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Yasmin Hoffmann (Traducteur)Maryvonne Litaize (Traducteur)
EAN : 9782876531062
La Table ronde (24/10/1991)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Quatrième de couverture
Les deuxième et troisième tomes de Novembre 1918, écrits de début 1939 à mi-1940, Peuple trahi et Retour du front avaient été conçus comme un seul volume : où l’on découvre le Berlin de la misère et celui des profiteurs de guerre, des bourgeois insouciants, des petites et grandes canailles… ; ce sont aussi, entremêlées, grandes et petites manœuvres : au niveau des États, les affrontements autour du Traité de Versailles, qui décideront ... >Voir plus
Que lire après Novembre 1918, une révolution allemande 03 : Retour du frontVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pas facile de replonger dans l'univers de la tétralogie Novembre 1918. C'est assez hermétique. J'avais lu les deux premiers tomes il y a trois ans. Je ne sais pourquoi j'ai tant attendu avant de me lancer dans la suite mais j'éprouve beaucoup de difficulté à m'intéresser à ce troisième tome. Tous ces personnages (dont plusieurs ne font que passer) qui forment les multiples tableaux de cette fresque incroyable racontent les jours qui ont suivi la fin de la Première Guerre mondiale. du côté des Allemands. Les troupes démobilisées, qui ont le sentiment d'avoir fait de leur mieux qui ressentent la honte de la défaite, se retrouve face à face avec des citoyens tout aussi sous le choc mais également appauvrie, en colère. C'est « le retour du front ».

On retrouve les anciens soldats Maus et Becker, l'infirmière Hilda et plusieurs autres. Mais le lecteur n'a jamais le temps de s'attacher à eux. La narration d'Alfred Döblin le promène partout, sur un bateau en plein Atlantique sur lequel le président américain Wilson se prépare aux négociations de paix, à Munich où la population gronde, à Berlin où tout va mal. le kaiser s'est enfui et les militaires essaient de sauver la situation, entre autre avec les troupes démobilisées qui y affluent. Malheureusement, ils s'évanouissent dans la capitale allemande. Au même moment, la gauche, menée par Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg, gagne ne popularité. L'Internationale est chantée dans les rues. Tout peut basculer d'un moment à l'autre.

Tout au long de la lecture, on a le sentiment d'un drame imminent. Des troupes vont se révolter ? Les sociaux-démocrates vont soulever le peuple ? Les Alliés vont se disputer entre eux ? Mais ces grands événements sont racontés de points tellements multiples, presque désincarnés, qu'il est difficile de se sentir concerné. Et les petits drames des quelques protaginistes auxquels le lecteur peut essayer de s'identifier (comme Maus et Becker) sont noyés dans cette épopée. Trop de personnages, tant fictifs que réels. Auer, Ebert, Eisner, Kerenski, Noske, Radek, sans oublier toutes les divisions armées et les partis ou groupes politiques. Lorenzaccio fait pâle figure à côté de ce monstre littéraire qu'en Novembre 1918. Il y a bien un glossaire à la fin, avec une choronologie générale mais le souci du détail d'Alfred Döblin nuit un peu à son oeuvre. Un peu trop intellectuels pour un lecteur moyen ? Je crois qu'un érudit ou un amateur d'histoire (particulièrement de l'histoire allemande du début du XXe siècle) ont plus de chances d'apprécier ce roman.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Lucie : "Je ne suis pas américaine. Il me semble qu'on est moins fou là-bas qu'ici. C'est une bonne chose que je parte. Tu m'as rencontrée à la dernière seconde sur ce continent en délire, je ne pourrais pas vivre dans la folie européenne. Ici, tantôt vous idolâtrez un homme, tantôt vous adulez l'État, et à présent c'est le tour des masses. En quoi les masses sont-elles meilleures que les milliers de gens qui les composent? Là-bas, nous avons une vie plus concrète, plus froide, mais nous jouons moins les Don Quichotte. Votre Europe n'a plus de véritable religion, et d'après moi ça ne lui réussit pas. Alors ils les essayent toutes, comme un amoureux délaissé qui se jette au cou d'une putain. Chez nous on doit travailler dur, la concurrence est rude, plus rude qu'ici, mais on connaît ses intérêts, et on les défend en liaison avec d'autres. On a ses amis. On vit dans la réalité, et généralement plus que nécessaire. C'est pourquoi on désire échapper à cette réalité pour accéder à quelque chose d'intellectuel. Je crois qu'en Amérique il ne viendrait à l'esprit de personne d'élaborer en plus une théorie matérialiste. Ce serait porter de l'eau à la rivière.
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"Le patriotisme, on peut le dire tranquillement aujourd'hui, est à classer parmi les antiquités. L'amour de la patrie est une notion que l'on doit à des gens cultivés mais un peu fous qui se présentaient comme des professeurs de lycée. Elle leur venait de leurs cours de latin-grec, et ils l'ont intégrée dans leur vie quotidienne. On parle de guerres défensives. Quand la guerre a commencé en 1914, chez vous, en Russie, vous vous êtes senti affecté?
- Non, reconnut Radek, amusé.
- Moi non plus. Tout au plus certaines restrictions, censées être dans l'intérêt de la patrie. Ce fut une époque épouvantable. Personne n'avait droit à la parole. Les tyrans, du sous-off jusqu'au sommet de l'échelle, se sont déchaînés."
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Lorsque Jules César en son temps partit pour l'Égypte avec ses bateaux et ses soldats et qu'il mit le pays à sac, on parla d'exploit. Aucun tribunal n'aurait songer à lui intenter un procès pour cela. C'était une performance de tout premier ordre dont nous profitons encore aujourd'hui après que Shakespeare en ait tiré un tram dont même le plus inculte des hommes connaît la phrase : "Car Brutus est un homme honorable." Mais imaginez qu'au lieu de deux cents bateaux César n'en ait eu que trois, avec un équipage d'hommes mal armés, qu'ils aient débarqué en Égypte et se soient mis à piller : vous n'auriez là qu'un simple acte de gangstérisme qui mérite la corde. Or où est la différence? Pourquoi l'une de ces actions peut-elle enrichir l'histoire, tandis que l'autre mène au gibet? Parce que l'être humain abhorre les demi-mesures. C'est affaire de quantité. De petites entreprises doivent s'en tenir à l'ordre civil. Pour les grandes, il n'y a pas de règles. Il faut donc toujours choisir le parti des grandes entreprises car, bien qu'elles soient dangereuses, l'impunité est garantie.
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Où trouver de l'aide? Où? Les livres sont muets. Les grands esprits montrent l'abîme, mais qui nous aide à le franchir? Ce malaise, ce trouble, cette peur physique. Ce remous au fond de moi, comme si ma poitrine était un chaudron d'eau bouillante léché par les flammes. Vers qui me tourner? Mon cerveau est une masse inerte. Je n'ai pas de cerveau. J'ai une pierre dans le crâne. Ce n'est pas humain. Ce doit être mon démon qui s'est emparé de moi. Mais je ne peux pas vivre avec lui. S'il me veut, qu'il me prenne tout entier.
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La vie est un tapis - usé jusqu'à la corde qui montre sa trame pelée.
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Video de Alfred Döblin (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alfred Döblin
Paru en 1929, grand succès de librairie, aussitôt traduit en plusieurs langues et adapté à la radio et au cinéma, Berlin Alexanderplatz d'Alfred Döblin est un monument de la littérature allemande au temps de la République de Weimar. Visiblement inscrit dans le sillage d'Ulysse de Joyce (1922) ou de Manhattan Transfer de Dos Passos (1925), même si l'auteur a contesté s' être inspiré d'eux, il participe du renouvellement moderniste du genre romanesque et le procédé du « montage », à l'époque tour à tour exalté et décrié, semble y servir une exploration nouvelle du monde urbain. Pourtant, écrivain prolixe et passionné de questions philosophiques, Döblin n'en était pas en 1929 à son coup d'essai et l'intérêt de Berlin Alexanderplatz dépasse peut-être aujourd'hui celui d'un grand « roman de la ville ».
Retrouvez sur notre webmagazine Balises, le dossier "Berlin Alexanderplatz, portraits d'une ville" en lien avec la rencontre : https://balises.bpi.fr/dossier/berlin-alexanderplatz/
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