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Critique de Heval


Heval
12 septembre 2011
Le titre est accrocheur. Peint en rouge, sur fond noir, il interroge. de quoi ce livre peut-il bien traiter? La quatrième de couverture ne dit mot. Il n'y a rien d'autre qu'une liste de 27 noms.

Ecrit à deux mains, l'ouvrage révèle tout simplement la trajectoire de 27 personnes, toutes reconnues "victimes" de l'actuel Président de la République, Nicolas Sarkozy. Ce sont des hommes et femmes politiques, des hauts fonctionnaires, des policiers, des journalistes, des juges ou de simple témoin qui ont dû subir les affres de l'humiliation, ayant été un jour la cible d'un tireur politique particulièrement redoutable. Ils se disent humiliés, déçus, trahis, traqués, menacés et certains craignent plus que d'autres la fureur du Président de la République. Tous dénoncent un homme colérique, irascible, immature, assoiffé de pouvoir et incompétent. Les qualificatifs ne manquent pas pour dépeindre un Chef d'Etat qui, petit, nage dans ses bottes présidentielles. le livre dénonce, via quelques témoignages, la méthode sarkozyste qui piétine l'idéal démocratique et républicain et révèle un Président de la République aux pratiques plus que douteuses.

Ce livre a son utilité. En dénonçant les abus, Gérard Davet et Fabrice Lhomme font leur métier de journalistes. Ils éclairent les citoyens et les protègent de l'ignorance. Seulement voilà ... l'ouvrage présente quelques défauts. Il y a des témoignages dont on ne comprend pas bien la présence. Peut-on effectivement considérer Dominique de Villepin, Christine Boutin, Abderrahmane Dahmane, Patrick Devedjian ou encore Julien Dray comme des "victimes" du sarkozysme? La scène politique étant connue pour être un espace de lutte féroce, le jeu politique étant ce qu'il est, la victimisation de ces personnages politiques semble quelque peu dérisoire. Doit-on sortir les mouchoirs et verser quelques larmes pour le limogeage de Christine Boutin? Doit-on s'émouvoir du sort de Dominique de Villepin, battu par Nicolas Sarkozy? Il n'y a pas à victimiser ces personnages qui ont tout simplement perdu la bataille politique. Nicolas Sarkozy a emporté la victoire, lui qui avait perdu le trophée il y a quelque années, balayé et puni par les chiraquiens. Et les poignards dans le dos, les trahisons et coups bas étant légions dans le monde politique, on ne s'étonnera guère des ruses employées par l'homme politique aujourd'hui au sommet de l'Etat. Je ne vois donc pas l'intérêt de citer les personnages politiques précités. Leur sort n'est que la conséquence d'une guerre politique qu'ils se mènent tous entre eux, à coup d'hypocrisie et d'immoralité.

Autre point faible de ce travail journalistique: la surenchère. A trop rechercher la victimisation des personnages, à trop vouloir en faire des martyres du sarkozyme, les auteurs perdent en crédibilité. Gérard Davet et Fabrice Lhomme forcent effectivement le trait comme pour nous convaincre de la brutalité de Nicolas Sarkozy. Or, les faits se suffisent à eux-mêmes. Il n'y a guère besoin d'en rajouter. Car il en résulte une certaine forme de manichéisme avec d'un côté les bonnes et pauvres victimes et de l'autre le méchant Sarkozy et ses amis. le travail des deux journalistes perd alors en efficacité car les faits se noient dans un océan de futilités.

Le livre est tout de même à conseiller car il nous éclaire sur la Sarkozie et ses méthodes, pourtant bien connues.
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