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3,38

sur 334 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cécile et Alice ont, pour ainsi dire, toujours été amies. Elles pensent même s'être choisies. Une évidence pour elles que cette amitié. Elles se sont confié. Se sont envié aussi. Se sont tout partagé, ou presque. Les études, le boulot, les vacances avec les conjoints et les enfants. Des vies intimement liées. Comme imbriquées. Trois décennies plus tard, leur amitié a comme volé en éclat, disparue. Alors qu'Alice se rappelle encore leur dernière rencontre qui date de 5 ans, Cécile, elle, plongée dans un semi-coma, s'adresse à son amie. Que s'est-il passé pour que leur amitié ainsi se délite?

Kéthévane Davrichewy nous plonge dans les souvenirs de ces deux amies, Alice et Cécile. Deux amies d'enfance qui ne pensaient pas, qu'un jour, leur amour puisse s'envoler. Gentiment. Sans qu'aucune ne s'en rendre vraiment compte. L'auteur alterne passé et présent, passe de l'une à l'autre qui se confie ou raconte l'autre. L'on apprend au fil des pages combien les sentiments qui les liaient. L'auteur montre parfaitement combien une amitié peut être fragile et combien les non-dits, les déceptions, les manquements et les mensonges la fragilisent encore plus et font parfois oublier les joies partagées, les éclats de rire, les passions communes. Ce roman, bien construit, s'attarde non seulement sur ces deux amies mais aussi sur la société qui change, le temps qui passe, les années Mitterrand ou les années Sida, souvent sur fond musical. Un roman lumineux, tendre, troublant, délicat, servi par une écriture sensible.
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Le deuxième roman de Kéthévane Davrichewy que je lis, après « Quatre murs »… Une musique certaine, une sorte de légèreté pour exprimer les fêlures, les séparations, les malentendus…entre les êtres
De très nombreuses critiques excellentes ont déjà été rédigées… et je n'ai pas grand-chose à exprimer de nouveau… surtout que je suis embarrassée.

L'écriture , les thèmes de l'auteur me plaisent ; le style est fort agréable… et curieusement (et cela me déplaît fortement)… le souvenir s'estompe trop vite après la lecture. A quoi cela tient ? Mystère ? il est vrai que parallèlement, j'ai lu des textes de Roger Grenier qui ont peut-être trop capté mon esprit….
Une relecture ultérieure… sera sûrement bienvenue. N'étais-je pas assez attentive ? Ce sont les mystères… du ressenti des livres… certains arrivent à point nommé, d'autres… on n'a pas l'état d'esprit requis à ce moment-là… cela fait partie des injustices… des oubliés, ou « trop vite -lus »…

Dans « quatre murs », il s'agissait des retrouvailles contrastées d'une fratrie après la mort du père… Là, nous nous retrouvons à un point de non-retour de l'histoire d'une amitié fusionnelle, exclusive… qui s'est déconstruite au fil du temps, des non-dits, des mauvaises pensées tues, des petites jalousies, etc…

Quand le roman débute, le 10 mai 1981, Cécile et Alice ont seize ans. C'est l'euphorie de l'élection de François Mitterrand, le début de leurs jeunes vies….les projets, les flirts, les études, les vacances en famille, partagés. Trente ans plus tard, celles qui s'étaient promis de ne jamais se quitter… se sont perdues inexorablement

Période de bilan, les deux voix des amies… vont s'entrecroiser au fil du roman…Cécile est dans le coma mais son esprit vagabonde , le passé, le présent se succèdent.
Alice se remémore tous les souvenirs communs qui ont construit leur complicité…et puis la mort du père d'Alice… et l'abscence de Cécile qui ne l'a pas soutenue ni aidée à partager sa peine…. Et le fossé commence à se creuser…

« Cécile était une disparue. le fait qu'Alice puise la croiser en chair et en os n'y changeaient rien. le plus dfficile était la solitude. Elles avaient été deux. le moindre détail du quotidien avait été partagé, le dîner des enfants, leurs projets professionnels, les rendez-vous chez le coiffeur, les gens qu'elles cotoyaient les films qu'elles voyaient, les livres qu'elles lisaient, leurs relations avec leurs maris. Les pensées d'Alice se heurtaient désormais à l'écho. Peut-être le miroir grossissant, le reflet rassurant mais déformé qu'elles se tendaient l'une à l'autre, était-il nuisible ? Qui a besoin de se voir de si près ?
Leurs images réfléchies devenaient obscènes, elles avaient tenté en vain de se ressembler puis elles avaient aspiré à la différence, à l'indépendance. Leur amitié ne s'en était pas remise » (p.155-156, éd. Sabine Wespiesser, 2012)

L'auteur décrit très subtilement les ambivalences , les méandres de cette amitié au fil des années ; amitié exclusive qui a engendré les plus grandes joies comme d'inévitables déceptions, à la hauteur de cette intensité…..Mes sentiments sont aussi très partagés, après cette lecture..je suis restée sur « ma faim »…
Un sentiment d'un trop plein d'amour qui a dérapé, dégénéré, provoqué des gâchis qu'il n'est plus possible d'effacer…

Je relirai ... sûrement...
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Après son magnifique premier roman La mer noire, ce fut un réel plaisir de lire le deuxième roman de Kéthévane Davrichewy, Les Séparées. Une tendre et douloureuse, troublante et si juste histoire d'amitié.

Il y a trente ans, c'était les meilleures amies du monde. En 1981, Alice et Cécile avaient 16 ans et beaucoup d'espoir dans leur présent comme dans leur avenir. Elles avaient surtout beaucoup foi en leur amitié passionnée et fusionnelle. Aujourd'hui, elles en ont 30 de plus et se sont perdues de vue, voire même un peu fâchées pour des broutilles. Alice est sous le choc d'une rupture conjugale inattendue et Cécile est plongée dans le coma suite à un accident de voiture. Ici, chacune à sa façon, avec ses forces et ses faiblesses, se raconte ou raconte l'autre au passé comme au présent. Dans l'entrelacement de leurs deux récits, il apparaît que ce sont leurs différences comme leurs passions communes qui les lient. Évidemment, elles reviennent sur leur aventureuse complicité, leurs premières comme leurs grandes amours,l'histoire légère et grave de leur famille. Sans oublier leurs histoires de fringues et de coiffures, leur goût pour la musique, le cinéma, le théâtre, leur passion pour la littérature. En toile de fond, le monde politique et social évolue. Elles s'engagent dans les études, la vie professionnelle, puis il est question de mariage, d'enfants. Les années passent, ponctuées de bonheurs, de peines, d'accidents, d'actes et de rendez-vous manqués. Inexorablement se multiplient les non-dits, les renoncements, les petits et grands mensonges. Ce n'est pas nouveau en amitié, déclinaison particulière de l'amour. Comme les sentiments sont complexes ! Pourtant, ce qui est remarquable ici, c'est le talent littéraire de Kéthévane Davrichewy pour rendre si sensible l'histoire de cette amitié aussi forte que fragile. Dans son roman, maîtrisé et troublant, se déploient la passion, l'exclusivité et la fusion, comme s'insinuent la méprise, l'éloignement et la négligence. Toute une histoire pour aboutir à la perte de l'autre ? Ce serait négliger l'univers qui gravite autour des voix d'Alice et Cécile. Aussi complexe, subtil et passionnant que leur amitié !
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Alice et Cécile étaient les meilleures amies du monde. Elles ne se cachaient rien et vivaient tout à deux. Mais c'était avant : maintenant, les deux femmes mènent leur vie loin l'une de l'autre. « le plus souvent, elle s'efforçait de ne pas penser à Cécile. Ou, au contraire, elle s'y obligeait, car l'oubli était indigne. Peut-être était-il simplement impossible. Leurs vies avaient été trop intimement liées pour que son inconscient la libère. » (p. 15) La merveilleuse amitié a laissé place à la distance et à la rancoeur.
Très vite, on comprend que Philippe, le frère adoré de Cécile, a joué un rôle déterminant dans l'amitié entre les deux filles. « Ce garçon mythifié se mit à hanter Alice. » (p. 33) Si l'on se doute vaguement de la suite, ce n'est que le sommet de l'iceberg. Dans la famille de Cécile, il n'y a que mensonges, secrets et dissimulations. Alice était plus heureuse avec ses soeurs et ses parents soudés. « Elle fut parfaite, adoptant une attitude d'acolyte atone qui resterait la sienne pendant des années. À la lisière de la vie de son amie, elle l'assurait de son soutien et de sa compréhension sans faille. » (p. 39) Les deux gamines, puis adolescentes, vivaient à la fois chez l'une et chez l'autre, chacune toujours présente pour la seconde. « Heureusement que tu existes dit Cécile. / Oui, répondit Alice, heureusement que nous sommes là. » (p. 49)
Mais les voilà, Alice et Cécile, des années plus tard. Elles se sont mariées, ont divorcé et eurent des enfants. Elles se sont éloignées. « Cécile aurait dû savoir qu'Alice n'était pas toujours ce qu'elle paraissait être, tout comme Alice le savait de Cécile. » (p. 103) Mais pour Cécile, le dialogue continue, même s'il n'est qu'intérieur. Dans sa chambre d'hôpital, plongée dans le coma, elle s'adresse à son amie perdue et comble les blancs que les souvenirs d'Alice laissent à chaque page. On refait alors tout le chemin qui a mené à la séparation, on trébuche avec elles sur tous les petits obstacles qui ont consommé la rupture. « Imperceptiblement, l'attention, la tendresse, se sont transformées en irritation, en impatience. » (p. 120) D'un chapitre à l'autre, on entend la voix de Cécile ou l'on se perd dans le récit solitaire d'Alice.
En marge de l'histoire de cette amitié, on revit les années 80 qui, pour certains, furent glorieuses. Glorieuses, elles le sont au moins dans les mémoires. On assiste aux relations amoureuses de jeunes gens qui vivent dans la futilité du contact, mais qui sont avides de créer du lien. J'ai été très sensible aux deux premiers tiers du roman. La fin m'a un peu ennuyée : comme l'impression que l'auteure a accumulé les révélations fracassantes pour relancer un récit qui avançait très bien tout seul.
Mais le noeud de l'histoire me parle profondément. Une amitié sublime et perdue, je sais ce que c'est, d'autant que j'en suis majoritairement responsable. J'ai apprécié la façon dont l'auteure présente la lente décrépitude du lien : les séparations tonitruantes, c'est finalement assez rare. On vit plus souvent un relâchement et une lassitude coupables. Kéthévane Davrichewy offre un récit sensible et pudique finalement convaincant.
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Sur le thème de l'amitié de jeunesse, la trahison et la rupture comme le dernier ami de Tahar Ben Jelloun,le roman de Kéthévane Davrichewy (auteur contemporaine de nombreux ouvrages jeunesse et de trois romans dont La mer noire qui a remporté plusieurs prix) Les séparées se veut résolument féminin.
Les chapitres alternent le passé sur une quarantaine d'années d'Alice et Cécile,quincagénaires à présent fâchées, et la voix de Cécile du fond du coma où l'a plongée un accident de voiture.
Les séparées est plaisant à lire, l'approche psychologique très pointue sur fond de secret de famille.
Alice, issue d'une famille aimante de gauche, plus ronde que son amie,plus équilibrée.
Cécile, plus solitaire, dans un milieu bourgeois et plus intellectuel, mais un milieu déchiré,Cécile l'angoissée qui parfois souffre d'asthme,Cécile, la possessive qui a "mythifié" son frère Philippe ("sosie de Julien Clerc"), Cécile qui ne "supportait pas que son frère lui échappe".
L'art qui réunit dans un "lieu de culture fondé ensemble" la designer et l'architecte.Puis l'art qui congédie.
Et toute vérité qui n'est pas bonne à dire, surtout lorsque rentrent en jeu une rivalité autour de Philippe et des non-dits trop intrusifs.Alors, peut s'ériger "une barrière infranchissable", la haine et le désir de détruire.
Les séparées analyse la symbiose première qui perdure à travers confidences, goûts et souvenirs communs, le lien qui s'étiole,l'image que l'on veut donner aux autres,le sentiment de jalousie,la construction d'une vie par rapport aux failles du passé. A-t-on le droit de TOUT savoir de l'autre et si on l'apprend par inadvertance a-t-on le droit de le lui dire?
Une fin que je n'attendais pas, du côté d'Alice,estimant sans doute les femmes plus perfides que les hommes dans leurs relations. Peut-on tout pardonner? Mais pardonne-t-elle après tout???
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Cécile et Alice sont amies depuis la maternelle. Elles vivent une amitié fusionnelle, on peut même dire qu'elles se sont choisies. Elles grandissent ensemble, partagent les mêmes opinions et assistent à la vie l'une de l'autre.
Alice tombe amoureuse de Philippe, le frère de Cécile et ne l'avouera à cette dernière que très tardivement. de son côté, Cécile se marie avec Eric, qui l'a trompera plusieurs fois ... Peu à peu, leur amitié s'en trouve entachée...

Ce roman parle du relation d'amitié assez étrange. On passe de la relation fusionnelle, à l'indifférence, en passant par le mépris de l'autre. Vous lisez ce roman en ressentant une multitude d'émotions diverses et variées !
Le roman n'est pas construit de manière linéaire. Les chapitres ne se suivent pas dans le temps, on peut passer de leur retrouvaille assez tendue à leur rencontre en maternelle, en passant par l'époque où elles ont rencontré leurs hommes ou encore au présent qui fait que Cécile est à l'hopital... Cela est parfois dur à suivre (qui parle ? à quelle époque sommes-nous ? ...) mais les pièces du puzzle se mettent petit à petit en place et le lecteurs apprend au fur et à mesure les secrets enfouis de ces deux femmes...

L'écart et la distance s'est imposé d'elle même dans leur relation : secrets, mensonges, jalousie, trahison... L'auteur révèle très bien la nature humaine dans ce roman. Les choses sont dites avec pudeur et d'émotions.

Ce fut pour moi une lecture agréable et rapide, puisqu'il s'agit d'un très court roman. Malgré tout je n'ai pas été séduite par la fin, trop abrupte à mon goût, mais ceci reste mon avis personnel...

Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Alice et Cécile sont amies depuis l'enfance, pourtant elles se sont séparées.
Trente ans plus tard, Alice laisse vagabonder ses souvenirs tandis que Cécile, dans le coma, écrit dans sa tête des lettres imaginaires à son amie.
Deux voix qui s'élèvent tour à tour et qui entraînent le lecteur à la découverte de cette amitié perdue.
Très beau récit tout chargé d'émotion.
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Ce court roman est très marqué par les années 80 : musique, évènements politiques, début du SIDA, films-cultes…
Les personnages sont bien typés : les deux familles d'Alice et Cécile avec leurs styles de vie différents, leurs amours, leurs enfants.
Les chapitres sont courts et alternent la voix de Cécile, dans son semi-coma, son adresse à Alice, et les souvenirs qu'égrène Alice.
Les phrases, courtes et très scandées, claquent ; elles racontent des faits, une succession de faits, parfois des ressentis, rien d'autre. Mais qu'on ne s'y trompe pas, dans ce roman, du début à la fin, il n'est question que d'AMOUR…
Magnifique ! je vous le recommande vivement.

Lien : http://lespassionsdelaura.ov..
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Un beau roman sur l'amitié, celle qu'Alice et Cécile vivent depuis leur enfance, développent et enrichissent pendant leur adolescence, partageant tout, leurs familles respectives très différentes l'une de l'autre, leur goût commun pour les livres, leurs parcours scolaires et universitaires, leurs 1ères amours et leurs 1ères expériences d'épouses et de mères. Cette relation unique aurait pu s'épanouir pleinement à l'âge adulte, et pourtant les deux amies de jeunesse se sont éloignées, critiquées, et bientôt séparées. Se sont-elles pour autant oubliées ?
"Les séparées " est un roman d'une grande finesse psychologique.
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Ce titre a été choisi en raison de mon vécu.
Une amitié peut se briser aussi facilement que l'amour.
Les propos de cette auteure sonnent justes.
Le déchirement et l'éloignement des deux protagonistes sont le résultat des aléas de la vie, des non-dits et bien des malentendus
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