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C'est l'histoire d'un italien de 50 ans, solitaire qui vit sobrement, qui apprécie les livres d'occasion, les arbres, les fleurs, les herbes aromatiques......une histoire qui mêle son présent en Italie du Sud et son passé de fugitif d' Argentine !
En effet, il avait émigré en Argentine pour l'amour de Dvora rencontrée dans l'ascension du Tofana...elle était morte en combattant la dictature militaire et lui, avait déposé les armes et fui...il avait embarqué comme mousse sur un bateau de pêche et après la saison s'était installé avec Maria Delsol dans l'auberge de celle-ci jusqu'à ce qu'il fut obligé de fuir à l'arrivée d'argentins .
Il avait finalement décidé de revenir sur sa terre natale et d'y trouver un emploi de jardinier...Il vit tranquillement au fil des saisons et de la nature, se lie d'amitié avec Selim ( un éleveur de bétail devenu saisonnier )...puis dans un bistrot il va rencontrer Làila et tomber amoureux d' une belle jeune femme de 20 ans sa cadette qui vend ses charmes !
Il comprend que sa 2° vie touche à sa fin et qu'il doit partir d'autant plus que Selim a lu dans les cendres ce départ, du sang et pas d'amour !
En effet, Làila n'est pas libre de vivre cette passion car son "souteneur" la menace personnellement et avec elle, son amant..
Le jardinier qui par 2 fois a fui, décide d'aller tuer ce "mac" pour qu'ils puissent vivre leur amour ...mais il arrive trop tard : un homme noir ( Selim son ami ) a fait la besogne à sa place...il se rend compte qu'il vient de perdre son 2° cheval car la vie d'un homme dure autant que celle de 3 chevaux ( le titre )...
Très beau roman , mais j'ai préféré " le poids du papillon" d'Erri de Luca...
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J'ai beaucoup aimé ce petit livre pour sa très belle écriture et les magnifiques images évoquées. les personnages sont purs, intenses, et en même temps humains quand même. J'ai eu du mal à tenir ma lecture car après chaque phrase, j'avais l'impression d'avoir manqué quelque chose: c'est très fort!
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Le narrateur est un jardinier de cinquante ans. Il le sait sans l'avoir appris, « une vie d'homme dure autant que celle de trois chevaux. » (p. 115) Travailler la terre en Italie, c'est sa deuxième vie. La première a commencé et s'est achevée en Argentine. Mais il ne veut pas faire « la liste de [ses] malheurs en Argentine, les injustices effrénées, la chasse à la vie. » (p. 20) Ce pays d'Amérique représente le passé et la première femme qu'il a aimée. En Italie, il rencontre Làila. Elle est belle et vivante, elle se donne aux hommes sans retenue. C'est son métier. Mais pour le narrateur, elle est davantage. « Tu es une merveille Làila, tu mets tes coudes sur la table comme une reine devant le poids de qui tout s'écarte. Tu tiens ton dos droit comme une proue sur l'eau. Que fais-tu à table avec un jardinier ? » (p. 48) le narrateur aime Làilà, au point de renoncer aux adieux : « Je ne m'en vais plus, à présent mon verbe c'est rester, et puis il y a une femme à aimer. » (p. 92)
Mais qu'a vu Làilà en cet homme ? Est-ce seulement lui qu'elle veut ou davantage ? Quand elle lui dit « Tiens-moi, jardinier, tiens-moi, c'est tout ce qu'il me faut. Tiens-moi. Et ne me demande rien. » (p. 65), comment ne pas entendre la voix de la femme en danger ? Et comment ne pas comprendre que le jardinier, une fois encore, voudra tout donner par amour ? L'amour est plus que physique, il est tellurique, il s'ancre dans le sol et se déploie au gré des saisons. le jardinier sait les soins que veut la plante et il comprend tout aussi bien la femme qu'il aime.
Les souvenirs du jardinier sont vagues : pas de nom, pas de lieu, pas de date, seulement des esquisses fugaces du passé qui se mêlent au présent. On sait que l'Argentine est un pays violent, que « l'Argentine arrache une de ses générations au monde comme le fait une folle avec ses cheveux. Elle tue sa jeunesse, elle veut s'en passer. » (p. 59) Sur cette terre du Sud, le narrateur a aimé une femme, il a connu la prison et la douleur. de retour en Europe, il a rendu les armes, mais il lui suffit d'un rien pour les reprendre, au mépris du danger que court son âme. La troisième vie du jardinier commencera avec la fin de celle d'un ami qui paie ses dettes.
Erri de Luca signe un texte fulgurant et qui palpite longtemps. L'histoire argentine et italienne sert de trame noire à une complexe histoire d'amour et de mort. C'est toute la destinée humaine qui est interrogée au travers du prisme de la violence. Les phrases sont rondes, mais courtes et ciselées. La langue est poétique, plus évocatrice que narrative. L'auteur ne fait pas un tableau : il trace quelques traits sur une feuille qui partira au vent. Ce roman très bref est vraiment réussi. On regretterait presque de ne pas en lire plus. Et puis non, c'est assez, tout est dit.
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Écriture poétique pour dessiner les corps, la séduction, la sensualité ; pour offrir la terre, les arbres, les plantations, l'effort ; pour évoquer les arômes, lavande, sauge, tomate, vin ; pour chanter le pouvoir et la beauté des livres.

Écriture tranchante pour raviver la guerre, la perte, la souffrance, la fuite, l'exil, la solitude.

Écriture palpitante qui retrace l'Italie, l'Argentine, l'Afrique et l'océan ; qui parle d'amour, d'amitié, de peur et de mort, celle que l'on donne, celle que l'on attend.

Écriture économe, légère de mots et lourde de sens.

Écriture unique et superbe.
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Ce livre se lit lentement, au rythme d'un jardinier soigneux de son ouvrage, il se savoure ainsi que Selim, l'ami, qui tourne et retourne un noyau d'olive dans sa bouche, il se médite, tant sa sobriété est, dans son dépouillement même, touché par la grâce. L'écriture d'Erri de Luca est rude et âpre comme la joue d'un homme non rasé, profonde et exigeante comme la langue des anciens et des sages, poétique et belle comme un paysage vierge et dénudé. Et l'histoire qui nous est ici proposée montre le visage d'un homme tendre et rude, aimant les êtres et profondément solitaire, exigeant envers lui-même et tolérant envers les autres, un homme que la souffrance a raboté jusqu'à l'épure, un homme d'une totale droiture et que rien, jamais, n'arrêtera dans sa lutte pour ceux qui sont en danger
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Le narrateur est un italien émigré en Argentine par amour. Sa femme et lui ont alors tenté de résister à la dictature en place dans le pays jusqu'à ce que celle-ci paye de sa vie. le narrateur, veuf et terriblement seul décide alors de rentrer dans son pays natal où il travaillera comme jardinier pour tuer l'ennui jusqu'à ce qu'il fasse la connaissance de Làila dont il tombera amoureux et qui lui redonnera goût à la vie. Cet homme, qui a connu la dictature militaire en Argentine et qui a déjà enterré sa première femme a vite compris que la vie d'un homme durait autant que celle de trois chevaux. Ayant également enterré le premier en quittant l'Argentine, il réalise aussi que sa propre vie ne va pas tarder à toucher à sa fin.
Roman très bien écrit et qui aborde des sujets extrêmement durs tels que la dictature, la mort, la tentative de survie en ayant perdu l'être aimé...
L'écriture est limpide et Erri de Luca a ce don de faire sentir les odeurs qu'il décrit, de visualiser les paysages qu'il décrit...À découvrir !
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Le narrateur, un homme mûr devenu jardinier pour gagner sa vie, fait la connaissance de Làila, une femme qui l'a remarqué au restaurant et avec laquelle il entame une liaison amoureuse. Auprès d'elle il se remémorera son premier amour et sa vie antérieure avec sa femme, une Argentine qu'il a rejointe dans son pays. Chacune de ses vies successives a eu la durée de celle d'un cheval : il a enterrée la première avec son bonheur, sous la dictature de la junte, car sa femme a été assassinée par les militaires et lui-même n'a fui l'Argentine qu'à grand peine en direction des Malouines, où il a été délivré de ses geôliers par les Anglais.
Mais Làila se donne aux hommes pour de l'argent et sa vie est menacée. le narrateur devra-t-il à nouveau tuer pour sauver son nouvel amour ?
Dans une langue sobre, poétique et dépouillée, une méditation sur l'amour, les relations entre l'homme et la femme, la nature, l'amitié, l'engagement politique, la lutte pour la survie, le sens de la vie. Un texte au présent, fait de courtes notations suggestives, qui fait le bilan de l'expérience d'un homme arrivé à la maturité. le lecteur sera sensible aux thèmes de l'amour et de la résistance politique, qui ont marqué le narrateur de leur empreinte.

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Le livre qui, pour moi, se rapproche le plus de la Route de Cormack McCarthy.
Plus qu'ouvrir une histoire, il invite à une expérience personnelle en résonance avec ce que dit l'auteur, et ce qu'il tait.
Il y a une sorte d'évidence dans ces phrases simples, peut-être très travaillées, mais qui surgissent comme des pensées vives et libres, des actes indispensables quoique fortuits, parfois.
Ce qui est écrit a une logique à soi, les personnages aussi.
Ce qui se passe, l'histoire, se raconte sans souci du temps et de chronologie, et pourtant avec une limpidité rare.

Un livre qui sait où il est, d'où il vient, et qui trace, sans la réduire, la route où il va. En le suivant, on peut presque avoir l'impression de savoir qui l'on est, d'où l'on vient, et avoir envie d'aller où on va en y mettant la manière.

A peine plus ici : http://lorenjy.wordpress.com/2010/01/24/un-cheval-et-demi/
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Il est jardinier, elle est prostituée.C'est elle qui le choisit.Il en tombe amoureux.C'est un homme meurtripar la perte d'une femme dans des conditions dramatiques, par la culpabilité d'être vivant.
Par Bribes, se mêlent aux rencontres avec LaÏla des évocations de sa vie d'avant. Il est aussi question de rapport à la nature,de rencontres authentiques avec des êtres simples.
Ce livre est plein de poésie, il m'a paru parfois un peu obscur.
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« Une vie d'homme dure autant que celle de trois chevaux »

Un roman de Erri de Luca, c'est d'abord une écriture, une densité que révèle la plume sobre et détachée, une intensité qui raconte la beauté qu'il faudrait savoir goûter, la force des émotions qu'il faut assumer. Et sous les mots parfois durs, c'est poésie. Une poésie sans lyrisme d'une puissance évocatrice bouleversante, une maîtrise narrative prenante par laquelle la parfaite simplicité des scènes vous entraîne bien au-delà, une profondeur et une élévation. le trouble paradoxal de l'épure.

Il y a une noblesse dans ce récit, il y a le passé et les choix. Il y a le réalisme radical et une spiritualité.

Le narrateur de ce récit est un Italien de retour dans son pays à la cinquantaine après avoir vécu le grand amour en Argentine. Grand amour assassiné par la dictature. Et c'est l'héroïsme et le fatalisme du survivant. Devenu jardinier, il rencontre un nouvel amour. le dernier amour. Et c'est déjà le temps des adieux.

En une centaine de pages, ce roman dit tant. Au présent. Les quelques paroles, les silences de ce Je en disent long. Et loin. Ils disent la folie meurtrière argentine, celle de la guerre des Malouines. Ils disent une résignation consentie, une modestie grave, une sagesse peut-être.

Ce narrateur amoureux, de la terre et de la lecture aussi, nous offre ses moments d'intimité, regards sur les autres, sur la nature, sur les livres…

Et c'est aussi la beauté de cette rencontre.
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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