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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment reconstruire sa vie lorsque l'on quitte son pays de force face à l'arrivée des bolchéviques?
C'est le thème de ce livre. Savoir s'adapter à ce brutal changement sans oublier ses racines, ses traditions.

Au fil de cette journée d'anniversaire passée en compagnie de Tamouna qui fête ses 90 ans. Nous découvrons une femme de caractère qui a dû suivre sa famille en abandonnant sa maison, ses grand-parents et son amour de jeunesse pour s'adapter à la vie parisienne aux côtés de la communauté d'exilés géorgiens.
On a le plaisir de rencontrer une communauté soudée, joyeuse même dans la détresse.
D'une très belle écriture, ce livre nous transporte dans cette communauté à travers le portrait de Tamouna.
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Tamouna va fêter ses quatre-vingt dix ans. Toute la famille va venir le célébrer avec elle, mais ses premières pensées du jour vont à Tamaz. 

Tamaz son amoureux rencontré l'été de ses quinze ans quand elle habitait encore à Batoumi, entourée de ses parents de ses grands-parents et de leur famille élargie. 

Batoumi, qu'il a fallu quitter quand la révolution bolchevique a sonné le glas de la toute jeune démocratie géorgienne dont son père était le ministre de l'agriculture.

Exilés à Paris à l'orée des années 20, il a fallu apprendre la langue, renoncer aux rêves de carrière artistique et devenir secrétaire ... 

Et puis aussi, se mal marier avec un compatriote, dont le père était lui un proche de Staline, avoir deux enfants, heureusement ... 

Tamouna a traversé le siècle, croisant Tamaz à intervalles réguliers, mais jamais quand il fallait, l'un des deux toujours engagé ailleurs quand l'autre se trouvait libre.

En ce jour d'anniversaire, Tamouna se souvient de sa vie et ses souvenirs s'entrecroisent avec l'arrivée des différents invités, ses enfants, petits-enfants, amis ... et Tamaz, si présent dans ses rêveries sera-t-il présent ce soir ? 

Un roman où la vieille dame d'aujourd'hui est toujours la jeune fille si sensible, où la vie de l'une se mêle si habilement aux rêves de son jeune moi ... 

Kéthévane Davichewy nous fait revivre cette vie dans une écriture pudique et bienveillante, les choix, d'une femme libre avant l'heure, d'une femme qui a pu réaliser ses rêves ... 

Un grand roman qui me donne envie de me replonger dans l'oeuvre de cet écrivain. 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Ce soir, Tamouna va fêter ses 90 ans en compagnie de sa famille, dans l'appartement que sa santé ne lui permet plus de quitter. Un invité un peu particulier doit se joindre à eux, du moins Tamoura l'espère. Il s'agit de Tamaz, qu'elle a connu en Géorgie dans sa jeunesse et qu'elle a revu plusieurs fois au cours de sa vie. Entre Tamaz et elle, c'est une suite de rendez-vous manqués et un amour qui ne s'est jamais éteint.

Tamoura est une vieille géorgienne qui vit à Paris depuis l'âge de 15 ans. Sa famille a quitté la Géorgie en 1921 au moment de l'arrivée des Bolcheviques. Son père était un opposant. Il voulait continuer le combat tout en mettant sa famille à l'abri. Les chapitres alternent le passé et le présent et progressivement nous reconstituons la vie de Tamoura enfant, puis dans cette communauté d'exilés géorgiens. L'histoire est racontée par fragments, au fil des souvenirs de la vieille femme.

C'est un très beau livre, d'une grande sensibilité, qui rend hommage à une communauté, celle dans laquelle a vécu Kethévane Davrichewy. La romancière nous raconte le déchirement de l'exil, puis l'intégration dans un pays, quand il faut repartir à zéro dans le dénuement et la pauvreté. Elle nous offre le portrait d'une femme qui, à la fin de sa vie, a atteint une forme de sérénité, malgré les épreuves et les renoncements. C'est aussi une belle histoire d'amour. Dans la seconde partie du livre, on est suspendu au souffle de Tamoura, ne pouvant quitter son récit.

Une très jolie lecture.

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Deuxième lecture de l'autrice française d'origine géorgienne Kéthévane Davrichewy, piochée à Emmaüs. Je suis une nouvelle fois bluffée par son talent à donner une chair à ses personnages, à rendre le tortueux et l'ambivalence de leurs chemins de vie, dans une intensité, une densité qui étonne en si peu de pages.
J'ai eu une très grande et simple émotion à lire et refermer ce livre qui s'attache au personnage de Tamouna, née avec le 20eme siècle, entre flash back sur sa vie d'exilée et préparatifs en famille de la réception pour son 90eme anniversaire. Peut être parce que cette femme nous est montrée dans sa grande vulnérabilité et ses secrets, avec justesse.

Force est de constater que les deux livres que j'ai lus, Nous nous aimions et La mer noire, se ressemblent énormément dans leur construction et leur thématique, plongeant dans l'intimité de familles géorgiennes exilées, par le point de vue des femmes, de leurs émotions, heurtées par la violence absurde de l'histoire. Pourtant aucune lassitude ou sentiment de redite pour le lecteur-ice.

Faisant résonner des émotions universelles à travers ses personnages, Kéthévane Davrichewy rend sensible la complexité des choix ou des non-choix qui façonnent leurs vies. D'où peut être l'empreinte que laissent ses livres dans l'esprit et le coeur, bien après avoir les refermés.
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Dans ce roman, deux histoires se chevauchent : c'est d'abord la narration d'une journée d'anniversaire où l'on fête les 90 ans de Tamouna, mais c'est aussi une histoire qui vient tout droit du passé, Tamouna lors de cette journée de préparation va se souvenir des moments forts qu'elle a vécus alors qu'elle était une adolescente.
Ainsi en miroir vont se dérouler deux histoires.
Un fil conducteur unit ces deux intrigues : Tamouna bien-sûr, mais surtout Tamaz, un homme qu'a follement aimé la jeune Tamouna. Et à 90 ans, voici qu'elle l'attend de nouveau à son anniversaire : cette attente est donc l'occasion de penser de nouveau à cet amour passionné.
En marge de cette histoire centré sur cet amour, c'est aussi l'histoire de toute une famille qui se déroule sous les yeux du lecteur. Une famille brisée et séparée à cause de l'exil.
Tamouna est encore jeune quand son père décide de quitter la Géorgie à cause du pouvoir communiste qui s'est mis en place. C'est un pays qu'il ne reconnait plus ; il préfère donc partir en France afin de continuer le combat pour son pays, même si ce combat doit avoir lieu hors de son pays natal. Les grands-parents de Tamouna, quant à eux, ne souhaitent pas partir de leur pays. Cette décision de partir brise donc une famille entière qui marquera à jamais Tamouna.
Ainsi s'entrecroisent deux histoires : la séparation d'une famille, mais aussi la séparation de deux êtres follement attirés l'un par l'autre. Tamaz et Tamouna ne peuvent vivre leur amour pleinement, non à cause de leur famille respective, mais à cause du pouvoir politique de leur pays : un Roméo et Juliette revu à la sauce politique en somme.

La Mer noire restera pour moi comme un livre totem. Tout d'abord pour son titre : cette mer noire est avant tout la mer située en Ukraine, pays cher à mon coeur, c'est aussi un roman qui parle de l'exil. En Tamouna, j'ai reconnu certaines pensées de ma grand-mère. Elle aussi se sent apatride : étrangère à la fois dans son pays natal mais aussi dans son pays d'adoption. Et puis, voir comment cette famille d'immigrés s'était agrandie, comment elle était devenue plus ou moins intégrée en France m'a interpelée.
Et pour finir, c'est un roman que j'ai commencé avant d'entrer à la maternité et que j'ai fini durant ces quelques jours passés là-bas. du coup, cela fait plein de raisons d'aimer de roman.
En outre, j'ai aimé cette bascule entre le temps présent et le temps passé : du coup la vieillesse de Tamouna n'avait rien de triste. Et d'une parce que sa famille lui préparait son anniversaire, et de deux parce que la narration de sa jeunesse lui rendait son bel âge, même dans la partie où elle était devenue une vieille femme.
J'ai comme toujours du mal à parler d'un roman que j'ai aimé. A quoi cela tient-il, finalement ?
Ici, cela tient à un contexte, à un thème qui m'est cher, à une lecture qui est arrivée à un moment symbolique pour moi (un moment où les racines du passé me servaient enfin à faire grandir cette petite graine d'arbre, un peu comme Tamouna qui a besoin de se souvenir), mais aussi à une écriture limpide et tout en finesse.
Lien : http://leiloona.canalblog.co..
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Le roman nous fait voyager entre Paris et la Géorgie. On suit Tamouna, qui a dû partir précipitamment, à l'adolescence, de sa Géorgie natale, pour des raisons politiques. Elle y a laissé Tamaz, un jeune homme qu'elle devait retrouver l'été suivant, pour poursuivre leur idylle entamée l'été précédent son départ. Cependant, elle ne parviendra pas à retrouver la trace de ce Tamaz une fois arrivée en France. On la suit au fil des chapitres, parfois lors de son arrivée en France, durant les premières années de son exil, d'autres fois à l'aube de sa fête d'anniversaire pour ses 90 ans.
J'ai adoré ce roman, vraiment. Tamouna nous livre un aperçu de sa Géorgie, ses problèmes politiques, sa douceur, etc. Elle nous dévoile aussi quelques bribes de sa vie, sa vie de femme, sa vie de mère, sa vie maritale, etc. Et puis Tamaz... cet homme qu'elle attend depuis si longtemps.
Je vous recommande vivement ce roman, que j'ai tant aimé !
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Je découvrais un auteur que je ne connaissais pas.

J'ai tout aimé dans ce livre : l'écriture en chapitres alternant les époques nous décrivant Tamouna à tous les âges de la vie, le style fluide, limpide, l'histoire qui est la trame du roman, le regard sur le pays quitté et perdu, l'exil vécu....

J'étais triste de quitter les personnages.


Encore un livre qu'il faut lire pour le roman et pour les pages d'Histoire qu'il évoque !
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DIDI MADLOBA !

Un grand merci pour ce voyage livresque en Géorgie, la terre de vos ancêtres.

Votre grand-mère se souvient de son enfance à Tbilissi et de ses vacances à Batoumi. Puis de son exil en France dans les années 1920 à l'âge de quinze ans. Sa vie dans le microcosme géorgien. le retour de son père en Géorgie dont il ne reviendra jamais.

Et il y a Ramaz, son amour de jeunesse resté au pays, à qui elle pense presque tous les jours et à qui elle écrit des lettres qu'elle n'enverra jamais.

J'ai lu ce livre en vacances en Géorgie et ai apprécié les mots géorgiens utilisés, tels le nardi, les lobios, les khatchapouris ou le tamada.

A découvrir comme une approche imagée de la Géorgie et/ou comme un hymne à son amour de jeunesse.
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Une femme d'origine géor­gienne, Tamouna, va fêter ses 90 ans, elle a fui à 15 ans avec sa famille son pays natal en 1921. Atteinte aujourd'hui d'une mala­die pulmo­naire, elle ne peut vivre sans oxygène, sa vie est donc limi­tée à son appar­te­ment et aux visi­tes de sa nombreuse et pétu­lante famille. Par bribes les souve­nirs vont arri­ver dans son cerveau un peu embrumé. Sa petite fille qui doit ressem­bler très fort à Kéthé­vane Dawri­chewi, l'oblige à regar­der toutes les photos que la famille conserve pieu­se­ment. Bébia et Babou les grands parents sont là enfouis dans sa mémoire un peu effa­cés comme ces photos jaunies. Et puis surtout, il y a Tamaz celui qu'elle a tant aimé et qui n'a jamais réussi à la rejoin­dre à travers les chemins de l'exil. Ce livre m'a permis de recher­cher le passé de la Géor­gie qui a en effet connu 2 ans d'indépendance avant de tomber sous la main de fer de Staline. Ce n'est pas un mince problème pour un si petit pays que d'avoir le grand frère russe juste à ses fron­tiè­res et encore aujourd'hui, c'est très compli­qué. Mais plus que la réalité poli­ti­que ce livre permet de vivre avec la mino­rité géor­gienne en France, connaî­tre leurs diffi­cul­tés d'adaptation écono­mi­ques, le succès intel­lec­tuel des petits enfants, les peurs des enfants qui atten­dent leur père parti combat­tre les sovié­ti­ques alors que la cause était déjà perdue,la honte d'avoir un oncle parti combat­tre l'armée russe sous l'uniforme nazi . Tous ces souve­nirs sont là dans sa tête et dans cet appar­te­ment qu'elle ne quitte plus. Je suis toujours très sensi­ble au charme de cette auteure, elle reste toujours légère même dans des sujets graves et j'ai aimé qu'elle partage avec des lecteurs fran­çais ses origi­nes et sa famille.
Lien : http://luocine.fr/?p=7890
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Un livre magnifique et qui m'a bouleversé. Ce personnage me rappelle ma grand-mère, disparue à 100 ans en octobre dernier. Elle avait quitté l'Allemagne de l'est (le village où elle vivait se trouve aujourd'hui en République Tchèque). Mais elle n'a jamais voulu parler de cet exil. Et je crois bien que je ne voulais pas vraiment savoir... Elle fuyait l'armée rouge qui déferlait à la fin de la guerre sur la région. Dans la famille, on parle peu de ses sentiments, mais j'imagine qu'elle a du éprouver certaines des émotions décrites dans ce très beau livre.
L'histoire d'amour qui survit au temps qui passe est très poignante. Oui, il y a des gens qu'on ne fait que croiser mais qui restent pour toujours en vous...
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