Ce nouveau volume de « Nos plus belles histoires d'amour » rassemble sous sa jolie couverture rehaussée de vernis sélectif quatre nouvelles vintage (trois datant de 1981, une de 1978) ainsi que deux modernes (2014 et 2016), chacune d'entre elles étant illustrée par une joli couverture rétro en couleur. Définitivement, les recueils de la collection sont un régal pour les yeux !
Si, habituellement, certaines histoires ne montrent pas leur âge, ici, il est clairement perceptible. Des oldies donc, qui vous emmènent directement quarante ans en arrière.
Au temps des bals musette pour « Une note d'amour », où le père d'Hélène, une héroïne réaliste, proche de nous, dont le physique disgracieux n'attire guère les regards, fait en sorte que sa fille prenne confiance en elle. C'est sympathique, mignon, et la musique occupe une vraie place dans l'histoire.
Au temps où le concept de charge mentale n'existait pas, aussi, via le mariage malheureux de Madeleine et Félix dans « Le retour des sentiments ». Il y a de l'idée dans l'histoire de ce couple désuni en plein deuil qui joue la comédie pour ne pas décevoir un ami de leur fils défunt, mais tout ça est un peu trop rapide pour être crédible.
« Un baiser pour Bettina » rappelle un peu « Une note d'amour »... mais en moins bien. Bettina est une vraie drama queen qui passe la moitié de l'histoire roulée en boule dans son lit, Luc est un goujat désagréable, le dénouement sort de nulle part, bref, le maillon faible du recueil, c'est cette histoire-là.
« Un beau parti » oppose une jeune fille de bonne famille déterminée à s'émanciper et sa tante, résolue à la caser avec un bellâtre aussi fortuné qu'imbuvable. Ce que la tante ne sait pas, c'est que Martine vit déjà en concubinage avec un homme... A la fois très rétro et sacrément moderne pour l'époque, avec un petit twist sympa à la fin.
Avec « Rendez-vous chambre 615 », on peut craindre le pire lorsque l'on ne se laisse pas porter par l'ambiance, les jolis décors et que l'on ne partage pas le stress d'Helen, l'héroïne. Mais faites confiance à
Pierre Davoli jusqu'au bout, vous ne le regretterez vraiment pas. On ne peut définitivement pas parler ici d'amour, mais cette nouvelle n'en reste pas moins un sacré coup de maître.
« Le coureur d'émeraudes » raconte en express la vie de Mark Donnell, négociant en pierres précieuses. En vrac, ses voyages, son parcours, ses relations amicales ou plus si affinités, avec un peu de paysage au passage. On ne dirait vraiment pas qu'elle date de 2014 tant l'ambiance y semble hors du temps. Par contre, le côté romance, expédié en une page et demi sans exagérer, et résolu avec une facilité bien peu crédible, ternit un peu son éclat... Une bonne lecture néanmoins, un peu dépaysante.
Si vous recherchez le côté un peu suranné d'histoires à l'ancienne, même si tous les récits ne se valent pas, ce recueil (encore disponible pour quelques jours à l'heure où j'écris ces lignes) comblera probablement vos attentes. Vous pouvez dans ce cas rajouter sans hésiter un point à la note. Et si vous y venez un peu par curiosité ? Vous passerez tout de même un bon moment de lecture.