Jean-Christophe semble se détacher du monde de plus en plus. Mais à travers sa folie, il entraine toute la famille, avec ses parents qui cherchent une voie chez les gourous, médiums et charlatans en tout genres. Cet album sonne comme une danse macabre, fantastique, pleine de morts, il est question de réincarnation, de discussion avec les esprits. David se construit sa propre défense dans ce monde fantastique et sombre. Une défense faite de dessins, de héros dessinés, de guerriers, mais les squelettes, fantômes et dragons envahissent les les pages, en noir et blanc. Le graphisme est superbe, expressif, fantastique et sobre à la fois, le trait est épais, tout en noir et blanc, sans nuances, les contrastes agressifs, David B. joue avec les échelles, les éléments de décoration, à la manière des illustrations médiévales, comme de lugubres enluminures. “L'ascension du haut mal” porte bien son nom, tout va crescendo, grandiose, impressionnant, voire carrément apocalyptique, une apocalypse trop lourde à digérer pour un enfant de 12 ans. L'histoire est malheureusement si réelle que l'impact en est encore plus fort. C'est une oeuvre majestueuse et ô combien douloureuse. En tout cas, c'est à lire absolument ! (si vous n'avez pas trop le cafard en ce moment)
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- Pourriez-vous soigner mon fils ?
- Je ne soigne pas. Je ne suis pas comme maître N. Je n'ai pas de don pour ça. Mon père est gravement malade. J'essaie de l'aider comme je peux... En fait, j'ai réalisé que je ne pouvais que l'aider à mourir... Je suis désolé.
Jean-Christophe leur en veut de ce que tout ce qu'ils ont tenté pour le guérir n'ait pas réussi. Maintenant il va se servir de sa maladie pour éviter d'affronter la vie.
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'auteur Jean-Claude Mourlevat est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Né en 1964, Emmanuel Guibert fréquente les Arts Déco de Paris. En 1994, il fait deux rencontres importantes ; celle d'Alan Ingram Cope, un ancien soldat de la Seconde Guerre mondiale, retraité sur l'île de Ré, et celle de David B, qui l'introduit dans un cercle de jeunes auteurs cherchant à renouveler les pratiques de la bande dessinée. Il rejoint un atelier collectif que fréquentent Joann Sfar, Christophe Blain, Emile Bravo, Marjane Satrapi et bien d'autres, où il travaille pendant cinq ans. Sa collaboration avec la maison d'édition l'Association marque une évolution vers un style épuré au service des récits vécus de son ami Alan Cope. Dans cette série biographique, toujours en cours, on trouve La guerre d'Alan (3 volumes), L'enfance d'Alan et Martha & Alan. Il poursuit dans cette veine avec le Photographe (chez Dupuis), d'après des entretiens avec Didier Lefèvre, reporter-photographe en Afghanistan dans les années 1980. Cette trilogie, traduite en 20 langues, vaut à ses auteurs (Guibert-Lefèvre-Lemercier) des récompenses dans le monde entier. Puis il crée plusieurs séries ou albums uniques, notamment Sardine de l'espace (14 volumes) et Les Olives noires (3 volumes). Avec Marc Boutavant, autre camarade rencontré à l'atelier, il lance la série Ariol, chez Bayard, qui totalise à ce jour 20 volumes traduits en de nombreuses langues. Il crée également des chansons en partenariat avec le guitariste Dominique Cravic. Son intérêt pour la musique de jazz lui fait élaborer, avec le graphiste et producteur Philippe Ghielmetti, toutes les pochettes du label Vision Fugitive. En 2007, il est lauréat de la Villa Kujoyama. de cette récompense naîtra l'album Japonais en 2008, recueils de peintures, dessins et nouvelles. Avec un collectif d'amis auteurs, il visite des grottes préhistoriques ornées en France. de cette expérience naissent le volume collectif Rupestres chez Futuropolis et la réalisation de fresques pariétales dans une grotte du Parc Régional des Causses du Quercy. En 2017, il est lauréat du prix René Goscinny pour l'ensemble de son oeuvre de scénariste au festival d'Angoulême. Il mène depuis quinze ans une activité discontinue mais fidèle de visiteur hospitalier et a rejoint Christine Géricot à l'association Sur un lit de couleurs, qu'il vice-préside. Cette association installe et supervise des ateliers d'arts plastiques animés par des enseignants dans les hôpitaux en France. Emmanuel Guibert a reçu le Grand Prix de la ville d'Angoulême lors du Festival international de la bande dessinée en 2020.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
Rencontre animée par Arnaud Laporte, producteur chez France Culture
En savoir plus sur les Master classes : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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