AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,52

sur 123 notes
5
4 avis
4
17 avis
3
14 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Rares sont les livres qui me laissent dans une certaine perplexité, et celui-ci en fait partie.
Kéthévan Davrichewy a choisi de retracer l'histoire de son arrière-grand-père Joseph, originaire de Géorgie, tout comme un autre Joseph, dit Sosso, dont l'histoire est quant à elle bien connue, puisqu'il s'agit de Staline. Cet aïeul âpre, qui ne fit pas grand cas de sa descendance pour laquelle il est resté nimbé de mystère avant de devenir un mythe familial, l'auteur s'efforce d'en reconstituer l'enfance et la jeunesse, aux côté de celui qui allait devenir le maître de l'URSS.

Il en résulte un livre offrant plusieurs facettes : il fait tout à la fois le portrait intimiste d'un ancêtre, retrace l'enfance de l'un des plus cruels tyrans de l'Histoire et évoque les prémices de la révolution russe.
C'est donc un livre assez riche, qui ne manque pas d'intérêt. Toutefois, force m'est de constater que je suis restée à distance des personnages et des événements qu'il relate tout au long de ma lecture. Or, c'est le genre de livre qui appellerait plutôt l'empathie et devrait susciter l'émotion. A quoi cela est-il dû ?
Peut-être d'abord au fait qu'en dépit de l'intérêt qu'elle porte à ce Joseph qui ne s'occupa guère de ses enfants et connut à peine ses petits-enfants, l'auteure reste elle-même très en retrait. Il m'a semblé qu'elle tentait de tenir son sujet à distance pour faire plutôt oeuvre non pas de témoin privilégié, mais plutôt d'historienne. Plutôt que de proposer un point de vue personnel assumé, elle rapporte des propos, retranscrit des documents, qu'elle entrecoupe certes de commentaires personnels, mais tout reste soigneusement cloisonné. Or j'aurais attendu quelque chose de plus charnel, de plus habité...

Du coup, cela lui permet d'offrir un tableau plus large, dans lequel on voit se mettre en place les éléments qui conduiront à la révolution. On voit surtout se former la personnalité d'un enfant qui jouera un rôle capital dans la destinée de Joseph comme dans celle du pays tout entier. le petit Sosso, dont le père est alcoolique et violent, est placé par sa mère sous la protection de Damiané qui occupe une sorte de fonction de patriarche au sein du village, et qui n'est autre que le père de Joseph. Bien qu'étant en constante rivalité, les deux garçons sont très souvent ensemble et Damiané se préoccupe particulièrement du sort de Sosso. Au point qu'on murmure qu'il en serait en fait le père naturel. Il faut dire que la ressemblance entre les deux Joseph est troublante...
Si j'ai trouvé le point de vue adopté par l'auteure pour parler de son aïeul un peu trop froid, je l'ai en revanche trouvé tout à fait adroit pour aborder ce personnage qui a déjà fait l'objet de moult biographies et autres récits et analyses historiques. le fait de l'observer de côté, par ricochet, apporte sur lui un éclairage différent que j'ai trouvé aussi original qu'intéressant.

Un avis contrasté, donc, pour un livre riche auquel il a manqué pour moi un petit supplément d'âme pour être vraiment convaincant.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
Commenter  J’apprécie          150
Un titre intrigant avec un bandeau qui en accentue l'effet, un contexte historique prégnant, un livre qui avait l'art de se faire remarquer sur son présentoir de librairie, autant d'appâts pour que je le choisisse et pourtant je suis passée à côté de cette lecture. L'auteure qui relate l'histoire de son arrière grand-père, Joseph Davrichewy, a adopté une posture factuelle et distante. le personnage n'est sans doute pas simple à appréhender. Né en Géorgie, à Gori, à la fin du XIXème siècle, il évolue dans l'environnement proche d'un autre Joseph, ayant pour nom Djougachvili, autrement dit, Staline mais que l'on surnomme dans son jeune âge "Sosso". Les deux enfants sont rivaux d'autant plus que Joseph accepte mal l'intérêt tout particulier que son père Damiané, préfet de Gori, accorde à Sosso. La ressemblance entre les deux Joseph alimente les rumeurs. N'auraient-ils pas le même père ?
Aux bagarres de l'enfance succède une forme de concurrence entre les deux jeunes hommes gagnés par le sentiment révolutionnaire.Ils rêvent d'une Géorgie indépendante, libérée du joug tsariste et de la russification forcée. La révolte couve dans les rues de Tiflis où Joseph étudie en compagnie d'un certain Lev Rosenfeld, le futur Kamenev.
Inquiet car il le sait repéré par la police du tsar, Damiané expédie son fils à Paris. Dans le quartier latin, Joseph retrouve alors une communauté d'étudiants russes, militants marxistes pour certains ainsi que des réfugiés politiques, une diaspora à laquelle en succèdera une autre, après 1917. S'il fréquente ces milieux révolutionnaires, Joseph reste cependant assez confus sur ses motivations intimes. N'est-il pas porté par une tendance plutôt que véritablement convaincu ? Que vaut son engagement en comparaison de celui de Sosso qui se fait appeler désormais Koba, dont la réputation est grandissante après son évasion de Sibérie ? La révolution de 1905 donne l'occasion aux deux hommes de se réunir autour d'un même combat sans que la méfiance entre eux ne s'estompe.
L'auteure nous fournit des éléments précis sur cette révolution somme toute assez méconnue. Elle ne nous parlera pas de l'autre, celle de 17 car son arrière-grand-père n'y a pas participé. Traqué, désabusé (c'est ce que je pense avoir compris), il s'exile définitivement pour la France.
Ce livre est bien documenté, précis, honnête mais il m'a tenue à distance et même m'a parfois ennuyée, justement en raison de ce côté informatif. Pour faire simple, j'attendais sans doute plus de romanesque (et moins de faits) mais l'auteure pouvait-elle se permettre une autre voie étant donné les balises imposantes que représente de part et d'autre l'ancrage à la fois historique et familial ?
J'ai cependant apprécié les passages où l'auteure analyse ce que cet arrière-grand-père mythique représente pour sa descendance. Dans ces aspects plus intimes, l'émotion se libère et là, j'ai eu la sensation de lire un roman.


Lien : http://leschroniquesdepetite..
Commenter  J’apprécie          90
Le résumé de cette histoire que l'auteure a en partie imaginée puisqu'il n'existe que des traces marquant les grandes lignes du parcours de son arrière-grand-père m'attirait beaucoup. Je n'avais pas encore lu Kéthévane Davrichewy mais là encore, l'envie était présente. Deux envies ne suffisent pas à créer un véritable plaisir et je me suis ennuyée tout au long de cette lecture. Je persiste à penser qu'il y avait de quoi écrire un bon roman au souffle épique et/ou révolutionnaire mais peut-être que l'auteure n'a pas réussi à prendre de la distance avec son sujet, ce qui s'explique souvent dans le cas d'un thème personnel, toujours est-il qu'on ne se prend jamais de passion pour le destin pourtant singulier de cet arrière-grand-père. J'ai vraiment eu l'impression d'un gâchis. Surtout qu'il y a un passage que j'ai aimé, c'est celui qui clôt le livre, quand l'auteur nous parle de son père et de la rencontre fortuite entre son oncle et son arrière-grand-père. Et là, je me suis dit que c'est l'ensemble qui aurait pu avoir cette beauté.
Commenter  J’apprécie          20
Ca faisait quelques temps que j'avais envie de lire ce livre, où l'auteure nous parle de son arrière grand-père, Joseph, dont un des camarades d'enfance est devenu... Joseph Staline ! Cette plongée dans l'enfance de Staline (qu'on appelait alors Sosso) me tentait bien. Et effectivement, c'est très intéressant de se rendre compte que petit, Staline était déjà caractériel et avait un besoin de reconnaissance énorme. On atténue peut-être un peu nos sentiments envers ce dictateur en apprenant que son enfance était loin d'être facile, aux côtés d'un père alcoolique qui semblait violent. A côté de cette trame historique, l'auteure se confie sur les démarches qui l'ont conduite à l'écriture de ce livre, ce qui lui apporte un relief intéressant. Toutefois, en lisant des passages sur les sentiments très mitigés que Sosso inspirait à son camarade Joseph, je n'ai pu m'empêcher de m'interroger. Est-ce vraiment ce que ce jeune homme pensait à l'époque ? Ou bien a-t-il en quelque sorte réécrit l'histoire de son enfance en voyant ce qu'était devenu Sosso ? Je pencherais malheureusement plus pour la deuxième solution : il est facile en effet, de dire que Staline enfant avait déjà l'étoffe d'un dictateur violent, avec le recul... Bilan mitigé donc pour ce roman.
Lien : http://chroniqueetudiantelet..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (238) Voir plus



Quiz Voir plus

Tout ira bien Kéthévane Davrichewy

Comment se nomme le personnage principal ?

Pierre
Jean
Antoine
Abel

10 questions
5 lecteurs ont répondu
Thème : Tout ira bien de Kéthévane DavrichewyCréer un quiz sur ce livre

{* *}