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Carla Speed McNeil (Illustrateur)
EAN : 9781632154439
120 pages
Image Comics (29/09/2015)
2.75/5   2 notes
Résumé :
"Alex de Campi's scarily believable premise combines with Carla Speed McNeil's unbelievably beautiful art for a thriller with its brake line cut." - Brian K. Vaughan It was just a trip before college. Build schools in a Central American village; get to know some of the other freshmen. But after tragedy strikes, a handful of once-privileged US teens must find their way home in a cruel landscape that at best doesn't like them, and at worst, actively wants to kill them... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2015, écrits par Alex de Campi, dessinés et encrés par Carla Speed McNeil, avec une mise en couleurs de Jenn Manley Lee.

L'histoire commence alors qu'un groupe de jeunes américains (fin de l'adolescence) a atterri dans un pays d'Amérique Centrale et s'apprête à prendre un car pour un voyage d'une dizaine d'heures vers une ville appelée Santa Isabel. Ils sont encadrés par 2 adultes Murray & Alice. Dans leur bus se trouvent également la soeur Inès, et son oncle.

C'est l'accident bête sur une route en lacet. Pour éviter un camion en face, le chauffeur donne un grand coup de frein, et le car dévale une pente abrupte pour terminer sa chute plusieurs mètres plus bas. Beaucoup de passagers n'ont pas survécu à la chute. Quelques-uns sont grièvement blessés, d'autres s'en tirent avec quelques contusions. Impossible de remonter la pente trop ardue, pas de réseau, beaucoup de kilomètres à parcourir à pied jusqu'à la ville la plus proche. Beaucoup de questions pour les rescapés : les jumeaux Chad & Charlene, Travis et Gina, Lily blessée à la jambe, Kira, Anhony (sourd), etc. Comment se protéger des coyotes la nuit ? Qui doit partir et dans quelle direction le lendemain matin ?

Dans les interviews données à l'occasion du lancement de la série, les créatrices ont indiqué qu'elle s'inscrit dans un registre horrifique, et que la première partie comprend 8 épisodes. Ce tome correspond donc à la moitié de cette première histoire. Alex de Campi a expliqué qu'elle a souvent voyagé à l'étranger et qu'elle a éprouvé l'angoisse de l'insécurité dans certains pays, où il suffit de peu de choses pour se retrouver dans une situation sortant du cadre de référence du quotidien douillet et rassurant. le lecteur voit rapidement passer plusieurs adolescents dans ce qui semble être un voyage organisé. Il est vraisemblable qu'ils iront à l'université à la prochaine rentrée. Il n'en apprend pas énormément sur chaque personnage, sachant qu'il y en a environ 8 principaux. Néanmoins Alex de Campi a l'art et la manière de montrer que ses protagonistes disposent d'un caractère différent.

Ainsi la relation un peu abusive entre les jumeaux apparaît de manière naturelle, dans la manière dont ils se comportent, avec des répliques établissant la preuve d'une longue familiarité, et d'un trait de caractère peu reluisant chez Chad. Elle montre avec la même économie de moyen comment la surdité d'Anthony l'a contraint à s'endurcir plus vite que ses collègues de voyage, sans pour autant perdre en capacité d'empathie. Troy se montre prévenant vis-à-vis de Kira, blessée au mollet droit, faisant ressortir également le fond de sa personnalité. Enfin le lecteur apprécie à sa juste valeur la coolitude de Travis, produisant son effet sur Gina, tout en montrant rapidement ses limites.

On ne peut donc pas parler d'étude de caractère en seulement 4 épisodes, mais le lecteur peut voir la personnalité des protagonistes s'exprimer au travers de leurs interactions. Tout en étant prévenu qu'il s'agit d'un récit d'horreur, le lecteur n'a aucune idée de ce qui va survenir. L'accident survient dans le premier épisode, avec une soudaineté qui le déstabilise. La nuit survient, et avec elle des coyotes peu commodes qui perçoivent les rescapés comme un dîner facile. le lendemain matin, la lumière du jour montre la situation : pas de nourriture, pas d'eau, des individus sans esprit de groupe (sauf pour un ou deux), et sans compétences particulières de survie. La situation semble être simple : il suffit que 2 d'entre eux rallient le village le plus proche pour que les secours viennent rechercher les autres et s'occuper des blessés.

Bien sûr, une fois le délai raisonnable écoulé, les restants ne peuvent que constater qu'ils attendent toujours. du fait de ce caractère imprévisible, le lecteur est sous la coupe d'un suspense très inconfortable. Il n'y a aucun moyen d'anticiper ce qui risque de survenir, aucun moyen de savoir si en s'attachant à tel personnage, il n'y a pas gros à parier qu'il ne survive pas dans les 2 pages à venir. Avec une économie de moyen remarquable, le scénario maintient le lecteur dans un état d'esprit un peu inquiet. Ce sentiment une fois installé croît lentement, mais sûrement. Alex de Campi (également auteure de la série de genre Grindhouse: Doors open at midnight double feature) maîtrise bien sa tension narrative.

Il est assez surprenant de trouver Carla Speed McNeil comme artiste de cette histoire, car elle est surtout connue pour sa série indépendante Finder (avec entre autres Jaeger), série sur laquelle elle avait déjà collaboré avec Jenn Manley Lee. Dans Finder, ses dessins laissent une légère impression d'amateurisme, dans des visages aux expressions un peu décalées, où dans des perspectives hasardeuses. Ici au premier abord, cette impression ne survient pas. Jenn Manley Lee effectue une mise en couleurs maîtrisée et professionnelle. Elle joue sur les nuances pour ajouter un effet de volume aux différentes formes, sans aller jusqu'à les transformer en sculptures 3D. Elle ajoute des textures discrètes aux décors, en particulier pour les roches de cette zone désertique. Elle rend bien compte de la luminosité, tout en évitant de transformer chaque surface en un kaléidoscope. Elle applique ses couleurs (certainement à l'infographie) comme s'il s'agissait d'une aquarelle, sans l'effet diaphane qui peut être associé à cette technique.

Évidemment, il est facile d'identifier 2 passages pendant lesquels la dessinatrice peut s'économiser sur les décors. Il y a donc le deuxième épisode qui se passe de nuit, ce qui noie la majeure partie des arrière-plans dans un noir opportun, mais aussi justifié. D'une manière moins flagrante, il y a le quatrième épisode qui se passe majoritairement au même endroit rocheux, où McNeil peut laisser Jenn Manley Lee effectuer le gros du travail. Néanmoins cette façon de présenter les choses n'est pas très honnête. Pour reprendre le cas particulier du quatrième épisode, l'artiste donne à voir la disposition des lieux qui reste spatialement logique quel que soit l'angle de vue (= les rochers et le relief restent à la même place et consistants d'une case à l'autre).

Ensuite dans l'épisode 3, Carla Speed McNeil doit mettre en scène une action un peu compliquée dans l'autocar et au-dessus. Son découpage et son plan de prises de vue permettent de bien suivre le déroulement de l'action, et les déplacements des protagonistes. Les 5 pages de croquis confirment qu'elle a passé du temps à concevoir l'apparence de ses personnages qui disposent tous d'une identité graphique aisément reconnaissable, sans être caricaturaux. Au-delà de cette caractéristique, le lecteur constate également que les créatrices ont fait l'effort conscient de mettre en scène une distribution qui reflète la diversité présente dans la société humaine.

Le lecteur apprécie également le jeu naturel des acteurs. La scénariste a accompli un remarquable travail de caractérisation au travers des relations entre les personnages, Carla Speed McNeil réalise des dessins en phase avec cette approche. Les morphologies sont normales, les gestes aussi. Il reste quelques expressions de visage un peu gauches par moment, et des bouches qui prennent souvent la même forme. Mais en contemplant ces pages, le lecteur a le plaisir de constater que les personnages existent vraiment, à la fois par leurs gestes, mais aussi par leur tenue vestimentaire, à chaque fois révélatrice de leur personnalité. Travis a développé un sens aigu du vêtement détendu pour renforcer sa coolitude. Gina est habillée de manière à mettre sa plastique valeur, avec des vêtements à l'allure ordinaire, mais dont on devine qu'ils ont été choisis avec soin dans des boutiques pratiquant des prix de marque. La capuche d'Anthony laisse son visage dans l'ombre pour dresser un mur entre les autres et lui, afin de se protéger de leurs railleries, ou de leur pitié.

Ce premier tome déstabilise rapidement le lecteur, sans jamais lui laisser l'occasion de retrouver sa contenance. Par petites touches très précises et pertinentes, les auteurs réussissent à faire exister leurs personnages et à laisser sourdre une angoisse palpable, se transformant petit à petit en malaise poisseux. Les dessins ne sont pas très techniques mais ils assurent une bonne narration graphique, en phase avec l'intrigue et la personnalité des protagonistes. Ces 4 épisodes réservent de nombreuses surprises, de quelques sachets de poudre blanche à une apparition cocasse de Bisounours, avec des éléments très concrets comme la gestion des passeports.
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critiques presse (1)
Sceneario
31 juillet 2018
Les scènes sont naturelles, les protagonistes aussi et franchement on a hâte de voir ou tout ça va nous mener ! De son côté, Carla Speed McNeil rajoute une atmosphère graphique assez particulière qui n'est pas pour rien dans le charme de ce premier volume.
Lire la critique sur le site : Sceneario

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