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EAN : 9782847894493
183 pages
Delcourt (24/08/2005)
4.08/5   639 notes
Résumé :
Les Mauges. Une région rurale, catholique et ouvrière de l'ouest français. Les années 50. Quittant l'école au seuil de l'adolescence, des centaines de jeunes gens découvrent l'usine et ses pénibles conditions de travail. Avec l'église, elle semble être l'horizon indépassable de leur quotidien. Sur ces terres longtemps considérées comme rétives aux changements, certains d'entre eux se lancent pourtant dans l'action militante. Pourquoi ? Comment ? De l'immédiat après-... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (84) Voir plus Ajouter une critique
4,08

sur 639 notes
Davodeau nous convie à un nouveau périple géographique et humain .
A une petite page d'histoire courant sur près de 40 années propices aux bouleversements les plus notoires . Pour nos amis scientifiques , l'auteur se propose d'évoquer les 30 glorieuses + 8 ! A vos calculettes...Un indice , pour vous qui êtes chez vous , l'accession de F. Mitterrand au pouvoir viendra clore un récit , non pas haut en couleur , l'utilisation cependant judicieuse de Black and White - santé - réduisant fortement le champ des possibles , mais riche en savoir et en émotion .

Pays de Mauges , 1945 .
Marie-Jo et Maurice , alors enfants , ne se connaissent pas encore .
Un début de parcours personnel hésitant , terriblement ardu , puis survient la rencontre , comme une évidence , de celle qui vous marque à jamais en vous serrant le coeur rien que d'y penser .
L'histoire se conjugue désormais à deux dans une adversité de tous les instants .

De la main mise de l'église aux cadences infernales des usines déshumanisantes en passant par un syndicalisme balbutiant alors ses premières gammes mais cependant à même d'engendrer un militantisme puissamment actif , Davodeau fait interagir brillamment son histoire personnelle avec L Histoire alors foisonnante !
J.O.C , C.F.D.T , S.M.I.G , A.N.P.E , LOL , P.C , P.S - sauras-tu découvrir l'intrus - autant de sigles , désormais remisés pour certains , qui faisaient alors la une de l'actualité .
Et quelle actualité ! Un pays cicatrisant ses blessures guerrières et se reconstruisant au travers de conflits sociaux illustrant parfaitement le combat héroïque presque vain du pot de terre contre le pot de fer .
Ses parents en furent des témoins privilégiés et des acteurs notoires .
Ceci est leur éprouvante mais attendrissante histoire...

Les Mauvaises Gens : c'est çui qui dit qu'y est !
http://www.youtube.com/watch?v=pPR-HyGj2d0
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Les mauvaises gens, c'est ainsi que l'on surnomme les habitants des Mauges, une région rurale, catholique et ouvrière de l'Ouest de la France.
Dans ce roman graphique qui se déroule de l'après-guerre à l'élection de François Mitterrand, on suit l'histoire de deux militants, Maurice et Marie-Jo, mais aussi de toute cette région dans un monde en profonde mutation.
Sur ces terres catholiques et conservatrices, on découvre l'importance pour les jeunes de la JOC, qui va leur permettre de s'émanciper, de se former et d'accéder à l'action militante. On suit ensuite la vie de ces gens simples et honnêtes, qui se battent pour leurs idéaux et pour une vie meilleure.
A travers l'expérience de ses parents, Etienne Davodeau dresse un portrait passionnant et émouvant du monde ouvrier et de ses combats
J'ai été profondément touchée par cet album car j'y ai retrouvé beaucoup de scènes vécues avec mes propres parents, qui étaient eux aussi des militants. Alors bien sûr, la Lorraine de l'époque était très différente des Mauges, il n'y avait pas la même tradition rurale et catholique, les usines sidérurgiques et les mines étaient différentes des usines décrites dans l'album, mais sur le fond le combat du monde ouvrier était le même.
Un énorme coup de coeur donc pour cet album profondément humain d'Etienne Davodeau, un auteur qui m'avait déjà beaucoup touchée avec Les ignorants.
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Ce titre un peu bizarre serait en fait l'étymologie supposée de Meauges, qui est la partie vendéenne du Maine et Loire (ville principale, Cholet). Cette bande dessinée n'est pas une fiction, la particularité de l'oeuvre d'Étienne Davodeau c'est de proposer des reportages sous forme de bande dessinée. C'est une page de notre Histoire qu'il nous propose là, l'Histoire de la France qui va de la fin de la libération de 1944 à l'élection de François Mitterrand en 1981. C'est une lecture sociale de cette Histoire, l'industrialisation des campagnes, les luttes sociales, le changement de comportement de l'Église, les patronages, le basket et le théâtre, la création des syndicats, JOC, JOCF, CFTC, CFDT... l'évolution de la société (tirage à gauche). Ce témoignage prend comme point de départ la vie de ses parents et particulièrement leur action militante. C'est assez proche de la vision que j'en avais, étant de la même génération qu'Étienne Davodeau, c'est un peu ce qui c'est passé dans la campagne Brestoise d'où je suis originaire, forte implantation du catholicisme, relative pauvreté économique et cette lente évolution vers un sentiment de gauche, même si l'industrialisation est restée chez nous plus cantonnée aux villes. le graphisme est en noir et blanc, il maintient une certaine pudeur, c'est un dessin en lavis, assez brut, comme pris sur le vif, sans recherche le lyrisme et le pathos, il reste en retrait par rapport au sujet et le récit est facile à suivre. Au final, ce livre est très édifiant, il a le mérite de mettre des mots et des images sur ce qui nous a construit, ce qui fait notre identité. C'est l'Histoire comme elle doit être racontée, une Histoire proche de nous et c'est ce que je trouve particulièrement intéressant chez Étienne Davodeau.
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Jusqu'à présent, j'ai bien aimé les bandes dessinées de Davodeau et, le sujet de celle-ci m'intéressant particulièrement, je n'ai pas hésité une seconde avant de l'emprunter à la médiathèque.

De quoi ça parle ? Eh bien, de la classe ouvrière dans l'époque contemporaine - plus précisément des années 30 aux années 80 - en France, dans la ville de Mauges. Etienne Davodeau raconte le parcours des mauvaises gens (ce qui aurait donné son nom, avec la contraction des deux mots, à la commune). Dans cette région rurale, ce sont l'agriculture et les usines qui donnent du travail aux habitant•es. Deux d'entre elleux témoignent ici de leur passé, de leur travail, de leur parcours militant dans la lutte ouvrière.

Dans ce livre, Davodeau interroge ses propres parents qui vont tour à tour raconter leur lutte pour les droits des ouvrier•ères. C'était très intéressant d'en apprendre plus sur ce que nos parents - ou grands-parents - ont pu faire pour acquérir de meilleures conditions de travail.

L'auteur nous dresse un portrait de la vie rurale et ouvrière dans la seconde moitié du vingtième siècle. C'est très intéressant et cela permet de ne pas oublier les luttes sociales, en l'occurrence ici celle des travailleur•euses de la commune de Mauges.
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J'ignorais tout des Mauges avant la lecture de cet album. C'est une région vallonnée qui couvre le quart sud-ouest du département du Maine-et-Loire. Ce pays rural et profondément religieux va connaître une forte industrialisation au cours du XXème siècle. Les enfants du pays quittent les champs pour entrer dans les usines. Les conditions de travail sont pénibles ; un mouvement syndical va naître et s'organiser. Les revendications sociales et la culture catholique vont s'allier dans des mouvements tels que la Jeunesse Ouvrière Chrétienne ou le syndicat CFTC. Ce qui ne sera pas sans heurts, les patrons se réclamant eux aussi de l'Eglise. Pour retracer l'histoire de cette région, Etienne Davodeau dresse le portrait de ses parents qui se sont investis dans de nombreux mouvements. Syndicat, association chrétienne, mouvement de consommateur, parti politique… Après huit heures passées à l'usine, une fois les enfants couchés, des réunions se tiennent dans une cuisine embrumée par la fumée des Gauloises. C'était une autre époque, une autre génération, celle des Trente Glorieuses, militante et pleine d'espoirs, à la veille de notre période désenchantée. Cet album dépeint avec beaucoup d'humanité l'émancipation d'une génération catholique et ouvrière. Un témoignage tendre et didactique.
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Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Je sais que les adultes adorent boire des hectolitres de café en discutant pendant des heures.
J'aime bien l'odeur de la fumée des Gauloises. Ca tombe plutôt bien. L'atmosphère de la cuisine en est souvent saturée.
Je sais aussi que la journée d'un adulte se termine par une réunion.
Je n'ai rien contre celles qui se passent chez des amis. J'y gagne de précieuses heures de lecture. J'aime bien aussi celles qui ont lieu à la maison. De l'étage, je perçois la rumeur des débats. Parfois, je descends identifier une voix sans visage.
Je comprends rien. Mais j'aime bien.
Chacun ses berceuses.
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A l'union locale de Cholet et à l'union départementale d'Angers, je m'immerge dans les archives de la CFDT. Dans les cartons poussiéreux palpite, intact, l'inépuisable combat des travailleurs pour leurs droits.
C'est l'histoire d'une époque faite de solidarité et d'optimisme.
La vie n'était pas moins dure qu'aujourd'hui.
Mais les ennemis et les obstacles semblaient plus identifiables.
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-D'ailleurs, si je peux me permettre, tu ne faisais donc plus partie du "monde ouvrier" depuis pas mal d'années....
-Quoi?
C'est le monde d'où je viens! C'est celui qui m'a tout appris!
J'ai toujours combattu mes patrons! C'est la CFDT qui m'a foutu ça dans la paillasse!
-Tu sais, faire partie du monde ouvrier, c'est un état d'esprit.
-Ouais.
Quoi qu'on en dise, c'est dans nos gênes!
-OK...OK...
-"Pas du monde ouvrier"! Non mais tu l'entends, cette andouille-là?!
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1972-
Il est révélateur, ce mot qui fleurit dans la presse locale.
Ici, il serait "inattendu" que l’ouvrier n’aquiesce pas d’emblée aux caprices des seigneurs locaux ?
Les choses seraient-elles en train d’évoluer ?
Sans doute.
Mais plus bas, sur la même page, un autre article, discret, nous rapelle qu’un ordre établi depuis des siècles ne s’effondre pas en un jour.
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-Sans envisager que j'aurais pu ne pas le faire, je subis ma "première communion" et je commence à jouer au basket.
-Un seul de mes camarades choisit le foot, qu'il doit aller pratiquer dans un village voisin.
-J'éprouve à l'égard de cet original un mélange de pitié et d'admiration.
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L'histoire commence à Lyon, devant le 89 montée de l'Observance, "c'est donc ici, devant chez lui qu'il s'est fait tuer (...) le 3 juillet 1975, à 2h42 du matin. (...) " dit l'un des personnages faisant référence au juge...............?............ surnommé "le Sheriff".

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