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Lisa Rosenbaum (Traducteur)
EAN : 9782743611552
450 pages
Payot et Rivages (17/10/2003)
4.12/5   64 notes
Résumé :
Deux événements bouleversent la vie studieuse et monotone du très néo-gothique collège St John : la découverte d’un manuscrit inédit de Rabelais et le retour de frère John. Hollier et McVarish, deux érudits, héros de l’histoire, se disputent le manuscrit jusqu’au jour où McVarish est assassiné dans des circonstances bizarres.
Ce livre n’est pas seulement le roman d’un drame à l’université ; on y parle de lutherie, de vie monastique, d’analyse scientifique de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Si, selon Platon, l'âme ne cesse de voyager de corps en corps, il y a fort à parier qu'à chaque naissance ça se bouscule pas mal au portillon du ciel des idées pour être le premier à se précipiter entre les jambes de la parturiente. J'ai comme dans l'idée que quand le jeune Robertson Davies a pointé le bout de son nez, François Rabelais et Oscar Wilde, lassés de copuler ensemble depuis un bon moment déjà, se sont précipités sur le nouveau-né en oubliant de se desenchevêtrer d'abord. Umberto Éco, toujours prêt à voir des signes partout, penché sur le couple dans sa frénésie de notations, ne put s'écarter à temps, et c'est donc ce trio improbable qui dégringola avec assez peu de dignité dans le corps potelé de bébé Davies juste avant qu'il ne poussât son premier cri. Ces étourderies furent ô combien fécondes puisqu'elles nous valent ce roman étourdissant, débordant d'esprit victorien, d'érudition humaniste et d'impudente grivoiserie.
On y apprendra donc avec profit
à reconsidérer le sacerdoce. « …comment devient-on moine ? Vous faites le tour des monastères pour voir qui veut bien vous accepter. Or, ça, ce n'est pas évident du tout. Les religieux se méfient en effet des gens qui veulent soudain mener leur genre de vie ; ils ne se considèrent pas comme une alternative à la Légion étrangère. ».
à profiter des opportunités du monde moderne pour simplifier la recette des philtres d'amour. « - … comment t'es-tu procuré le sang de Maria? - Grâce à ces trucs, tu sais, ces trucs gadje qu'elle introduit en elle chaque mois. Tu en mets un dans le presse-ail et pffft! le tour est joué. »
à réviser les évangiles apocryphes. « Ô Simon, vous devez tout de même vous rappeler les anges rebelles ! C'étaient de vrais anges: Samahazai et Azazel. Ils trahirent les secrets célestes au profit du roi Salomon, et Dieu les chassa du Ciel. Que firent-ils alors ? Passèrent-ils leur temps à se morfondre et à comploter contre le Seigneur ? Pas du tout! A la différence de Lucifer, ce n'étaient pas des narcisses rancuniers… Ils descendirent sur terre où ils enseignèrent les langues, l'art de guérir, les lois et l'hygiène… »
Mais le meilleur est sans doute que Davies, conscient de ce que cette triple hérédité pouvait engendrer de fatuité dopée aux hormones mâles, a placé ses trois mandarins sous l'autorité de cette chère Jane Austen qui en a profité pour exiger que l'histoire finisse par un mariage en bonne et due forme. Avec une mariée qui soit une vraie jeune fille. « Quand même pas! » a rugi en ricanant la sainte trinité des érudits . Allez… Va pour une demi-vierge.
Définition du bonheur : 1) avoir fini un roman de Robertson Davies, et 2) savoir que ce roman n'est que le premier tome d'une trilogie de 1400 pages. Alléluia.
Et encore merci à l'amie babeliote (est-ce vous, Bilodoh?) qui m'avez glissé son nom au détour d'une critique. Je vous dois mille remerciements.
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Un roman du siècle dernier, dans le décor gothique d'un collège ontarien.

Avec des personnages savoureux :

- des professeurs d'université, obnubilés par leurs domaines de recherches pointus (parfois même un peu merdique…)

- une jeune étudiante géniale mais trop jolie qui a du mal à se faire prendre au sérieux et qui a du mal à concilier son scepticisme scientifique et ses origines tziganes…

- un théologien, pasteur et très croyant, dont les convictions sont parfois bousculées…

- un ancien du collège, un être original et complètement déjanté, revenu hanter ses vieux amis et surtout leur emprunter de l'argent…

Avec aussi des envolées philosophiques, des explications scientifiques et des discours littéraires, des alliances et des rivalités, des amitiés et des jalousies, des amours et du sexe, et même une mort suspecte !

Un roman multiforme qui traite avec humour de ce tout petit monde (comme dirait David Lodge…)
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C'est un roman dans le milieu fermé de l'université, au Canada.
Une jeune femme, d'origine hongroise, à demi-gitane, est une très bonne étudiante en fin de parcours, son sujet de recherche est Rabelais. Justement un leg a été fait un collège St John et Holly, par un collectionneur brouillon qui a choisi trois professeurs pour exécuteurs testamentaires. Et parmi les centaines de toiles, sculptures et documents écrits, un manuscrit de Rabelais mais qui disparaît très vite.
Par ailleurs Parlabane, ancien élève et professeur revient et jette un grand trouble dans ce microcosme. La lutherie, la divination ont aussi leur place dans ce roman (trop) touffu.

J'ai été un peu déçue. Je préfère les romans de David Lodge.


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1er opus de la volumineuse trilogie Cornish.

Francis Cornish, mécène et amateur d'art richissime, casse sa pipe dès le début du roman.
Trois de ses amis professeurs sont nommés par l'exécuteur testamentaire pour inventorier une collection gigantesque, pour l'heure stockée pêle-mêle dans 3 appartements bourrés jusqu'au plafond.

De là, le lecteur est plongé dans le microcosme si particulier de l'université.
Une institution codée, rigide et infatuée de sa propre importance, qui n'en est pas moins loufoque et déjantée par ailleurs.

L'humour est grinçant à souhait, l'auteur ouvre moult tiroirs qui s'agencent avec brio, sans jamais perdre le lecteur.
C'est plein d'esprit, de sarcasmes et de découpage de cheveux en quatre.
Plaisant mais un peu trop intello (pour moi), voire oiseux pour que j'enchaîne sur le tome 2
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Plaisir remarquable à la lecture de ce roman plutôt drôle.
Par contre, j'ai essayé sans joie de lecture d'autres romans du même auteur ("Le manticore", "l'objet du scandale") donc je m'arrête sur celui-ci.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- J'ai l'impression que ces appartements n'ont jamais été nettoyés, dit McVarish. Votre oncle avait la phobie des femmes de ménage. Je me souviens qu'il disait : "Vous avez vu les ruines de l'Acropole? Des pyramides? De Stonehenge? Du Colisée de Rome? Qui les a mis dans cet état? Des imbéciles vous affirmeront que c'étaient des armées d'invasion ou l'effet d'érosion du temps. Pas du tout! C'étaient des femmes de ménage!" Selon lui, celles-ci employaient des chiffons à poussière garnis de boutons pour fouetter tout ce qui pouvait avoir une surface délicate.
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Nous sommes enclins à penser que le savoir humain est en progrès constant ; parce que nous en savons de plus en plus, nous croyons que nos parents et nos grands-parents ne sont plus dans le coup. Mais on pourrait avancer la théorie contraire, dire que nous connaissons simplement des choses différentes à des périodes différentes et de manière différente. Ce qui jette un jour nouveau sur la mythologie : les mythes ne sont pas morts, ils ne sont que compris et appliqués différemment.

(Points, p.229)
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De même que pour Calvin l’humanité est divisée entre élus, choisis pour être sauvés. et réprouvés, de même pour moi le savoir l’est également : il y a ceux auxquels il vient naturellement et ceux qui doivent peiner pour l’acquérir. Avec les élus du savoir, on a moins l’impression de leur apprendre quelque chose que de leur rappeler des connaissances qu’ils ont déjà.

(Points, p.62)
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– Grâce au bon sens, Clem. C’est lui qui nous sauve, nous les travailleurs de l’esprit. Nous faisons un compromis entre ce que nous pouvons comprendre intellectuellement et ce que nous sommes dans le monde où nous nous trouvons. Seuls les génies et les excentriques tentent d’échapper à cela, et même les génies vivent souvent selon une morale totalement bourgeoise. Pourquoi ? Parce que cela simplifie tout ce qui est inessentiel. On ne peut sans cesse improviser et voir chaque bagatelle d’un œil neuf. Mais, Parlabane, lui, est un excentrique.
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Le mal n'est pas quelque chose que l'on fait : c'est quelque chose que l'on est et qui contamine tout ce qu'on fait.
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