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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je n'avais encore rien lu de Lionel Davoust, mais mon compagnon aimant beaucoup sa plume, j'ai voulu découvrir à mon tour cet auteur. Une novella au titre rappelant « Les Liaisons dangereuses » et à la couverture évoquant les vieux livres avec gravures et reliures en cuir. Une couverture intrigante puisqu'elle mentionne également la figure du « mancequetaire », mot qui ne m'évoquait rien sinon peut-être un jeu de mots avec les célèbres mousquetaires d'Alexandre Dumas. Je ne peux que vous recommander de choisir la version papier de ce livre, qui contient une longue interview de l'auteur, alors que la version numérique (que Manon a reçue) ne comporte que la novella.

En 1637, la reine se rend aux funérailles du savant Sigismond Frédéric. Lors de cette sortie, ses vaillants mancequetaires sont là pour veiller sur elle. Ils ne parviennent cependant pas à empêcher le meurtre de Jean Lacanne. Un assassinat que ne parviendra pas à oublier Thésard de la Meulière, qui décide d'enquêter sur l'affaire…

J'ai adoré le contexte du récit, dans une France décalée où chaque mot peut blesser bien plus qu'un poing. Les duels se disputent selon des règles bien précises qu'un gentleman ne peut briser, avec des questions qui demandent des réponses rapidement au risque d'un gros mal de crâne, d'une folie passagère ou persistante, voire pire. Cette atmosphère linguistiquement relevée passe beaucoup par le langage soutenu utilisé, que j'ai pour ma part beaucoup aimé. Les armes sont remplacées par des librams (ou le pluriel est-il libras? :p ), livres reprenant les meilleures énigmes de chacun. Certaines questions étaient plutôt simples, d'autres m'auraient tourmentées toute mon existence !

Ce livre comporte énormément de clins d'oeil, références culturelles glissées par-ci, par-là. Certains sont expliqués par l'auteur dans l'entretien. Il était d'ailleurs assez drôle de constater que la personne réalisant l'interview avait trouvé d'autres références auxquelles Lionel Davoust n'avait pas pensé. C'est dans ce genre de détails qu'on se rend compte de la force d'interprétation du lecteur, qui nourrit sa lecture de tout ce qu'il connait.

Je ne m'attendais pas du tout au final de cette novella, qui reprend un autre grand classique de la littérature (qu'on utilise actuellement un peu trop je trouve, mais bon ). Je n'en dit pas plus.

Si j'ai beaucoup aimé l'histoire, j'ai trouvé que l'entretien de l'auteur amenait une nouvelle lumière sur ce texte. Des références expliquées, des choix également, le contexte d'écriture… Mais aussi des explications sur le métier d'écrivain, de traducteur, des méthodologies de travail, tout cela sur un ton léger et amusant, comme habituellement avec Lionel Davoust, que ce soit sur son blog ou dans Procrastination, la série audio qu'il anime avec Mélanie Fazi et Laurent Genefort.

Un roman de capes et d'épées revisité, un court récit de mots et de maux, où la bienséance et la courtoisie sont de mise et la force brute bannie. le tout accompagné d'un entretien très intéressant avec l'auteur. Un format qu'on ne voit pas souvent, et c'est bien dommage !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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J'apprécie les textes de Lionel Davoust parce qu'ils sont toujours aussi percutants qu'intelligents. L'importance de ton regard est d'ailleurs l'un des meilleurs recueils qu'il m'ait été donné de lire.
Les Questions dangereuses est un récit délectable, une novella de cape et d'épée à la saveur de roman feuilleton et aux relents de conte philosophique. Les niveaux de lecture s'y superposent avec une telle porosité qu'on va aisément de l'un à l'autre, sans s'en rendre compte. On passe un excellent moment, sans pour autant oublier de réfléchir.
Dans cet univers, les mancequetaires sont des brhéteurs sans pareils (oui, vous avez bien lu et je n'ai pas fait d'erreur), les mots sont des armes et les énigmes peuvent être mortelles. Il n'est jamais bon de se poser trop de Questions existentielles quand la neurasthénie peut vous emporter à tout moment, faute de Réponse. L'intellect et l'action doivent s'équilibrer, c'est ainsi que notre héros Thésard de la Meulière, mancequetaire de son état, jongle entre son appétit pour les joies de l'existence et celui pour la connaissance. Mais il pourrait être bien malgré lui exposé à de trop dangereuses Questions en voulant élucider un meurtre barbare et protéger la reine.
La plume acérée de Lionel Davoust glisse de jeux de mots en références, tous plus savoureux les uns que les autres. Ce récit est d'une remarquable finesse et si jubilatoire que je l'ai en grande partie lu à haute voix au bénéfice des corneilles (honneur le plus souvent réservé au grand Terry Pratchett). Cette lecture fut un réel plaisir et je ne peux que vous la recommander.
Lien : https://livropathe.blogspot...
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Longue nouvelle (ou court roman ?) de cape et d'épée (et qui se moque un peu du genre par la même occasion) dans laquelle Thésard de la Meulière, mancequetaire du Roi, fin brhéteur à l'esprit et à la langue acérés, va, sur la piste d'un tueur diabolique, tomber sans le savoir dans un complot plus grand encore.

Dans ce monde, le libram (ouvrage qui gagne en épaisseur à mesure que l'esprit du combattant gagne en finesse) est l'arme de prédilection des gentilshommes car, dans ce monde, ce qui tue n'est pas physique mais mental. Une Question laissée sans Réponse et c'est la migraine ; deux, la souffrance ; plus ? La mort ! Dans ce monde où on tue avec les mots, certaines questions deviennent dangereuses à poser, certaines idées un péril pour tous…
J'ai trouvé ce livre super sympa. J'aime de base les romans de cape et d'épée, et j'ai retrouvé avec plaisir l'ambiance « Trois mousquetaires », avec les personnages fiers, grandioses et les retournements de situation incessants.
Le postulat de base me plaît, le fait que les duels se jouent à coup d'énigmes et que la poésie romantique puisse devenir une arme de destruction massive (qui suis-je ? dans quel état j'ère ? pourquoi ?!), j'accroche à fond !

Petits bémols : les noms de lieux et de personnages m'ont parfois laissée sceptique (ça sonnait trop étrange et du coup peu crédible et un peu dissonant) ; la fin était un peu trop tarabiscotée pour moi (même si cohérente et intéressante, c'est juste mon point de vue de lectrice) et lors des duels, les Réponses aux énigmes n'étaient pas toujours formulées… mais alors, quid de la souffrance du lecteur laissé sans Réponse ?!! 😉
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Publié au préalable dans l'anthologie Dimension de Capes et d'Esprits par Rivière Blanche en 2011, Les Question dangereuses est une novella (ou roman court) de fantasy historique rédigée par Lionel Davoust et désormais éditée par ActuSF. Vous avez sans doute pu apercevoir le nom de l'auteur ici et là, voire même pu lire certains de ses romans. En effet, ce dernier s'est fait une place remarquable au sein de la fantasy française, avec notamment sa trilogie Les Dieux sauvages dont le premier tome a reçu le Prix Elbakin en 2017. Je remercie ActuSF pour l'envoi des Questions dangereuses, dont ma chronique ne tarira pas d'éloges.


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Nous sommes au XVIIe siècle en France, dans une dimension parallèle, et le mancequetaire Thésard de la Meulière doit résoudre un meurtre, celui du docteur Lacanne, médecin de la reine, qui a eu lieu au château de Déversailles. le fier mancequetaire part à la poursuite du meurtrier son libram à la ceinture, et de Questions épineuses en énigmes barbares, croise dans son enquête un poète floué, une jeune traductrice anglaise, et de la mauvaise poésie. Mais sait-il que la mauvaise poésie mène à de dangereuses questions, et ces questions à l'innommable ?


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Cette novella de 55 pages en format numérique a été un vrai régal ! La plume de l'auteur s'est parée, pour ce thème de capes et d'épées, d'élégance et d'humour. Pastichant les récits d'aventures du XIXe comme Les Trois mousquetaires de Dumas, Lionel Davoust s'est amusé à parsemer son récit de divers clins d'oeil littéraires et géographiques. Ainsi, le roman affreux dont le mancequetaire doit à tout prix empêcher la distribution est intitulé Mémoires d'Hécatombe, rappelant sans nul doute les Mémoires d'outre-tombe du romantique Châteaubriand. Déversailles, château où le docteur Lacanne se fait assassiner est Versailles, Panâme est Paris, et la Scène... la Seine. Je ne vais pas tous vous les nommer, mais c'est très réjouissant de reconnaître la réalité derrière la fiction.

J'ai adoré le thème principal et très sérieux de ce livre : le pouvoir des mots. Les mancequetaires ne se battent pas à l'épée (d'ailleurs, il y a un passage qui m'a fait pouffer de rire : le narrateur décrit justement une épée dans les mains du mauvais versificateur sans l'énoncer explicitement, nouvel instrument de bataille remplaçant les Questions que le mancequetaire ne connaît pas) mais avec des énigmes, des Questions. Ces dernières provoquent des maux de tête à des degrés de douleur différents selon la difficulté de ladite Question. C'est pourquoi certaines sont interdites : celles touchant à la métaphysique notamment, car aucune réponse n'apporte satisfaction... On dit que les mots tuent, et bien l'auteur a pris l'expression au pied de la lettre !

En parlant de métaphysique, l'auteur critique subrepticement la société actuelle : on ne se pose pas assez de questions, et on occulte carrément celles portées sur le sens de la vie. Dans la course effrénée vers une croissance finie qui risque de nous faire imploser, ne devrait-on pas se poser quelques minutes pour contempler et s'interroger vraiment sur le sens actuel de cette vie ? Ces Questions (avec un Q majuscule) sont meurtrières dans le roman, et peuvent mener à une terrible maladie : la neurasthénie ! Mélancolie, dépression, cauchemars, symptômes ultimes de Questions, de tourments non résolus, auxquels le mancequetaire tente d'échapper et que le roman Mémoires d'Hécatombe doit provoquer. D'ailleurs, notons que le nom de l'auteur de cette bombe littéraire est Spline (ça ne vous dit rien ?)...


Ne pouvant être exhaustive au risque de rédiger un pavé indigeste, je conclus en vous enjoignant expressément de vous procurer ce petit bijou ! En 55 pages, Lionel Davoust a réussi à créer un univers passionnant, des personnages attachants et une chute surprenante en ajoutant une pointe de fantasy lovecraftienne (chut, cette fois je ne spoile pas !).
Lien : https://mots-silencieux.blog..
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En bref, les Questions dangereuses est un texte court et inspiré à l'univers vraiment original. Mon seul regret? Qu'il n'ait pas fait l'objet d'un roman plus long car l'auteur nous met vraiment l'eau à la bouche avec ses idées, son concept et son héros. J'ai passé un excellent moment et je ne peux que vous recommander chaudement cette lecture.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Je voulais commencer ce court roman mais en le débutant je me suis rendue compte qu'il fallait quelques ressources cognitives. Ces dernières étaient tournées uniquement vers l'examen (de psychologie cognitive en plus, HA HA). Une fois celui-ci passé… qu'est-ce que c'était chouette !

Oubliez, les capes et les épées, prenez part aux Questions et aux Réponses plus dévastatrices ! Nous suivons, Thésard de la Meulière, un mancequetaire, portant un libram, outil pour répondre en joute verbal. Fervent défenseur de son pays, il va se retrouver dans une intrigue qui est aussi énigmatique et dangereuse pour le cerveau.


« Non, la Meulière ! La Question risquerait de toucher quelqu'un dans l'assistance ! Poursuivez l'assaillant. »

C'est un univers farfelu. Lionel Davoust, mélange les époques en mettant des personnages illustres et en faisant des références culturelles par ci par là.
L'intrigue met en avant une enquête sous fond de combat de Questions, de l'art de la rhétorique et des mots. le roman est drôle, un peu sombre, un brin timbré avec un suspense qui pimente le tout. Les mots remplacent l'épée en combat et je dois dire que ça marche super bien dans cette lecture satirique et surréaliste. En plus, le texte inclut les lecteur·rices nous imprégnant davantage. le seul reproche que je peux faire est cette rapidité vers la fin. La conclusion arrive « brutalement » et c'est un peu dommage.

La plume de Lionel Davoust est diablement envoûtante. Je me suis régalée de début à la fin.
C'est la première fois que je lis un livre de cet auteur. L'entretien à la fin, déjà que j'ai aimé ce livre, m'a encore plus convaincu de lire ses autres romans. Ça nous donne le point de vue de l'auteur sur son texte et ses choix scénaristiques.
Lien : https://de-fil-en-histoire.b..
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Nous sommes en 1637. le mancequetaire Thésard de la Meulière assiste à l'enterrement d'un érudit au cimetière de Déversailles aux côtés de son ami et collègue Batz d'Arctangente... déjà, rien que les noms propres sont un régal.

Ils sont alors témoins d'un assassinat, là, sous leurs yeux. La victime est le médecin de la reine. Mais ce qui offusque nos amis, que dis-je, les révolte, c'est la manière : une flèche ! Qui de nos jours, au sein du royaume de France pourrait s'abaisser à des mesures aussi barbares ?!?! Cela fait des siècles au moins que l'on ne se mesure qu'avec l'esprit. Une bonne Question qui ne trouve pas Réponse immédiatement et votre sort en est réglé. C'est propre, infaillible. C'est digne surtout. Ainsi les mancequetaires de la Reine ne se séparent jamais de leur libram, ceint à leur côté : un robuste pavé rempli de Questions essentielles et relié de métal afin qu'il ne s'altère jamais.

Lionel Davoust nous embarque derrière Thésard de la Meulière qui va mener l'enquête pour retrouver le malandrin qui a osé. On va déambuler dans les rues de Paris Panière, au quartier Chaîne-Missel, emprunter l'avenue des Ponts et Chaussées, quitter Panière par la Porte des Braguettiers et poursuivre l'enquête jusqu'à Pasigny-les-Brouettes.

À chaque ligne on sent que l'auteur s'est éclaté à écrire cette histoire, et forcément il nous transmet son plaisir. Même si l'on est loin, très loin d'Evanégyre, on reconnaît l'écriture de Lionel Davoust sous le vernis de la préciosité toute XVIIe mais surtout son esprit affûté et son humour percutant.

Je me suis régalée pendant les 72 pages de cette novella. Mais la cerise sur le gâteau, ce sont les 50 pages suivantes qui sont une interview de l'auteur qui met en éclairage le pourquoi du comment et rajoute le sel et les épices manquants au premier plat pourtant déjà délicieux. À se procurer d'urgence !!!

Lien : https://bookenstock.blogspot..
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Reçu en SP par eMaginarock, retrouvez l'intégralité de ma chronique sur eMaginarock !

La novella de Lionel Davoust Les Questions Dangereuses, initialement publiée en 2011 dans l’anthologie Dimension de capes et d’esprit vol. 2 aux éditions Rivière Blanche, nous fait ici l’honneur de paraître dans la collection Hélios chez ActuSF, assortie d’un long entretien entre l’auteur et Nicolas Barret. L’honneur, le plaisir, la joie, je manque de qualificatifs pour cette véritable découverte aux yeux (et au cerveau) de ceux qui, comme moi, sont passés à côté de la publication originelle.
Lien : http://www.emaginarock.fr/20..
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Une novella bien loin d'Evanégyre, que j'affectionne beaucoup, mais dans laquelle on retrouve avec plaisir la plume acérée de Lionel Davoust avec des jeux de mots, des énigmes, juste ce qu'il faut de magie et un « petit » deus ex machina. Un entretien super intéressant par les questions comme les réponses qui a su m'intéresser autant que la novella elle-même. Donc si vous aimez (ou pas) les histoires de capes et d'épée, c'est une petite lecture très agréable.
Lien : https://bulledelivre.wordpre..
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L'idée de base est très intéressante, sa mise en oeuvre fun et intelligente, élégante, et truffée de références, tout en rappelant indéniablement les romans de capes et d'épées (et avec une tite surprise à la fin^^). Et pour une fois, je n'ai pas trouvé le format frustrant, la novella est pile à la bonne longueur. Lionel Davoust semble s'être vraiment éclaté pendant l'écriture, pour notre plus grand plaisir^^
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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