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Citations sur Pas ici, pas maintenant (42)

Quand arriva le temps de la nouvelle maison, le soleil nous enveloppa et l'obscurité entra progressivement dans les yeux de papa. Il prenait beaucoup de photographies, il en fit par centaines, jusqu'à ce que son viseur s'offusque et que sa cible lui échappe.
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Il y a des pauvres pour qui le riche n'est pas un idéal. Il y a des pauvres, matériellement et spirituellement, insoumis.
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Ce à quoi tu tiens, ce qui t'arrivera, ne viendra pas par une attente.
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Tu regardes devant toi un point de l'autobus qui a surgi en face. Tu n'as pas ton visage de vent. Je nommais ainsi l'expression que tu prenais lorsque tu passais dans la rue, semblant affronter le siroco.... La chaise s'est faite dure... je suis assis à l'intérieur, je suis tourné vers la fenêtre et toi tu me regardes.
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C'est à ce moment-là que je pris l'habitude de ne pas terminer mes devoirs, d'en laisser une partie en blanc. Lors des interrogations aussi je gardais pour moi une partie de la réponse que je devais à l'enseignant. Je me réservais une part d'incomplétude, les choses allaient mal pour moi, je commençais à grandir.



Il y a des pauvres pour qui le riche n'est pas un idéal. Il y a des pauvres, matériellement et spirituellement, insoumis. Si de mon banc je ne répondais pas au professeur qui me posait la question laissée sans réponse par l'élève au tableau, ce n'était pas par sentiment de solidarité. Je n'en éprouvais aucun envers mes camarades. Par tempérament et par conviction, j'étais hostile à la méthode qui nous incitait à rivaliser entre nous.



Tendus vers un résultat, mes camarades agissaient et réagissaient de la même façon lors des nombreuses épreuves scolaires. Ils n'apprenaient pas à être les meilleurs, mais s'initiaient à des techniques d'hostilité.
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Une grande partie du destin de chacun dépend d'une question, d'une demande faite un jour par quelqu'un, personne chère ou inconnu : on réalise soudain qu'on attendait depuis longtemps cette interrogation, peut-être banale, mais qui sonne comme une annonce et on sait qu'on tentera d'y répondre par toute sa vie.
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– Papa, si moi je ne veux pas être en attente et si je veux être sans attente, est-ce que je peux ?
Alors il cessa de se raser, ouvrit la porte en grand et, comme s'il avait compris quelque chose, je ne sais quoi, dit ces quelques mots : "Si tu es capable de vivre sans attente, tu verras des choses que les autres ne voient pas." Puis il ajouta encore : "Ce à quoi tu tiens, ce qui t'arrivera, ne parviendra pas par une attente." Il avait la moitié du visage rasée et l'autre encore pleine de savon, dans une main le rasoir et dans l'autre le blaireau. Il se pencha légèrement vers moi pour se faire comprendre.
Je le regardai de tous mes yeux. Ce n'était pas lui, même sa voix était différente. Quant à moi, je n'étais pas certain d'être celui qui avait posé la question.
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À ce moment-là, j'ai dû comprendre que le mal est irrémédiable et qu'il est impossible de réparer un tort quoi que l'on fasse. Le seul remède est de ne pas commettre et ne pas en commettre est en ce monde l'œuvre la plus ardue et secrète.
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L’enfant mettait tout ensemble et sa vie était pauvreté et lutte secrète pour lui résister, le petit tablier qui se couvrait de craie et les engelures, la fièvre et les caresses. Après rien ne fut pareil
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Alors, je ne sais comment cela se produisit, je compris que je n'étais pas témoin de tout ce mal et du monde, mais responsable. Toi, tu en faisais l'inventaire, m'en demandant compte rien qu'en parlant. Oui, maman, derrière son silence rêveur un enfant crut être la dernière parcelle de Dieu, fragment détaché d'un créateur qui avait laissé échapper son œuvre de sa bouche et de ses mains. En cet enfant, Dieu ne savait plus quoi faire ou quoi dire, sinon écouter.
Je ne l'ai pas fait exprès : c'est cela que je pensais, sans arrêt, sous le flot de tes histoires. C'était une bonne formule pour absoudre un enfant, mais bonne aussi pour enchaîner un Dieu aux malheurs du monde. Je ne l'ai pas fait exprès : je comprenais le monde, ne me souvenant plus l'avoir engendré. Je ne m'étonnais pas, puisque je n'avais même pas souvenir de ma naissance. Du reste aucun Dieu n'a souvenir de la sienne.
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