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Critique de roquentin


Généralement, quand un livre est annoncé comme étant un chef d'oeuvre, certainement dans un des domaines que j'affectionne, les auteurs US post Deuxième Guerre Mondiale, je me jette dessus et très souvent, j'adhère à cet avis après lecture. J'avais dévoré Libra de Don DeLillo et lu aussi, mais moins aimé, Chiens Galeux. Bref, l'auteur correspondait à mes aspirations et j'étais sûr qu'Outemonde allait pleinement répondre à mon attente.
Mais quelle déception. Quel ennui. Quelle supercherie. le premier chapitre est une punition. On nous place dans un stade et on nous oblige à revivre un match de baseball de 1951 opposants les Giants de New York aux Dodgers de L.A. On espère que la narration du match pourra nous passionner, nous plonger dans le contexte, puisque le chapitre se veut la porte vers la suite du récit. On croise vaguement Frank Sinatra, ce personnage tant galvaudé dans les romans traitant de cette époque, on croise aussi Edgar J Hoover dans les travées du stade des Giants. Et on se met à espérer. Hoover, ce personnage à tiroirs, naviguant entre pègre et gouvernement est d'habitude garant d'histoires succulentes, lui, l'homosexuel refoulé qui chasse les tantouzes à tour de bras. Bref, le chapitre accouche d'une souris, sauf si la disparition de la balle du match vous procure un plaisir littéraire. Cela pourrait être le cas, si le style était là pour nous subjuguer. Après tout , La Chambre de van Gogh nous montre une banale chambre de célibataire, mais traitée avec talent, au point de devenir une oeuvre majeure. La quête d'une balle de baseball pourrait très bien découler vers un texte tout aussi sublime. Mais non: phrases ampoulées, aucun nom sans adjectif souvent inutile, lenteur outrageuse, rendent le récit lourd et très indigeste. La plume de DeLillo n'est pas le pinceau de van Gogh.
A l'issue cette introduction, soulagé, j'ai entamé la suite, me disant que cette intro n'allait pas gâcher ma lecture tant attendue, allons.
Je serai bref. La suite fut sans le moindre intérêt, nul trace de cette histoire américaine qui jetait les bases de sa mainmise sur le monde économique et politique et qui aurait dû donner lieu à un texte sublime, comme Roth, Ellroy ou Wolfe savent si bien le faire. DeLillo a poursuivi son magma, son gluant tégument de mots, trop souvent composé d'adjectifs. Résultat, abandon après deux cent pages. Lire les sept cent pages suivantes me paraissait une épreuve insurmontable. Ce livre, je ne me suis pas contenté de le refermer, il me fallait accomplir un geste symbolique, voire expiatoire. Je l'ai déposé dans une boîte à livres, avec tout de même une pensée pour le pauvre quidam qui allait le recueillir avec des étoiles dans les yeux, ensuite depuis la fenêtre ouverte de ma voiture, j'ai effectué un dernier bras d'honneur à cet Outremonde (de mes deux).
Je n'ai pas trop aimé ce livre.
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