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Critique de Otlet


Otlet
11 décembre 2018
Jacques Sadoul écrivait dans son Histoire de la science-fiction moderne (1973) : " [De Peur que les ténèbres] passa et passe encore pour un immortel chef-d'oeuvre du genre, je me demande bien pourquoi d'ailleurs. le thème en est très simple : un archéologue est précipité de notre époque [il s'agit en réalité de l'Italie mussolinienne...] dans la Rome décadente du VIème siècle. Il utilise son savoir scientifique et ses connaissances historiques, d'abord pour survivre, puis pour acquérir richesse et puissance."

Difficile, effectivement, de s'emballer pour ce bouquin, quand bien même l'action se situe dans l'Antiquité tardive, période assez peu exploitée en littérature. Il est vrai que l'auteur nous épargne le cliché du héros américain beau, malin et costaud qu'on retrouve trop souvent dans la science-fiction vintage. Martin Padway est un gars ordinaire, débrouillard et cultivé (c'est un archéologue tout de même !), mais pas dénué d'humour, ce qui le rend plutôt sympathique, en dépit de son côté self-made-man dévoué aux valeurs du capitalisme triomphant (rappelons que le roman a été écrit à la fin des années 30).

Passée la surprise des premiers chapitres qui présentent les "inventions" anachroniques exploitées par le héros pour gagner sa vie (fabrication de brandy, création d'un journal, mise en place d'un réseau télégraphique...) dans la Rome décadente de Thiudahad, le roman finit par s'embourber. La dernière partie qui décrit les batailles menées par l'armée de Padway, pardon, de Martinus le Mystérieux !... pour aboutir à la stabilité du royaume italo-gothique et repousser, dans les oubliettes de l'Histoire, les fameuses "ténèbres" du Moyen-Âge devient carrément soporifique. La faute peut-être à une écriture qui manque cruellement de souffle épique pour rendre le récit captivant, ce qui est tout même paradoxal quand on sait que De Camp a largement contribué au développement de la saga romanesque de Conan.

Sadoul concluait sa critique sur ces mots : "Le roman se veut alerte, humoristique, et satirique. J'avoue être resté imperméable au charme de cette histoire que j'ai lue deux fois, toujours avec le même ennui."

Je plussoie.
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