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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'île d'Ischia, au large de Naples, les années cinquante, dans l'immédiat après guerre. La mer, la plage, le soleil.

Un été chaud, magique, électrique.

Le narrateur a seize ans. Il est grave, sérieux, il fuit les adolescents de son âge, recherche la compagnie des plus grands, des adultes.

Un été sur l'eau, à l'écart, loin des autres, sur la barque de pêcheur de Nicolà, parfois avec son oncle,parfois avec Daniele, un copain plus âgé.

Un été à s'initier à la pêche, à l'âge d'homme, au silence partagé, aux gestes patients des marins.

Un été à découvrir le passé, à sentir le poids de l'Histoire: les Allemands sont vaincus, ils sont partis. Mais ils reviennent, en touristes décomplexés.
Les Américains sont venus, ils ont libéré Naples mais ils sont restés, ils l'ont colonisée, corrompue, humiliée.

Un été à s'ouvrir à la gravité d'un premier amour.

Car il y a une jeune fille, aussi sur cette île. Elle est belle, joyeuse et soudain sombre: elle est orpheline. Elle porte un nom étrange, Caia. Ou Haia, ou Hàiele.. Elle est juive. Elle a tout perdu. Mais une intonation, un geste, une phrase lui ramènent l'ombre de son père, tant aimé.

Parce qu'il a cette intonation, ce geste, cette phrase au bout des lèvres, au bout des doigts, au bout du coeur, le jeune narrateur accepte d'être le protecteur plutôt que le petit ami, le substitut paternel plutôt que l'amant.

Et parce qu'il découvre la colère impuissante devant la barbarie de l'histoire, il s'en fait le justicier inconnu. Et absurde.

Pour l'amour d'Hàiele, il fait exploser "un feu qui ne pouvait pas corriger le passé".

Un récit magnifique, solaire, inspiré. Un diamant brut, sans coquetterie stylistique, sans détour, sans trucage.

Un premier amour totalement original et qui résonne avec une simplicité et une sincérité absolues.
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“J'étais un garçon de la ville, mais l'été, je devenais sauvage.”

J'ai découvert cet auteur italien, avec ce titre, Tu, mio et c'était une découverte agréable.
Des phrases qui enveloppent délicatement, qui me transportent, qui me collent le sel de la méditerranée sur la peau, sur mes lèvres.
Les lèvres d'un garçon de 16 ans, venu passer l'été chez son oncle, sur une île de pêcheur à Naples, dans les années 1950.
La guerre est passée, la guerre a tout dévasté, les âmes surveillent ceux qu'ils aiment encore, sur leurs gardes et les survivants veulent aller de l'avant à tout prix. Oublier cette part de l'histoire qui les a privées de tout ce que la vie leur avait offert d'accomplir, pour tout reprendre.
Repartir.
Un jeune homme de 16 ans, qui cherche à comprendre quand il va chez Daniele et Nicola, ses cousins.
L'été en Italie, l'été pour changer de peau, pour devenir plus mûr, plus profond, plus viril, plus humble et plus émotif aussi et pour comprendre la terre qu'il foule.

J'ai bien aimé, c'était une lecture douce malgré les thèmes abordés et j'avais l'impression qu'il y avait un voile opaque entre le texte et moi, c'était étrange! 
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L'histoire se déroule dans les années 1950 sur une île italienne. le récit relate les vacances d'un adolescent de seize ans, originaire de Naples : « J'étais un garçon de la ville, mais l'été je devenais sauvage. Sans souliers, la peau des pieds durcie comme les caroubes mangées sur l'arbre, lavé à l'eau de mer, salé comme un hareng, un pantalon de toile bleue, une odeur de poisson collée sur moi, quelques écailles perdues dans mes cheveux, une allure à pas courts, de bateau. En une semaine, je n'avais plus de ville d'origine. Elle s'était détachée de moi en même temps que la peau morte de mon nez et de mon dos, les points où le soleil pénétrait jusqu'à la chair. » (p14)

L'oncle du jeune garçon possède un bateau de pêche. Il confie régulièrement son bateau à Nicola dont le narrateur apprécie la compagnie. L'adolescent l'accompagne à la pêche et apprend tout en l'observant. Nicola est le seul à bien vouloir lui parler de la guerre. Durant cette sombre période, il servit en tant que soldat dans l'armée italienne et fut envoyé en Yougoslavie.

Parmi les autres relations estivales du narrateur, se trouve son cousin Daniele âgé de vingt ans. En côtoyant la bande d'amis de Daniele, l'adolescent remarque une jeune fille qui le trouble. Caia est orpheline, elle affirme être d'origine roumaine. Mais que cache-t-elle ?

Le roman nous plonge dans l'ambiance des années d'après-guerre. Les stigmates du conflit sont toujours vives et transparaissent à travers les récits de Nicola, l'histoire de Caia ou encore le silence des parents du narrateur. Des rancoeurs subsistent également : la présence de touristes allemands ou encore des Américains à Naples est perçue différemment en fonction du vécu de chacun.

Quand son oncle lui demande pourquoi la guerre l'intéresse tant, le narrateur pense : « Je n'avais aucune réponse brève, naturelle, comme celles qui lui venaient. Je dis seulement : « Parce que c'est votre histoire, la seule que nous apprenions par la voix et non par les livres. » J'aurais voulu ajouter que c'était la seule dont je pouvais demander compte, parce qu'il y avait encore des témoins, des victimes qui avaient survécu et des bourreaux en bonne santé. Et on risquait de les rencontrer sous l'habit de touristes venus peler au soleil de l'île ou sous le nom d'une jeune fille étrangère dont on tomberait amoureux, et aucun adulte ne vous apprenait à reconnaître ces passants, à savoir dans quel monde on marchait. » (p73). Son obsession pour le passé pourrait conduire l'adolescent à un acte insensé.

Une très belle écriture, mais je n'ai pas été plus que cela transportée par cette histoire.
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Alors bien sûr on retrouve la petite musique de de Luca, on ne peut pas ne pas l'apprécier, ça sonne juste, ça sonne beau. Toutefois, je ne devais pas être dans une bonne phase de lune parce que ça m'a gonflé. Pas apprécié, vite lu, vite fini, vite passer à autre chose. Comprends pas mais c'est comme ça.
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Ce mois-ci, j'ai également pu lire deux ouvrages de l'auteur Italien Erri de Luca : « Tu, Mio » et « Au nom de la mère ». le premier raconte l'histoire d'une rencontre qui va bouleverser la vie d' un adolescent, un été au milieu des années cinquante, sur une île de la mer Tyrrhénienne. Inutile de déflorer davantage cette histoire ici. Ce récit se veut toujours empreint d'une certaine naïveté affichée. Ce dernier élément est à prendre en compte car l'accepter est une condition nécessaire afin d'entrer dans son univers. La vraisemblance n'est pas à rechercher. Peu importe au fond tant l'on est saisi par ce récit d'un amour « filial » par delà la guerre et la mort. L'on est pas très éloigné ici de l'atmosphère surréaliste d'un cinéaste comme Roberto Begnini. S'il n'est pas un grand roman au sens premier du terme, il dispense néanmoins suffisamment d'amour dans ses lignes pour que l'on ressorte de cette lecture avec un léger un pincement au coeur.
Lien : https://thedude524.com/2011/..
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C'est si dommage qu'un livre si bien écrit ait une trame contenant si peu d'intérêt !
La plume de l'auteur est si belle, que je vais bombarder Babelio de citations. Toutefois, il ne se passe pas grand chose - pour ne pas dire rien - dans ce roman où le héros ne marque guère l'esprit. L'histoire autour de la jeune fille juive est un peu surréaliste aussi. Quel dommage ! Moi qui était allée en Italie...
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Dans ce récit écrit à la première personne, le narrateur se souvient de l'été qu'il a passé sur l'île, ses sorties en mer avec son oncle pêcheur, sa difficulté à fréquenter les jeunes de son âge (il préfère les plus âgés), les questions qui le hantent concernant le passé de ses parents, la façon dont ils ont vécu la guerre, leur réticence à aborder le sujet (Naples est encore occupée par les Allemands, qui sont aussi nombreux à venir en villégiature sur l'île). le narrateur tombe amoureux d'une jeune fille dont il apprend qu'elle est d'origine juive. Il va la prendre sous son aile, jouant le rôle du père protecteur qu'ellle a perdu trop tôt. Suite à une altercation avec des Allemands dans un bar, qui les auraient insultés selon les dires de la jeune fille, il va mettre venger celle-ci de tous les maux que les Allemands ont fait subir au peuple juif.
Un livre qui se lit facilement, dont l'écriture est belle comme toujours chez Erri de Luca.
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