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EAN : 9782268060798
237 pages
Les Editions du Rocher (07/12/2006)
4.07/5   21 notes
Résumé :

Composée de réflexions tirées des carnets personnels d'Alexandra David-Néel et d'extraits de sa correspondance, des inédits pour la plupart, "La Lampe de Sagesse" est à la fois un portrait en filigrane de la célèbre voyageuse et un recueil philosophique. Ses pages retracent l'aventure spirituelle, de 1889 à 1969, d'une femme qui s'est voulue libre, nomade et bouddhiste. Pratique du renoncement, description de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Pffffff.... C'est un livre très intense.
Ce livre est un recueil des notes et lettres d'Alexandra David-Néel entre 1889 et 1969, date de sa mort terrestre, à 100 ans.
"Entourés de ténèbres, ne cherchez-vous pas une lampe ?" ( Dhammapada ).
N'est-ce pas l'origine du titre : "La lampe de sagesse" ?
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Ces notes et lettres permettent de suivre l'évolution religieuse et géographique de l'auteure. D'origine protestante, fanatiquement chrétienne dans sa jeunesse, Alex voulait rentrer dans un couvent pour être mariée à Dieu. Puis elle se dit chrétienne libérale. Elle se marie finalement à Philippe Néel, mais profite des largesses de ce dernier pour financer des voyages vers l'orient et le bouddhisme qui l'attirent.
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La civilisation occidentale la dégoûte, avec sa violence, ses guerres, son avidité commerçante. Elle passe donc plusieurs dizaines d'années de sa longue vie à méditer dans des ashrams indiens, surtout dans le Sikkim, proche de l'Himalaya.
Le bouddhisme et sa philosophie, bien qu'elle ne soit pas native d'orient, l'apaise beaucoup plus que le christianisme, surtout avec le fait que "la mort n'existe pas", même si elle ne sait pas ce qu'il y a après, dans l'au-delà, avant de revenir.
Tout n'est qu'apparence et ombre ici-bas, comprend-t-elle, les occidentaux qui veulent réaliser leur "moi" corporel sont des imbéciles, dit-elle.
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Dans ses lettres à son mari qu'elle a abandonné et qui lui subventionne pourtant ses voyages, même après leur divorce, j'ai l'impression qu'elle s'adresse à lui comme à un petit garçon à qui elle doive faire la leçon du bouddhisme philosophique qui, selon elle, est supérieur au christianisme : son enthousiasme confine à l'orgueil.
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Je trouve quelques faiblesses et incohérences dans les raisonnements de cette extraordinaire aventurière.
Une certaine morgue, une déception par rapport aux terribles dieux qui n'ont rien demandé, sauf par les écrits que seuls des humains ont publié ;
un passage du christianisme adulé au bouddhisme idolâtré en cassant sa première religion ;
la vanité de toucher au Nirvana dès sa découverte du bouddhisme ;
elle fustige les idées par adoption... comme toi, Alexandra, car il y a beaucoup trop de citations bouddhiques dans ce livre, et trop peu d'Alexandra, intéressante toutefois ;
"je suis née une sauvage, une solitaire" : pourquoi donc t'es-tu mariée alors, pour abandonner aussitôt ton mari ? Pauvre Philippe !
les multiples comparaisons entre les deux "religions" apportent peu de choses ;
elle ne croit pas au libre-arbitre, mais je pense qu'au contraire, on a toujours le choix ;
elle arrive à la haine du christianisme, pourquoi ? Haïr n'appartient pas à la sagesse bouddhique ;
elle revient vers les "endiamantées" avec envie : et alors, où est le détachement bouddhique ?
elle défend la guerre de riposte de 14-18 loin de son pays : que ne revient-elle pas s'engager comme infirmière ou autre en France ?
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La comparaison des groupes de fans de "Grands Gourous" avec les voyages Cook est un misérable excellent trait d'humour : )

Alexandra David-Néel a écrit des aphorismes jusqu'à sa mort, à 100 ans, alors qu'elle n'y voyait plus et que ses doigts étaient paralysés.
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Bon, le bouddhisme, d'après elle, prend les gestes d'affection et l'amour pour inutiles : je ne suis pas d'accord, mais cela n'engage que moi : )



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Je n'avais jamais encore lu de livre de Alexandra David-Neel. Voilà qui est fait maintenant. Nous avons ici un choix de textes plus ou moins longs, de lettres, d'aphorismes... de 1889 à 1969. Elle entrecroise trois grands thèmes : le christianisme, le bouddhisme, et la pensée grecque. Certaines assertions sont très péremptoires. Elle n'hésite pas à prendre parti. Mais bien souvent il s'agit de préceptes humanistes qu'elle a écrits au cours de ses nombreux voyages en Asie. A une époque où les circuits organisés n'étaient pas encore très usités. Un livre qui retrace toute une vie consacrée aux voyages, aux découvertes parfois étranges, toujours passionnantes. Un livre qui se picore au gré de nos envies et que je recommande vivement pour tous eux que le sujet intéresse.
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J'avais un peu reproché à "Mystiques et magiciens du Tibet" ne pas laisser assez passer les émotions et impressions de la narratrice.

"La lampe de sagesse" vient donc combler ce manque en apportant un éclairage sur les pensées plus personnelles de l'auteure en reprenant certaines de ces correspondances ou encore des extraits de ces carnets personnels.

On peut ainsi suivre l'évolution de sa pensée et ceci tout le long de son existence.

Il est délicat de juger la pensée d'une autre personne dont l'oeuvre et l'existence sont de toute façon admirables mais puisque sa pensée est ainsi donnée en pâture à mon esprit critique, je ne vais pas me censurer :-)

Les premiers écrits sont un peu énervants non seulement par leur fougue mais aussi par une certaine "bondieuserie" qu'elle ne semblait pas encore avoir complètement dépassée. Je ne suis d'ailleurs pas certain qu'elle est complètement réussi à dépasser toute croyance à ce sujet malgré sa conversion au bouddhisme. Disons que c'est quelque chose dont elle a essayé de se convaincre mais il y a des totems qu'on ne peut déplacer si facilement...

Pour le reste, je peux que trop bien comprendre ses aspirations à la solitude, à une certaine forme d'ascétisme et de retrait du monde.
Je peux aussi comprendre sa recherche d'une philosophie collant à ses aspirations intimes.
C'est un usage courant de ceux qui sont (ou se sentent) différents de chercher quelques principes supérieurs qui en quelque sorte justifient leur état de dissidence.
J'admire aussi la lucidité de son regard sur de nombreux sujets.

Par contre, j'ai plus de mal à comprendre le dégout persistant qu'elle semble avoir ressenti envers l'existence.

Je peux encore très bien comprendre cela dans l'esprit d'une adolescente pétrie d'idéalisme mais pour mériter complètement son surnom de "lampe de sagesse" j'aurai aimé la voir évoluer et se réconcilier avec le monde tel qu'il est, dans un amor fati tout nietzschéen.

S'affirmer telle qu'elle est sans chercher à se "normaliser " ou à se soumettre aux diktats de son époque, c'est fort bien et même admirable et contribue à affirmer la vie. Ne pas accepter le monde tel qu'il est, est d'autant plus contradictoire.

Mais comme disait William Blake dans ses proverbes de l'Enfer : "Le corbeau voudrait que tout soit noir, et le hibou que tout soit blanc."
Cela demande peut-être un effort "surhumain" de transcender notre sensibilité personnelle quand nous regardons le monde par notre trou de serrure...
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Quelle femme ! L'auteure est l'une de mes personnalités favorites toutes époques confondues, rien ne l'arrête, ni la barrière de la langue, ni les religions, ni les interdits, elle a tout vu tout fait dans sa longue vie, elle me fait rêver. Dans La lampe de la sagesse on y suit ses réflexions et c'est passionnant à lire, elle est une sage parmi les sages, on apprend à la découvrir dans l'intimité, spirituellement enrichissante elle a su trouver la liberté. Plus que ça, on suit ses pensées sur des thèmes aussi variés que la guerre, le mariage, le bouddhisme, la folie des hommes ou encore sa propre vision de l'Occident.
Je vous ai dit que j'étais fan ? Pour moi c'est l'incontournable de l'auteure, exploratrice, anthropologue, artiste, chanteuse, anarchiste, féministe, elle rentre dans tellement de cases et aucune à la fois, vraiment, lisez là !
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Les steppes, les solitudes, les neiges éternelles, et le grand ciel clair de là-haut me hantent ! Les heures difficiles, la faim, le froid, le vent qui me tailladait la figure, me laissait les lèvres tuméfiées, énormes, sanglantes, les camps dans la neige, dormant dans la boue glacée et les haltes parmi la population crasseuse jusqu'à l’invraisemblance, la cupidité des villageois, tout cela importe peu, ces misères passaient vite et l'on restait perpétuellement immergé dans le silence où seul le vent chantait, dans les solitudes presque vides même de vie végétale, les chaos de roches fantastiques, les pics vertigineux et les horizons de lumière aveuglante. Pays qui semble appartenir à un autre monde, pays de Titans ou de Dieux. Je reste ensorcelée.
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Le bonheur est en nous. Réjouissons-nous dans la pratique du bien, n'attachons de prix qu'à ce qui peut contribuer à notre élévation morale et nous trouverons la paix et le repos puisqu'il ne dépend que de nous de faire toujours le bien et que tout peut servir à notre perfectionnement.
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La femme n'est pas en infériorité, en passivité, en soumission dans l'amour. Elle est agissante et doit être libre comme l'homme.

NDL : bravo Alex (l'auteure ) ! C'est quand même dit en 1900, 3/4 de siècle avant Benoîte Groult.
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Combien est différente cette sagesse de l'Inde de la sainteté chrétienne. D'un côté, des croyants en qui vibre l'enthousiasme d'une foi ardente en la vie, en leur vie, et de l'autre, des philosophes aux yeux impassibles, au sourire un peu ironique, des sceptiques compatissant à l'aveuglement du vulgaire, morts à toute passion, conscients que tout est rêve et mirage.

NDL : j'aurai mon opinion sur cette phrase, dans ma critique.
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" Quel sujet de rire, quelle joie y a-t-il en ce monde ? Entourés de ténèbres, ne cherchez-vous pas une lampe ?"
( Dhammapada )

NDL : d'où, peut-être, le titre du livre ? Cet écrit date de 1911, quand l'auteure découvre, après le christianisme, le bouddhisme et l'hindouisme, qu'elle trouve plus "grands" .
Il y a dans ce livre, trop de citations, et pas assez d' Alexandra : bien que fortement illuminée par les religions, sa personnalité influençable transpire quand même .
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