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EAN : 9782746506770
400 pages
Le Pommier (11/06/2013)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Le LHC, le plus grand accélérateur de particules du monde, l'instrument scientifique le plus complexe jamais construit, a permis la mise en évidence du mythique boson de Higgs, une particule d'un type nouveau prévue par la théorie, mais qui n'avait encore jamais pu être observée.
Quelles en sont les conséquences ? La théorie doit-elle être révisée ?
Cet événement spectaculaire devra, en effet, permettre de répondre à des questions cruciales que se pose... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cet essai, publié en 2013, est présenté comme la réécriture complète d'un autre ouvrage de l'auteur publié en 2008, également chez l'éditeur le Pommier, et intitulé « LHC : enquête sur le boson de Higgs ». Le titre a changé, et le contenu également… et pour cause ! Le fameux boson est devenu depuis le 4 juillet 2012 une réalité (à savoir, il a laissé les traces tangibles de son existence dans les détecteurs du CERN prévus à cet effet et perturbé les courbes statistiques signalant sa présence aux alentours de 125 GeV).
Michel Davier peut donc aujourd'hui en dire beaucoup plus sur cette extraordinaire découverte, vécue comme l'aboutissement d'une aventure commencée sur le papier en 1964 avec l'astuce théorique expliquant la masse des bosons intermédiaires Z° W+ et W- suite à un mystérieux phénomène de brisure de symétrie imaginé par Brout, Englert, Higgs, Guralnik, Hagen et Kibble et nécessitant la présence d'un boson dit BEH, ou BEHGHK (ne rions pas, la particule a réellement failli s'appeler ainsi, mais l'usage a retenu plus simplement, suite d'ailleurs à une erreur car l'article de Higgs n'a pas été le premier, le nom de « Boson de Higgs »).
Quoi qu'il en soit, la particule aujourd'hui est belle et bien « CERNée ». L'auteur, spécialiste du sujet (Michel Davier a été directeur de recherche en physique des particules au Laboratoire de l'accélérateur linéaire à Orsay), n'épargne aucun effort pour nous faire comprendre les étranges mécanismes à l'oeuvre dans les chaudrons high-tech du Grand collisionneur de hadrons du CERN. Le cheminement pédagogique permettant d'explorer le sujet est désormais classique : l'exposé commence nécessairement par un bref aperçu de la construction du « modèle standard », illustré à l'envi au moyen de diagrammes de Feynman ; se poursuit avec un rappel de l'histoire des accélérateurs de particules, théâtre ordinaire de la compétition entre Américains (le Fermilab et son Tevatron) et Européens (le CERN et son LEP) ; enfin, l'auteur évoque la course poursuite pour la découverte du boson, les défis technologiques qu'il a fallu relever lors de la construction du LHC, illustre le gigantisme des moyens mis en oeuvre par quelques édifiants exemples chiffrés, et termine par un panorama des recherches futures.
On appréciera le style limpide et sans fioriture de Michel Davier, qui ne doit cependant pas occulter le très haut niveau des modélisations mathématiques nécessaires pour décrire les phénomènes étudiés. Sans être totalement familiarisé avec les différents concepts exposés, il vaut mieux pour le lecteur avoir une petite idée de ce qu'est un diagramme de Feynman, une théorie de jauge, une brisure de symétrie, et j'en passe… pour comprendre les raisonnements proposés ; dans le cas contraire, le lecteur devra se résigner parfois à croire l'auteur sur parole.
Cet essai reste néanmoins un ouvrage agréable à lire, qui délivre bon nombre d'observations pertinentes et d'anecdotes amusantes. Savez-vous que le Web a été créé par un informaticien du CERN pour permettre aux chercheurs du monde entier de collaborer sur les différents projets ? Connaissez-vous l'endroit le plus froid de l'Univers ? de notre Univers apparu il y a maintenant 13 milliards d'années ? Cet endroit est à l'intérieur d'un certain tunnel creusé dans les sous-sols de Genève : 120 t d'hélium liquide porté artificiellement à une température proche du zéro absolu (1,9 K), alors qu'au fin fond de l'espace intersidéral, là où il n'y a rien, le rayonnement fossile du big-bang fournit malgré tout une légère température de 2,7 K !
Pour celles et ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette expérience scientifique et humaine hors du commun, objet de tous les superlatifs, unique au monde, y compris dans son mode de fonctionnement, on ne peut que recommander cet ouvrage.
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Ce livre détaille la grande aventure qui s'est déroulée voici quelques années au CERN : la découverte du boson de Higgs au sein de son accélérateur de particules. La découverte de cette particule, prédite de manière théorique par plusieurs chercheurs dont Peter Higgs dans les années 60, a constitué une petite révolution dans le domaine scientifique.
L'ouvrage en lui-même est assez riche d'explications théoriques, notamment en ce qui concerne le détail des particules élémentaires qui forment notre univers. Il faut s'accrocher pour tout comprendre, mais l'effort en vaut la peine ! L'auteur fait heureusement preuve d'un bon talent de vulgarisateur.
Un livre que je recommanderais, en conclusion, à toute personne s'intéressant aux sciences actuelles.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
On a vu qu'à basse température certains métaux conduisent le courant sans opposer de résistance électrique, et que cette propriété est mise à profit pour la réalisation d'aimants à très haut champ. La conception des aimants du LHC est compliquée car les protons tournant en sens inverse doivent être soumis à un champ inversé. Chaque aimant incorpore donc les deux polarités, à quelques centimètres de distance ! On conçoit l'énormité des forces magnétiques (environ 400 t par mètre d'aimant) agissant sur les bobines conductrices, qui doivent être maintenues en position avec une grande précision. Afin d'obtenir un état supraconducteur stable, l'aimant tout entier baigne dans de l'hélium superfluide à la température de 1,9 K, ce qui nécessite la plus grosse installation cryogénique du monde. On se rappelle que 273 K est la température de fusion de la glace et 77 K celle de l'ébullition de l'azote liquide. Le fait de passer de la température de liquéfaction de l'hélium (4,2 K) à celle de l'hélium superfluide (1,9 K) fait gagner 3 teslas sur le champ magnétique, soit 5 TeV sur l'énergie. L'anneau complet comprend 1232 aimants de 15 m de long, plus des centaines d'aimants produisant des champs magnétiques spécifiques destinés à maintenir les protons groupés au cours de leur long périple et bien focalisés aux points de croisement. Ce sont finalement 47.000 t de composant qui sont placés dans 120 t d'hélium liquide, ce qui a fait dire que le LHC était l'endroit le plus froid de l'Univers, plus froid que les espaces intersidéraux baignant dans le fond cosmologique des photons fossiles du big bang (2,7 K).
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La recherche du boson de Higgs nécessitant la construction d'installations coûteuses, il faut pouvoir les justifier. Au fil des pages, le lecteur aura compris que ce n'est pas chose facile! D'ailleurs, en 1993 le ministre de la Science du Royaume-Uni William Waldegrave mit les scientifiques britanniques à l'épreuve en lançant un concours de l'explication la plus simple du boson de Higgs. Le gagnant proposa l'image suivante. Un pièce est remplie d'un grand nombre d'invités à l'occasion d'un cocktail. Une personne importante arrive (dans l'histoire originale, il s'agissait de Margaret Thatcher) et essaie de se frayer un chemin dans la foule. Aussitôt qu'ils reconnaissant la célébrité, les invités s'agglutinent autour d'elle, ce qui ralentit sa progression. Si au contraire une personne normale se présente, elle peut traverser la pièce sans peine. En fait, l'analogie est assez bonne: la foule représente le champ de Higgs présent dans tout l'espace et la notoriété de la personne est l'équivalent de la masse de la particule. Une particule qui, comme les bosons W et Z, interagit fortement avec avec le champ de Higgs voit sa vitesse réduite, ce qui correspond à une masse d'autant plus grande que l’interaction est forte. Au contraire, celles qui n'interagissent pas avec le champ de Higgs, comme le photon et les gluons, vont à la vitesse maximum possible en relativité restreinte, c'est-à-dire la vitesse de la lumière.
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La théorie électrofaible est une avancée conceptuelle comparable à celle de l'électromagnétisme au XIXè siècle. La clé de voûte de cette théorie est le mécanisme Brout-Englert-Higgs, nécessaire pour donner une masse aux bosons de l'interaction faible et à tous les fermions élémentaires. Il est difficile de surestimer l'importance de cette notion, qui a joué un rôle capital dans l'évolution de l'Univers tel que nous pouvons l'observer aujourd'hui. Nous avons vu que, sans masse, les quarks et les électron ne pourraient former les atomes, qui sont les briques essentielles de la matière inerte et vivante. Et c'est la mise en évidence du boson de Higgs qui apporte la signature indélébile de ce mécanisme et qui assure la viabilité de la théorie électrofaible dans le modèle standard.
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Si on pouvait prendre une photo instantanée d'un proton, on verrait les trois quarks principaux (dits "de valence", expression empruntée à la chimie et bien appropriée), un grand nombre de quarks et d'antiquarks de beaucoup plus basse énergie provenant des fluctuations de gluons (appelés "quark de la mer", expression évoquant une sorte de liquide grouillant, bien que l'origine du terme soit différente), et une multitude de gluons.
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On se rappelle la célèbre formule d'Einstein : "Ce qu'il y a de plus inintelligible dans le monde, c'est qu'il soit intelligible".
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