Une lecture nécessaire -contre la mise à mal du corps "identitaire" ou intime (mise à mal relevant d'un certain désamour de la condition humaine et faisant retour à la gnose ancienne).
Comme un voyage au coeur d'une condition humaine ouverte au monde et à l'autre par quelques tentacules d'extériorité: les sens.
Avec une mise en lumière du rôle informatif et formatif desdits sens: où une amplification, a fortiori une prothétisation, modifierait l'essence (sans Essence) de l'homme. Car donc les sens en leur assise charnelle et affective (situés et éveillés à leur réalité par la culture) donnent sens au monde :ils ordonnent la pensée (et le langage) tout en donnant à penser ...
Une très belle analyse du corps comme 'unité identitaire et identifiante' : où tout changement sera signifiant quand le corps est conceptualisé, quand la pensée est enracinée dans la chair...
L'ouvrage est en outre très abordable : il ne requiert nullement une spécialisation en ces problèmatiques.
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Une réflexion originale sur l'univers sensoriel dans lequel nous baignons et sa signification. C'est parfois un peu touffu, mais avec le mérite de nous inciter à jeter un regard critique sur des perceptions dont nous n'avons pas forcément conscience. le titre laissait cependant espérer une approche un peu plus comparative et internationale.
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L’individu ne prend conscience de soi qu’à travers le sentir, il éprouve son existence par les résonances sensorielles et perceptives qui ne cessent de le traverser.
L’homme est impuissant à se mouvoir s’il n’éprouve pas la solidité de ses mouvements et la tangibilité de son environnement. La disparition du toucher est une privation de la jouissance du monde (…). Sans point d’appui, sans limite autour de soi pour ressaisir le sens de la présence, l’homme se dissout dans l’espace.
(… ) le monde et l’homme s’enchevêtrent grâce à un système de signes qui règle leur communication. Les sens ne sont pas seulement une intériorisation du monde en l’homme, ils sont une irrigation de sens, c'est-à-dire une mise en ordre particulière organisant une multitude de donnée.
Parcourant la même forêt, des individus différents ne sont pas sensibles aux mêmes données. Il y a la forêt du chercheur de champignons, du flâneur, du fugitif, de l'Indien, la forêt du chasseur, du garde-chasse ou du braconnier, celle des amoureux, des égarés, des ornithologues, la forêt aussi des animaux ou de l'arbre, celle du jour et de la nuit.
Emois et résonances de la première toilette des élèves aides-soignants
Avec la participation de Éric FIAT, David LE BRETON, Pascale MOLINIER, Patricia PAPERMAN Voir plus [+]
La combinaison de récits de toilettes par des apprenants aides-soignants et d'articles réflexifs par des universitaires reconnus rend cet ouvrage innovant et incontournable pour comprendre les enjeux du respect de la pudeur dans le soin de la toilette aussi bien du côté du patient que de celui du soignant.
La première toilette constitue un rite initiatique à l'issue duquel on devient soignant. Si le respect de la pudeur des patients représente un enjeu majeur de l'enseignement du soin, qu'en est-il de la pudeur des soignants ? Cette thématique inédite est au coeur de cet ouvrage où, grâce au travail du récit, chaque fois unique et singulier, des élèves engagent leurs mots et représentations dans la confrontation de leur propre pudeur avec celle de l'autre. Ils et elles participent à l'émergence d'une voix, d'une culture, d'un discours sur le soin qui contribue à la reconnaissance de leur métier et de sa complexité psychique.
Ces savoirs expérientiels combinés à des savoirs d'experts reconnus en sciences humaines révèlent les dimensions aussi bien éthiques qu'existentielles présentes dans la pratique du soin de la toilette. Loin d'être une tâche simple aux techniques vite apprises et acquises, celle-ci participe à ce geste éthique majeur : le respect de la dignité humaine.
Avec la participation des élèves de l'IFAS.
Dans la collection
Trames
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