J'adore Erri de Luca.
C'est un auteur à la plume singulière, limpide, claire, belle.
Il s'illustre ici sur un sujet difficile au possible, l'Europe.
Lui, l'Italien du Sud, le napolitain, lecteur et traducteur de la bible, lecteur de l'hébreu, du russe, langue à la fois très européennes mais aux confins de notre organisation économique.
L'UE n'est pas l'Europe culturelle, et les dirigeants ne parlent pas tous les jours de
Dante et d'
Erasme.
De Luca ne parle d'ailleurs pas de ces auteurs.
Hölderlin, une poétesse russe, un écrivain Yiddish, voilà qui convoque l'auteur. Des survivants, des morts du dernier conflit, celui qui a poussé le vieux continent à s'entendre. Ces guerres auxquelles l'auteur a participé (en Yougoslavie) et qui l'ont marquées. Il n'en veut plus, on le sens. Il ne veut plus non plus d'africain mourant de soif et de faim et de noyade en Méditerranée. Et il le dit, clair, fort, et bien. Sans grandes théories, sans ambages, juste avec de l'humain.
Rien de plus simple et logique.
Superbe.