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Monique Christiansen (Traducteur)
EAN : 9782742782116
455 pages
Actes Sud (02/03/2009)
3.92/5   60 notes
Résumé :
Marcus Hoffmann, trente-cinq ans, homme d'affaires danois aux certitudes bien établies, est depuis dix ans marié à Nathalie. Très occupé, il voyage beaucoup et n'a jamais pris le temps de s'intéresser au passé de son épouse, aux raisons qui l'ont amenée à fuir son pays, la Russie.

Lorsqu'elle lui propose une croisière sur la Volga, il est partant, heureux de lui faire plaisir. Mais, à la première escale, Nathalie disparaît. Prêt à tout entreprendre p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Marcus et Nathalie Hoffmann forment un couple qui ferait bien des envieux.
Marié depuis une dizaine d'années, leur amour semble indestructible. Si Marcus est un homme d'affaire, abonné aux vols en premières classe, Nathalie est orfèvre, et occasionnellement interprète. Habituée à attendre dans son appartement de Copenhague le retour de son époux,elle organise et planifie le peu de quotidien qu'il leur reste à partager.
Comme dirait Marcus: un horizon sans nuage.

Le printemps danois laisse imaginer des vacances d'été bien méritées dans la propriété du père de Marcus sur l'île de Mon où chaque année le couple se rend. Mais il ne faut jamais présager de rien.

Contre toute attente, Nathalie lui propose une croisière sur la Volga. D'abord sceptique, Marcus après réflexion accepte sa proposition car il ne sait rien lui refuser. Très troublé cependant car Nathalie, qu'il a rencontré à Moscou, n'avait jamais émis le souhait de retourner dans son pays natal... ses souvenirs s'étant plutôt transformés en cauchemars.
Pourtant pour Marcus, très au fait des phénomènes météorologiques, le ciel va s'obscurcir.
La croisière à peine commencée, Nathalie disparaît, se volatilise au cours d'une halte à Ouglitch.
Un long parcours du combattant attend Marcus lorsqu'il comprend qu'elle ne reviendra pas.

Leif Davidsen avec L'épouse inconnue nous amène dans la Russie de Poutine où l'intrigue immerge le lecteur dans une société russe en déliquescence. Il témoigne d'abord du fossé qui se creuse entre Saint-Pétesbourg et les régions périphériques, les riches et les pauvres, avec d'un côté les soliviki (oligarques enrichis au temps d'Eltsine), les mafieux et, de l'autre, les enfants des rues etc...
Les rebondissements et les péripéties vécues par Marcus et son épouse sont l'occasion pour Leif Davidsen d'évoquer les racines du terrorisme séparatiste avec une brève histoire du conflit russo-tchéchéne où le lecteur entrevoit les erreurs et les horreurs commises par le pouvoir sur les populations caucasiennes.

Un polar addictif, pertinent et dépaysant.
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C'est l'été, le moment de se faire plaisir, de s'installer en terrasse pour savourer un cocktail bien frais. La carte est jolie, il y a des tas de nouveaux noms, on étudie, on hésite et puis, finalement, on prend toujours le même parce qu'on sait qu'on ne sera pas déçu. On voudrait changer, explorer de nouvelles saveurs, mais rien à faire, on y revient toujours, c'est comme ça.
Exactement comme avec Leif Davidsen, on sait à quoi s'attendre, la qualité est toujours au rendez-vous-même si la trame générale est presque toujours identique : une aventure qui commence à Copenhague et très vite se poursuit du côté de Moscou. le rapport de la Russie avec ses petits voisins de l'Ouest offre des scenarii illimités et toujours de qualité chez cet auteur, qui ne manque jamais d'évoquer l'histoire et la culture russe, les questions géostratégiques et ici, en prime, le rapport des Japonais à l'effort et au travail.
Marcus, gentil Danois rencontre Nathalie à Moscou. Coup de foudre réciproque, ils se marient et rentrent au Danemark. Ils sont heureux et sans enfant. Et puis, un jour, dix ans plus tard :
"J'aimerais faire une croisière sur ce bateau, m'a dit ma Nathalie, nous embarquant tous deux dès cet instant, devant notre table de cuisine, pour le voyage fatal qui a transformé notre vie pour toujours, même si ce changement avait déjà commencé de longue date sans que je m'en sois aperçu. »
Voici le couple embarqué pour une croisière de Moscou à Saint-Petersbourg, lui rendu quasiment sourd et muet par la barrière de la langue, elle toute à sa joie de reparler russe et de s'amuser à bord… jusqu'à ce que, dès la première escale, elle disparaisse. Il interrompt son voyage pour se lancer à sa recherche et les ennuis commencent. La police se montre si peu coopérative (euphémisme) qu'il se retrouve délesté de ses roubles et sévèrement contusionné. Où est passé sa femme, qui est-elle vraiment, quels secrets lui cachait-elle, pourquoi l'a-t-elle quitté, comment la retrouver ? Avec comme seul soutien un gamin des rues, il va lui falloir affronter la mafia, la police corrompue, les indépendantistes tchétchènes et un oligarque russe. Et c'est là qu'on doit se souvenir que les gentils Danois d'aujourd'hui sont les descendants des redoutables Vikings et que, pour paisibles qu'ils semblent être, ils ne manquent pas de ressources. le suspens est vraiment très réussi, la vérité n'éclatant qu'en toute fin de roman avec une scène très cinématographique dans un ancien camp désaffecté du goulag soviétique.
Comme d'habitude, une histoire passionnante et très bien racontée, une documentation habilement distillée sans être didactique, des personnages épais et complexes vous feront passer un excellent moment, refermer ce roman à regret et prévoir de piocher à nouveau, un autre jour, dans la production de Leif Davidsen.
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Marcus Hoffmann a bien de la chance, sa jolie épouse russe, Nathalie, jusqu'à présent un peu plan-plan, lui propose un jour de participer à une croisière sur la Volga. Pour cet homme d'affaires bien occupé de la jet-set danoise, c'est l'occasion de libérer un peu de son temps pour sa merveilleuse épouse, qui, origine oblige, pourra même lui servir de guide : « ♪♫ La plaaaace Rouge était vide, devant moi marchait Nathalie, il avait un joli nom, mon guiiiiide, Naaaathaliiiiiiie ♪♫ ».
A la première escale, dans un trou inconsistant appelé Uglitch, Nathalie débarque et… ne réapparait pas. La mort dans l'âme, Marcus fait retarder le départ du bateau, mais Nathalie reste introuvable, il débarque donc à son tour, afin de partir seul à la recherche de la jeune femme...
Si le début de ce roman est assez anxiogène, ce n'est rien à côté de ce que la suite va réserver au pauvre Marcus. Au fil des découvertes de plus en plus terrifiantes sur le passé de sa femme, Marcus va plonger dans un univers qu'il était bien incapable d'imaginer.
Fidèle à sa réputation, Leif Davidsen parvient à créer une ambiance au suspense inouï où la tension monte crescendo dans un scénario intelligent et sans faille, laissant le lecteur pantelant d'angoisse pour les héros de l'histoire.
La recette est connue : prenez des personnages attachants, sympas, « normaux », auxquels il est facile de s'identifier dès les premières pages ; plongez-les en territoire hostile dans des situations qui les dépassent, horribles et inextricables ; faites-les rencontrer des individus troubles et ambigus, des alliés versatiles à la fiabilité douteuse, des vrais méchants pour qui la vie humaine ne représente rien (dans le cas présent, des policiers corrompus, des gamins de rue livrés à eux-mêmes, la mafia russe et une poignée de terroristes tchétchènes pour faire bonne mesure) ; laissez le héros se démerder avec ses pauvres moyens et n'écouter que son courage. Ajoutez là-dessus pour finir une bonne pincée de romance : Marcus parviendra-t-il à retrouver « sa » Nathalie ?
Splendide recette qui marche à tous les coups !
Non content de maîtriser parfaitement l'écriture de thrillers bien huilés, Leif Davidsen, ancien correspondant à Moscou pour la radio danoise, tire également partie de son passé de grand reporter pour restituer une vision historique et géopolitique du conflit tchétchène, renforçant ainsi la crédibilité de son scénario.
La Chanteuse russe mettait en scène un inoubliable couple russo-danois qui n'était pas sans rappeler celui-ci, et j'avais conseillé à tout le monde ce livre. Vous avez maintenant compris qu'avec L'épouse inconnue, je suis contraint aujourd'hui de faire de même !
Et si maintenant vous voulez terminer en chanson (d'ailleurs citée dans le roman), c'est bien entendu ici : http://www.youtube.com/watch?v=asAepCRxpek
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Homme d'affaires plutôt terne, Marcus est marié avec la belle Nathalie depuis 10 ans. Organisée et routinière, leur vie de couple se déroule sans accroc jusqu'au jour où Nathalie lui fait part de son désir de faire une croisière en Russie pour les vacances. Jusqu'à présent, son épouse, pourtant russe, n'avait jamais éprouvé le désir de revoir un pays qu'elle a quitté sans tristesse. D'abord réticent à l'idée d'un voyage qui bouscule ses habitudes, Marcus finit par accepter. Malheureusement, rien ne se passe comme prévu et lors d'une escale, Nathalie disparait. Désemparé et perdu dans un pays dont il ne connait ni les moeurs ni la langue, Marcus va devoir se dépasser pour retrouver sa femme. La police ne semble pas l'aider mais il va pouvoir compter sur Sacha, un gamin des rues et Victor, un puissant mafieux.

Voilà une histoire qui m'a passionnée de bout en bout. Cela aurait pû être une histoire banale tournant autour du thème "Qui est VRAIMENT la femme que j'ai épousée?" mais c'est bien plus que ça. C'est un voyage au coeur de la Russie d'aujourd'hui où règnent la corruption et les réseaux mafieux. Marcus, d'abord pragmatique voire un peu naïf, va vite se rendre compte qu'il n'a rien à attendre des autorités locales ou même de son consulat. Il va devoir se remettre en question et abandonner ses convictions pour s'adapter à un pays en pleine mutations, meurtri à la fois par son passé communiste et par un présent entâché par le conflit tchétchène. Plus qu'un polar, L'épouse inconnue est aussi un livre d'Histoire de la Russie qui m'a appris bien des choses sur la Tchétchénie mais aussi sur le conflit russo-japonais dont je ne savais rien, sans toutefois que j'aie l'impression de prendre une leçon. Tout se mêle et tout s'enchaîne avec beaucoup de rythme, du suspense et des rebondissements. Un excellent livre, un coup de coeur, dont je conseille vivement la lecture. D'ailleurs rien que la couverture, magnifique, donne envie de s'y plonger.
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Après une brève escale pour le Japon (lors de ma précédente lecture), j'ai atterri au Danemark avec L'épouse inconnue de Leif Davidsen. Je peux vous dire que ce roman est une très bonne découverte avec une intrigue bien ficelée, Et le suspense est garanti. D'ailleurs, j'ai écourté mes nuits car je ne pouvais pas lâcher le livre. de plus, la critique des babelionautes est unanime et assez révélatrice de la qualité de l'histoire mais également de l'écrivain.Si vous aimez la littérature scandinave, ne passez pas à côté de ce titre...
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Des villages entiers avaient été gommés de la carte. La déportation avait eu lieu en février, par un froid glacial, et par milliers, les Tchétchènes étaient morts de faim et de froid, d'abord pendant le voyage, puis, plus tard, dans ces régions inhospitalières où on les considérait comme des traîtres à leur patrie. Staline était mort en 1953, mais ce n'est que quatre ans plus tard que les Tchétchènes déportés avaient été autorisés à réintégrer leur patrie.
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Combien de temps suis-je resté assis sur le bord de mon lit pendant que la nuit tombait? Je l'ignore. Cette douce pénombre bleue du Nord de l'Europe, qui arrive à pas feutrés, enveloppait toutes choses d'un film protecteur, d'une gaze grise qui se pose sur les visions désagréables et la laideur de l'existence pour teinter de poésie même un bâtiment lugubre ou une pièce repoussante. Je ne sais à quoi j'ai pensé.
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Mon père a dit quelque chose en français en faisant son bon sourire et il a allumé une de ses nombreuses cigarettes quotidiennes.
" Qu'est-ce que tu dis ?
- Il existe une chanson célèbre, en France, à propos d'une Nathalie moscovite. De Gilbert Bécaud. Un Français emmène son guide, Nathalie, prendre une tasse de chocolat au café Pouchkine. C'est une chanson des années soixante, qui était très populaire dans ma jeunesse, au point qu'en Union soviétique, les communistes l'ont interdite.
- Pourquoi donc ?
- Cela prendrait toute une soirée de t'expliquer l'idiotie des communistes.
- Tu as sûrement raison.
- La Nathalie de la chanson est un rêve, et comme dans tous les rêves, le rêveur sera déçu.
- Ma Nathalie n'est pas ainsi. Notre vie n'a rien à voir avec ça. Nous avons confiance l'un dans l'autre.
- C'est vrai que tu as une femme très spéciale, et tu sais que de ma part, c'est un compliment. Elle a du caractère. Il n'y a pas beaucoup de femmes qui en ont autant."
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"Sacha m'a raconté une histoire drôle à propos de son grand-père, mais il a aussi évoqué sa mort, survenue il y a deux ans. Les grands-parents ont beaucoup d'importance pour les Russes. Ils nous transmettent les traditions, ils maintiennent la langue et la culture en vie. Sans les grands-mères, Dieu serait mort à l'époque du communisme : les babouchkas se sont chargées de nous faire baptiser, alors que c'était mal vu. Ma grand-mère m'a emmené à l'église. Celle du président l'y a emmené. Sans les grands-parents, la vraie Russie, la Russie authentique, aurait disparu pour toujours. Nous sommes tous enfants pendant un temps, parents ensuite, et ceux qui ont de la chance deviennent aussi grands-parents. Avez-vous des enfants, Marcus ?"
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Lisa tournait autour du pot. Elle ne tenait pas à me révéler directement que Nathalie s’était ennuyée pendant ses années de mariage, mais elle le pensait. Or, il me semblait que pour quelqu’un de moderne, rien n’est pire que de s’ennuyer. Il est permis de mentir, de voler, de trahir et de baiser, mais pas de s’ennuyer. C’est le onzième commandement. Tu ne t’ennuieras pas, ai-je pensé, parce que j’ai brusquement compris que dans l’ensemble, notre vie de couple s’était déroulée en fonction de moi. Je ne voulais pas accepter de prime abord que Nathalie ait été insatisfaite. Jamais, en tout cas, avant ce fatal voyage, elle ne m’avait dit qu’elle voulait passer des vacances hors du Danemark, ni que je travaillais trop, ni que j’étais trop souvent absent. Mais y avait-il eu des signaux que je n’avais pas déchiffrés?
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