme un utérus abritant ses deux occupants pour l'éternité. Dans le livre de TOLKIEN, un hobbit tombe sous le pouvoir de l'anneau et devient Golum et un autre arrive à supporter son poids et s'en libérer, Frodon.
Cette maison, c'est celle de la grand-mère de Seymour et Randal HOLT, deux enfants aussi différents que possible : l'aîné, viril, capable de monter et démonter n'importe quoi, fou de navigation (il deviendra ingénieur maritime) et l'autre, le délicat et racé, élevé dans la musique et le piano par sa mère, plutôt introverti, réfléchi. Lorsque la vieille femme meurt après avoir contrôlé la vie de sa belle-fille et des enfants, le testament indique que la maison devra et sera toujours entretenue et que les enfants devenus des jeunes hommes n'hériteront que lorsqu'ils auront 40 ans. le piège est déjà mis en place. La mère des enfants, totalement brisée par la vieille femme et incapable de vivre dans la vie "normale", se consume en quelques temps et les 2 jeunes hommes se retrouvent coincés dans la maison, car ils ne disposent pas de revenus suffisants pour s'enfuir. Seymour devient ingénieur et mène une vie de patachon, Randal devient concertiste sans grand talent et a du mal à concilier ce qu'il est et ce qu'on attend de lui. La rencontre avec une cantatrice italienne Renata Tossi va provoquer l'étincelle entre les deux frères et la naissance d'un enfant qui va changer la donne ... Comme dans le livre de Tolkien, les personnages vont l'un se libérer un temps du poids de la maison et l'autre la laisser dévorer son esprit.
Un livre d'autant plus fascinant qu'il est inspiré d'une histoire vraie celle des frères Homer and Langley Collyer, retrouvés morts dans leur maison sous des tonnes de déchets accumulés, par l'un des pièges mis en place par le duo pour se protéger des intrus éventuels.
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Je me suis laissé entraîner dans ce roman avec la pression incessante exercée par la Mère puis par le Fils. Toute une opposition avec la futilité apparente de l'Italienne et de la sensibilité exacerbée de Randall.
Sans longueur, sans mièvrerie, une belle écriture et une histoire qui serait issue d'un fait divers
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Il s'agit ici d'un drame chargé d'une incroyable violence émotionnelle écrit par une femme qui fut critique musicale. Ce drame, inspiré d'un fait réel, se situe à New-York au début du XXe siècle.
Les deux frères Holt, personnages principaux, sont victimes d'une grand-mère aigrie et acariâtre qui, par son testament, les enferme littéralement dans la grande maison familiale. L'un des frères est violent, amateur de mécanique, rationnel ; l'autre est tendre, musicien, sentimental. Aussi profondément attachés l'un à l'autre que différents l'un de l'autre, ils partagent finalement les mêmes rêves d'émancipation puis d'évasion, et les mêmes interrogations.
Dans un terrible et progressif resserrement du monde autour d'eux, dans une inexorable décrépitude croissante de leur maison, lieu et métaphore de leur propre destin, le roman décrit le glissement vers l'abîme des deux frères aux destins enchaînés.
Marcia Davenport (1905-1996) excelle non seulement dans les dialogues enlevés mais aussi et surtout dans les perpétuelles interrogations et monologues intérieurs qu'elle prête aux deux malheureux héros. Avec une maîtrise étonnante de l'art du suspense, bien qu'il s'agisse plus d'une analyse de sentiments que du récit d'une histoire, elle s'arrange pour que le conditionnel le dispute souvent à l'interrogatif, associant ainsi intimement le lecteur à la recherche de la réponse à la question savamment souvent reformulée : "Mais jusqu'où va-t-elle nous tenir en haleine ?".
Si vous aimez Jane Austen, si vous vous laissez facilement envoûter par une histoire qui, sans tomber dans le mélodrame, dissèque les âmes, alors embarquez-vous dans ce grand roman cousu de main de maître.
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Livre exceptionnel, un des meilleurs jamais lus.
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