Conan Doyle, Holmes et Watson, Jack l'éventreur, un monde parallèle, le Sundance Kid, des extra-terrestres,
Oscar Wilde, le Machu Picchu,
Jack London, le secret de l'immortalité et même des
dinosaures robots . Il y a tout ça, et plus encore, dans « l'instinct de l'équarrisseur ». Autant dire qu'on ne s'ennuie pas. « L'instinct de l'équarrisseur » offre un moment de lecture absolument jouissif.
Le roman de Day est un véritable roller coaster, il n'y a aucun temps mort, le rythme est complètement fou. Il y a un peu un esprit serial dans cet enchaînement de péripéties à 100 à l'heure qui rappelle les feuilletons d'aventure. L'action est tellement ininterrompue que même les personnages semblent toujours en mouvement, ils ne se posent jamais. C'est à mon sens une vraie prouesse que réussit là l'auteur. En effet, en général pour renforcer l'impact des séquences d'action des moments plus calmes viennent apporter un changement de rythme. Après tout dans des montagnes russes, il y a des creux et des bosses et les uns sont nécessaires pour apprécier les autres. A ne pas changer de rythme, à mener son récit toujours à la même fréquence de dingue, Day prenait le risque que plus rien n'ait d'impact, que le lecteur, blasé, ne se détache de l'action. Il n'en est rien. Une fois embarqué, et ça arrive dès les toutes premières pages, le lecteur est fait comme un rat, il ne peut plus lâcher le bouquin. Jamais on ne se lasse du rythme ébouriffant. On sort de là lessivé, épuisé, exténué, à bout de souffle mais heureux.
On sent que l'auteur a pris beaucoup de plaisir à écrire cette histoire et son plaisir est vraiment communicatif. Day s'amuse à mélanger les genres, steampunk, enquête policière, aventure, comédie, western, horreur… On ne sait jamais où l'auteur va emmener son récit, l'inattendu est ici la règle, on est très souvent surpris. Les références littéraires ou cinématographiques sont nombreuses. Je pense que beaucoup m'ont sans doute échappé mais sans jamais que ça ne soit excluant.
J'ai été tout autant séduite par l'écriture. de
Thomas Day j'avais déjà lu, et apprécié, «
Dragon » et «
Women in chains ». Mais, si j'avais trouvé à l'auteur d'évidents qualités narratives, un talent indéniable pour raconter une histoire, je n'avais pas été marquée plus que ça par son style que j'avais trouvé efficace mais pas spécialement séduisant. Avec « l'instinct de l'équarrisseur » fait preuve d'un grand talent stylistique. Une langue imagée, drôle, haute en couleur, souvent même élégante… C'est vraiment bien écrit. Il n'y a guère que les, rares, scènes de sexe qui ne m'aient pas convaincue. Un tout petit bémol que je pardonne totalement tant le reste est emballant.
Enthousiasmant, jouissif, jubilatoire, « l'instinct de l'équarrisseur » est un vrai bonheur de lecture. Si j'ai aimé les récits sombres et graves de Day, j'avoue que je le trouve encore bien meilleur dans ce registre de divertissement déjanté. « L'instinct de l'équarrisseur » est le genre de bouquin qui rend heureux. Quel super moment de lecture !