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Marcel Schwob (Traducteur)
EAN : 9782844851512
96 pages
Allia (27/05/2004)
3.48/5   28 notes
Résumé :
Les infirmités de la vieillesse commencèrent à affecter Kant et se manifestèrent sous bien des formes. Quoique la mémoire de Kant fût prodigieuse pour tout ce qui avait une portée intellectuelle, il avait depuis sa jeunesse souffert d'une extraordinaire faiblesse de cette faculté en ce qui concernait les affaires communes de la vie de tous les jours. Un des premiers signes en fut qu'il se mit à répéter les mêmes histoires plusieurs fois dans la même journée. La déch... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce texte comme son nom l'indique, relate Les derniers jours d'Emmanuel Kant. Publié pour la première fois en 1827 dans le Blackwood Magazine, ce petit opuscule répond peut-être au besoin de De Quincey de montrer que même les plus grands génies sont soumis à leur humanité. Grâce aux mémoires laissés par Wasianski pour la majeure partie de ses sources, De Quincey prête ses mots au fidèle ami de Kant pour raconter les derniers moments du célèbre philosophe allemand. Suivant méticuleusement les événements des journées de Kant, De Quincey livre les inquiétudes qui occupent désormais cet esprit jadis brillant. Rattrapé par sa vieillesse et ses ennuis de santé, le philosophe dépeint par l'auteur anglais, est un homme épuisé et malade. Ses pertes de mémoire et pertes d'équilibre affligent de tristesse Wasianski qui tente par tous les moyens de rendre la vie agréable à son ami vénéré jusqu'au souffle ultime... Et de Quincey de conclure son récit avec les mots suivants : Paix à sa poussière ; et à sa mémoire éternel honneur !

Marcel Scwhob explique la raison de ce livre dans les termes suivants : "De Quincey considère que jamais l'intelligence humaine ne s'éleva au point qu'elle atteignit en Emmanuel Kant. Et pourtant l'intelligence humaine, même à ce point, n'est pas divine. Non seulement elle est mortelle mais, chose affreuse, elle peut décroître, vieillir, se décrépir." Mais à part la description détaillée d'une mort inévitable, ce récit n'a à mon sens aucun intérêt. Ni le style, ni le contenu n'apportent d'indices qui justifient ce texte. De Quincey décrit simplement Les derniers jours de Kant... Pourquoi de Quincey a t-il choisi Kant plutôt qu'un autre ? Marcel Schwob l'explique par le fait que l'auteur anglais aime à mettre en scène les hommes qu'il les respecte dans leurs aspects les plus intimes. Pour moi, le récit de cette agonie aurait pu être celle de n'importe qui et le fait de savoir que c'était celle de Kant n'y change rien. Si de Quincey avait usé de talent, le même récit de la mort d'un inconnu aurait pu toucher... Je ne m'attendais nullement à découvrir la philosophie de Kant dans ce livre mais je voulais le lire pour en avoir lu de bonnes critiques. On revient déçu du voyage...
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Partant des notes prises par Wasianski, l'ancien élève qui s'occupa de Kant à la fin de sa vie, De Quincey nous présente ici d'une manière très humaine et touchante les derniers moments de la sénescence kantienne.
Doté d'une volonté peu commune, Kant s'était imposé un régime rigoureux qui lui a permis de se rendre à quatre-vingts ans avec son petit corps voûté, aux épaules inégales et dont la cage thoracique trop étroite écrasait les poumons. Si cette existence exceptionnelle a accomplit cet effort, c'est afin de se donner les moyens de se consacrer à la mise en lumière d'une possibilité d'espérance qui devint tout son être : la moralité.
En effet, cette volonté peu commune ne tenait rien pour bon dans le monde en dehors d'une volonté bonne (FMM, 393). C'est donc en souhaitant de tout coeur que les efforts de cet homme admirable n'auront pas été vains que nous reprenons à notre compte la phrase conclusive de ce petit opuscule : « Paix à sa poussière; et à sa mémoire éternel honneur! »
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Kant à hauteur d'homme.
Ce n'est pas avec ce genre d'opuscule que Thomas de Quincey est passé à la postérité ! En effet, comme le souligne Marcel Schwob dans la préface, alors que l'écrivain anglais porte une admiration sans borne pour le philosophe allemand, il choisit d'écrire sa biographie qu'à partir du moment où l'homme Kant commence à décliner physiquement et intellectuellement. Il décrit minutieusement et presque avec une certaine satisfaction les petites manies et la vie quotidienne somme toute banale d'un individu qui, peu à peu, perd ses facultés jugées exceptionnelles. Ce ne saurait constituer le meilleur hommage qui soit. Même si le programme du livre est bien annoncé par le titre, on n'a droit qu'à l'aspect superficiel, pratiquement extérieur de la fin de vie de Kant, aucune allusion à ses doctrines, à ses pensées, à ses systèmes théoriques. On sait seulement qu'il fut brillant, admiré, amical, mais en quoi concrètement consistaient ces qualités, l'auteur ne fouille pas plus avant. La déception qui accompagne la lecture est d'autant plus forte que l'on éprouve l'impression de ne pas en savoir davantage sur Kant une fois le livre refermé. Je dois être probablement réfractaire à l'humour anglais … surtout quand il consiste à faire le panégyrique d'un personnage célèbre en ne montrant que son déclin dans les derniers moments de sa vieillesse.

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Les infirmités de la vieillesse commencèrent à affecter Emmanuel Kant et se manifestèrent sous diverses formes. Si la mémoire de Kant fût prodigieuse pour tout ce qui avait une portée intellectuelle, il avait depuis sa jeunesse souffert d'une extraordinaire faiblesse de cette faculté en ce qui concernait les affaires courantes de la vie. Un de ces premiers signes en fut qu'il commença à répéter à l'envie les mêmes faits, les mêmes événements. le déclin de sa mémoire fut si perceptible qu'il ne put échapper à son attention. Afin d'y remédier, il rédigea une liste des sujets éventuels de conversations pour chaque jour de l'année, sur des cartes de visite, des enveloppes des lettres, et divers morceaux de papier.
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Récit par Wasianski, revisité par de Quincey de la dernière année de vie d'Emmanuel Kant.

Le livre prend la forme d'un récit, jonché d'anecdotes relative aux journées-type de Kant, à sa lente descente puis plus rapide décrépitude sur la fin de sa vie. On y décrit le caractère de Kant, la façon dont sont organisés ses repas, le choix qu'il fait de ses invités, son alimentation, sa relation avec ses amis et valets, son aversion pour la bière brune. Wasianski traite aussi des terreurs nocturnes et de la peur du silence et de l'obscurité dont fait l'objet Kant.

L'ensemble du récit est précisément rapporté par Wasianski et délicieusement commenté par De Quincey.

À recommander à tous !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Néanmoins, Jachmann raconte que Kant aimait le café à la folie, mais se contraignait à s'en priver, dans l'idée que cette boisson était très malsaine ; mais on ne nous explique pas si cette attitude reposait sur un quelconque argument distinct en plus de la tendance du café à priver les hommes de leur sommeil.
Une bien meilleure raison pour s'en abstenir, plutôt que de fantasques lubies concernant son caractère insalubre, repose en Angleterre sur la méthode abjecte employée pour le préparer.
En matière de cuisine, et pour toutes les opérations culinaires, les Anglais (et les Écossais au suprême degré) constituent la partie la plus inculte de la race humaine.

On connaît la vieille formule d'un Français sarcastique après avoir visité la ville barbare de Londres (la première cité du monde par nombre d'éminentes qualités, mais la plus barbare du monde - à l'exception d'Edimbourg et de Glasgow - pour tous les arts culinaires). "Voyez ! Dit le Français, un pays qui compte soixante religions (il faisait allusion aux nombreuses subdivisions de protestantisme dissident), mais qu'une seule sauce". Certes, ce Français fabulait ; en effet, si minable que l'Angleterre soit et ait toujours été à cet égard, elle pourrait assurément en compter vingt-cinq. Mais d'autre part, qu'eût pensé notre Français de l'Écosse, qui n'en a rigoureusement aucune. Aujourd'hui encore l'horrible poisson que l'on surnomme Haddy d'un bout à l'autre de l'Écosse se mange sans la moindre sauce ; en conséquence de quoi ses atrocités sont rendues dix fois plus perceptiblement atroces.
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D’autres personnes notent ce dont elles désirent se souvenir. Là, Kant avait noté ce qu’il devait oublier : Mem. - février 1802 - il ne faut plus se souvenir du nom de Lampe.
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On sait que Voltaire répondit à un jeune médecin qui accusait le café d'être aussi un poison lent: «Vous avez bien raison, mon ami: lent et horriblement lent, car j'en bois depuis soixante-dix ans, et il ne m'a pas encore tué.
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"C'est assez." Et ce furent ses dernières paroles. "C'est assez" Sufficit! Puissantes et symboliques paroles! (p.88).
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Quelque erronées que fussent toutes ces vues, on éprouvait un plaisir infini à entendre la fertilité d'arguments et d'analogies qu'il [Kant] apportait pour les soutenir. (p.34).
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Video de Thomas De Quincey (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomas De Quincey
Les Derniers jours d'Emmanuel Kant: Evocation des derniers jours d'Emmanuel Kant a Koenigsberg en 1804, librement inspirée du récit de Thomas de Quincey. Réalisateur; Philippe Collin (1995).
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