Un polar qui rassemble de nombreuses qualités : une belle écriture, un scénario haletant jusqu'à la dernière page, des personnages d'une grande humanité, sans manichéisme, la description d'un Manhattan des années cinquante vivante et réaliste. Je ne peux que conseiller aux amateurs du genre cette auteure ignorée en France (seuls deux de ses ouvrages ont été traduits à ma connaissance).
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En regardant les deux creux dans le lit, l'un plus marqué une l'autre, elle se demanda ce que ressentait sa mère lorsqu'elle se couchait. Quel effet cela fait-il de se souvenir quand on a déjà toute une vie derrière soi ? Et de dormir seule, de poser la main sur une place vide chaque fois qu'on se réveille ?
Il médita quelques instants sur les poissons rouges dans leurs bocaux, et en conclut que leur sort ne différait guère de celui des hommes qui, pour la plupart, ne savaient pas qu'ils étaient enfermés dans un bocal. Lui le savait.