AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Denis_76


Pffffff.... C'est un livre très intense.
Ce livre est un recueil des notes et lettres d'Alexandra David-Néel entre 1889 et 1969, date de sa mort terrestre, à 100 ans.
"Entourés de ténèbres, ne cherchez-vous pas une lampe ?" ( Dhammapada ).
N'est-ce pas l'origine du titre : "La lampe de sagesse" ?
.
Ces notes et lettres permettent de suivre l'évolution religieuse et géographique de l'auteure. D'origine protestante, fanatiquement chrétienne dans sa jeunesse, Alex voulait rentrer dans un couvent pour être mariée à Dieu. Puis elle se dit chrétienne libérale. Elle se marie finalement à Philippe Néel, mais profite des largesses de ce dernier pour financer des voyages vers l'orient et le bouddhisme qui l'attirent.
.
La civilisation occidentale la dégoûte, avec sa violence, ses guerres, son avidité commerçante. Elle passe donc plusieurs dizaines d'années de sa longue vie à méditer dans des ashrams indiens, surtout dans le Sikkim, proche de l'Himalaya.
Le bouddhisme et sa philosophie, bien qu'elle ne soit pas native d'orient, l'apaise beaucoup plus que le christianisme, surtout avec le fait que "la mort n'existe pas", même si elle ne sait pas ce qu'il y a après, dans l'au-delà, avant de revenir.
Tout n'est qu'apparence et ombre ici-bas, comprend-t-elle, les occidentaux qui veulent réaliser leur "moi" corporel sont des imbéciles, dit-elle.
.
Dans ses lettres à son mari qu'elle a abandonné et qui lui subventionne pourtant ses voyages, même après leur divorce, j'ai l'impression qu'elle s'adresse à lui comme à un petit garçon à qui elle doive faire la leçon du bouddhisme philosophique qui, selon elle, est supérieur au christianisme : son enthousiasme confine à l'orgueil.
.
Je trouve quelques faiblesses et incohérences dans les raisonnements de cette extraordinaire aventurière.
Une certaine morgue, une déception par rapport aux terribles dieux qui n'ont rien demandé, sauf par les écrits que seuls des humains ont publié ;
un passage du christianisme adulé au bouddhisme idolâtré en cassant sa première religion ;
la vanité de toucher au Nirvana dès sa découverte du bouddhisme ;
elle fustige les idées par adoption... comme toi, Alexandra, car il y a beaucoup trop de citations bouddhiques dans ce livre, et trop peu d'Alexandra, intéressante toutefois ;
"je suis née une sauvage, une solitaire" : pourquoi donc t'es-tu mariée alors, pour abandonner aussitôt ton mari ? Pauvre Philippe !
les multiples comparaisons entre les deux "religions" apportent peu de choses ;
elle ne croit pas au libre-arbitre, mais je pense qu'au contraire, on a toujours le choix ;
elle arrive à la haine du christianisme, pourquoi ? Haïr n'appartient pas à la sagesse bouddhique ;
elle revient vers les "endiamantées" avec envie : et alors, où est le détachement bouddhique ?
elle défend la guerre de riposte de 14-18 loin de son pays : que ne revient-elle pas s'engager comme infirmière ou autre en France ?
.
La comparaison des groupes de fans de "Grands Gourous" avec les voyages Cook est un misérable excellent trait d'humour : )

Alexandra David-Néel a écrit des aphorismes jusqu'à sa mort, à 100 ans, alors qu'elle n'y voyait plus et que ses doigts étaient paralysés.
.
Bon, le bouddhisme, d'après elle, prend les gestes d'affection et l'amour pour inutiles : je ne suis pas d'accord, mais cela n'engage que moi : )



Commenter  J’apprécie          5112



Ont apprécié cette critique (41)voir plus




{* *}