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Laure Manceau (Traducteur)
EAN : 9782351782309
448 pages
Gallmeister (02/02/2023)
3.36/5   39 notes
Résumé :
Par une nuit noire, alors que la tempête se déchaîne, Hiram navigue au cœur du bayou. Il emmène la vieille sorcière Iskra et une petite chose difforme recouverte d’un tissu taché de sang. Le bateau accoste au bord d’un lac, Iskra s’enfonce dans la forêt. Hiram l’accompagne, laissant seule sa fille de onze ans, Miranda. Cette nuit de cauchemar, Miranda ne l’oubliera jamais. L’obscurité a englouti son père et a enfanté un bébé mutant qu’elle a pris sous son aile. Pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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C'est mon premier Andy Davidson et je m'en souviendrai !

Dès la première ligne, le décor magnétique et sombre des bois morts, la barque silencieuse sur l'eau noire où frémissent les mocassins d'eau ont mis mes sens en alerte pour ne plus jamais me quitter.
J'ai été marquée à vif par la description sensuellement envoûtante du bayou de la Prosper River, cet autre endroit du monde qui semble maudit mais qui ne l'est peut-être pas tant que ça. Car ici-bas, il y a pire encore.

Il y a Sabbat House, un village austère au style victorien qui semble avoir été soufflé par une colère encore plus grande que celle des Dieux. Sur les ruines fumantes du clocher de l'Eglise détruite par la foudre, le pasteur fou et cruel Billy Coton et son complice le policier corrompu Charlie Riddlle est à la tête d'un convoi lucratif et sanglant.

Contre eux tous et pour défendre la vie de deux enfants différents, Miranda Crabtree, la fille du batelier aidée par Isktra la sorcière et sage-femme va prendre son arc et ses flèches telle une Diane chasseresse.

Ce roman étrange et déroutant traduit par Laure Manceau m'a captivée par l'incroyable alchimie entre une réalité terrienne brutale et les apparitions fantastiques et surnaturelles qui renversent les croyances.
Sans temps mort et avec une écriture au passé simple qui renforce l'action et la précision, la tension d'une lutte acharnée monte au fil des pages comme un thriller.

Dans ce ciel de fin du monde, j'ai été charmée par de belles éclaircies. C'est toute la poésie de l'écriture dédiée au monde végétal à leur présence précieuse, les nombreux arbres majestueux au nom exotique comme les liquidambars, les kudzus, ou les plantes grimpantes aux couleurs flamboyantes, vestiges de la vie, des Suzanne aux yeux noirs, les bignones aux fleurs rouges en forme de cloche, les fleurs jaunes de linaire sauvage.

Tous ces éclairs de vie et de mort, de beauté sombre et de perdition où brille une petite flamme d'humanité en font une lecture fiévreuse et absolument addictive !
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Dégoûtation ! Après Pike, après Sukkwan Island, voici La fille du batelier, troisième Gallmeister sur lequel j'ai dû besogner avec obstination pour enfin ourler le bec de mon premier (et j'imagine pour l'instant sûrement dernier) Andy Davidson.
N'empêche que cette histoire de Baba Yaga dans le bayou roulant sa bosse au milieu de trafics et entourloupes en tous genres entre locaux et flics ripoux, à vue de nez, ça annonçait une trame certes classique mais ne présageant en rien d'un mauvais moment de lecture, bien au contraire.

D'ailleurs l'entame est tout ce qu'il y a d'alléchante : un batelier, sa fille (donnant son titre au roman) et la vieille sorcière sus-citée, après un accouchement maison ayant viré à la boucherie, voguent de nuit en emportant une petite chose sanguinolente on ne sait trop où mais pour sûr un endroit où nous on irait pas.
Suite à cette scène d'ouverture censée mettre en appétit, un calvaire de lecture arrive tout de suite derrière. Lourd, lent et finalement indigeste. Mais ça peut arriver, la difficulté de maintenir une écriture ciselée et un rythme punchy durant 431 pages, pas toujours évident. Alors on excuse les coups de mou et on attend que ça reparte mais avec ce livre ça ne (re)démarre jamais et arrivée au milieu de l'oeuvre, j'ai fini par me résigner et l'oreille basse, guetter le nombre de pages qui me rapprochaient toujours un peu plus de la délivrance.

La lenteur du tempo est certainement volontaire, les eaux boueuses du bayou, la chaleur et l'humidité ambiantes, la nuit... tout concourt à un alanguissement atmosphérique qui aurait en effet pu être bienvenu s'il avait été rendu avec succès, malheureusement Andy Davidson semble s'enroupiller sur son histoire et nous perd avant même de nous avoir ferré.
Pour finir, un récit abracadabrantesque qui finit d'enterrer toute velléités d'attention. Alors oui il y a du fantastique et on ne s'attend donc pas à une conjoncture ordinaire mais malgré tout, quand la réalité reprend ses droits sa contrebande et ses tueries, rien ne tient debout : ça coupe des caboches, ça assassine en tirant à l'arc et ça se trimbale tatoué en squelette des pieds à la tête comme on irait au supermarché. Où est la tension que devrait susciter tout cela Andy, hein, où est-elle ?!

La fille du batelier ressemble à une nouvelle qui a voulu jouer dans la cour des romans et s'est étirée sans fin pour atteindre le nombre de mots canonique. Même les personnages paraissent s'en rendre compte parce que soyons honnêtes, certains d'entre eux se demandent sûrement ce qu'ils foutent là, à ne servir à rien sinon noircir quelques pages sans intérêt. Jusqu'au côté surnaturel qui semble surjoué avec les très confuses et brouillonnes forces spirituelles qui se déchaînement pile au bon moment, que les protagonistes avaient même l'air d'avoir consigné dans leur agenda parce que sinon, ben ils auraient pas trop su quoi foutre à cet instant de l'histoire.
Bref, pour moi, toute l'oeuvre est téléphonée, mal mise en scène, laborieuse, insipide... Mais vu le prestige de la maison d'édition (que je remercie au passage, ainsi que Babelio) dans laquelle ce roman est publié, il y a une fois de plus fort à parier que c'est moi qui suis probablement passée à côté. Tant pis.
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Si vous aimez les atmosphères sombres, les forêts de bois morts, d'arbres tordus, les serpents et autres petites bêtes qu'on ne voit pas, la boue, les bruits bizarres, le bayou, alors ce livre est pour vous.

Un soir d'orage, Miranda Crabtree, sera obligé d'accompagner son père, Hiram, batelier, au coeur de ces entrelacs de cours d'eau à la couleur noire. Ils escortèrent Iskra, une sorcière qui tenait un bol à pétrir, profond, rempli de brindilles, autour d'une petite forme immobile. Une nuit terrible qui changera la vie de Miranda à jamais.

A Sabbat House, une île étrange, froide, triste, règne un pasteur fou, inhumain, sadique, Billy Coton ainsi qu'un policier ripou, pervers, immoral, Charlie Riddlle. Miranda pour sa survie, et celle d'un étrange bébé, devra travailler pour eux. Pour se défendre elle n'a qu'un arc et des flèches.

L'enfant grandira dans un endroit secret, entouré d'Iskra, de sa magie et de "soeur", mais des éléments surnaturelles, étranges et humaines viendront s'attaquer à eux.

La fille du batelier de Andy Davidson, est un genre dont je n'ai pas l'habitude. Un récit fantastique et humain qui ne m'a pas déplu. Cet endroit maudit, ce bayou est décrit d'une façon captivante et ensorcelante.
Je me suis un peu perdue parmi certains fantômes, mais un bon moment de lecture.


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Mélangeant le thriller, le roman noir, l'épouvante et le fantastique, ce roman est une sorte d'hybride qui lorgne du côté de la saga Blackwater, en raison de la créature des marais qui hante ces pages sombres et poisseuses, comme le bayou.

Si dans Blackwater, la créature des marais pouvait prendre apparence humaine, ce ne sera pas le cas ici.

Dans ce roman aux accents fantastiques assumés, il fait sombre : trafic de drogues, pasteur fou (cruel et assassin), prostitution, tentative de viol, alcool, armes à feu…

Bref, la petite ville retirée de Sabbat House n'est pas l'endroit idéal pour y passer ses vacances ou pour y vivre !

Miranda Crabtree, la fille du batelier (qui a disparu), vit retirée, transporte de la drogue pour vivre et rend visite à Isktra, mélange entre une sorcière, guérisseuse et sage-femme. C'est chez elle que vit l'enfant bizarre. Miranda n'est pas une fille fragile, elle possède des arcs, des flèches, elle chasse le gibier et elle pourrait aussi chasser un autre gibier, bien plus dangereux que des biches.

Ce que j'ai aimé dans ce roman, ce sont les ambiances, poisseuses à souhait, les descriptions du bayou, avec toutes ses petites bêtes qui y grouillent, ainsi que les références aux légendes russes des esprits de la maison (comme dans la saga "Trilogie d'une Nuit d'Hiver").

C'est un roman qui n'est pas évident à appréhender au départ, j'avoue que j'ai eu un peu de mal à me retrouver dans tout ce fatras de personnages au début.

En persévérant un peu, j'ai senti que j'entrais dans ce bayou, dans les mystères des personnages, de ces lieux et ensuite, la lecture fut plus facile, même si parfois, je ne savais pas si le personnage rêvait, hallucinait ou si tout était vrai.

Si le début du roman est assez lent, ensuite, lorsqu'il y aura des distensions entre les participants au trafic de drogue, le rythme va devenir plus trépident, jusqu'au bouquet final où le fantastique se mêlera aux armes. Peu avant, on aura appris bien des choses sur certains mystères, disparitions, paternités…

Un roman noir qui ressemble aux autres, excepté pour la partie fantastique et qui pourrait dérouter plus d'un lecteur (lectrice). L'écriture de l'auteur n'est pas simple, elle est assez élevée et la manière de construire son récit pourrait aussi donner envie au lecteur d'abandonner le navire. Ce qui serait un tort.

Contrairement au précédent livre de l'auteur "Dans la vallée du soleil", j'ai grandement apprécié celui-ci, même si ce n'était pas une lecture facile.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ce roman singulier incarne parfaitement le courant "Southern gothic" qui se caractérise par des paysages glauques de bayous et de villages abandonnés où errent des créatures maléfiques. Mais, en introduisant dans son roman une bonne dose d'adrénaline et de règlements de compte criminels, l'auteur réussit un mélange des genres assez surprenant.

Dans un village à moitié abandonné, Miranda est une jeune fille orpheline qui se voit obligée de revendre de la drogue pour un pasteur fou et un flic corrompu. Avec son bateau, elle navigue dans le bayou pour livrer la marchandise et s'occupe en secret d'une vieille sorcière et d'un mystérieux enfant-poisson qu'elle considère comme son frère. Au sein de cette organisation criminelle gérée par le pasteur, on fait la connaissance d'un nain qui vient d'avoir un bébé, d'un shérif autrefois amoureux éconduit par la mère de Miranda et d'un géant tatoué.
Ce trafic de drogue génère conflits d'intérêt, courses poursuite et exécutions sommaires dans une atmosphère de réalisme magique qui fait intervenir sorcières et créatures marécageuses.
Le talent d'Andy Davidson rend crédibles ces rencontres improbables et Miranda arpente le marais et le village avec la même détermination. La richesse des descriptions permet sans doute d'ancrer les événements dans une sorte de vraisemblance.

La rencontre avec la fille cachée du pasteur va accélérer le rythme du roman. de nombreux enjeux se nouent à cet instant : sur l'identité de l'enfant mutant, sur la mort d'Hiram le père de Miranda, sur le rôle de la sorcière et sur les crimes du pasteur. L'atmosphère devient poisseuse de sang tant les corps sont malmenés par d'atroces blessures. Les bons et les méchants semblent galvanisés par les souffrances qu'ils endurent et, donnant dans la surenchère et la démesure, se battent jusqu'à la mort.

C'est donc un roman original, d'une grande qualité littéraire mais sans doute difficile à aborder pour les amateurs de romans noirs qui pourraient être déroutés par le mélange des genres.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ils bifurquèrent vers l'embouchure d'un bayou et furent bientôt cernés par le mur grouillant de la nuit. Cris de chouettes, coassements de grenouilles-taureaux, barbotage de castors parmi les souches. Face au vent, Miranda Crabtree éclairait le chemin d'Hiram avec le projecteur Eveready fixé sur la proue. Dans la lumière surgissaient des branches, des rameaux de cyprès qui éraflaient la coque comme des doigts secs et noueux. Des araignées dans les arbres, leurs toiles aux reflets argentés. Un mocassin d'eau s'agitant près de la berge.
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Le garçon se réveilla. La nuit s'effilochait, à l'est le ciel se réchauffait. Le feu était presque mort, il aurait pu mettre ses mains dans les cendres. Il avait encore fait un rêve, fugace. Une colombe blanche, morte, dans l'herbe. Du sang sur sa poitrine. Les bourrasques brûlantes d'un incendie de forêt. Des arbres comme des arêtes de poisson d'où tombaient les flammes en longues coulures orange : les bois derrière le chalet de Baba, un brasier.
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Dans l’eau gisaient les formes enchevêtrées et inquiétantes d’arbres tombés. Ils brisaient la surface tels des cercueils surnageant dans des caveaux inondés.
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Le Boudoir - Dans la vallée du soleil - Andy Davidson
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