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EAN : 9782890917194
208 pages
Éditions du Remue-Ménage (15/11/2020)
4.28/5   284 notes
Résumé :
Valparaíso, décembre 1986, tremblement de terre entre les quatre murs d’une maison. Un homme et une femme annoncent à leurs enfants qu’il faut tout laisser derrière et fuir le Chili de Pinochet. C’est Noël, la petite Caroline a sept ans et elle aura la nausée durant tout le voyage.

La fillette atterrit à Montréal. En plus de la neige dehors, il y a le tapis rouge vin de l’hôtel Ramada qui accueille les personnes réfugiées en attente de papiers. Il y ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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La quête d'identité d'une enfant arrivée au Québec avec sa famille comme réfugiée politique.

Comment se sent-on lorsqu'on a sept ans et que nos parents nous apprennent qu'on doit quitter notre pays pour toujours? Se faire dire que non, on ne reverra pas le Chili, ni grand-père, ni les amis. C'est ainsi que commence ce roman dont on ne sait trop s'il s'agit d'autobiographie ou autofiction. Ce n'est pas précisé, mais peu importe, il raconte de vraies émotions.

La vie n'est pas facile avec ses parents qui doivent travailler presque jour et nuit dans des emplois mal payés pour subvenir aux besoins de la famille. La petite fille écoute la télé, apprend peu à peu le français et va à l'école. Dans les groupes d'élèves, elle apprendra aussi à se voir à partir des yeux des autres. Pour s'intégrer, il faut ne pas se différencier, même si ça demande de renoncer à sa culture originelle. Elle y réussira au point que le français deviendra sa première langue, celle où elle écrit ce premier roman.

Un livre intéressant et touchant, qui apporte un point de vue original à la fois sur le parcours d'une personne immigrée et sur la société qui l'accueille. Car si Caroline a réussi, elle n'oublie pas les difficultés et que tous les réfugiés n'ont pas la même chance…
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bonjour chers lecteurs

je viens tout juste de terminer la lecture de ce livre, quel bon récit d une histoire d intégration d une jeune chilienne avec sa famille de l arriver avec le choc de l hostilité hivernale Montréalaise jusqu'à l âge adulte.
elle parcours l histoire des années 80 à nos jours avec humour et profondeur.
bonne lecture
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Je viens de fermer Là où je me terre. J'ai le coeur lourd, je me sens triste. Et pourtant dans ce livre, il est question de ce qu'on entend habituellement par une immigration et une intégration réussies. Nous suivons le parcours d'une jeune chilienne de 7 ans, Caroline. En 1986, elle n'a d'autre choix que de suivre sa famille qui désire fuir la dictature de Pinochet et vient s'exiler au Québec. Après un parcours scolaire exemplaire, elle deviendra professeur de sociologie à Montréal, prenant ainsi une part active et apportant sa contribution à sa société d'accueil. Un succes story.
Son père et sa mère, professeur d'anglais et éducatrice préscolaire au Chili, ont commencé leur intégration au bas de l'échelle en faisant des ménages, bien souvent en cumulant plusieurs emplois. Ils n'ont pas ménagé leurs efforts pour assurer l'avenir de leurs trois enfants. Caroline s'élève donc dans la pyramide sociale, réalisant les voeux de ses parents.
Mais à quel prix se fera cette intégration?
Pour Caroline c'est au prix du renoncement d'une partie de son identité, elle mettra tous ses efforts à essayer d'éteindre la petite Latina pleine de vie, en elle.
L'immense besoin d'appartenance d'une petite fille si différente des autres, la peur des moqueries, de l'exclusion et du rejet l'ont amenée à « la honte de ce que j'étais, le rejet de ce qui me constituait et une série de petites trahisons envers moi-même et mes parents. » Et c'est ainsi qu'au fils des pages, nous nous imprégnions de l'immense douleur de cette petite fille déterminée à prendre sa place coûte que coûte.
Caroline Dawson partage avec beaucoup de verve et une sensibilité non dénuée d'humour ces instants du quotidien où différences culturelles se conjuguent avec hiérarchie et habitus de classe pour constituer le parcours du combattant de l'immigrant. Devinez de quel côté Caroline Dawson se terre…
Les émissions de télévision pour enfants, les stations de radio de chansons francophones jouent un rôle de médiateur dans l'acculturation de la famille mais c'est le livre de Réjean Ducharme, l'Avalée des avalés qui va jouer un rôle-clé dans sa francisation. » L'avalée des avalés m'a fondée. Je suis parlée par la langue française et cela depuis Ducharme. » L'art aussi peut être salvateur pour les immigrants.
Je suis sortie du livre bouleversée. Rarement, l'immigration nous a été présentée à travers les yeux d'une enfant. Rarement, je n'ai perçu autant de douleur, de colère, de gratitude et de détermination.
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J'ai beaucoup d'admiration pour Caroline Dawson, elle a un parcours de combattante et son histoire racontée dans Là où je me terre ressemble à un kaléidoscope d'émotions aux combinaisons infinies selon le lieu, selon l'entourage, selon la saison. Chaque chapitre, au titre évocateur, sème une graine de résilience et en même temps, une pluie de volonté frondeuse de dépassement de soi.
La petite Caroline quitte Valparaiso en décembre 1986. Elle fuit avec sa famille, le Chili de Pinochet et sa dictature. Elle se pose à Montréal, dans un énorme contraste de température, sans papiers et sans repères. Son livre, c'est son histoire et l'histoire des femmes de sa vie. Sa mère, qui besogne comme femme de ménage, celle qui garde le silence pour éviter les problèmes; sa grand-mère, sans liberté et sans voix. Son père et ses deux frères sont présents mais de façon plus discrète.
Son récit est celui d'une immigration mais surtout une intégration grâce a l'école et à la lecture. Elle y a appris la culture et les codes québécois. Ça a tellement bien réussi qu'elle est sociologue et enseignante, elle enseigne le cours Sociologie du Québec au CEGEP. Belle revanche pour celle qui est arrivée au Québec à 7 ans et ne parlait qu'espagnol!
Je ne saurais trop recommander le Journal de bord radiophonique qu'elle tient avec Pénélope à Radio Canada Ohdio. Elle fait quelque chose de beau avec une histoire terrible.
Je lui souhaite le meilleur et son tempérament de guerrière lui permettra de vaincre le méchant Goliath. Il y a tellement d'êtres humains qui l'aiment…
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L'immigration est un phénomène complexe, à multiples dimensions, d'une actualité indéniable. L'autrice nous fait part ici de sa propre expérience, elle qui est arrivée au Québec à l'âge de sept ans. C'est par bribes, par une série de tranches de vie et de réflexions, qu'elle nous présente son vécu à l'aide d'une écriture nuancée et précise . Sa perspective est une mine d'or pour qui veut comprendre les défis et déchirements de ceux qui doivent s'expatrier pour leur sécurité. le style d'écriture, le ton qu'elle adopte, la puissance de ses analyses et l'authenticité qui suinte de ses propos en font une une lecture aussi plaisante qu'instructive. Autant j'ai aimé cette écriture fluide et parlante, autant ce livre m'a ouvert les yeux sur certains aspects méconnus de la réalité des nouveaux arrivants. le regard qu'elle pause sur sa terre d'accueil n'est pas complaisant, ni accusateur non plus. Ce témoignage porte d'ailleurs plutôt sur les aspects psychologiques de l'expérience que, sans les occulter, sur les mécanismes d'accueil et d'intégration. Mais il n'en est pas moins intéressant.
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critiques presse (3)
LActualite
10 août 2021
J’ai trouvé ce livre super touchant, parce qu’on la voit passer de petite fille à femme, mais avec les difficultés du déménagement dans un nouveau pays.
Lire la critique sur le site : LActualite
LeJournaldeQuebec
18 janvier 2021
Là où je me terre, c'est son histoire d'immigration et sa bataille pour trouver sa place dans un Québec étranger.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeDevoir
12 janvier 2021
Dans son premier roman, l'immigration est à la fois miracle et tragédie.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Nous avions déjà appris les codes imposés aux filles : il fallait être déniaisée mais pas guidoune, pétard mais pas pétasse, aguichante mais pas agace et voguer funambules sur ce fil de fer. Cette ligne si fine sur laquelle il était impossible de marcher en équilibre était pourtant celle que nous empruntions chaque jour… (Remue-Ménage, p.113)
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Stupidement, au début de l’adolescence, je me suis construite contre elle (ma mère), contre ce qui la constituait, pensant que c’était bas, méprisant sa culture, dédaignant ses lectures. Je ne me rendais pas compte que c’était parce qu’elle m’avait tant élevée que je pouvais maintenant la regarder de haut.

(Remue-Ménage, p.149)
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Le Québec comme toutes les terres d'accueil, aime présenter les réfugiés comme des success stories (...) souligner les réussites de celles qui sont devenues docteures, le succès de ceux qui sont désormais avocats. On ne sait jamais ce que sont devenus les réfugiés ordinaires qui s'emmerdent à Riviere-des-Prairies.
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J’ai toujours aimé fouiller dans les tiroirs des gens. J’ai d’abord cru que cela m’était venu avec l’immigration et la recherche de ma bête lumineuse - cette quête de l’énigme identitaire tassée au fond de la commode, remisée en espérant ne plus y penser, comme si le passé pouvait être enfoui dans le mobilier.
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Avec nos visites qui se renouvelaient chaque samedi, la bibliothécaire m'a rapidement reconnue, compris mes goûts et a commencé à me mettre des ouvrages de côté, m'offrant des livres un peu plus gros, un peu plus difficiles que ceux j'avais l'habitude de lire, me guidant hors des sentiers battus, me tirant, roman par roman à un niveau supérieur.
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