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Critique de Chrisdu26


Que se passe-t-il quand une femme est au bord du gouffre, ne se reconnait plus, perd toutes ses illusions, vit dans le désamour et a seulement cette cruelle impression d'être le prolongement de sa machine à laver ? Dans le plus grand calme, elle fait le point sur sa vie, regarde autour d'elle, prépare un sac, prend une grande respiration et claque la porte.

Voici le portrait d'une femme raconté par ses amis : Lulu, qui va tout quitter.

Mère indigne ! Me direz-vous ? le but n'est pas de lui jeter la pierre mais de comprendre les raisons de cet exil et pourquoi elle en est arrivée là.

Cette épouse et mère est simplement au bout du rouleau. Depuis trop longtemps, elle est dans l'abnégation jusqu'à s'en oublier soi-même. Plutôt que d'infliger l'image d'une mère dépressive, elle trouve au fond d'elle, la force et le courage de prendre cette difficile décision : PARTIR ! Il en va de sa survie, fuir pour peut-être mieux revenir. Une parenthèse de liberté pour un rendez-vous avec la vie.

Quoi de mieux que l'océan pour se ressourcer ? La plénitude d'une vaste étendue de sable, la symphonie répétitive des vagues, ce calme bienfaiteur lui permet de retrouver l'estime de soi. Peu importe de dormir à la belle étoile ou d'avoir sa carte bleue bloquée par son mari. Cette bouffée d'oxygène lui permet de sourire à la vie, d'aimer ce corps vieilli, de retrouver le désir et de faire l'amour à nouveau. Alors quand son mari lui ordonne de rentrer, elle va dire le mot de l'émancipation, le mot salvateur : NON !

« Toute résistance est une affirmation de soi. Dire, NON, c'est réaliser que soi existe autant que l'autre et avec plus d'exigence».

Dès le début de l'histoire, le mélange entre fuite et retour vers soi laissent présager une fin malheureuse, mais pour qui, pour quoi ? Un questionnement qui nous laisse une note d'espoir tout au long de l'album.

Le graphisme sur fond automnale avec de légers dégradés de bleu pour le ciel et l'océan inspire bonheur et quiétude comme pour nous rappeler qu'après la tempête, le soleil revient toujours. A chaque page, le regard de Lulu est touchant de calme et de douceur. Nous sommes à ses côtés pour le meilleur et pour le pire, en chacune de nous sommeille une Lulu...

D'une plume sobre et bienveillante, dans ce premier volet d'une rare beauté, Etienne Davodeau nous conte, une histoire d'hier et d'aujourd'hui. Une histoire qui déborde d'amour et dont jaillît une évidence : il faut s'aimer pour aimer les autres.

Corps et âme, Lulu se met à nu.

Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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