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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce week-end, je me suis régalé avec une douceur italienne, presqu'aussi crémeux qu'un tiramisu, bien plus fin qu'une pannacotta, plus chaud qu'une pizza ... napolitaine.

Sur la montagne de Dieu, Montedidio, on court sur les traces de ce presque plus enfant mais pas tout à fait "un grand". Cet enfant travaille chez un ébéniste et partage l'atelier avec Rafaniello, vieux cordonnier juif qui lui aussi est presqu'un ange mais reste bossu tant qu'il n'a pas terminé sa transformation. Et c'est avec lui qu'il partage bien plus que le travail, il échange des confidences, des connaissances, des expèriences.
ET puis, et puis, il y a MARIA, qui est plus belle que le soleil de Naples, plus mûre que toutes les filles du quartier, qui avec rien enrichit tout!

Dans la pauvreté de ce quartier, on s'enrichit avec peu et surtout avec l'humanité de certains tels que ce petit cordonnier qui répare ou confectionne des chaussures pour ceux qui n'en n'ont pas.

C'est une histoire de transformation, du passage de la chrysalide à l'âge mur avec l'aide du "boumeran", cadeau que lui a offert son papa. Il va apprendre à maîtriser l'art de ce "boumeran" en apprenant à la lancer sans jamais oser le lâcher. Dans le même temps, Rafaniello, apprend à utiliser ses ailes qui se cachent dans sa bosse et ce n'est que lorsque tous les deux, il seront prêts, qu'ils se lanceront pour le grand vol, après avoir gravi tout en haut du Monte di Dio...

Chaque page ouverte nous offre plein de surprises et d'émotions, de belles odes à une vie simple mais remplie de beauté, de rappels à l'humilité mais avec beaucoup d'humanité.
L'écriture est belle mais pourtant très simple, pleine de poésie et de chansons : "...il faut chanter pour donner de l'air aux pensées, sinon, enfermées dans la bouche, elles moisissent".

Je ne peux que vous conseiller de déguster cette délicieuse Tranche de vie Napolitaine.
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Naples,ville plurielle.

L'itinéraire d'un enfant pas gâté dans le quartier populaire de Naples,Montedidio : la colline de Dieu.

A cette époque,les enfants commencent à travailler tôt pour ramener quelques sous à la maison. " la journée est une bouchée",il faut se remuer,grandir vite et se colleter avec la vie.
Un père taiseux,une mère malade,la pauvreté, la promiscuité, la corruption sont autant de fardeaux qui alourdissent, effacent l'insouciance du jeune garçon.

Pour maîtres d'apprentissage un menuisier bienveillant ( ce n'est pas Geppetto ! )un cordonnier juif rescapé de la Shoah, plein de sagesse et l'amour d'une petite voisine,l'écriture aussi,comme force supplémentaire.

Montedidio c'est le commencement,la transformation, le passage à l'âge adulte,symbolisé par " le boumeran"offert par le père, objet de transition,liberté retenue,comme les ailes que contiennent la bosse de Rafaniello qui se déploieront pour la terre promise le moment venu.

Il y a une émotion profonde et pure à lire les mots d'Erri de Luca.Une lucidité face à l'inévitable et une urgence de s'accrocher et de rebondir face à l'adversité. le contraste est saisissant,les expériences sont autant de sommets à gravir pour arriver à une possibilité d'être et de choisir.
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Un quartier pauvre de Naples dans les années 50, une époque où l'adolescence n'existait pas.

Dans ce patelin italien, les enfants quittent l'école, au mieux après avoir terminé leurs études primaires, et deviennent alors des hommes qui apprennent un métier, qui travaillent et gagnent leur vie. La glorieuse insouciance de la jeunesse, c'est pour les riches.

Pas de répit non plus pour les filles, il faut agir comme une femme et, si possible, se trouver un fiancé pour qui la protégera des exigences des propriétaires qui veulent se faire payer en nature.

Malgré la pauvreté et les difficultés, pour le protagoniste du roman, c'est un moment de la vie où éclosent les amours et où il observe les autres et se pose des questions existentielles.

Un texte qui plonge le lecteur dans l'atmosphère du pays, avec des personnages colorés comme le cordonnier bossu qui répare charitablement les chaussures des pauvres et aide le jeune homme à comprendre le monde.

Une belle écriture et agréable voyage au coeur de l'Italie du siècle dernier.
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Superbe découverte, la plume d'Erri de Luca est en envoûtement.
En moins d'une page, on est dans l'histoire, avec la sensation de se tenir aux côtés du jeune protagoniste, accompagnant ses tous premiers pas d'homme sur les hauteurs populeuses de Naples. Et on ne le lâche plus jusqu'à la dernière page qui marquera son envol pour une vie dont on pressent qu'elle sera rude, mais pour laquelle on l'aura vu s'armer.
Car entre ses deux séquences, s'ouvrant à ses treize ans sur l'image de son père lui mettant un "boumeran" dans la main et se refermant sur le lancer de celui-ci, le jeune garçon aura appris la force, l'amour, la cruauté, la misère, la beauté, l'espoir et le courage.
Prodigieuse richesse de ce petit roman qui est tout à la fois parcours initiatique, roman social, roman d'amour et ode douce amère à la vie.
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Il a treize ans. Il est Italien, mais Napolitain avant tout. Il habite Montedidio, un quartier populaire de Naples. Il vient de quitter l'école pour travailler. Ses parents lui ont permis d'aller à l'école jusqu'en neuvième, alors que beaucoup de ses camarades l'ont quittée après la septième. Ils voulaient qu'il apprenne l'Italien, pour connaître et s'ouvrir au monde. C'est important de s'ouvrir au monde, même si Naples est un monde à elle toute seule avec ses habitants, ses cris, ses interpellations, ses odeurs de mer, de pêche, de cuisine et de linge qui sèche au vent, tout là-haut sur les hauteurs de Montedidio.
Il a treize ans et reçoit en cadeau de la part de sa mère, son premier pantalon et de son père un objet venu d'ailleurs, un "boumeran". Il entre en apprentissage auprès de mast'Errico, menuisier de son état, qui héberge Don Rafaniello, un cordonnier bossu. Avec sa paie qu'il rapporte chaque fin de semaine, il lui semble devenir un homme et se rapproche de son père dont il copie les habitudes. Mais la maladie rôde dans la maison, la mère semble si fragile.

Entre l'adolescent et le cordonnier commence un long dialogue. le cordonnier est juif et a réussi à survivre à la Shoah. Il voulait aller sur la montagne de Dieu (Jérusalem) mais son chemin s'est arrêté là, à Montedidio. Peut-être pourra-t'il poursuivre sa route grâce à l'ange qui veille sur lui et grâce aux ailes qui se cachent dans "l'étui de sa bosse"...
L'adolescent, lui, puise sa force dans son "boumeran". Il s'entraîne tous les soirs à des lancers fictifs sur les hauteurs de Montedidio. Il rêve de le laisser partir quand le moment sera venu.

Et puis, il y a Maria qui le guette chaque soir et qui, petit à petit, lui fait connaître l'amour.

Et comme dans la vie, comme dans toutes les vies, il a toujours et jamais plus...

Fidèle à lui-même, Erri de Luca vous emporte encore et toujours dans un monde onirique grâce à son écriture intime et poétique. Les personnages qu'il campe sont des gens simples, emplis de sagesse populaire. La période qu'il a choisie, ici, pour son narrateur est celle de la fin de l'adolescence, celle du passage à l'âge adulte, celle du rite initiatique symbolisé par le "boumeran". Les personnages phares de cette histoire, l'adolescent et le bossu, sont tout deux en quête d'un graal, d'un changement.
Et puis bien sûr, on retrouve aussi l'importance des mots pour l'auteur, leur valeur et leur poids. Comme dans "les poissons ne ferment pas les yeux", le verbe tenir est mis en exergue : "Tu as raison de dire tenir au lieu de garder. Garder est présomptueux, en revanche tenir sait bien qu'aujourd'hui il tient et demain qui sait s'il tiendra encore. Tiens la plume en souvenir."

Voilà encore une belle lecture d'Erri de Luca, toute en sensibilité et en poésie qui a enchanté ma journée.




Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Dans la période d'après-guerre, un enfant, le narrateur âgé de treize ans, retranscrit chaque soir sur un rouleau les paroles, les mots de son ami Rafaniello (autrefois Rav Daniel), vieux cordonnier du quartier de Montedidio de Naples où ils vivent et travaillent tous les deux.
Du printemps au dernier jour de l'année, il relate ses émotions, ses premiers émois pour en conserver les traces, sa propre mémoire: de la sortie de l'enfance au passage à l'âge adulte.
Tous deux s'accompagneront et attendront le 31 décembre pour prendre leur envol.
Une lecture qui nous enveloppe de poésie, tels les esprits qui caressent le narrateur dans l'obscurité de la nuit. Un vrai bonheur! Et l'espièglerie des napolitains,... je n'oublierai pas le pêcheur de poulets, ni la langue napolitaine que le narrateur croit trahir car il s'est appliqué étant écolier à assimiler l'italien alors que son père, docker sur le port, ne le maîtrise pas encore...
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Douceur, poésie, humanité, ce sont les mots qui me viennent à l'esprit en repensant à cette lecture, une lecture qui réchauffe les coeurs, qui nous fait déambuler dans les rues napolitaines de l'après-guerre, touchante, inoubliable.

L'écriture est simple, elle retranscrit les paroles d'un jeune ado de douze ans, et pourtant, elle est fascinante, elle transporte et l'on se surprend à rêver. Je découvre Erri de Luca depuis peu, quatre livres en l'espace de quelques jours. Une plume qui se dévore assurément. Je m'en délecte. Quel talent il a pour nous peindre un univers, une histoire, son histoire ...

Les contacts humains sont au coeur de ce récit, des personnages, des gens simples issus du quartier populaire Montedidio, gravitent autour de notre jeune héros, Mast'Errico, le menuisier lui append les ficelles du métier avec beaucoup d'humanité, Rafaniello, vieux cordonnier juif aux ailes d'ange, qui fait « la charité aux pieds des pauvres », son père, docker, évoluant tel un fantôme aux chevets de sa femme, malade, et puis, Maria, son amoureuse, à qui on a volé bien trop vite son innocence. À leur contact, notre jeune héros apprendra l'amour, l'amitié, le travail, la sagesse, le partage, la mort aussi..., à regarder le monde non plus avec ses yeux d'enfant mais avec ses yeux de jeune homme, à voler de ses propres ailes, à entreprendre le «grand saut».
Magnifique !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Montedidio , le Mont de Dieu à Naples
Là vivent en bonne harmonie notre héros de 13 ans, apprenti chez un ébéniste.Son père lui offre un boumeran ( boomerang), objet fétiche qu'il ne lance pas mais qu il caresse, qu'il polit, qu'il utilise pour développer sa musculature d'adolescent.
Il y a Maria,un peu plus âgée que lui, au passé difficile , qui lui fera découvrir avec ingénuité et tendresse les premières amours
Il y a Rafaniello, un juif égaré et bossu qui rêve de déployer ses ailes pour voler jusqu'à Jérusalem
Et surtout il y a Naples et le talent d'Erri de Luca
C'est un poète et un merveilleux conteur .Avec ses mots , la ville prend corps , les personnages nous deviennent familiers, les paysages, les couleurs, les odeurs sont là comme si nous nous promenions dans ce quartier de Naples
La douceur et le rêve sont au rendez vous dans un texte court découpé en petites saynètes qui sont autant de poésies
A titre personnel, cela me touche plus qu'Elena Ferrante parce que le texte est plus précis, plus coloré,plus poétique surtout
J'ai pensé aussi à Milena Agus et son Mal de Pierres , belle évocation de la Sardaigne
Erri de Luca a construit une oeuvre singulière et variée
Je vous conseille de le découvrir à travers Montedidio ou le Poids du Papillon
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Sur la colline de Pizzofalcon à Naples : il y a le Mont de Dieu.
Et, Erri de Luca qui , habituellement nous conte la nature, ses exploits d'alpiniste, son militantisme inter-mondialiste , nous fait vivre par l'intermédiaire d'un gamin qui note tout sur un rouleau : son adolescence à Montedidio !
Ce garçon de 13 ans qui a un père docker et une maman malade va quitter l'école et devenir l'apprenti d'un bienveillant ébéniste Mast'Errico, et rencontrer dans l'atelier d'à coté le cordonnier Rafaniello qui répare les chaussures des pauvres napolitains.
Ils vont se lier d'amitié et il va découvrir peu à peu cet homme bossu qui a fui son pays ravagé par la folie des nazis pour venir s'installer provisoirement à Naples, car il désire voler avec les ailes de sa bosse jusqu'à Jérusalem !
Son papa lui avait offert un " boumeran" qui devient son " doudou" et il s'entraine tous les jours à le lancer !
Dans cette fable poétique il va nous faire vivre sa rencontre avec Maria ( 13 ans aussi ) qui va le révéler à l'amour , l'aider quand sa maman décédera et peu à peu, cette "chrysalide " va grandir, murir, muer et devenir un papillon adulte !
Mais c'est la fête de fin d'année à Naples : le Vésuve lance du feu, des flammes et, le feu d'artifice est prêt pour les napolitains qui l'attendent aux balcons, aux terrasses !
Il est minuit : c'est l'heure pour Rafaniello de déployer ses ailes pour rejoindre l'Orient et pour le gamin accompagné de Maria de viser les étoiles pour lancer son " boumeran" !
Erri de Luca nous enchante avec ce roman initiatique, tendre et plein de finesse qui nous fait vivre la ville de Naples sous un jour moins marqué par les clichés et loin du néoréalisme ! Bravissimo...
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« (…) le bruit du crayon sur le papier fait le résumé du vacarme de la journée. » le narrateur, treize ans en 1960, vient de lâcher l'école pour travailler dans une boutique d'ébénisterie de son quartier, Montedidio (la montagne de Dieu). « (…) chez nous on doit grandir au pas de course et moi j'obéis, je cours. » Son père est docker au port de Naples, sa mère est malade. Un rouleau de papier reçu de l'imprimeur du coin reçoit ses premiers émois amoureux, ses premières mélancolies et les récits que lui conte un cordonnier usé par la vie, don Rafaniello, sorte de juif errant auquel une paire d'ailes opportunes semblent pousser dans son dos bossu. « Lui, avec les pensées, il fait comme avec les chaussures, il les retourne et les répare. » Entre l'apprentissage de la vie auprès d'adultes marqués par le malheur et la tristesse et l'amour qu'il découvre avec Maria, sa voisine du même âge, l'adolescent ressent ardemment tout le poids de l'existence humaine sur terre.
J'ai beaucoup aimé ce roman dans sa brièveté fulgurante. Rarement ai-je ressenti un tel émoi à la lecture d'un écrit romanesque aussi court. Chaque phrase percute et toute la dimension des personnages passe dans un bref éclat de lumière pure. Oui, ce roman illumine et émeut. Cinq étoiles, assurément.
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