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EAN : 9782919176854
Aux forges de Vulcain (05/06/2015)
3.55/5   11 notes
Résumé :
1674. Paul, étudiant en quête de rédemption, est envoyé à la recherche de Larpenteur, théologien devenu auteur de pamphlets impies.

Parcourant les chemins d’un Grand Siècle de boue et de neige, très loin des ors de Versailles, ils lient leurs pas à ceux de nombreux compagnons de fortune. De mésaventures en péripéties, à travers le Saint-Empire et la France, une amitié se tisse entre les deux hommes. Prenant exemple sur Prométhée, ils devront dépasse... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
D'abord un grand merci à Babelio et aux éditions " aux forges de Vulcain" (tout un programme) pour ce joli livre. De plus je veux m'excuser pour le retard, mais, comme pour beaucoup, les dernières semaines n'ont pas été simples.
"Prométhée vagabond" est un conte philosophique: en juin 1674, Paul, un étudiant en théologie à la Sorbonne, est chargé d'une mission délicate par le recteur de l'université.
Il doit ramener à Paris, par tous les moyens, un blasphémateur nommé Larpenteur. Ce dernier a été reperé à Weimar, Paul doit donc s'y rendre. Le lecteur le suit dans son périple.
Dès le début, rien ne fonctionne comme prévu: sa lettre de recommandation lui est volée et il se retrouve bientôt éloigné de tout circuit officiel; le véritable voyage peut commencer.
Et on va suivre Paul dans de multiples aventures.
J'adore les bonnes histoires et je dois dire que j'ai été servie: on rencontre plein de personnages pittoresques dont le fameux Larpenteur que Paul a réussi à persuader de le suivre vers Paris. Les deux hommes vont peu à peu s'apprivoiser et vivre ensemble des aventures picaresques.
Dans l'ensemble j'ai bien aimé ce roman, j'ai immédiatement pensé au "Candide" de Voltaire, lu il y a bien des années: à chaque étape du voyage, on rencontre de nouveaux compagnons de Paul et Larpenteur.
Comme Candide et ses amis, ils passent beaucoup d'épreuves et en tirent un enseignement.
Et à la fin chacun va cultiver son jardin...
C'est un livre aisé à lire, quelquefois drôle et qui donne à réfléchir, notamment sur le rôle de la religion dans la société et aussi sur le libre-arbitre.
En ce moment ça peut servir.
Bref, ce vagabond de Prométhée m'a été d'une belle aide pour passer ces dernières semaine et je l'en remercie.


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Paul, étudiant en théologie à la Sorbonne, à l"époque du roi soleil, Louis XIV, part, envoyé par son recteur à la recherche de Larpenteur, théologien, devenu auteur de pamphlets impies.
Au fur et à mesure de son périple, en France et dans le Saint Empire germaniqueil va, d'abord seul sur les routes, commencer à se poser des questions, sur sa foi, sur le bien-fondé des guerres menées au nom du roi. car les exactions des soldats sont nombreuses et pour lui, impardonnables.

Lorsqu’il retrouva Larpenteur, un homme n'ayant plus la foi en un seul Dieu, mais plutôt tournait vers les astres, ses questionnements et ses doutes deviendront encore plus forts. Contre toute attente, sur le chemin du retour vers Paris, une amitié va naitre entre ses deux hommes que tout oppose pourtant au début. Leur mésaventures sur des routes enneigées, leurs rencontre avec des villageois hostiles, avec des bohémiens, avec un curé compatissant; tout cela va les rapprocher. Paul, qui est grand et costaux, devient le protecteur, voire le sauveur de Larpenteur, homme chétif et couard .

Avec ce premier livre Alexis David-Marie nous offre lune réflexion pertinente sur la foi, les religions, très prégnantes au temps du roi soleil.
Par les dialogues de ces deux hommes si différents, on découvre qu'il est possible de choisir un autre chemin.Celui de la science, de la conscience de soi et de ce qui nous entoure et que l'on peut ouvrir son esprit à d'autres interprétations du monde que celui , plutôt restrictif des religions.

Un récit intéressant, que j'ai vraiment apprécié. Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse critique.
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Les Prométhées n'engagent que ceux qui les croient

Fin XVII° siècle. Paul, séminariste, est envoyé en mission sous forme de pénitence : ramener au bercail du Séminaire, le Sieur Larpenteur, en fuite après s'être rebellé contre le recteur et avoir proféré des propos blasphématoires à caractère hautement libertins.

Que fuit Paul ? On ne le saura que sur le tard mais cela n'a que peut d'importance. L'essentiel du récit repose dans les dialogues entre Paul et Larpenteur. A travers leurs échanges et le voyage initiatique qu'ils réalisent ensemble, Paul et Larpenteur déteignent l'un sur l'autre, sans pour autant parvenir à une synthèse. On assiste un peu, entre les deux, à un combat des modernes contre les anciens. On sent qu'on est sur une brèche philosophique et morale et nos deux protagonistes s'y engouffrent avec toute la vaillance de leur jeunesse, symbole de territoires psychologiques encore vierges et malléables.

Le récit foisonne de réflexions plus modernes les unes que les autres sur la religion, ses rapports avec le pouvoir et Alexis David se livre à une véritable déconstruction de l'édifice religieux, s'attaquant à la chrétienté comme il aurait pu le faire avec n'importe quelle religion. Larpenteur tente au long du récit de jeter les bases d'une nouvelle « religion », plus appréhendable pour le peuple, fondée sur une nouvelle trinité : Amour, Quiétude et Reconnaissance. Mais par là même, il ne fait que reproduire un schéma déjà maintes fois éprouvé et ne propose rien de nouveau sur le fond, uniquement sur la forme. La vanité de sa recherche lui apparaîtra à la fin de son errance sous les traits séduisants d'une jeune femme qui le « rangera » des affaires… Aussi vaine sa recherche est-elle, il n'en ressort pas moins une morale que l'on pourrait résumer en ces termes : l'important n'est pas tant le message que le messager qui peut en dévoyer le sens. Larpenteur en veut pour preuve que la religion elle-même n'et qu'un outil de propagande et de manipulation des masses.

Si Dieu (surtout de ses soi-disants représentants) a failli dans sa mission humaniste, l'homme n'a pas non plus l'heur de satisfaire Alexis David à travers ses personnages qui doute de sa supériorité par rapport aux autres espèces animales. Au contraire, l'intelligence humaine est le meilleur et le plus fertile terreau de la crédulité.

Le récit d'Alexis David, avouons-le, met une petite centaine de page (un quart du livre) à prendre la mesure de son propos et à véritable développer ses thèses ou théories. Basant son argumentation sur la dialectique et l'échange entre Paul et Larpenteur, le lecteur que je suis, qui y trouvait justement les meilleurs passages du livre, regrette qu'Alexis David n'en ait pas mis plus dans son roman par ailleurs passionnant et intéressant, nous interrogeant sur ce qui a remplacé la religion de nos jours dans l'exercice de propagande qui était la sienne. A-t-elle seulement été remplacée ?

« - Je t'accord cependant que la religion est universelle sur un point.
- Enfin, soupira Paul. Lequel ?
- Celui de l‘intérêt des Etats qui nous font croire en cas fables pour mieux s'asservir les peuples, qu'ils soient indiens, turcs français ou navarrins. »

« Je ne crois pas que l'intelligence de notre espèce fonde notre signité. »

« Car, dans tous les cas, il ne s'agit que de broder des doctrines et des usages pour se défendre de la peur, de l'angoisse et de la souffrance… Leurs superstitions et ta religion proviennent d'une même nécessité. »

« - Ce besoin provient de l'angoisse profonde qui est la nôtre.
- L'angoisse du Jugement ?
- Mais non ! Je te parle de l'angoisse face à l'incertitude, face à l'ignorance de ce que nous réservents les lendemains.
(…)
- Toutes ces idoles que l'on dresse ou ces valeurs que l'on vénère, tout cela n'est que le symptôme de nos peurs et de notre condition misérable. »

« L'homme était couard mais ambitieux : il avait toute la terre à convaincre de la vanité de la foi. »

« Les heures passées à marcher lui offraient tout loisir pour réfléchir à cette étrange façon qu'ont les hommes de faire mentir leur Dieu. »

« - On accorde trop à la volonté de Dieu.
- Elle est souvent l'asile à l'ignorance, confirma Larpenteur.
- Donc, nous nous servons de Dieu bien plus qu'Il ne nous sert.
- C'est à cela même qu'il doit son existence...
- Pourquoi ne peut-on guère se résoudre au Hasard ?
- Il nous jetterait dans le vide, même s'il est bien la substance de Tout… »

Lien : http://wp.me/p2X8E2-Go
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Paul quitte Paris pour retrouver Larpenteur, un insolent qui rédige des pamphlets allant à l'encontre de ce qui est considéré comme étant la norme, comme étant le bien : la religion.

C'est plein de certitudes que Paul prend la route vers l'Allemagne où il compte retrouver le parjure. Sa mission, le ramener à Paris et le présenter au directeur de la Sorbonne pour qu'il s'excuse et s'explique.

Aimant les femmes et l'alcool, Larpenteur s'est constitué une cour qui le suit dans ses folies nocturnes, mais quand il sera dénoncé et pourchassé, il n'y a que Paul pour l'aider à s'enfuir. Commence alors la marche de deux hommes que tout oppose, une aventure à travers toute la France, au temps où voyager était une activité à haut risque. Faites de rencontres et d'adieux, d'amour et de peur, de croyance et de mensonges, ce voyage sera pour l'un comme pour l'autre une étape importante pour trouver ce en quoi ils croient vraiment.

C'est quand les certitudes s'ébranlent que commence le chemin des justes même s'il faut mentir pour surmonter les obstacles érigés par des siècles d'obéissance aveugle.

Un roman qui débute sur les chapeaux de roues avant d'avancer à pas d'homme sur les chemins de France. Une réflexion sur la religion, les croyances, la crédulité qui utilisée à bon escient permettra à nos deux compères de survivre.

Un roman à lire, car comme souvent dans les publications Aux Forges de Vulcain, le texte est primordial, le vocabulaire recherché, l'histoire source d'érudition.

Pour un premier roman, Alexis David-Marie a placé la barre très haut. « Promethée vagabond », est un roman au style impeccable et au vocabulaire s'inscrivant merveilleusement bien dans cette période post moyenâgeuse où les sciences modernes voient le jour dans un monde où la religion est source de conflits majeurs en Europe centrale.

Road trip en guenilles, « Prométhée vagabond » est un roman qui se penche sur la recherche de la vérité. La vraie question est : faut-il fermer les yeux sur les mensonges et s'arranger avec la vérité ou crier haut et fort à la supercherie au risque d'allumer un incendie ?

Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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L'histoire commence à Paris en 1674 au règne de Louis XIV.
Paul est un étudiant pour devenir prêtre, c'est un homme de vingt cinq ans au visage dur et une carrure imposante aux yeux gris.
Il est à la recherche de Larpenteur Jean-batiste théologien brillant aimant les femmes et l'alcool qui se trouve à Weimar à Saint-Empire.

A travers son périple pour attrapé le théologien Paul était loin de se douter que justement cet homme aller devenir son ami et lui changer la vie.

Quand il trouve enfin Jean-Batiste il va lui raconter un bobard pour pouvoir rester auprès de lui et le ramener à Paris auprès du recteur. Mais à un moment donner il va tout lui raconter et Larpenteur lui confirme qu'il va venir avec lui.

A partir de ce moment là, une longue marche les attend. Ils vont faire des rencontre étonnantes et certaines attachantes.

A la fin les deux bacheliers vont se quitter et faire leurs vies, Jean-Batiste à trouvé l'amour et souhaite vivre avec sa femme en Hollande. Quand à Paul il va à Paris pour écrire comme Larpenteur peut être.

L'histoire est sympa, bien trouvée, elle se suie l'auteur ne s'est pas perdu quand au retour en arrière.

Les personnages sont attachants. Paul l'homme croyant d'église. Larpenteur le théologien croyant aux astres.
Ces deux hommes dont tous les opposants vont finir par être amis et ne plus se quitter enfin pas tout à fait.
Il y a le jeune Daniel qu'ils ont pris sous leur ailes mais qui meurt peu de temps après. Ce garçon m'as attendri par son innocence d'enfants. Il a été abandonné par sa mère pour devenir none. Il demande juste de ne pas être mis de côté et qu'on l'accepte. Les deux hommes aussi l'ont bien aimé, ils ont été triste de le voir partir ce petit gars.
Il y a aussi le personnage de madame Rassener, vieille dame qui a tout perdue, sa maison et son village pillé et brûlé par les soudards. Elle s'est liée d'amitié avec Paul grâce à lui, elle retrouve son frère et sa nièce.
On fait aussi la connaissance de Popelier et Madeleine très gentils et patients avec nos deux voyageurs.

Il y a un truc qui m'a gêné dans ma lecture c'est le langage de l'époque.
Oui je sais c'est comme cela qu'ils parlaient à l'époque mais j'en avais marre de chercher les mots toutes les deux phrases.
L'avantage est que j'ai appris des nouveaux mots lol mais je ne sais pas si je vais tous les réutilisés un jour.
Je remercie quand même babelio et les éditions Aux forges de Vulcains pour ce roman même si ce n'ai pas mon genre de lecture.
J'ai quand même bien aimé suivre les aventures de Paul et Larpenteur si je met de côté le langage de l'époque.

Si vous aimez l'écriture ancienne je vous le conseille.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Et Paul finit par s'amuser de la crédulité dont jouait son compagnon. Les heures passées à marcher lui offraient tout loisir pour réfléchir à cette étrange façon qu'ont les hommes de faire mentir leur dieu. Leur religion n'est qu'un temple où reposent des idoles dressées par la peur du malheur et des fléaux.
Paul n'eût pourtant jamais confié à son compagnon la carrière que son argument avait trouvé en lui, de peur qu'il en tira motif de triomphe. Il gardait cette vérité nouvelle en lui et la manipulait tel un enfant un bilboquet. Parfois, elle le faisait sourire, d'autres fois, elle l'enflammait d'une colère froide.
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Tous deux se savaient membres du peuple de ceux nés deux fois:
la première par le corps, la deuxième par l'esprit, dans une naissance clandestine, douloureuse, qui leur avait révélé les coutures du monde.
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-Le feu non, la vérité, oui. Je suis celui qui dévoile la supercherie que Jupiter a fait avaler aux chrétiens.
-Quelle supercherie ?
-Celle de leur avoir fait croire qu'il était dieu unique et dieu d'amour...
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-Ta religion propose quelque chose à craindre, en même temps qu'une espérance... Elle dit aussi que celui qui souffre se rapproche du Christ.
-Et bien ?
-Et bien elle donne ainsi un sens à la souffrance, ce qui est sans doute la chose la plus importante.
-Vous n'accordez donc aucune place à la vérité ?
-La vérité ne pèse rien face au besoin de soulager la peine. Compose donc une fable, flattes-en d'espérance ceux qu'elle peut soulager et tu verras qu'ils y croiront... Je te le dit, toutes ces idoles que l'on dresse ou ces valeurs que l'on vénère, tout cela n'est que le symptôme de nos peurs et de notre condition misérable.
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Éternel missionnaire...Il se voyait semer le feu. La conscience est un phénix, songeait-il, il faut la malmener pour la faire renaitre.

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Video de Alexis David-Marie (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexis David-Marie
Alexis David-Marie - Prométhée vagabond
Alexis David-Marie vous présente son ouvrage "Prométhée vagabond". Parution le 11 septembre 2014 aux éditions Aux forges de Vulcain. Rentrée littéraire 2014.
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