La sociologie clinique dresse un diagnostic accablant du monde du travail pour se poser finalement la question d’un changement possible de société.
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... les actionnaires délèguent le pouvoir d'organisation, pas uniquement aux salariés, mais à des référentiels, des normes de qualité, des outils de contrôle, des indicateurs de mesures, des systèmes informatisés, des objectifs financiers auxquels les salariés, tout comme les managers et les dirigeants de site, doivent se soumettre. Si l'organisation hiérarchique subsiste, chaque échelon semble désormais traversé par de multiples exigences incompatibles. Plus la responsabilité est élevée, plus la pression est intense. C'est ainsi que la direction -elle-même soumise à son lot d'exigences parfois intenables -peut "décliner toute responsabilité", y compris celle de la pression qu'elle relaie ou excite auprès de ses "collaborateurs".
Dans cette configuration, le pouvoir est omniprésent et pourtant insaisissable, systématique et invisible. Chaque échelon a le sentiment que "ceux d'au-dessus" ont le pouvoir, qu' "ils" exigent une chose et son contraire, qu' "ils" le font pour mettre sous pression leurs collaborateurs et mieux contrôler leurs subordonnés.
Vincent de Gaulejac, c'est quoi un système qui rend fou ?