Je suis convaincu que le sens est plus symbolique qu’historiquement vrai, qu’il y a une façon imagée de parler, correspondant à l’époque. Qu’il ne faut pas prendre les choses à la lettre, mais les comprendre en esprit, avec le cœur. C’est une démarche qui est le propre de ce qui nous est proposé à travers ces textes sacrés. Le plus difficile est peut-être de désapprendre, d’oublier les clichés que l’on en a, ne plus se fier aux croyances transmises depuis des siècles par des hommes qui ne font que répéter et s’enfermer dans un verbiage obscur et stérile. Peut-on lire avec un œil neuf, un esprit ouvert, sans à priori, afin de ressentir au tréfonds de notre être si cela nous parle ou non ? Laisser tomber le mental fait partie des défis que propose Jésus justement…
Il ya l'esprit en tant que mental, qu'il faut purifier, qu'il faut rendre "pauvre", absent, afin de donner naissance à l'Esprit dont parle Jésus.
Ce qui est dit au moment de sa mort est parlant. Dans les évangiles il est beaucoup fait allusion à l'eau, "l'eau vive", la parole qui nourrit l'Esprit justement, et au "vin" aussi. Le vinaigre, c'est le mauvais vin, le vin de l'incompréhension des hommes, celui qui irrite la gorge d'où sortent les mots des hommes. Et Jésus ne rejette pas ce mauvais vin venant des ignorants, comme il ne rejette pas l'accusation de ceux qui le condamnent. C'est ainsi.
« Inclinant la tête, il remit l'Esprit. » baisser la tête est un geste d'inclinaison, de respect, d'humilité, c'est mettre l'esprit (le mental) en bas.
Ainsi l'Esprit succède à l'esprit. Le non-mental succède au mental. Le vide succède au plein.
Cela nous rapproche du Bouddhisme et de "la nature de l'esprit".
Qu'est ce que l'esprit ? Où se trouve-t-il localisé ? C'est la question du "qui suis-je ?".
Au bout de la question se trouve l'abandon.