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EAN : 9782754825535
112 pages
Futuropolis (23/10/2019)
3.73/5   356 notes
Résumé :
À 20 ans, Yvan considérait les quinquagénaires comme des gars en fin de course. Et ça y est, Yvan vient d’avoir 50 ans. Il a perdu son boulot, sa mère, son père. Et si ce n’est pas la fin de la course, c’est quand même un virage un peu glissant…
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
3,73

sur 356 notes
Yvan, à tout juste cinquante ans, vient de perdre cette année son père, sa mère et son boulot. Il laisse Paris derrière lui et vient s'installer dans le Jura, dans la maison de campagne de ses amis Thierry et Sandra. Là, il vient également entreposer toutes les affaires de ses parents dont la maison est mise en vente. Sa femme partie travailler en Asie, ses deux enfants éloignés, dont son fils au Canada, ce séjour imposé en pleine nature enneigée va être l'occasion pour lui de faire le bilan, de se remettre en question, de s'interroger sur ce qu'il a fait de ses années passées et de se rappeler aux bons souvenirs de ses parents...

Cinquante ans, un âge où, semble-t-il, l'on se remet en cause et où l'on fait le mitan de sa vie. Cinquante ans, un virage un peu casse-gueule ? Yvan, lui, se retrouve presque isolé dans cette maison jurassienne, pleine des souvenirs de ses parents. Des balades dans la neige aux visites d'Adrien, le fils de ses amis, en passant par le bûcheronnage ou les soirées seul, Yvan profite de ce temps imparti pour faire le point. Avec cet album, Étienne Davodeau, Joub et Christophe Hermenier nous offrent un récit intimiste, tout en pudeur et finesse. Pour ce faire, les trois amis, qui se sont rencontrés sur les bancs de la fac à Rennes, se sont inspirés de faits réels. En effet, Yvan, c'est un peu Christophe Hermenier qui, suite à la mort de ses parents et à la perte de son boulot, s'est mis à photographier tous les petits objets du quotidien de ces derniers. Et ces photos racontaient, au final, presque toute une vie qui passe. D'ailleurs, quelques clichés parsèment cet album. Une chronique sociale à la fois drôle, touchante et mélancolique qui traite avec une profonde humanité de l'amitié, l'amour, la famille et le temps qui passe...
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Est-ce que notre vie est finie à 50 ans ?
C'est ce que se demande le personnage principal de cette BD. Il a perdu son boulot et ses deux parents sont décédés dans la foulée. Sa femme est partie travailler à l'étranger, ses enfants devenus adultes sont loin eux aussi.
Il ne lui reste rien, rien que du temps libre dont il ne sait que faire.
J'ai été très touchée par cette histoire d'autant que la cinquantaine se profile à l'horizon pour moi aussi.
Je connaissais la crise de la quarantaine, celle de la cinquantaine n'est pas bien marrante non plus visiblement.
Entre bilan de sa vie et remise en question de ses choix, le personnage principal va passer quelques semaines dans le flou, sans trop savoir quelle suite à donner à sa vie.
C'est intelligent, subtil, mélancolique et très émouvant.
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Yvan vient d'avoir cinquante ans et on ne peut pas dire qu'il aborde cette cinquantaine de manière totalement décomplexée. Dans la même année, il vient de perdre ses parents et son boulot. Ses enfants sont loin, son fils au Canada ne lui donne plus guère signe de vie. Sa femme travaille à l'étranger et il ne saurait dire s'ils s'aiment encore... Bref ! Tout va très bien Madame La Marquise...
C'est peut-être l'occasion pour Yvan de prendre un virage, tourner une page, rebondir. Sa piste d'atterrissage, c'est un havre de paix chez un couple d'amis du Jura qui lui prête une maison, un endroit pour se poser, se reposer, entreposer des cartons qui contiennent toute une vie, la sienne, celle de ses parents...
C'est la fin de l'hiver. La neige ici est un personnage à part entière. Elle ne se contente pas de recouvrir le paysage. Yvan avance avec peine dans cette poudreuse qui vient recouvrir ses dernières illusions, avance presque à contre-courant... Les premières planches saisissent magnifiquement ce mouvement presque désespéré, Yvan derrière ses lunettes de soleil, regardant le ciel ou quelques pans de sa vie que les nuages dessinent.
Yvan va tout d'abord habiter cet espace-temps comme une fin. Il se laisse happer par le quotidien, se laisse un peu aller, une sorte de dérive lente, lancinante, puis de ce quotidien presque anodin il s'en empare aussi, saisit quelques occasions fugitives, presque éphémères pour tenter d'inventer quelque chose, refaire surface. Sans s'en rendre compte, il finit par toucher le fond...
Une fois qu'on a touché le fond, que reste-il à faire ? Y rester ou bien remonter à la surface d'un coup de pied, renaître. Ce roman graphique est une magnifique renaissance.
À quoi s'accrocher alors, à quel fil pour remonter vers la lumière, vers la neige qui fond déjà, vers les visages de celles et ceux qui sont quand même là, reviennent, toujours fidèles, on appelle cela l'amitié.
Une histoire se promène en filigrane de ce récit, datant de trente ans, lorsque Yvan et ses amis avaient vingt ans et se moquait d'un quinquagénaire, « un pauvre con de cinquante ans » disaient-ils alors, ils avaient saccager l'intérieur de sa maison où ils avaient fait la fête, cette histoire est à la fois drôle et triste, résonne plus tard avec un goût amer... Elle revient dans le récit, dérange aussi et dans sa révélation presque théâtrale, elle apparaît comme quelque chose de sidérant, redonnant sens, comme si les histoires qu'on se fabriquent innocemment à vingt ans servaient à cela trente ans plus tard.
La vie passe, comme la neige qui fond sur un versant au soleil.
Entre les planches dessinées avec acuité, s'invitent des photos, celles d'objets découverts dans les cartons d'Yvan, en provenance de la maison de ses parents. Des objets désuets, parfois inutiles, on pourrait rire de ces photos, mais la nostalgie qui en émane s'invite comme une petite musique qui nous rappelle des souvenirs.
J'ai trouvé ce récit touchant, mêlant profondeur, autodérision et légèreté. Je m'y suis retrouvé à certains moments comme devant un miroir qui revenait...
J'ai découvert que les trois auteurs de cet album, Étienne Davodeau, Joub et Christophe Hermenier, qui sont amis, venaient eux aussi de passer le cap de la cinquantaine au moment d'imaginer cet album. D'ailleurs, le personnage d'Yvan est totalement inspiré de ce qu'a vécu Christophe Hermenier.
« On arrive à La Cinquantaine,
moitié sage, moitié fou
Le cul assis entre deux chaises
à tenter d'en joindre les bouts
Sur la route de la chimère
on se retrouve souvent un jour
Pour faire le compte de ses guerres,
des petites joies, des grands amours
Et c'est tout ».
Serge Reggiani
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Yvan a la pêche.
Enfin, avait la pêche.
Malgré une année de fort belle facture ma foi, perte de son job, des parents douze pieds sous terre (six chacun), une femme à des milliers de kms et des gamins aux abonnés presque absents, le gars Yvan broie du noir.
Vous le croyez ça ?
À situation exceptionnelle, remède exceptionnel.
Néo-quinqua, la tête dans le seau, c'est armé de tous ses cartons, uniques vestiges d'une vie passée, et de sa profonde morosité qu'il s'exile dans le Jura chez ses amis d'enfance afin de faire le bilan d'un demi-siècle d'existence.

Au sortir d'une expérience vécue, trois compères se connaissant depuis des lustres décident de mettre des mots assortis de moult cases bigarrées sur des maux.
Le trait de Davodeau est immédiatement reconnaissable et souligne magnifiquement ces questionnements de personnage vieillissant sur le déclin.

Qui suis-je (Yvan), où vais-je (dans le Jura, visiblement), dans quel état j'erre (une louable imitation de la dépression, à s'y méprendre).
Si le ton apparaît léger, le sujet prête au questionnement.
50 balais, c'est pas rien.
Même si ça fait glousser la Jeanne Calment aux dispensables tubes interpasplanétaires, le poids des ans et du vécu commence à toquer à votre porte.
Lorsque le karma commence à chier dans le ventilo, il n'est pas rare de se voir moins beau qu'on est.
D'où l'importance de se poser, se recentrer sur l'essentiel, afin de repartir sur un bon demi-siècle de bonne ou mauvaise fortune mais avec le sentiment d'être encore vivant.

Et puis comme l'a si joliment souligné la poétesse :
"Accrochez-vous les petits !
Jeanne l'a dit… Aaaaahh
ah ah euah euah ah ah euah euah ah ah euah euah ah ah euah euah
Jeanne l'a dit Jeanne l'a dit ah ah euah euah
Jeanne l'a dit Jeanne l'a dit ah ah euah euah
Accrochez-vous les petits !"
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Il y a des livres, des chansons, des poèmes, des films, qui font mouche à un moment de notre vie sans que l'on sache vraiment pourquoi. Ici pour moi, je sais.
D'abord parce que c'est bien fichu, bien dessiné, bien fabriqué, bien écrit.
Ensuite parce que l'auteur avait quelque chose à dire, de bien précis, de bien net.
Enfin parce que si vous avez la tranche d'âge concernée : en gros autour de la cinquantaine, mais un peu plus ou un peu moins cela fonctionne quand même, de grands enfants (indispensable) et des questionnements sur l'existence, le sens de tout ce bordel autour, alors vous êtes la cible.
Très belle lecture pour le public que je viens de décrire.
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critiques presse (6)
Actualitte
19 décembre 2019
Malgré son excellente thématique et ses propositions esthétiques pertinentes, les Couloirs aériens n'est pas un album majeur de l'auteur.
Lire la critique sur le site : Actualitte
BoDoi
13 décembre 2019
Christophe Hermenier, photographe, raconte en partie sa propre histoire, lui qui a vécu une lourde crise de la cinquantaine. Etienne Davodeau et Joub prêtent leur style graphique et leurs couleurs à ce récit touchant, qui allie profondeur et légèreté.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LaPresse
12 décembre 2019
Un album très personnel, joliment dessiné, qui se lit avec une tasse de verveine et l’envie de macérer dans sa mélancolie.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
04 décembre 2019
Un quinquagénaire en pleine crise existentielle trouve refuge à la montagne, au milieu des neiges. Dans “Les Couloirs aériens”, Étienne Davodeau s’allie à Joub et à Christophe Hermenier pour un récit sensible.
Lire la critique sur le site : Telerama
BDZoom
05 novembre 2019
On retrouve avec plaisir le trait vif et sobre d’Étienne Davodeau, ainsi que lisibilité de sa narration, dans cette belle réflexion sur l’incertitude de la vie coécrite avec deux compères qui ont partagé ses mêmes souvenirs et questionnements.
Lire la critique sur le site : BDZoom
BDGest
18 octobre 2019
Délicieuse tragi-comédie sur le sens de l’existence, Les couloirs aériens passe du rire aux larmes et n’oublie aucune facette de son sujet. Mieux vaut se faire à l’idée : la roue tourne et n’attend personne. Heureusement, si on sait s'y prendre, c’est vraiment bien de vieillir.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui va sans doute me faire du bien ici, c'est cette épaisse couche de neige qui recouvre tout...

Je la vois comme un voile blanc sur le monde réel et ses emmerdements.
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Les trois auteurs du livre que vous tenez entre vos mains se connaissent depuis longtemps.
Ils se sont rencontrés au milieu des années 1980, en arrivant sur les bancs de l’université, à Rennes.
Ils dessinaient sans arrêt. Ils n’avaient pas vingt ans.
Un jour, ils furent invités à l’anniversaire d’un ami qui fêtait ses cinquante ans.
Ils s’y sont rendus avec l’insolence des gens qui ont toute la vie devant eux.
Cinquante ans ? Un mec presque fini.
La fête fut telle qu’ils la gardèrent toujours en mémoire.
Le temps a passé. Ces trois-là ne se sont jamais quittés. Ils firent des livres, des images, des voyages, des rencontres, des enfants. Et c’est avec une sorte de curiosité intriguée qu’ils abordèrent à leur tour le virage de leur cinquantième année.
Cette année-là, Christophe perdit son boulot, son père et sa mère.
Il entreprit de photographier les menus objets de leur quotidien avant de mettre en vente leur logement. De ces photos il fit des pages qu’il montra à ses deux amis.
Et ces pages racontaient la vie qui passe.
D’une certaine manière, tout est parti de là.
Cinquante ans, c’est peut-être un virage un peu casse-gueule, se sont-ils dit en regardant derrière eux, mais il reste de la route et les cahots du chemin parcouru peuvent fournir la matière à un récit de fiction.
C’est ainsi que ces mecs presque finis ont imaginé Yvan, le personnage dont vous allez maintenant lire l’histoire.
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Je me demande ce qui est préférable quand tu invites des amis chez toi...Qu'ils saccagent tout après avoir trop picolé ou qu'ils ne viennent simplement pas.

- vu qu'en ce moment ton "chez moi" c'est chez moi, je préfère la seconde hypothèse!
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Je pourrais en profiter pour faire des grasses matinées mais à cinquante ans, on se lève pour pisser. C'est pour ça qu'il y a tant d'ivrognes : boire aide à s'endormir et oblige à se lever le matin !
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– Je les trouve assez émouvantes, tes photos... Mais bon, le dentier, ça me fait gêne un peu. C'est un bout de mamie, tout de même !
– Allons, Aude... C'est juste une prothèse...
– Non, papa, c'est son sourire.
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L'histoire commence à Lyon, devant le 89 montée de l'Observance, "c'est donc ici, devant chez lui qu'il s'est fait tuer (...) le 3 juillet 1975, à 2h42 du matin. (...) " dit l'un des personnages faisant référence au juge...............?............ surnommé "le Sheriff".

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