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3,17

sur 41 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ces épreuves non corrigées.

Après lecture, le contraste entre une couverture presque immaculée et la noirceur qui habite ce roman est plutôt saisissant.

Si l'envie me prenait de vouloir investir au pays voisin du guignol, ascendant twittos, ce ne serait certainement pas à Sarah Court que je poserai mes valoches.
Petit lotissement sans charme, tout le monde se connaît.
Le problème, c'est justement que tout le monde se connaît.
Et le moins qu'on puisse dire, c'est l'empressement plus que modéré qui m'habiterait à vouloir lancer la délicieuse et folâtre fête des voisins annuelle.

Le ressenti est mitigé, on va pas se mentir, pas de ça entre nous.
Si j'ai apprécié le découpage et l'entièreté des portraits atypiques ici présentés, j'ai failli dévisser maintes fois, la faute à un vilain manque de rythme et de liant, ultime et récidivant occupant de cette communauté inaccoutumée broyée par la vie.

L'écriture de Craig Davidson souffle le chaud et le froid, possible caractéristique géographique canadienne au grand écart thermique aussi prononcé qu'une jolie surprise acnéique sur le visage boutonneux d'un ado pré-pubère alors au sommet de sa joie de vivre coutumière.

Là encore, si les portraits présentent tous un intérêt évident, certains auront l'attrait hypnotique d'un unijambiste s'essayant au grand écart facial sur l'air prémonitoire de casse-noisette alors que d'autres se liront plaisamment, sans plus d'excitation que ça.

Bref, les bonnes âmes de Sarah Court aura eu l'effet irritant d'une clim' déréglée.
Joie profonde alternant avec torpeur passagère, pas vraiment la météo escomptée en cette saison de grisaille persistante.
Ce qui ne m'empêchera pas, en toute contradiction assumée, de retenter ma chance avec Little Heaven, incessamment sous peu.
Le jeudi en 15, pour être précis...
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"Vous, les vivants, êtes tellement pétris de défauts. Le pire d'entre eux est de chercher constamment à être heureux. Le bonheur est meilleur quand il se vit à petites doses et ne dure pas trop longtemps. Exiger davantage confine à la folie."

Voilà, le ton des "Bonnes âmes de Sarah Court" est donné. Roman noir avec peu d'étincelles d'espoir, ce récit m'est plus apparu comme un recueil de longues nouvelles entrecroisées qui donnent la sensation pénible que tous les personnages tissent leur propre malheur tout en étant persuadés d'oeuvrer à la construction de leur bonheur.

Bien écrit, le roman souffre toutefois de longueurs ; la multitude de personnages peut aussi perturber. Le décor de ce lotissement pavillonnaire canadien, situé tout près des célèbres chutes de Niagara dont le Canada et les Etats-Unis se partagent les eaux, est bien rendu et fait écho à toutes les séries anglo-saxones qui nous montrent la médiocrité humaine derrière les murs ravalés et les pelouses tondues au cordeau.

Ma lecture ne fut pas désagréable mais elle a cruellement manqué d'enthousiasme. Le caractère tarantinesque du récit n'échappera à aucun lecteur un peu averti ; il se retrouve aussi dans la structure en puzzle de la narration. Seul le cynisme de Craig Davidson m'a apporté quelques bouffées d'air acre au fil des pages.


Challenge ABC 2019 - 2020
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Connaissez-vous Sarah Court? Ce n'est sans doute pas là que vous passerez vos prochaines vacances. C'est un petit lotissement comme il en existe dès qu'un bout terrain, même pourri, devient constructible...Cinq maisons plantées dans un coin de l'Ontario, au nord des chutes du Niagara. Cinq maisons banales, les vies de cinq familles toutes aussi paumées, écrites dans cinq chapitres...tous noirs par leur titre et aussi leur histoire.
C'est un petit lotissement comme il en existe partout dès qu'un bout terrain, même pourri,devient constructible...Cinq maisons plantées dans un coin de l'Ontario, au nord des chutes du Niagara. Cinq maisons banales, les vies de cinq familles toutes aussi paumées, écrites dans cinq chapitres...tous noirs par leur titre et aussi leur histoire.
"Certains qualifient ce patelin de repaire de laideur abritant quelques très belles personnes ; d'autres estiment au contraire qu'il s'agit d'un lieu d'une beauté singulière abritant quelques irréductibles salauds."
Dans ces familles vivant entourées d'écureuils courant dans les prairies, on trouvera un batelier spécialisé dans la recherche des corps de ceux qui tentent la descente des chutes, un neurochirurgien alcoolique ne pouvant plus exercer, la fille d'un artificier mort dans l'explosion de sa maison, un orphelin, une haltérophile et j'en passe...
Aucun d'eux n'est banal.
Mais presque tous sont aussi paumés les uns que les autres, des personnages qui se croisent, interagissent sur plusieurs générations...pas toujours aisés à suivre, loin de là, surtout quand on les découvre dans des situations paraissant parfois assez invraisemblables.
J'ai eu l'impression de me promener dans un puzzle...de découvrir des parts de personnages, dont on apprend au fil des pages les liens avec les autres...
des personnages qu'on abandonne, puis qu'on retrouve bien des pages plus tard...des personnages dont les histoires interagissent avec celles d'autres.
J'avoue que je n'ai pas été totalement séduit par ces pages et ces personnages, presque tous aussi déglingués et déjantés les uns que les autres. Ni non plus par cette construction paraissant décousue et hachée.
Je n'ai pu m'attacher qu'à deux personnages, un gamin obèse et Patience.
Les caractères des personnages sont cependant assez finement décrits, sans complaisance toutefois.
Le projet me séduisait, mais la construction déconcertante, le glauque parfois de certaines situations, de certaines parts de leurs passés ne m'ont pas permis de trouver totalement le plaisir attendu.
Je ne souhaite pas rester sur cette impression tranchant avec d'autres commentaires, une impression peut-être due à des préoccupations personnelles qui me tracassaient l'esprit au moment de cette lecture... je vais sans doute relire ce titre dans quelques semaines ou mois, et faire plus ample connaissance avec l'auteur.
Peut-être suis-je passé à côté, attiré par une quatrième de couverture et une proposition de découverte d'un auteur, et d'un coin de notre monde auxquelles je n'ai pu résister.
Merci à Babelio et à Masse critique. Merci aux éditions Albin Michel
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Dans un village sans âme, situé au nord des Chutes du Niagara dans l'Ontario, cinq familles vivent dans un lotissement plutôt sordide et en tous les cas très étrange...
Le lecteur fait connaissance en cinq chapitres avec chacune de ces familles.
Dans l'une, le père est batelier et a exercé toute sa vie un surprenant métier. Il repêche en effet les corps des malheureux qui se jettent du haut des chutes, enfin parfois ce qu'il en reste...c'est alors que son fils, devenu cascadeur et aimant braver le danger depuis toujours, décide de faire le grand saut lui aussi...dans un tonneau.
Dans une autre, le lecteur découvre un neurochirurgien devenu alcoolique et qui bien entendu se voit interdire l'exercice de ses fonctions.
Une autre encore est celle d'un ancien boxeur et de son fils Dylan qui souffre d'obésité, aime se déguiser et passe son temps à surprendre son entourage. Il est tantôt vampire, tantôt dinosaure ou momie ! le père voyage beaucoup car il est devenu agent de liaison (je vous laisse découvrir de quoi, c'est assez rocambolesque j'en conviens).
Vit dans ce quartier également, une femme cleptomane qui rêve d'être mère, jusqu'au jour où elle trouve un bébé dans les toilettes d'un grand magasin, et l'emmène avec elle.
Enfin il y a la famille d'un artificier pas comme les autres...car criminel à ses heures.
D'autres personnages ici ou là tous aussi loufoques, traversent le récit.
Mais ne vous y trompez pas...toutes ces familles, toutes ces histoires ont un lien entre elles ! Elles se connaissent, s'apprécient ou au contraire se détestent et se souhaitent donc du mal. Ainsi, vous découvrirez le plus souvent le dénouement de l'une de ces histoires en lisant une des suivantes...

Lorsque Babelio m'a proposé ce roman, lors d'une masse critique exceptionnelle, j'ai tout de suite dit oui, ayant regretté de n'avoir jamais lu le premier livre de cet auteur "De rouille et d'os" qui a été adapté au cinéma par Jacques Audiard.
Aussi, j'ai été très surprise lorsque je me suis rendue compte que je n'arrivais pas du tout à entrer dedans ! C'est si rare chez moi d'être obligée de relire plusieurs fois le même paragraphe, puis de reprendre l'histoire au début, une première fois, puis une seconde...et de m'y perdre encore.
Alors que dire de plus...
J'ai vraiment l'impression d'être passée à côté. C'est un livre déroutant où j'ai eu du mal à me retrouver entre les différents personnages, les événements, les recoupements, les retours en arrière ou les projections dans le futur. Cela fait longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi embrouillé ce qui a fini par me lasser. Je pensais l'abandonner en chemin, puis je l'ai repris et poursuivi, puis finalement terminé en le lisant en diagonale.
Pourtant j'ai vu quelques thèmes intéressants, pointer ici ou là au fil de ma lecture, comme par exemple, la difficulté des relations père-fils, l'envie de vivre et/ou de mourir quand tout va mal, la culpabilité qui pourrit la vie et les relations familiales, les déceptions quand on réalise que les rêves ne se réaliseront jamais...

Je n'ai pas aimé le style à la fois empli de cruauté et de dérision. Je me suis perdue dans tous ces personnages sans pouvoir m'attacher à aucun, à part peut-être le petit garçon qui dénote au milieu de ces gens bizarres et tente de trouver un sens à sa vie d'enfant.

J'ai aimé cependant la présence des écureuils qui ont envahi le lotissement mais donne aussi l'occasion de drames entre les habitants ainsi que quelques rares passages loufoques et décalés.

Voilà ce n'était peut-être pas du tout le bon moment pour moi de découvrir cet auteur !
Pour les amateurs du genre, il faut savoir qu'il écrit aussi des livres d'horreur sous deux pseudos différents.
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Au nord de Niagara Falls, dans l'Ontario, se trouve Sarah Court, un lotissement qui abrite des âmes recluses. de bonnes âmes ? Pas si sûr. Cinq résidents, tour à tour, se dévoilent. Ce faisant, leur apparente banalité se fissure, révélant leur part d'horreur, de cruauté, louvoyant aussi entre remords, culpabilité, désillusion. Et ces cinq portraits vont se croiser, dessinant une trame étrange…

J'ai eu l'occasion de découvrir cet ouvrage grâce à une opération spéciale de Masse Critique.

« Les bonnes âmes de Sarah Court » est le deuxième roman de Craig Davidson, jeune auteur canadien, après « Cataract City » et des nouvelles telles que « Un goût de rouille et d'os ».

Il s'agit d'une oeuvre déconcertante, difficilement classifiable dans un genre précis et dont les dimensions noires, glauques et très crues peuvent, à la longue, créer un effet de saturation.

S'appuyant sur des détails qui frôlent une précision scientifique, l'auteur décrit par le menu les dégâts que la balle d'une arme va provoquer sur le cerveau qui la reçoit, ou encore des pommettes qui se brisent sous les coups, des yeux atteints soudain de cécité par une hémorragie, les taches noires qui vont abîmer les cerveaux, privés d'oxygène… Ce sont des corps en déclin, dans leur matérialité la plus brute et crue, que l'auteur expose.

Mais en creux de ces corps qui se détruisent, Craig Davidson essaie de saisir le naufrage de familles qui vivent dans un même lotissement, se croisant sans bien se connaître. Pour autant tous partagent, à leur façon, la face noire de la déréliction, qu'elle prenne la forme de l'eau, de la poudre, d'une boîte, d'une carte ou d'une tache. Tous sont emplis, tantôt de désirs, ressentiment, regret, culpabilité, …, en tout cas d'un élan qui les porte à vivre, fût-ce en flirtant, au plus proche, avec la mort. Au fil de la lecture, on peut avoir l'impression que l'auteur pousse à l'extrême l'horreur dont l'humain peut se rendre capable – ou coupable – pour mieux pointer ce qui en l'homme demeure, malgré les meurtrissures de la vie : l'élan vers un ailleurs, l'autre, le temps d'avant.

Malgré une écriture qui semble décousue, les cinq chapitres composent une trame pensée (comme le montre l'épilogue). Les bonnes âmes se croisent, se côtoient, et quelques fils se nouent, incidemment. Parfois l'horreur côtoie quelques étincelles d'une joie parcimonieuse car, ainsi que le dit l'auteur : « le bonheur est meilleur quand il se vit à petites doses et ne dure pas trop longtemps. Exiger davantage confine à la folie. »

Un roman déconcertant, décousu, mais dont émergent çà et là quelques poussières d'étoiles ; de celles qui brûlent, réduisent en cendres les êtres qu'elles côtoient…
Je tiens à remercier Babelio et les éditions Albin Michel pour cette découverte littéraire.
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Sarah Court est un paisible quartier, où chaque voisin connaît les failles et les forces des autres. Des personnages qui interagissent, se rencontrent, se détestent, se défient en un brillant balai de dupes. Une oeuvre riche et foisonnante de détails et de personnages. Mais même si l'écriture nerveuse de Craig Davidson rend cette oeuvre vivante et électrique, le nombre très important de situations et de personnages qui se succèdent et interagissent brouillent rapidement les cartes. Et c'est bien ce luxe de détails et de situations qui en fait au final une oeuvre confuse et souvent difficile à appréhender. Un roman noir foisonnant où surnagent des personnages malheureux en quête d'un bonheur impossible. Une lecture parfois difficile.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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Tout est particulier dans ce roman, de sa construction jusqu'à ses personnages en passant par l'écriture. "Ah enfin, quelque chose d'original ! " me direz-vous... Certes, mais il n'est pas certain que cet exercice soit totalement réussi ou tout du moins procure un grand plaisir de lecture à tout le monde.
Ces "bonnes âmes de Sarah Court" , habitants un lotissement bien américain du côté des chutes du Niagara, se croisent, se fréquentent un peu dans un roman qui lorgne plus vers le recueil de nouvelles... sans chute ( je parle là d'une conclusion à une histoire) . Ces tranches de vie, de personnages assez décalés, traînant une solitude poisseuse, permettent à l'auteur de nombreuses remarques sur un quotidien morne que seul, un regard acéré permet de supporter. Un humour cynique court au gré de paragraphes qui semblent décrochés de l'ensemble mais qui s'ajustent à ce qui précède quelques lignes plus loin ( procédé répétitif un peu fatiguant à la longue). Certes le lecteur reste en éveil constant, sinon, il se perd comme semblent l"être ces hommes et ses femmes au comportement parfois étrange. La lecture reste chaotique. On sourit à quelques saillies bien vues, on apprécie certains moments bien sentis, on aime être étonné par certaines passages, mais l'ensemble ressemble plus à un patchwork littéraire qu'à une oeuvre bien maîtrisée. Il manque un petit quelque chose pour que la mayonnaise prenne....
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Sarah Court est un quartier résidentiel au nord de Niagara Falls en Ontario. Un lotissement fait à la va-comme-je-te-pousse, un cul-de-sac investi par la classe moyenne, sans élégance particulière, sans charme. Seuls les écureuils qui envahissent le quartier semblent le sortir d'un ordinaire morne et grisâtre. Selon les habitants, on les accueille, on les élève ou on leur tire dessus. Les chutes du Niagara sont un spot touristique bien connu, attirant chaque année nombre de couples en lune de miel. Avec Craig Davidson, le lecteur va observer les habitants de ce lotissement, leur petite vie et contempler leur existence passable, comme si le quartier était une boule à neige trouvée dans un magasin de souvenirs poussiéreux.

Cinq familles, pour cinq chapitres. Cinq clans inter-connectés, qui s'aiment ou se méprisent, qui se croisent sans se voir ou qui auront une influence sur le destin de l'un d'entre eux. Cinq familles cabossées, à l'existence médiocre, qui essaient tout de même de se faire une place dans la petite communauté qu'est la vie. Et qui lutte contre une malédiction : les liens du sang. La première famille que nous suivrons est celle de Wesley Bryant Hill. Batelier de père en fils, Wesley a passé sa vie à repêcher les gens qui se jetaient du haut des chutes. Des corps irrémédiablement abîmés, ballottés comme des fétus de paille par les courants de la rivière. Des noyés, et des moins chanceux qui ont été secourus mais dont le cerveau privé d'oxygène les marquera à vie. Et voilà que son fils, Colin, cascadeur de son état, un peu tombé dans l'anonymat et très abîmé par son métier, lui confie sa grande idée pour son retour en pompe : il compte dévaler les chutes dans un tonneau, et charge à son père de le récupérer en bas. Mais dans quel état ? Et ce père de se souvenir d'un fils qui s'est toujours mis en danger pour éprouver un petit frisson, pour se prouver, dans la douleur, d'être un peu en vie.

Dans ce quartier, il y a aussi Frank Saberhagen, un neurochirurgien autrefois reconnu, aujourd'hui empêché d'exercer à cause de son alcoolisme, et qui aimait à défier son voisin Fletcher Burger par le biais de leurs enfants : Nicholas Saberhagen sera un piètre boxeur pour faire plaisir à son père, avant de renoncer et de devenir un agent de liaison pour les détenteurs de la carte Centurion d'American Express tandis que Abby Fletcher, née fille à la grande déception de son père, deviendra malgré elle une haltérophile professionnelle, gommant définitivement toute trace de féminité sur son corps. Des enfants utilisés pour que les pères puissent vivre par procuration une carrière sportive professionnelle. À moins qu'il ne s'agissait seulement pour eux de se mesurer, comme deux mâles alphas, pour trouver qui est le meilleur. À cause de l'insistance acharnée de son père, Abby aura un bien triste accident, qui poussera Fletcher à faire un sacrifice radical pour essayer de rattraper son erreur. le fils de Nicholas, Dylan, est un petit garçon au bord de l'obésité, qui se réfugie dans son imaginaire et se métamorphose en différentes créatures pour échapper à son image et à l'échec qu'elle lui renvoie. Mais sa petite vie de vampire va devenir bien plus compliquée quand son père se rendra compte que la petite fille avec qui il discute sur le net est en fait un prédateur et qu'il le pousse à dénoncer l'existence de "Sadie" à la police. le voilà devenu la risée de la classe.

On croisera aussi dans cet improbable quartier Patience Nanavatti, fille d'un artificier décédé dans l'explosion de sa maison, explosion provoquée par un des adolescents à problèmes dont s'occupe sa voisine irascible Mama Russel. Depuis, elle est seule et sa solitude la ronge, invisible aux yeux des autres. Sa passion, voler à l'étalage dans le Wallmart de la ville, la conduira à sauver un bébé que sa mère avait tenté de noyer dans les toilettes du grand magasin. Un bébé qu'elle kidnappera à son tour, pour combler le vide. le vide, c'est le seul sentiment que connaît Jeffrey, un orphelin dont la mère était fumeuse de crack et qui a été recueilli par Mama Russel. Incapable de ressentir une quelconque empathie, il est réparateur de distributeur automatique et, de temps en temps, tueur pour le compte d'une figure locale, qui traversera lui aussi ce roman comme un fantôme maléfique.

C'est la galerie de personnages que l'on croisera dans ce roman "choral", une mosaïque de portraits hétéroclites, parfois attachants, la plupart survolés et certains assez invraisemblables. Les personnages sont à la recherche d'un bonheur qui semble toujours leur échapper, en prise à des relations parents-enfants toxiques, prisonniers d'une relation d'amour-haine boiteuse. Un désir de vivre, mais surtout un besoin d'exister en dehors des autres, mais un désir sans cesse voué à l'échec.

Les Bonnes âmes de Sarah Court est un roman qui propose une vision bien sombre d'une humanité médiocre, des familles en plein naufrage, qui pressentent l'écueil mais ne peuvent l'éviter, entre humour noir et situations qui oscillent entre le glauque et le sordide. Il n'y a pas d'intrigues à proprement parler, seulement des portraits qui se succèdent dans ce maelström qu'est la vie, des personnages qui se croisent et s'influencent, qui provoquent la chute ou le sauvetage de l'autre, toujours inconsciemment, fidèlement à la théorie de l'effet papillon.

Ce fut pour moi une lecture assez poussive, car la plupart des personnages ne m'ont pas intéressé, à l'exception notable du petit Dylan, qui a retenu un tant soit peu mon attention déclinante, certains étant carrément anecdotiques (je pense notamment à Patience Nanavatti, qui fait pourtant l'objet d'un chapitre entier et que l'on ne retrouve qu'à la fin du livre, comme pour faire flotter une tentative de happy end avec notre réparateur). L'écriture, sans être désagréable, est somme toute assez banale, tout comme l'humour noir, assez téléphoné et attendu. Quant à la construction du roman, qui abolit toute forme de temporalité, elle devient parfois difficile à suivre du fait de la multiplication des personnages et des situations (surtout si, comme moi, vous le lisez assez distraitement).

Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour l'envoi de ce roman.
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Bonjour tout le monde,

Une fois n'est pas coutume, je vous propose de découvrir aujourd'hui un avis court mais qui va droit au but.

Sarah Court est un lotissement dans l'état de l'Ontario près de Niagara Falls, érigé sur une décharge de produits toxiques. Cette décharge qui émane des vapeurs toxiques influe d'une façon bizarre sur le caractères habitants...

Dès les premiers chapitres, on ressent la noirceur qui émane dans ce récit jusqu'à la dernière ligne. Dans son livre, Craig Davidson a pris le parti de découper son ouvrage en cinq parties distinctes, qui représentent cinq familles qui vont bien sûr se télescoper à un moment ou à un autre du récit.

Les interactions entre ces familles se multiplient et évoluent au fil du temps. On va voir passer plusieurs générations de personnages. Je dois vous avouer qu'au début, j'ai été un peu déstabilisé, je ne comprenais pas la volonté de l'auteur de nous les présenter ainsi mais surtout pourquoi autant de personnages !?

La plume de l'auteur est belle et intéressante. Cela dit, je trouve qu'il subsiste beaucoup de longueurs dans le récit, des passages inutiles qui auraient pu être enlevé selon moi.

Tout ça pour vous dire que ma lecture a été un peu laborieuse. Si j'ai aimé le cadre, j'ai moins adhéré aux nombreux personnages qui parsèment le récit. La trame est intéressante mais pas assez poussée pour me tenir en haleine tout le long. Pour tout vous dire c'est un avis à chaud que je vous livre, je viens tout juste de le finir et ce que je retiens de ce récit, c'est qu'il ne restera pas dans ma mémoire bien longtemps...
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A chaque chapitre, sa teinte noire (eau, poudre, boîte, carte, tache), à chaque chapitre ses personnages, un peu déglingués, recalés de la société, un peu glauques et blindés de névroses.
J'avais beaucoup aimé la nouvelle "Un goût de rouille et d'os" parue dans le recueil "20+1 nouvelles" en 2016, mais là bizarrement, s'il y a des choses que j'ai aimées, j'ai mis un peu de distance entre ces personnages et moi, et j'ai eu un peu de mal à finir ma lecture...
Sarah court, c'est un lotissement, comme en trouve partout, maisons à l'identique, zone péri-urbaine, où tout le monde connait (épie ?) tout le monde, et le niveau social s'assortit à l'état du crépi !!
Il m'a manqué quelque chose pour m'enthousiasmer, mais je n'étais peut-être pas dans le meilleur état d'esprit pour aborder ce roman, pour rencontrer des personnages presque "tristes" dans un environnement qui ne l'est pas moins...
Je n'ai pas ressenti d'empathie mais certains personnages ont retenu mon attention (dont Patience Nanavatti), il faudra sans doute que je leur consacre un peu plus de temps en relisant ce roman dans quelques mois ?
Merci à Babelio et aux Editions Albin Michel pour cette lecture !
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