AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,23

sur 451 notes
🎶J'ai fouillé comme un salaud
dans son sac
J'ai mis un sacré boxon
J'ai tout chamboulé dans ton
bric-à-brac.
C'est pas des plus élégants
Ça ressemble à un mauvais plan
Une arnaque
Je voulais connaître tes secrets
Au risque de me manger
Quelques claques... 🎶
Dans ton sac- Renaud-1991

Confusions
Ne pas confondre le sac à main, avec le SAC , repaire d'homme de mains.
Ne pas confondre Renaud avec le juge François Renaud
Investigations
30/06/1971 Braquage Hôtel des postes Strasbourg c'est par là que ça a commencé
Corruption, le SAC arrose et le parti se sucre.
Financement du parti politique UDR avec notre Argent Public
Interpellation
03/07/1975 le SAC incriminé, juge Renaud, par le Gang des Lyonnais le fait assassiner...

En fouillant ton sac,on trouve des tic-tac, des Stimorol
En France on a des idées mais toujours pas de pétrole

1977 Reconstitution Adaptation Patrick Dewaere devient Juge Fayard
Film d'Yves Boisset, dénonciation SAC, censure, version trop Hard

Octobre 1979 l'affaire Boulin tombe dans un Lac
L'étang d'Hollande, du temps de Chirac
Se termine en eau de boudin, la main dans le SAC
Contre enquête 2007 lividités cadavériques
'' Un homme à abattre'' Benoît Collombat, combat pour le véridique (édition Fayard !!! Coïncidence !)
Le SAC et Les dessous des partis pathétiques

Juillet 1981,la goutte qui renversera le SAC, goutte au goût de vitriol
Mic-mac, badaboum, patraque, un coup de matraque
Massié, retourne sa veste, chef de section SAC, femme et enfant.... Tuerie d'Auriol......
1982....dissolution.... le SAC vidangé vît DANGER !!
C'est pas moi qui ai tué....
Le SAC crie lese... MAJESTÉ

Faire le sac des dames c'est moche
Mettre à SAC, coup de pelle, manche de pioche
Rien de plus fastoche...
'' Il y a deux Histoires: L Histoire officielle, menteuse, qu'on enseigne, puis L Histoire secrète où sont les véritables causes des événements, une histoire honteuse'' H. de Balzac

Le SAC "écume de la démocratie", le côté obscur de l' histoire de France
"l'intendance suivra", le gaullisme.... Je suis ton pair....
Le SAC à germé dans le climat de violence 'légitime de la Résistance. Pour certains de ses membres il a ensuite pu être perçu comme un moyen de prolonger cette "Fraternité d' Armes" avant de complètement dériver...
La fondation Charles de Gaulle occupe les anciens bureaux du siège du SAC.... (son président est d'ailleurs l'ancien trésorier du SAC !!! Coïncidence !!!?)
Le SAC, écume de la démocratie !
2018 affaire Benalla
Toujours des vagues
Ou peut être le RESSAC
Le doute SAC cent tue
Mais je ne voulais pas me mettre le SAC à dos
Simplement remercier encore et encore Étienne Davodeau.
















Commenter  J’apprécie          713
Etienne Davodeau, auteur de bande dessinée, et Benoît Collombat, journaliste d'investigation à France Inter, reprennent deux ténébreuses affaires sous forme de bande dessinée : l'enquête sur l'assassinat du juge Renaud, surnommé le shérif, la mort du ministre Robert Boulin, retrouvé dans un étang le 30 octobre 1979.

Le 3 juillet 1975, le juge François Renaud est abattu près de son domicile lyonnais, premier magistrat abattu en France depuis la Seconde Guerre mondiale. Avec son look atypique, François Renaud semble parfois tout droit sorti d'un western, il monte à cheval, se balade en ville en bottes, chemise rose et veste à carreaux. On le surnomme le shérif. Ses méthodes tranchent avec celles de ses pairs. Trois hypothèses sont privilégiées concernant l'assassinat : la vengeance personnelle (un mari jaloux, par exemple), celle d'un groupe de malfaiteurs (ce ne sont pas les suspects qui manquent) ou une raison politique, le juge Renaud était sur le point de mettre en lumière les étranges procédés de financement de certains partis. C'est cette hypothèse qui est retenue par les auteurs de la BD. Cette affaire n'a jamais été résolue et l'enquête n'aboutira à rien. Elle aurait gêné beaucoup de monde, notamment, semble-t-il des hommes politiques de l'époque…

30 octobre 1979, Robert Boulin est retrouvé à moitié immergé, la tête presque hors de l'eau dans un étang de la forêt de Rambouillet. La thèse du suicide est rapidement retenue, toutefois il semble difficile d'affirmer que Robert Boulin se soit suicidé par noyade dans un étang profond de 60 centimètres d'eau et de vase. Au fil des années, de nombreuses voix se sont élevées contre la version officielle, qui a conclu à un suicide…

Etienne Davodeau et Benoît Collombat reprennent, sous forme de bande dessinée en noir et blanc, les enquêtes concernant ces deux meurtres ; il s'agit pour eux de dévoiler la face obscure de la 5ème république des années 70 et 80. Ils retournent sur les lieux des crimes et rencontrent de nombreux témoins et journalistes pour tenter d'éclaircir les dessous de ces deux enquêtes, dépeignant les « années de plomb de la Cinquième république », avec de nombreux détails qui permettent de mieux comprendre le contexte politique de l'époque. Cette BD, particulièrement intéressante, se lit comme un polar où on passe de surprise en surprise. L'ensemble est clair et présente des faits qui dérangent toujours 40 ans plus tard.
Commenter  J’apprécie          520
Un ensemble de témoignages incroyables, et probablement tous vrais.
Si tout le monde ou presque a entendu parler du SAC, je ne suis sans doute pas le seul qui n'en avais plus qu'une idée vague, et ne le reliais pas à tous ces (mé)faits.
Pour faire simple (mais pas précis, je me fie à ma mémoire pas mal de semaines après la lecture), le Service d'Action Civique était à l'origine une organisation de patriotes, dont beaucoup venaient de la résistance. Ses premières actions, en marge de la légalité, contre le FLN puis l'OAS, avaient sans doute déjà un côté bien discutable, et ont créé des liens avec des truands, voire des criminels, mais aussi avec des politiciens appelés à faire de belles carrières.
Ce livre est une enquête de journaliste et illustre par des témoignages directs la dérive qui s'en suivit : quand politiciens et patronat étaient heureux de faire faire la sale besogne, en laissant trop de liberté à des hommes de main trop proches du milieu, essentiellement lyonnais.

Le soutien aux syndicats jaunes pour des intimidations et des violences incroyables m'était inconnu. le lien avec l'affaire Boulin était vague pour moi, l'accusation est ici précise ; il est possible que cette BD et des livres comme Histoire du SAC (Essais - Documents) de François Audigier aient contribué à ce que l'enquête soit enfin ré-ouverte.
Les abominations culminent avec l'assassinat du juge Renaud et surtout avec la tuerie d'Auriol « Les militants perdus d'un mouvement d'origine gaulliste sont donc capables de défoncer le crâne d'un môme à coups de tisonnier. le pays est saisi de sidération. » avaient réussi à s'effacer de ma mémoire.
Ces seuls éléments justifient largement de lire cette enquête. Mais le plus incroyable est la gêne que montrent des témoins importants, tant d'années après les faits, et surtout les trous laissés bien en vue dans le rapport d'enquête parlementaire. le silence semble avoir fait consensus.

La question que je me suis posée sitôt après la lecture est : pourquoi une BD ? Pourquoi faut-il mettre des dessins (beaucoup ressemblent à des photos d'interviews, mais dans une revue une seule suffirait pour chaque témoin rencontré) ? Faut-il Tardi pour qu'un large public « lise » le Voyage ? Xavier Coste pour me rappeler Schiele ? Vous connaissez tous des exemples de ce genre. Est-ce la paresse qui nous empêche de consacrer du temps à parcourir une enquête ; une mise en page aérée aide-t-elle à lire rapidement cette accusation ? Je ne sais pas répondre, je dis juste que c'est une chance que par la bande dessinée une plus large diffusion soit permise à des oeuvres d'art et des témoignages.
Commenter  J’apprécie          465
C'est toujours délicat de critiquer un ouvrage comme celui-ci qui représente une véritable bombe à lui tout seul pour L Histoire, côté obscur, de notre pays. S'attaquer aux côtés sombre des autre états, cela est relativement bien enseigné dans les livres d'histoire au collège et au lycée mais comment apprendre à des adolescents que la France, elle non plus, ne fut pas toute blanche, o combien, loin de là. Et pourtant, il faut bien que ceux qui deviendront les futurs citoyens de demain le sachent. Lorsque j'étais au collège, il y a environ quinze ans de cela, je me rappelle que le régime de Vichy n'était que peu développé et alors, ne parlons pas de mes années lycée, lorsqu'il a fallu se plonger dans la guerre d'Algérie. J'aurais tellement voulu savoir à l'époque et, pour autant, étais-j réellement prête à entendre tout cela ? Je n'en suis plus si sûre. Cet ouvrage m'a bouleversé au plus au point car, même s'il est des choses que j'ai appris en autodidacte entre temps, nos deux auteurs ici, Étienne Davodeau et Benoît Collombat, l'un auteur de BD et l'autres chroniqueur pour France Inter, ont fait bien plus que me déstabiliser. Sans rentrer dans mes propres opinions politiques, disons qu'il y avait énormément de choses que j'ignorais jusqu'alors, soit parce que j'étais trop jeune (voire même pas encore née), soit parce que cela ne m'intéressait tout simplement pas. Ce n'est que maintenant que je me rends compte de mes lacunes dans ce domaine et je le déplore. Ici, nos deux auteurs lèvent le voile sur le SAC (Service d'Action Civique) qui a sévi durant la guerre d'Algérie et certainement pas de la manière la plus loyale qui soit et à continué ses viles actions jusqu'en 1982, juste après l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir.
Grandes enquêtes menées ici : les morts du juge François Renaud "juge qui dérangeait" et Robert Boulin, jamais réellement élucidées à ce jour. Tout pousse à croire qu'il s'agit de suicides mais qu'en est-il réellement ?

Bref, vous l'aurez compris, un livre qui dérange et qui pourtant vaut vraiment la peine que l'on s'y attarde plus qu'un moment. Cette "enquête sur les années de plomb de la Ve République", nous nous devons, par souci de mémoire, de la connaître et surtout, de ne pas l'oublier...A découvrir ! La raison pour laquelle je n'ai pas mis la note maximum à cet ouvrage est en grande partie due à mon manque de connaissances politico-historiques mais cela ne remet absolument pas en cause la qualité de l'ouvrage.
Commenter  J’apprécie          442
Sac de noeuds (et de têtes de noeuds), sac à patates (fric), sac à puces (fripouilles/truands), main dans le sac (flag), mise à sac (tuerie d'Auriol), sac poubelle (ordures puantes)...

De Gaulle, Giscard, Chirac et leurs petits 'descendants' (Sark*) : tous à mettre dans le même sac/SAC ?
Difficile à estimer, tant les ramifications de cette organisation étaient complexes et ses activités variées. Du collage d'affiche au meurtre commandité, via des intimidations musclées et des braquages destinés à financer la campagne d'un certain parti politique.

Reprenons : Wikipedia définit sobrement le SAC (Service d'Action Civique) comme « une association au service du général De Gaulle puis de ses successeurs gaullistes, souvent qualifiée de police parallèle ».
Ou de milice, n'ayons pas peur des mots.
Créée en 1960, elle a été officiellement dissoute par Mitterrand en 1981 - ou renommée ?

Benoît Collombat, journaliste d'investigation pour France Inter, et Etienne Davodeau, auteur de BD documentaires, ont patiemment mené l'enquête pour éclaircir quelques affaires liées au SAC. Ils ont rencontré de nombreux acteurs politiques et juridiques de l'époque, des proches du juge Renaud (assassiné en 1975), du ministre Robert Boulin ('suicidé' en 1979), de Jacques Massié (victime de la tuerie d'Auriol en 1981), et des témoins. L'investigation est fouillée, donc le résultat fourni, on peut s'y perdre un peu parfois, mais le résultat est passionnant, et évidemment édifiant.

On ne peut que se demander comment ça se passe aujourd'hui, si les politiciens ont moins de sang sur les mains (enfin pas eux directement, bien sûr, mais leurs 'petites mains' à gros bras), parce que l'argent leur serait fourni directement par des copains haut placés ?

Cette lecture donne envie de (re)voir 'Le juge Fayard', le film d'Yves Boisset (1977), directement inspiré de l'affaire Renaud, avec Patrick Dewaere et Philippe Léotard.
Commenter  J’apprécie          376
♫ Douce France. Cher pays de notre enfance. Bercé de tendres insouciances. ♫
Et, en effet, que nous sommes bercés de tendres insouciances concernant notre chère Ve République qui ne veut pas mourir. Elle dure, elle dure, sans jamais s'arranger, et cela ne date pas d'hier que le pouvoir politique républicain de nos représentants phagocyte le pouvoir de ceux qu'ils sont censés représentés.

Ce que Benoît Collombat et Étienne Davodeau tentent de faire revivre, ce sont les « années de plomb » de cette Ve République, c'est-à-dire les conséquences majeures de la reconstruction du pays après la Deuxième Guerre mondiale, notamment autour du gaullisme et de ses avatars.
Alors que peuvent nous proposer comme livre-objet un auteur de BD habitué aux reportages dessinés (déjà avec Les ignorants, ou bien Rural !) et un grand reporter habitué au journalisme d'investigation, notamment sur France Inter ? Forcément, ils s'associent sur ce qu'ils connaissent le mieux : fouiller les secrets de notre société actuelle et ce roman graphique paru chez Futuropolis nous démontre alors que notre Ve République est bien mal famée, voire pourrie jusqu'à la moelle. Tout cela s'organise en deux enquêtes successives, mais finalement très liées. D'abord, les deux auteurs retracent l'assassinat du juge Renaud, puis s'attaquent à celui de Robert Boulin ; mais, en fait, ils sillonnent la Ve République depuis ses tout débuts jusqu'à, théoriquement, 1982, année où le SAC (Service d'Action Civique), la milice gaullistte a été dissoute après un massacre de trop. Je dis « théoriquement », car finalement, à force de fouiller, de croiser les informations, de confronter les acteurs, il apparaît bien vite que cette enquête concerne des braquages de banque pour financer des campagnes électorales, des exactions du SAC qui sont restées impunies, voire inconnues, ainsi que bon nombre d'assassinats politiques ; or, tout cela peut facilement être remonté jusqu'à certains de nos hommes politiques actuels qui, bien vieux, ont connu cette période ou bien, bien plus jeunes, ont hérité de ce système à l'origine de la réussite gaulliste. Malgré tout, Benoît Collombat et Étienne Davodeau ne tombent jamais dans le piège du complotisme, puisqu'ils mènent leur enquête de façon rationnelle et méthodique. Et c'est bien là que notre effarement devant tant de magouilles sanglantes s'exprime.
Bien sûr, pour l'aspect graphique, nous retrouvons le dessin habituel d'Étienne Davodeau, sobre et débonnaire, mais pas non plus dans sa version la plus précise et détaillée.

Cher pays de notre enfance est donc un roman graphique ironisant sur la quête de vérité de notre Ve République : cherche-t-on toujours à savoir le fond du problème ? Non, malheureusement, et nous en paierons encore le prix, assurément.

Commenter  J’apprécie          330
Avec Davodeau, on peut être sûr que ce qu'on va lire va être du costaud, de la qualité. En compagnie de Benoit Collombat, journaliste à France Inter et avec qui il cosigne le scénario de ce roman graphique, il enquête sur le SAC, "service d'action civique", en réalité une sorte de police interne fonctionnant comme une mafia au service tout d'abord de De Gaulle puis de ses successeurs.
Sur les traces du Sac, dans les années 70, des morts non élucidées de journalistes ou politiciens qui en savaient trop, des menaces, des braquages et de l'argent qui circule pour financer les différentes actions du SAC. C'est tout un sous-monde politique que je ne connaissais pas et que j'ai découvert en lisant ce roman graphique dense, dénonciateur et toujours un peu pédagogique.
Davodeau et Collombat rencontrent les témoins de ces années, ceux qui ont survécu aux menaces de mort comme ceux qui ont participé de près ou de loin aux actions du SAC. Je ne me sens pas légitime pour aborder l'aspect politique du roman et d'autres le feront bien mieux que moi. En revanche, je ne peux que saluer le scénario, l'organisation claire du roman sur un sujet ardu difficile ( et potentiellement dangereux) à aborder. On y découvre également à quel point la résistance et la Guerre d'Algérie, chacune à leur manière, ont façonné ces hommes qui se sont cotoyés dans les combats et aux portes de la mort et se retrouvent liés des années plus tard de l'un et l'autre côté du "bien" et du "mal", dans la lumière ou à l'ombre de la politique.
Commenter  J’apprécie          282
Avec le Général de Gaulle en couverture, je m'attendais à un propos très différent, sur le pouvoir, l'après guerre d'Algérie d'un point de vu purement politique, mai 68… Mais ce n'est pas du tout ça, et je ne connaissais pas grand chose de ce qui y est présenté.
Ce livre est raconté comme un reportage d'investigation, on suit les auteurs dans leur quête, à base de rencontres, d'interviews, de lecture de dossiers judiciaires. le dessin est en noir et blanc, réaliste, sans fioritures, comme des prises de notes. Et l'enquête porte sur le SAC, Service d'Action Civique, cet organisme était un organe plus ou moins clandestin, soutenu par le pouvoir gaulliste, opérant de la Guerre d'Algérie aux années 80. Et c'est du lourd, le braquage de l'Hôtel des postes de Strasbourg en 1971, l'assassinat du juge Renaud en 1975, l'affaire Robert Boulin en 1979. J'avais quinze ans, et je n'y ai pas compris grand chose à l'époque.
Pour moi c'est une totale découverte, et c'est édifiant et à la fois épouvantable, cela donne de nos hommes politiques d'alors (et ce n'est vraiment pas très loin) une image terrifiante, je ne pensais pas que l'accointance entre la politique et la pègre pouvait aller si loin dans notre pays. Cette lecture est inconfortable, voire carrément dérangeante, mais ce sont des faits qu'il est important de connaître. À lire absolument.
Commenter  J’apprécie          282
♫♩Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre…♬♫♩♩ "Le SAC en ce temps-là […] était une simple association créée en 1960 par des fidèles du Général de Gaulle, comme Jacques Foccart, Alexandre Sanguinetti ou Roger Frey, pour « défendre sa pensée et son action. […] Une sorte de police privée. le SAC (Service d'Action Civique) fonctionne comme une véritable organisation parallèle au pouvoir…dont il a la bénédiction.[...] Sauf qu'au nom de l'idéal, le SAC se transforme en organisation mafieuse. »
♫♩ le Cher pays de notre enfance ♬♫♩♩n'est pas toujours la France idéalisée par Charles Trenet, mais une France éclaboussée par des scandales et par le sang des nombreuses victimes du SAC…
Benoît Collombat, journaliste d'investigation à France Inter et Etienne Davodeau, auteur de BD, forment un duo d'enquêteurs opiniâtres pour faire la lumière sur les années de plomb de la Vème République, sous la présidence de Pompidou et Giscard.
Ils se déplacent aux quatre coins de l'hexagone pour recueillir les témoignages de journalistes, policiers, syndicalistes, magistrats, anciens truands et la restitution de leurs échanges est aussi glaçante que palpitante.
Les dessins en noir et gris d'Etienne Davodeau donnent un caractère intimiste au récit, un accent de vérité supplémentaire. Benoît Collombat, journaliste aguerri aux affaires complexes, avait déjà signé un livre concernant l'affaire Boulin « Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin » et sa maitrise des sujets difficiles amène tout son professionnalisme à leurs investigations.
Je savais que le SAC était une association assez opaque et répressive dont les agissements étaient assez peu légaux. J'avais bien sur entendu parler de l'assassinat du juge Renaud, de certains hold-up, de l'affaire Boulin… Mais je dois avouer que je n'avais pas saisi les liens qui unissaient toutes ces affaires, le pouvoir tentaculaire et mafieux du SAC, infiltré à tous les niveaux de la société. L'ampleur de ses actions, sa capacité de nuisance pour museler la vérité et arriver à ses fins est stupéfiante. France Afrique, financement du RPR, milices patronales, Gang des Lyonnais, tout est passé au crible. Encore aujourd'hui, certains témoins n'osent pas parler et reçoivent encore des menaces...
Excellent travail journalistique, dans le Cher pays de notre enfance !
Commenter  J’apprécie          282
Dans ce roman graphique qui se lit comme un roman policier, le journaliste Benoît Collombat et le dessinateur Etienne Davodeau nous livrent une enquête passionnante sur le rôle du SAC dans les années les plus sombres de la Vème République.
Leur enquête se focalise en particulier sur 2 affaires emblématiques : l'assassinat du juge Renaud, et le faux suicide de Robert Boulin ; mais elle montre aussi en quoi le rôle occulte du SAC pouvait être pesant et menaçant pour ceux qui s'y opposaient et leurs familles, à travers les témoignages poignants de syndicalistes, de juges, de journalistes.
L'ouvrage est passionnant et remarquablement documenté, tout est finement observé, expliqué et analysé, et c'est tout un pan de l'histoire récente de la France qui s'éclaire sous la plume des deux auteurs.
Je n'ai qu'un mot à dire à l'issue de cette lecture très prenante et très intéressante : cet album est indispensable à lire pour ceux qui s'intéressent à l'histoire et à la politique !

Commenter  J’apprécie          270




Lecteurs (861) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5223 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}