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3,9

sur 479 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre de Döblin m'a donné envie de relire Céline. le premier explore l'Alexanderplatz, le second la place de Clichy...des quartiers populaires, grouillants de vie, animées par la rumeur des commerçants, du tramway, des camelots, des passants et des ouvriers, et absorbant dans leurs bas-fonds les plus fragiles.
Tel est le cas de ce Franz Biberkopf, pauvre bougre sorti de prison qui, malgré le voeu pieu de rester droit dans ses bottes, va se retrouver malmené par les circonstances, au gré de ses rencontres sur l'Alex.

Au fil des pages, on s'aperçoit que l'auteur s'attache à analyser minutieusement les difficultés de ses personnages. Tantôt narrateur externe interpellant le lecteur, tantôt adepte des monologues intérieurs et des allusions mythologiques, A. Döblin se mue en naturaliste d'un quartier populaire de Berlin. Avec cette étude du comportement des "petites gens" sous la pression du milieu et des circonstances, j'ai eu l'impression de relire du Zola.

Mais les similitudes s'arrêtent là.

Si Zola excellait dans un style léché, Döblin exploite tous les styles littéraires (de l'argot au poème), prend beaucoup de libertés avec les structures narratives avec notamment la technique originale du collage, et surtout renverse les codes du romanesque ( à défaut d'une intrigue bien construite axée autour de personnages figés dans des rôles prévisibles, le récit apparaît cacophonique avec ce style littéraire indéfinissable).

Oui au premier abord on a l'impression d'un brouhaha. Mais progressivement, cette impression laisse place à celle d'un laboratoire d'écriture où chaque technique littéraire porte une signification particulière dans la trame de ce roman. Entrer dans l'univers de Dôblin n'est pas aisé.

Bref, c'est une oeuvre qui n'a rien de romantique tant sa lecture est exigeante. Mais une fois plongée dans le livre, je me suis amusée des libertés prises par l'auteur.
Et la description des lieux, des gens...dignes des instantanés de Doisneau ou de Brassaï (à mon avis les meilleurs pour capturer l'essence de la ville à travers un cliché).
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Ce fut long! le roman est conséquent, le texte sans trop de dialogues, avec de longues descriptions et les pensées des personnages qui s'éternisent. le style est particulier, avec un discours intérieur qui déroute.
Ce livre raconte l'histoire d'un homme qui sort de prison et ses méthodes pour sortir de la pauvreté et des affaires dans l'Allemagne des années 30, en pleine crise financière et morale. On entre dans un monde sombre, dans les bas-fonds de Berlin et peu à peu, on s'attache au personnage, on suit son parcours pas toujours clair mais qui s'active vers la fin.
Le véritable personnage de l'oeuvre, c'est la ville, c'est Berlin, ses habitants, ses travailleurs, ses rues et son âme. On assiste à des descriptions magnifiques notamment celle de garçons bouchers à l'abattoir, entre horreur, morbide et grandeur. On obtient un chef d'oeuvre du réalisme allemand, on pense à Zola mais la première guerre mondiale est passée par là et il n'y à plus d'espoir.
C'est noir, c'est sombre et plein de lumière.
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Berlin Alexanderplatz, c'est l'itinéraire d'un homme, Franz Biberkopf, qui sort de prison et tente de reprendre une place honorable dans le Berlin de la fin des années 1920, capitale d'une République de Weimar affaiblie par la crise économique et le diktat. C'est le roman d'un Berlin populaire où les ménages tentent de survivre tout en commérant aisément et en discutant fiévreusement.
Biberkopf tâche d'être honnête mais il retombe vite dans le monde du crime, notamment en faisant la connaissance de Reinhold, personnage inquiétant s'il en est, véritable chef de bande qui emploie Biberkopf dans une opération de cambriolage. L'opération tourne mal, notamment pour Franz Biberkopf, qui se jure de revenir à une vie honnête : mais cette vie berlinoise est un cercle vicieux dont Franz aura bien du mal à se sortir.
Utilisant une langue argotique, Alfred Döblin nous entraine dans cette grande ville grouillante, populaire à travers un récit qui tient beaucoup de la tragédie, car les forces qui régissent la vie de Franz Biberkopf sont anormalement humaines ; de là, la difficulté de la rédemption pour un personnage qu'il est très difficile à prendre en affection, tant il semble aisément se complaire dans cette fange dégoûtante. Un récit remarquable qui en rappelle d'autres, comme Voyage au bout de la nuit ou Aucune bête aussi féroce.
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L'histoire d'un homme qui sort de prison à Berlin, où il a été enfermé pour avoir tué sa compagne. Celui-ci évolue dans un milieu modeste et, d'apparence simple (comme chacun), il est complexe : à la fois bonhomme, déterminé, brutal, sensible, ce que l'auteur rend admirablement. Ainsi, cet homme est décidé à reprendre son destin en main et à demeurer honnête. Naturellement, la vie va lui tendre de nombreux pièges et autres tentations. le style de l'écriture est original et direct, sans emphase, et l'histoire parsemée de coupures hétéroclites tantôt tirées de la religion, tantôt de journaux, de radios, de conversations ou encore de réclames. J'ai trouvé ce roman un peu long à démarrer, après quoi on se prend au jeu et on veut voir comment le héros va s'en tirer ou comment il va chuter. Pour finir, j'ai parfois été un peu gêné par ces entremêlements dont j'ai parlé avant, n'en saisissant pas toujours la visée. Un bon livre.
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Lu pendant un long séjour à Berlin: un livre sombre sur la fatalité. La vie de Berlin avant-guerre y est particulièrement bien décrite.
Pour les amoureux de cette ville incroyable.
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Ce roman est comparé à Céline, Joyce, Brecht ou Dos Passos en 4 ème de couve'rture, ce qui met la barre un peu haut peut-être.
Je m'attendais à plus de violence (mais c'est peut-être un tort : quand je vois le mot "violence", je m'attends à un cran au-dessus de ce que j'ai déjà lu) mais j'ai été séduite par contre par l'humour et la distance de l'auteur par rapport à son personnage, un criminel qui erre dans les bas-fonds du Berlin des années 20.
Un des meilleurs passages se situe vers le milieu du livre avec la description d'un abattoir.
Il me semble que ce roman a inspiré d'autres auteurs (Alasdair Gray dans "Lanark", c'est évident avec cet homme qui a tué sa compagne et qui a peur d'être condamné à commettre indéfiniment le même crime) et des artistes d'autres disciplines (les deux anges à la fin qui veillent sur Franz ont forcément inspiré Wim Wenders dans "Les ailes du désir").
Le style peut en effet faire penser à Céline, il faut dire que ça a été écrit à peu près à la même époque, mais en moins fort il me semble même s'il y a une forme de gouaille. L'originalité tient beaucoup au mélange entre narration classique, interpellation du lecteur, fragments de publicités, d'affiches, de tracts politiques, de coupures de journaux, d'extraits de la Bible.
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La lecture de ce classique de la littérature allemande du XXème siècle n'est pas toujours aisée. Souvent comparé au "Manhattan Transfer" de Dos Passos, ce roman m'a plutôt fait penser à "Ulysse" de Joyce par sa construction assez heurtée, faite de ruptures de ton et de répétitions, de collages (références bibliques assez développées, publicités). Suivre Frantz Biberkopf dans sa chute, le personnage principal de ce roman déconcertant, n'est donc pas une partie de plaisir mais j'ai quand même trouvé de quoi avancer dans cette lecture et y trouver de l'intérêt.
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Un classique inclassable... Cette nouvelle traduction est très différente.
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Un roman sombre qui relate la vie des bas-fonds à Berlin dans la fin des années 1920, en suivant le destin de Franz Biberkopf qui fût ouvrier, souteneur, meurtrier de sa compagne et après son passage à « Tegel » (en prison) tenta de se racheter une vie honnête en tant que vendeur de journaux. Mais avec la rencontre de Reinhold (on peut y trouver l'incarnation de Satan !) Franz retombe dans le milieu de la pègre berlinoise.

La trame de « Berlin Alexanderplatz » se déploie donc dans Berlin et l'Alexanderplatz revient souvent dans le récit, c'est en quelque sorte le point de repère principal de Franz Biberkopf dans ses pérégrinations. Située au coeur de Berlin, cet axe central, jonction entre trains, tramways et métro, est le symbole de l'activité frénétique de la ville, qui a certainement inspiré à Alfred Döblin son roman.

L'oeuvre de Döblin est aussi un témoin de l'histoire ; intégrant dans son récit la montée du nazisme ou encore le communisme et la lutte des classes.

Autre point particulier du roman, c'est son style. On sent (grâce à une traduction de le Lay très fidèle au texte original, de ce que j'ai pu en lire par ailleurs) que Döblin a cherché à se rapprocher au plus près du dialecte berlinois, parlé par le milieu populaire dans lequel baigne le personnage principal. L'auteur mêle dans le récit des extraits d'oeuvres de la littérature allemande, des publicités, des chansons de cabarets, des extraits de la Bible. On est aussi parfois perdu quand le récit quitte l'histoire principal pour relater des événements de la vie berlinoise, comme la description des abattoirs à plusieurs reprises ou l'actualité (comme si on lisait un journal de l'époque). Et malgré ce chaos ambiant cela donne un tout cohérent qui fait de ce livre une oeuvre à part.
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Berlin Alexanderplatz est avec Die Blechtrommel de Grass de ces aventures humaines qui dessinent L Histoire. Franz Biberkopf et Oskar Matzerath sont au centre de notre attention, de notre compassion.
C'est avec ces deux textes originaux que je suis rentré dans la langue allemande. Dans la culture ?
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