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Critique de milan


Très belle lecture, avec de faux airs de "facilité". on ne peut pas parler de ce livre sans aborder la vie de son auteur; Osamu Dazai, car c'est de lui qu'il s'agit dans cette série de nouvelles plus ou moins courtes. Dazai est né au sein d'une famille privilégiée du Japon, il a trois frères aînés,et je ne sais plus combien de soeurs, deux je crois,et ce n'est pas anodin d'en avoir oublié le nombre , il n'en parle quasiment jamais, contrairement à ses frères.Le père meurt assez tôt dans la vie de cette famille influente, et c'est au frère aîné, âgé alors d'environ vingt ans, de s'occuper de la famille. Dès le début, Dazai montre des signes de "turbulences". Il est l'enfant terrible au coeur tendre, incapable d'exprimer ses émotions, mort de timidité avec tout le monde, la tête pleine de rêve et de projets, mais aussi de dégoût envers tout le monde et de "malaise" quant à ses origines. Il balance sans arrêt entre l'absolue certitude de son génie, et le désespoir complet devant sa "nullité", entre le mépris pour ce que pensent les autres -écrivains ou non- de son oeuvre, et le désir secret, douloureux d'avoir leur approbation. Alors il se comporte honteusement, s'endette, boit, ne finit pas ses études alors qu'il la promis tant de fois- et sincèrement- à son frère afin que celui ci continue de l'aider financièrement. Et quand rien ne va (c'est à dire presque tout le temps), que la douleur l'envahit, il tente de se suicider, plusieurs fois, seul ou accompagné, et se rate à chaque fois , (mais pas celle qui l'accompagne), jusqu'à cette dernière tentative. Sans oublier les maladies, la toxicomanie, la guerre. Cent vues du mont Fuji parle de tout ça, sans détour, simplement, très simplement, avec un style qui semble être l'évidence même de l'écriture, directe, mais tout en profondeur et sincérité. Les descriptions sont limpides, lumineuses. Les nouvelles sont tantôt drôles, tantôt touchantes, et d'autres fois douloureuses (avec l'impression de voir le Tombeau des Lucioles). Et c'est toujours Dazai qui se lamente, se plaint, promet de faire des efforts, avoue ses torts, mais reprend ses vieilles habitudes....et pas une fois il n'est condamnable, parcequ'il souffre, profondément, et c'est superbement retranscrit dans ce livre, donnant envie de voir ce que ça donne avec une oeuvre de fiction.
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