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3,65

sur 75 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Niagara Falls, ou Cataract city : « This city holds you », cette ville te tient, fait dire l'auteur en conclusion à Owe, l'un des deux protagonistes, et sans l'aide d'un puissante force de séparation telle le canon du cirque pour quitter son orbite, on ne peut s'en échapper.
En effet, le pouvoir d'attraction intangible et poisseux de la ville pèse sur chaque page de ce roman, à tel point que c'est un soulagement d'en sortir.

Après « les chutes » de Joyce Carol Oates, « Cataract City » qui marque pour moi un retour littéraire dans ce lieu de l'autre côté de la rive cette fois, me rappelle à nouveau ce sentiment étrange, ressenti en y arrivant en voiture par le côté américain, de m'être trompée d'endroit : avant d'arriver aux chutes, on traverse une immense plaine minée d'usines fumantes, toute la laideur du monde industriel à perte de vue côtoyant l'un des plus spectaculaires paysages que la nature puisse offrir.
Lieu pour le moins étonnant, envoûtant dans ses contradictions ; pas étonnant qu'il soit source d'inspiration pour des écrivains aimant fouiller la complexité des choses et des hommes.

Terrain fertile pour Craig Davidson qui signe-là d'une écriture âpre et poétique une histoire d'amitié faite de rivalité et de soutien à la vie à la mort, de ténacité et d'abandon entre deux hommes, Dunk et Owe, luttant pour s'arracher à l'attraction morbide de la planète Cataract.

Un beau livre qui vous ancre dans la terre, mais je dois reconnaître avoir par moment peiné sur des longueurs – entre passages testostéronés de combat d'hommes ou de bêtes et déambulations nocturnes peuplées de rêveries noires – qu'une lecture en VO n'a pas simplifié.
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Cataract city, la ville des chutes d'eau, se situe à la frontière du Canada et des Etats-Unis.
C'est dans cette petite ville ouvrière que vivent Owen et Duncan, deux gosses unis par un lien très fort voire violent depuis 3 jours passés ensemble dans la forêt. 3 jours angoissants et périlleux au cours desquels ils ont pu constater que les héros de l'enfance ne sont que des hommes avec leurs défauts et leurs faiblesses.

Affectés par leur différence sociale, les deux enfants vont finir par ressentir de la rancoeur l'un pour l'autre. Owen devient policier, faute de mieux, tandis que Duncan vit de petits trafics, poussé par le sentiment d'être forcé de prendre des risques et de contourner la loi pour survivre et faire ce qu'il veut.

Car il faut survivre dans cette ville qui les hante, les étouffe, les dévore. Courses de chien, contrebande, combats clandestins... Dans cette atmosphère presque cauchemardesque, les deux hommes comprennent progressivement que la ville où ils sont nés les a façonnés et a fait d'eux ce qu'ils sont, comme si elle était inscrite dans leur ADN.

Le récit débute par leur retrouvailles, lorsqu'Owen vient chercher Duncan à sa sortie de prison.
A travers les récits alternés des deux personnages, nous en apprenons plus sur ces deux destins brisés et sur cette amitié vacillante mais tenace, qui manque de se briser mais résiste aux épreuves et aux déceptions.

L'auteur s'attache à décrire les effets d'une relation longue avec quelqu'un qui est comme un frère. Et nous montre qu'il n'est pas possible de le soutenir envers et contre tout.
Un constat amer, une écriture violente, une réalité cruelle...
Peut-être un peu trop pour moi. Un livre qui, malgré ces quelques longueurs, vaut la peine d'être lu.
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Craig Davidson, né en 1976 à Toronto, est un écrivain canadien anglophone. Il vit à Calgary, en Alberta. Son premier recueil de nouvelles, paru en 2006 en français sous le titre Un goût de rouille et d'os, a été adapté au cinéma par le réalisateur français Jacques Audiard en 2012. Son troisième ouvrage, Cataract City, est sorti il y a quelques mois.
Duncan Diggs et Owen Stuckey ont grandi à Niagara Falls, surnommée par ses habitants Cataract City, petite ville ouvrière à la frontière du Canada et des États-Unis. Ils se sont promis de quitter ce lieu sans avenir où l'on n'a d'autre choix que de travailler à l'usine ou de vivoter de trafics et de paris. Tandis que le premier, obligé de renoncer à une brillante carrière de basketteur, s'engage dans la police, le second collectionne les mauvaises fréquentations et sort de huit de prison quand le roman débute.
Si vous aimez les romans où les personnages semblent vivre sous vos yeux en chair et en os, vous allez être gâtés ! Ah ! Ah ! Ah ! Parce qu'on a l'impression à lire Craig Davidson qu'il s'est déniché un créneau original ( ?) dans lequel il se vautre avec volupté, l'étalage des corps en souffrance, des os fracturés, des plaies sanguinolentes, des gnons et des moignons, des cicatrices sur la peau, j'en passe et des meilleurs.
Le roman est fait de présent et passé en flashbacks parfois désarçonnant, le tout reconstituant la vie d'Owen et Duncan, de l'époque de leurs huit ans, copains de rue, jusqu'à l'âge d'homme. Enfants ils ont été « enlevés » en forêt durant trois jours par leur idole, un catcheur pas vraiment méchant mais bien allumé et usé, ce qui nous vaut les premières scènes de souffrance, ici dans les milieux du catch (on pense au Mickey Rourke du film The Wrestler), puis le parcourt du combattant type commando pour s'échapper de la forêt-marécage, sauf que ce sont des gamins.
C'est un peu une des facilités du scénario, plonger nos deux héros dans des environnements divers mais tous sujets parfaits pour que Craig Davidson expose son obsession : il y aura donc après le catch, les courses de chiens, les combats de boxe minables (là on pense à Ragging Bull de Martin Scorcèse), les thanatopracteurs des Pompes funèbres etc. et j'y ai vu des passages barbants. Même si globalement, le roman est plutôt réussi, on hésite souvent entre bien et mauvais. Par exemple la construction, allie la très banale alternance de chapitres dressant le portrait d'Owen ou de Duncan avec des ellipses ou des retours en arrière qui déstabilisent avec bonheur le lecteur. Ou bien la très longue séquence finale avec Owen et Duncan alors adultes, une course poursuite avec un gros méchant, dans la neige et la glace, en forêt au bord du fleuve - ce qui boucle avec le début du roman et leur enlèvement – elle tient le lecteur en haleine mais les exagérations des blessures et souffrances éprouvées agacent en même temps.
Il y aussi du bon, le personnage puissant d'Edwina qui passera d'Owen à Duncan puis quittera la ville, « Elle est partie sans s'arrêter. Elle a réussi le seul truc que, malgré tous les rêves, tous les projets, je n'avais pu me résoudre à faire : quitter Cataract City. » Quant au fond du roman, l'amitié virile, les destinées, l'amour, il est gentiment traité sans soulever un enthousiasme notable. L'écriture est fluide, le rythme enlevé, ça se lit très bien. le début et la fin (malgré les outrances déjà dénoncées) du bouquin sont très bien aussi.
J'ai dit précédemment que le roman était globalement réussi, je ne vais pas changer d'opinion maintenant. Mais ne m'en demandez pas plus non plus.
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Beaucoup de thèmes intéressants sont traités dans ce roman : l'enfance, le quotidien d'une petite ville frontalière avec son lots de commerces illicites, les réserves indiennes, les courses de lévriers, la lutte à mains nues et en arrière-plan, toujours présentes, les chutes du Niagara. Avec une écriture qui a du souffle, l'auteur nous raconte les destins croisés de deux garçons qui partagent le même habitat (Cataract City) et qui seront amenés au fil des ans à se confronter à leurs peurs et à leurs échecs.
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Pour ceux qui ont aimé de "Rouille et d'os", tant le livre de Davidson que le film d'Audiard, vous retrouverez des saveurs, l'ambiance, l'atmosphère, la pensée...
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Une histoire d'amitié, d'incroyables aventures dans la complicité, d'égarements et des destins forcément broyés lorsqu'on est ,né et qu'on vit à Cataract City. Pas inintéressant, mais un style dans la tradtiion des romans noirs, américains de surcroît avec lesquels j'ai toujours du mal à accrocher.
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Voici l'histoire d'Owen et Duncan, deux jeunes hommes que la vie n'a pas épargnés. Ils ont grandi à Niagara Falls, une ville qui végète autour de deux usines qui ont de moins en moins besoin de main d'oeuvre. Leurs pères ont travaillé ensemble. Apparemment l'un a réussi, puisqu'il est dans la police, même s'il avait un moment rêvé d'une carrière de basketteur. Pour autant, il ne sait se détacher des liens qui le relient à Niagara Falls... et à Owen. Nous allons le découvrir peu à peu.

Même si c'est parfois un peu oppressant d'associer l'atmosphère triste de Niagara Falls avec la vie dans une ville moyenne américaine, il est difficile de lâcher ce roman avant la fin...
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Duncan et Owen sont deux amis d'enfance. Leurs chemins de vie s'entrecroisent sans jamais se lâcher complètement. Dans l'écriture de Davidson, il y a toujours une sorte d'introspection des personnages, un peu comme si chacun a son double qui lui parle. C'est toujours intéressant. Dans ce livre, J'ai trouvé dommage que l'épisode où les deux enfants se perdent dans la forêt se renouvelle une fois adultes. Sinon j'ai bien aimé, mais préféré " juste être un homme".
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